vendredi 4 novembre 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 4 novembre 2011

Vendredi 4 Novembre 2011

Prier… Claire… à la Procure, une biographie qui me semble « ratée », les premières biographies d’un saint, souvent décisives, celle de Benoît de Nursie par un futur pape… mais les écrits quand il y en a… j’irai quand même à ce livre. Le dépliant trouvé dans une église, il y a un an peut-être m’avait frappé, enchanté : une jeunesse dense et pourtant gaie. A la petite inconnue, je souhaite tout cela, la ronde à tous. Fête d’un géant, Charles Borromée, une des plus somptueuses et vraies églises baroques, en fait un chœur sans nef dont l’arrondi permet toute élévation pas seulement d’architecture mais de celui qui, entré, demeure étonné, sidéré au sens littéral [1]. Les leçons de vie, faits pour l’opulence ou pour la pauvreté ? la relation aux biens, tellement ressassée, applicable aussi à ceux de l’esprit, s’ils dispersent.Les saints fêtés aujourd’hui, grands de ce monde et… [2]. Sondage sur les grands de ce monde, nos… d’aujourd’hui, le plus puissant… réponse au temporel exclusivement qui dans pas cinq ans aura oublié OBAMA et HU JIN TAO, enterré MERKEL… comme DSK a disparu de la liste proposée. Les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de lumière [3]. Jésus a une « panoplie » de paraboles aussi étonnante par la diversité d’expériences professionnelles qu’elle suppose que sa connaissance des écrits fondateurs de son peuple, ce qui était appelé la Loi et les Prophètes… un auditoire que Paul qualifie bien : nous. Je suis convaincu, mes frères, que vous êtes très bien disposés, remplis d’une haute connaissance de Dieu, et capables aussi de vous reprendre les uns les autres. Quelle leçon du jour ? Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu’il gaspillait ses biens. Leçon contemporaine, ceux qui n’ont de métier que d’abuser consciemment ou inconsciemment… mutation des créances, technique proche de la titrisation qui a, entre autres, initié notre crise économique et financière telle qu’elle fut étiquetée « crise des subprimes » à l’automne de 2008. Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement il s’était montré habile. Jésus ne conclut pas sur le fond. Un enseignement qui montre, puis nous laisse juger. Ici, prier pour comprendre : mon chemin est certain mais comment marcher avec vigueur et pour arriver ? Ceux à qui on ne l’avait jamais annoncé, ils verront : ceux qui n’en avaient jamais entendu parler, ils comprendront. … [4] Le Seigneur a fait connaître sa victoire, et révélé sa justice aux nations.

