mercredi 5 octobre 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 5 octobre 2011


Mercredi 5 Octobre 2011

Prier… les colères successives de Jonas, selon l’idée qu’il se fait de Dieu ou des missions que celui-ci lui confie. Episode à la Don Camillo…. dialoguant avec le Christ, figuré en croix dans son église de paroisse : as-tu vraiment raison de te mettre en colère ? Jonas, fou d’impuissance et d’inconfort : prends ma vie, mieux vaut mourir pour moi que vivre… Oui, j’ai bien raison de me mettre en colère jusqu’à souhaiter la mort. Contrairement à l’idée reçue des indifférents ou des agnostiques, la foi ne facilite pas la vie quotidienne, la présence sensible de Dieu dans une conscience ne l’apaise pas forcément, ne la rend pas automatiquement lucide. Mais l’éducation est possible, lentement… toi, tu as eu pitié de ce ricin qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit et en une nuit a disparu. Et moi, comment n’aurai-je pas eu pitié de Ninive, la grande ville où, sas compter une foule d’animaux, il y a plus de cent vingt mille petits enfants qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche ? Pourtant, Jonas connaît son Dieu… je savais bien que tu es un Dieu tendre et compatissant, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment ce que le Coran rapporte, fidèlement… Mais l’étrangeté, l’exceptionnalité de l’Incarnation, que personne n’aurait pu, humainement, inventer et encore moins propager comme fondation d’une foi universelle, redouble quand ce Dieu nous apprend Lui-même à articuler et développer notre prière. Quand vous priez, dites : « Père que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, donne-nous… Le je vous salue, Marie, a le caractère composite de nos constructions, même si celle-là reprend le verbatim d’un évangile de l’enfance du Christ, mais le Notre Père n’a subi qu’une addition humaine : l’adjectif possessif qui le commence. Et si je le mets dans la bouche et la supplication répétée du Christ, souquant ferme dans sa mission terrestre, je comprensd bien que Jésus n’en pouvant plus, confie le travail à son Père. Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive. Le Fils, fait homme, tente-t-Il autre chose que la réalisation de ce Royaume, que la reconnaissance universelle de cette Sainteté décisive ? [1] Puis, ayant livré son secret aux disciples en demande : apprends-nous à prier, comme Jean-Baptiste l‘a appris à ses disciples (quelle était cette prière, Jean qui fut d’abord un des convertis du Baptiste, ne nous l’a pas confiée…), Jésus nous rejoint et, Dieu parmi nous, homme parmi les hommes, il continue pour nous faire continuer.

midi

Impensable pour ses conséquences catastrophiques pour le pays et désastreuses pour la conscience publique, la réélection de Sarkozy est probable, factuellement. Publié aujourd’hui (hier après-midi à Paris) mais antérieur au retrait de Borloo, un sondage du Monde ne peut que le faire pronostiquer. Le premier tour dont on avait pu croire quelques jours avant l’été que le président sortant serait éliminé, le montre qui « résiste » et Borloo alors crédité de 7% des intentions de vote va le doter encore. Les affaires si précises de ces semaines-ci, l’évidente impuissance à décider de l’ensemble des dirigeants actuels, l’absence-même de vraies propositions et mesures dont il serait porteur, mesures en France et propositions en G 8 et G 20, ne pouvaiant davantage l’handicaper. Il ne s’effondre toujours pas et comme l’habitude est prise qu’il ne recueille mensuellement qu’au plus 25% d’opinions favorables, aucun effet d’élimination ne se laisse prévoir. En revanche, la gauche qui cumulerait à 47% les voix de l’ensemble de ses candidats ne progresserait pas au second tour et peut même reculer puisque Mélenchon, aujourd’hui aux bons étiages d’Arlette Laguillier naguère, peut fort bien ne pas soutenir le candidat socialiste au second tour. Enfin, Marine Le Pen serait plutôt en recul, ses électeurs jouant l’efficacité peut-être ? avec Claude Guéant.

Dévoiement de la justice pas tellement ou pas seulement par sa subordination à l’exécutif, mais parce qu’elle sert à tout : le gouvernement porte plainte à tort et à travers et notamment contre la presse et les éditeurs : Claude Guéant contre l’Express à propos de l’article évoquant des enquêtes sur la compagne de François Hollande. On avait déjà eu des insinuations au sujet du compagnon de Martine Aubry. Toutes appellations rappelant que dans le milieu politique – sauf à l’Elysée où même une naissance est attendue – on ne se marie plus et donc on ne divorce plus…

soir

Dernier débat télévisé avant le premier tour de la prilaire socialiste. De plus en plus aride, mais donnant la sensation d’un travail de chacun et aussi d’un fort tronc commun, qui ne me paraît propre au seul PS ou aux radicaux de gauche, mais à la demande française de changement. Thématiquement, la gauche et l’opposition sont infiniment plus riche que le président sortant, dont la solitude – revendiquée par sa permanente présence médiatique et sa revendication de la décision en tout – est éclatante, en sorte que ses soutiens paraissent tous jouer faux ou perroquet… face aux six, les journalistes manifestement tous hostiles et jouant donc la continuité de Sarkozy, et plus encore la continuité des dogmes et de l’idéologie de ces deux décennies.

Il semble que dans cette pré-campagne, les émergences sont à gauche : Mélenchon et Montebourg (lequel fait peu état de sa courageuse tentative de mettre en Jacques Chirac devant la Haute Cour pendant l’exercice des fonctions présidentielles). – Choix par les journalistes des trois débats, uniquement le social et le financier, rien sur les relations extérieures, pas vraiment l’Europe sauf profession de foi de Baylet.


Les prix Nobel, cette année, sont particulièrement attractifs, simples à considérer et mémoriser pour le grand public.



[1] - Jonas IV 1 à 11 ; psaume LXXVI ; évangile selon saint Luc XI 1 à 4


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