samedi 8 octobre 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 8 octobre 2011


Samedi 8 Octobre 2011

C’est l’heure quand il plaît à Dieu, réponse de « mon » jeune moine dont l’ordination avait été reportée il y a maintenant du temps, à quelques jours de la date prévue. Evénément, incident, lui demandais-je quand il m’apprit que le 8 Décembre prochain, l’abbé qui l’avait reçu et lui avait passé l’habit – le hasard ou la providence faisant que je me trouvais à l’abbaye et fus convié à assister à ce moment simple et intime – l’ordonnera prêtre, lui-même évêque depuis une dizaine d’années, Mende, puis Toulouse conférant le sacré pallium… autre forme du vêtement. Réponse de mon jeune frère religieux : l’Esprit Saint. C’est lui notre intérieur et notre extérieur, notre motion et notre recueillement.



Prier… puisque nous ne savons, vous ne savez ni le jour ni l’heure. Mais ce n’est pas de notre mort qu’il s’agit, tout au contraire : de la vie et de son commencement. Notre accomplissement est toujours commencement
[1]. Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie. Dialogue alors d’une inconnue, transportée d’intuition et de bonheur dans la foule des auditeurs de cet homme : Comme elle est heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! – Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent. Moment analogue en réponse à sa mère et ses frères et sœurs dont il lui est dit qu’ils cherchent à le voir et en sont empêchés par la foule : Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? Prophéties diverses sur la fin du monde, le jour du jugement, notre imagination est moindre que ces inspirations, mais le bouquet d’images, de terreur et d’escathologie (le pressoir est rempli et les cuves débordent de tout le mal qu’ils ont fait !) se noue autour de l’essentiel, peu visible dans nos vies quotidiennes et l’histoire du monde, pas toujours visible. Le ciel et la terre sont ébranlés, mais le Seigneur est un refuge pour son peuple, une forteresse…




Notre fille m’annonce qu’elle ne nous accompagnera pas à Disney-Land, elle a lu les billets, le programme est nul, c’est pour les enfants, elle aura bientôt sept ans. Claire… aussi de cet âge, de ces réactions, qui est la proie de l’inconnu qu’est toute atteinte à notre chair, à nos fonctionnements d’esprit et de corps… pour le cœur simple, une joie. Chemin de cette petite fille… chemin de la nôtre… de moins en moins s’en dit et peut se deviner à mesure que tout s’enrichit. Deux libertés se font face et s’entrelacent, celle de l’enfant depuis l’utérus et celle de Dieu de toujours à toujours, parents, médecins, éducateurs sont témoins, au mieux des accompagnants. L’amour nous est totalement inconnus puisqu’il est l’agencement de deux libertés qui se choisissent mutuellement : comment ? pourquoi ? plus j’avance, plus je ne vois qu’une seule réponse, piste : la liberté. Et plus je me sens enserré (ma condition, les conséquences accumulées de la vie, généralement pas choisie factuellement), plus je regarde autrui et qui j’aime dont je sais aussi, par fraternité, qu’ils se vivent enserrés eux-mêmes, limités, pas même tâtonnants, plus le constat de ma liberté, de notre liberté, de leur liberté m’aveugle d’une chaleur et décisive lumière. Et nous avançons, j’en suis sûr parce que je le vis. Bien au-delà de tout projet et bien davantage que tout souhait dont les nostalgies sont l’ultime trainée, l’ultime expression balbutiant que notre vie et notre destinée finales les dépassent. Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent ! Suprême sollicitude de Dieu, nous n’entendons ni ne gardons, si distraits, si malheureux, si superficiels ou affairés-dispersés… et pourtant…