Hier soir + La vie… lire, les circonstances, les rencontres, l’aventure qui se rêve et se regarde, lire, l’aventure qui se vit, le pari de soi sur soi et sur la vie. Je suis comblé. Cette question d’Europe en fin d’année 2011 prend une tournure passionnante, cela se terminera bien parce que tout devient révélateur et de plus en plus nettement. – Ouvert à quelques pages, au présentoir de la FNAC locale, les deux principaux prix littéraires. Je suis très agréablement surpris, la cuvée de cette année est bonne, le récit et l’écriture, chacun très sobre, très maîtrisé, intéressant à mon sens pour n’importe qui… donnant envie de lire (et pour moi, comme toujours, très explicitement dialoguant avec l’auteur, m’appropriant ce qu’il vit, envie d’écrire en « fiction », c’est-à-dire en généralisation d’une expérience personnelle soit de vie propre soit de regard factuel sur autrui). Le test, depuis mon adolescence, l’ouverture au hasard… c’est elle qui introduit et qui appâte le désir d’entrer et de rester. Renaudot
[5] a sa force davantage dans le récit, dans la description de faits plutôt que des ambiances ou des sensations qu’au contraire le Goncourt [6]dit très bien. Il me semble accessoire que l’un et l’autre soient apparemment des sagas d’histoire contemporaines : l’ « Occident » français, l’aventure communiste qui a plus de hasard, celui des guerres, que de dialectique théologique. Moment de ce plaisir qui n’a ni date ni âge dans une vie humaine, découverte d’un livre puis durée dans un livre : à celle-ci, ayant mon chantier si urgent, je ne peux consentir tout de suite. Communion de désir… Le format et l’impression Gallimard sont connus, mais P.O.L. plus encore ce soir qu’antan est très agréable au toucher de la couverture et en police.
Auparavant, cherchant le fascicule de préparation à la première confession pour notre fille, tombé à la Procure sur deux des livres d’Albert ROUET, longtemps évêque de Poitiers, avec qui j’ai été en correspondance précise et chaleureuse. Je tombe enfin sur une analyse de l’œuvre d’un philosophe dont un neveu – l’un des rares à lire davantage que Marc LEVY – m’a appris le nom et la notoriété, sans pourtant que je puisse savoir qu’il est déjà mort. Je suis aussitôt saisi d’empathie : Muray est un penseur, il est philosophe, incontestablement ; mais mais c’est, et peut-être pour la première fois à ce point, une philosophie de la littérature qu’il fait naître, car les questions ontologiques ne sont pas posées et disparaissent derrière les questions qui font de l’homme un roman, un objet pour l’anthropologie stylistique qu’est l’art du roman. Ce qui chez Muray surgit de la décision de pensée, , c’est l’ouverture d’une littérature et d’un certain rapport à la littératu :; c’est une ohilosopohie dont la sagesse est la chronique et l’ensemble un roman au sens fort du terme. C’est une philosophie qui pose la littérature comme philosophie
[7], j’acqquiers le livre pour ces lignes. Je m’aperçois que je n’ai jamais su bien définir ce qu’est un penseur, et j’ai toujours expérimenté en moi cette césure : l’écriture me met à la remorque d’une inspiration qui n’est pas la pensée et qui a la force d’une chaîne à saisir sans pourtant que celle-ci s’empare totalement de nous, car nous pouvons la perdre, je prends l’image car l’inspiration est proche du physique, elle a son poids de réalité, de solidité, tandis que penser me vient sans que je puisse écrire ni transcrire, et toujours je reporte à plus tard le développement de ce qui m’a été inopinément donné. Peut-être l’écriture est-elle une pensée dominée, réussie ? mais elle est moins mienne que ce sortilège qui vient de moi mais que je ne sais saisir ni servir.

Ce matin + Voulant conclure mes achats-lecture d’hier, je prends Albert ROUET que j’avais acheté de confiance. J’ai donc commencé par la relation, je vois maintenant l’écrit : je n’ai pas été trompé. Je me suis longtemps occupé du catéchuménat pour adultes. J’y ai fait une découverte qui m’a beaucoup fait réfléchir. C’est que dans le fond, il existe deux conversions : la première conversion consiste à découvrir le Christ et l’Evangile. Dans cette conversin, le plus compliqué n’est pas la conversion de l’intelligence mais la conversion des images. La phrase de saint Augustin : « Dieu est un Dieu de l’ordre », j’aime mieux vous dire qu’elle traine encore beaucoup. Plein d’autres images, celle du juge, par exemple, pèsent sur les gens. Convertir ces images demande une grande attention dans le processus de conversion. Mais ce premier pas étant fait, il il faut se convertir ensuite de sa conversion. Parce que celui qui s’est converti est tellement boule, changé, par ce qu’il adécouvert qu’il a tendance à s’arrêter. Là, il y a un texte paulinien majeur à mes yeix : « Tendu de tout mon être en avant, oubliant le chemin parcouru, je tends vers le Christ » (Ph. III 13). Paul explique deux versets plus loin : « continuer dans la même voie » (Ph. III 14). C’est un infinitif, comme un mode d’emploi. Il faut continuer dans la même voie. Ce qu’on a à transmettre, c’est le désir de la marche, le feu du buisson ardent, le feu qui fait aller toujours plus loin.
[8]Quand nous lisons, il faudrait que l’écrit échappe aux lois du langag, mais au contraire il le fige : il est son sépulcre, ais un sépulcre ouvert. Le langage est comme enfoui dans l’écrit. Il n’y a pas qu’un seul sens au mot. [9] … Je trouve donc un compagnon, me rencontrant exactement là où j’en suis. Questions de l’écriture, questions de la conversion radicale, n’être plus que recherche et attente, certitude et espérance, ce que je peux dire autrement : Dieu décisif et absolument nécessaire guide et compagnon d’un chemin qu’Il m’a donné et dont Il ne me donne qu’une seule indication, ce chemin aboutira, et à chaque instant il a déjà abouti. Je continue de tâtonner comme celui qui pour la première fois déshabile celle qui consent à se donner à lui, il ne fait pas même l’inventaire, il commence apparemment au hasard, mais mystérieusement guidé par l’indicible… Le chrétien, le pasteur maintenant [10]. Je suis convaincu que la foi a des exigences extrêmement précises sur la manière de se réunir, sur la manière d’être ensemble. Regardez ! Un simple détail : nous avions réduit la table eucharistique à la grille de communion. La table des retrouvailles avec le Christ est devenue la grille de séparation entre sacré et profane, entre clercs et laïcs. C’est fort ! Les églises qui n’avaient pas de sièges autrefois permettaient de faire des processions. Progressivement, on a mis des chaises, aujourd’hui fixées pour des raisons de sécurité. Nos églises ressemblent désormais à des salles de concert ou des salles de classe. On ne peut peut-être pas faire autrement au titre de la sécurité. Mais je voudrais qu’on réfléchisse à la signification même de ce que l’on fait. Je suis intimement convaincu que la Trinité est le cœur de la foi chrétienne et que vénérer ce Dieu qui est échange, égalité et relation, a des implications extrêmement directes sur la manière dont la foi doit être vécue. Ne pas prêter attention à cela, c’est favoriser des attitudes où dominent la soumission et une conception verticale de l’autorité. De ce fait, beaucoup de chrétiens ont la même relation à la Bible que les musulmans au Coran. On a des chrériens qui ont une relation au sacré analogue à celle d’un bouddhiste. On a des chrétiens qui ont une relation à l’autorité analogue à celle d’un paysan tibétain envers le Dalaï-Lama. C’est-à-dire qu’on est fondamentalement déiste, et accessoirement chrétien. Parler d’expérience, j’écoute. Lire m’a toujours multiplié et fait partir, aller. Lire et prier, lire et communier vont de même. Regarder intérieurement qui m’aime, mon mouvement vers l’autre, aimé (ou simplement et fugitivement rencontré) me fait aller à l’inconnaissable, à Dieu, et je suis ainsi renvoyé à cette lecture-prière-vie qu’est celle des textes, mouvement de la messe quotidienne, auquel j’associe – inoubliable découverte, certes, de deux de mes amis musulmans, à quelques jours d’intervalle que j’entrevois, chacun, dans la solitude de ces chambres nues à peine tolérées par le sable, le désert et le dénuement, priant sans rien… inoubliable moment où mon vénéré Moktar Ould DADDAH, assis, vieilli et faible, mais retrouvant la « badia » à son retour de vingt-trois d’exil, regarde assis et moi à son épaule, les siens, dans un crépuscule encore très clair et tout vibrant de ce qui va changer dans l’air annonçant la nuit, les siens prier, levés, assis, prosternés. La prière chrétienne, celle qui m’est donnée. La foi n’isole pas, ni des autres, ni des fois censément autres. Prière qui ramène, pour moi de plus en plus à la question-réponse : qui était Jésus de Nazareth ?

après-midi



Avant-hier et hier, la Grèce… ce matin, l’Italie… cet après-midi à la cloture du G 20, la taxe sur les transactions financières. Sarkozy, la voix sourde et modeste qui me déplaît depuis que je l’entends, donc depuis son élection, expose que les gouvernements ne subissent pas mais agissent, contrairement à ce qu’il leur est reproché, que sur cette taxe on a grandement avancé puisque les Etats-Unis, par la voix d’Obama, acceptent de l’envisager, qu’on débattra bientôt de son affectation (au développement, bien entendu, et que l’Union européenne sans attendre la mettra en vigueur, selon les propositions de la Commission, dans le courant de 2012. Et de conclure que les opinions publiques sont entendues, cf. le referendum grec, cf. cette taxe. Pas de démagogie, de l’action. – Autres nouvelles, comme le taux de la croissance française est révisé à la baisse, il faut faire de nouvelles économies : de six à dix milliards, ce sera annoncé en voies et moyens par le Premier ministre lundi… comment ne pas rapprocher ces économies avec les 600 millions de communication gouvernementale pendant ces quatre premières années de mandat sarkozyen, analysées comme excessives et peu respectueuses d’appels d’offre par la Cour des comptes.