matin

Ma chère femme me raconte encore, ses amis, louant quelque chose rue Doudeauville, pour les quelques jours où ils sont à Paris. La prostitution de jeunes Noires africaines, de Chinoises aussi, elles sont par groupes de sept ou huit, et sans doute se prêtent pour quelques euros. La nuit bien tombée, les hommes parlent, assis dans la rue, des enfants dans les bras, interminablement. Un peu plus loin, elle avait, il y a vingt ans, pensé acheter un petit appartement. Quartier bourgeois. Aujourd’hui, totalement africain. Mon frère habite avenue Mozart, en face du commissariat de police : elle est passée devant avant-hier allant visiter notre cher et illustre ami. Les femmes, jeunes dans la rue, la plupart très à la mode et anticipant, bottes, etc... celle d’hiver. Manifestement, deux villes différentes. Je lui fais remarquer que notre expérience est d’échanges plus faciles et chaleureux à la Goutte d’or que derrière l’église de l’Assomption. Soin à la personne, notre ami : une Mauricienne la nuit, une Martiniquaise dans la journée. – Elle va à Jussieu, l’université totalement rénovée : splendide, la vue du treizième étage, une des plus belles qu’elle ait jamais vues de Paris, les couleurs surtout vers le Panthéon depuis le jardin des Plantes. Un pied-à-terre, quarante mètres carrés… six cent mille euros. Nous en avions le tnriple pour le même prix à la gare de l’Est il y a quatre ans.

Un des fondateurs de la psychologie cognitive chez nous, éclairée et pratiquée par les statistiques… et des contrats de formation entre entreprises (anticipation, non de l’entrée du privé dans les directions scientifiques et pédagogiques de l’Université, mais d’une relation de respect mutuel des métiers de chacun avec l’entreprise)… il a suivi les trois débats télévisés pour la prilaire socialiste. Et votera Hollande, qui a travaillé les questions fiscales et est le plus apte à battre Sarkozy. Je lui réponds : Je vote Royal au premier tour. Je crois Aubry la meilleure à l'Elysée et jouant équipe, tandis que Hollande jouera perso. et sera "accompagnateur" de la crise et pas du tout pour le changement des grands paramètres (nationalisation temporaire des banques, fédéralisme budgétaire européen, mutualisation de la dette souveraine). Mais dans le débat de l'entre-deux-tours il est le meilleur possible face à NS. Idéalement, il faudrait l'abdication de NS - il s'est ressaisi en quelques heures dans la nuit de dimanche à lundi et Juppé et Fillon sont aussitôt rentrés dans le rang, mais il est manifeste que l'un ou l'autre gagnerait une primaire contre NS dans l'électorat de droite.

En fait, Sarkozy cristallisait autant d’hostilité en 2006-2007 que maintenant. Dès son passage à Bercy… tout sauf Sarko… disait-on. Et il fut élu.

fin d’après-midi

Une amie parisienne, historienne de premier plan et de juste renom, m’annonce la fin de son travail ; le plus risqué de ses tomes parut il y a quarante ans quand de Gaulle allait partiret seds avocats craignaient la saisie immédiate, Couve de Murville alors Premier ministre lui adressa laconiquement sa carte : votre livre est magnifique et de Gaulle la félicita. Elle me dit cela en passant, ne votera pas pour Ségolène Royal qu’elle juge folle (less femmes veulent bien voter pour un « sac » qui ne leur porte pas d’ombre, ne leur rappelle pas la femme qu’elles pourraient être, mais pas pour une jolie qui aurait tout, beauté, élégance et pouvoir, donc lui enlever quelque chose, au moins le pouvoir – je schématise… dans ma campagne de Bretagne méridionale, le milieu rural disait pour Ségolène Royal, la poule… il n‘y a que les Grecs qui associaient intelligence et beauté, Socrate dialoguant avec Alcibiade démontant cependant que lui-même, selon le critère le beau, c’est l’utile, était bien plus beau que son interlocuteur) et nous sommes ensemble pour estimer que « normalement » Sarkozy est battu mais intuitivement nous prévoyons qu’il sera réélu. Début de réponse demain selon que la primaire sera « plébiscitée » ou boudée.





[1] - Joël IV 12 à 21 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Luc XI 27.28






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