On ne parle plus de la Grèce, alors que le vote de confiance est pour cette nuit. Ouverture de la campagne législative en Espagne, scrutin dans à peine plus de deux semaines.

Je retiens que ce cycle de G 8 et de G 20 n’a en rien analysé ni les causes de la crise, ni les moyens à mettre en œuvre pour la juguler. Le Fons d’intervention et de soutien sera éventuellement… renfloué ! par le Fonds monétaire international, ni les Etats-Unis ni la Chine qui protestent de leur confiance dans les capacités européennes, ne mettent la main à la poche. On ne peut être plus creux comme résultat d’une année de présidence française et de pantomime.

soir


Présentation complaisante de NS au G20 allant courir sur la plage, puis soufflant, joues gonflées, à la reprise de séance dans l’après-midi… pour montrer combien sont géants efforts et réussite. Images d’ambiance… OBAMA prenant ostensiblement à part MERKEL en contournant assez grossièrement les Chinois, assistant pour la première fois de l’histoire européenne à un Conseil européen, Claire CHAZAL à l’écran, une célébrité s’entretient par exclusivité. Italie 3ème puissnce économique d’Europe et 7ème du monde. HOLLANDE, G 20 n’a été que pour discuter de l’euro. En fait, un conseil de la zone euro. auquel a été invité le président des Etats-Unis.

L'entretien "croisé" des présidents américain et français, inédit... Commentaire aisé… jamais déclarations publiques conjointes aussi creuses de contenu, aussi brosse à reluire mutuellement. L’exercice avait été annoncé dès mercredi soir, il a donc été combiné très l’avance. Qu’apporte-t-il à OBAMA ? je ne vois pas. A SARKOZY, un appel du pied surligné aux lecteurs du Figaro. Il n’apprend rien sur le G 20, il confirme explicitement un partage de « leadership » entre France et Allemagne, et non une présidence française, il élude complètement les vices de fonctionnement de l’Europe auxquels n’a pas pu ne pas être sensible OBAMA qui relève d’ailleurs la difficulté de « gouvernance » à tant de pays différents. Pas de mention des tiers, notamment la Chine, le Japon, la Russie : c’est fou. Définitions puériles de la démocratie de part et d’autre de l’Atlantique. La réitération-célébration de l’amitié franco-américaine ne peut cacher que les Etats-Unis ne donnent en rien la main aux Européens. Définitions puériles, désastreusement puériles de la démocratie aussi bien de la part de l’Américain que du Français. Se sont-ils réellement rencontrés dès 2005 ? Un même exercice avait eu lieu, si j’ai bonne mémoire, il y a moins d’un an à Londres. Le critère est bien l’OTAN : évoquer l’Afghanistan ne manque pas de cynisme puisque les deux pays l’évacuent. En Libye, il est indirectement avoué qu’il y a eu des troupes au sol, sécurisées par la logistique américaine.

[1] - Saint CHARLES BORROMÉE . Archevêque de Milan (1538-1584)
Saint Charles Borromée, né au sein de l'opulence et des grandeurs, devait être l'un des plus illustres pontifes de l'Église. Neveu du Pape Pie IV, Charles était cardinal avant l'âge de vingt-trois ans.
Après son élévation au sacerdoce, il fut promu à l'archevêché de Milan. Ce beau diocèse était alors dans une désorganisation complète : peuple, clergé, cloîtres, tout était à renouveler. Le pontife se mit à l'œuvre, mais donna d'abord l'exemple. Il mena dans son palais la vie d'un anachorète ; il en vint à ne prendre que du pain et de l'eau, une seule fois le jour ; ses austérités atteignirent une telle proportion, que le Pape dut exiger de sa part plus de modération dans la pénitence.
Il vendit ses meubles précieux, se débarrassa de ses pompeux ornements, employa tout ce qu'il avait de revenus à l'entretien des séminaires, des hôpitaux, des écoles, et au soulagement des pauvres et des mendiants. Son personnel était soumis à une règle sévère ; les heures de prières étaient marquées, et personne ne s'absentait alors sans permission. Les prêtres de son entourage, soumis à une discipline encore plus stricte, formaient une véritable communauté, qui donna à l'Église un cardinal et plus de vingt évêques.
L'archevêque transforma le service du culte dans sa cathédrale et y mit à la fois la régularité et la magnificence. Toutes les œuvres nécessaires furent fondées, et l'on vit apparaître partout un renouveau de vie chrétienne.
Ce ne fut pas sans de grandes épreuves. Saint Charles reçut un jour, un coup d'arquebuse, pendant qu'il présidait à la prière dans sa chapelle particulière ; le Saint continua la prière sans trouble.
On sait le dévouement qu'il montra pendant la peste de Milan. Il visitait toutes les maisons et les hôpitaux, et sauva la vie à soixante-dix mille malheureux. Les pieds nus et la corde au cou, le crucifix à la main, il s'offrit en holocauste. Il mourut sur la cendre à quarante-six ans

[2] - Saint FÉLIX de VALOIS . Ermite et co-fondateur l'Ordre de la Trinité (1127-1212)
Saint Félix de Valois était petit-fils du roi de France Henri Ier. Sa mère, avant sa naissance, vit en songe un bel enfant armé d'une Croix et entendit une voix lui dire : « Cet enfant est le fils que vous allez mettre au monde, il aura la gloire de changer le lis de France pour la Croix de Jésus-Christ. » Pendant une famine, la nourrice du petit Félix eut l'inspiration de faire tracer à l'enfant, avec sa main, le signe de la Croix sur le pain que l'on distribuait aux pauvres, et ce pain se multiplia tellement, qu'on put en distribuer pendant plusieurs jours à tous les malheureux qui se présentaient. La nourrice lui fit aussitôt bénir les champs d'alentour, et les nuées du ciel, obéissant à la main de Félix, versèrent une pluie féconde qui ramena l'abondance. Le jeune prince croissait en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes, et ne montrant aucun des défauts de l'enfance. Il aimait tant à faire la charité aux pauvres, qu'un de ses oncles l'appelait son grand aumônier. Après ses études, qu'il fit à Clairvaux, sous la direction de saint Bernard, Félix dut aller à la cour du roi de France, prit part à la Croisade prêchée par le saint moine de Clairvaux, son maître ; puis, revenu à la cour, il la quitta bientôt pour se réfugier au désert. Dans la solitude, il sentit son esprit s'illuminer de clartés nouvelles et son âme redoubler de vaillance dans la pratique des vertus évangéliques. Le démon lui déclara une guerre acharnée ; mais le Saint triompha de lui par la prière et les plus effrayantes mortifications. Félix, ayant désormais pour palais une misérable grotte, pour vêtement un cilice, pour mets des herbes amères, renouvela dans sa retraite les merveilles des Antoine et des Hilarion. Par la permission de Dieu, tous les dimanches, un corbeau lui apportait un pain du Ciel. Il habitait le désert depuis bientôt quarante ans, quand saint Jean de Matha, de la part de Dieu, vint le trouver dans sa solitude, pour s'édifier par ses exemples. C'est alors que les deux Saints eurent la vision d'un cerf blanc, portant au front une croix bleue et rouge, et qui venait se désaltérer à la fontaine voisine. Dieu leur révéla l'explication de ce prodige ; ils se disposèrent aussitôt à partir pour Rome, afin d'obtenir la fondation d'un institut dont les religieux, vêtus de blanc, porteraient sur la poitrine une Croix bleue et rouge, et travailleraient au rachat des captifs, que les Turcs d'Afrique retenaient par milliers dans les fers. Le Pape Innocent III approuva le projet, l'Ordre fut fondé et produisit un bien immense.

[3] - Paul aux Romains XV 14 à 21 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc XVI 1 à 8

[4] - Isaïe LII 15 que cite l’Apôtre




[5] - Emmanuel Carrère, Limonoff ( P.O.L. . Août 2011 . 489 pages)
« Il se rappelle très bien l’instant d’avant » p. 460 … « La situation, c’est que je suis son biographe » p. 484 … « Finalement, il va chez Steva. Il a envie de baiser ou de tuer. Si elle est seule il la baise, si elle est avec Chourik il les tue. Pas de raison de se priver. Comme il est mineur, on ne le fusillera pas, il prendra juste quinze ans et les copains le considèreront comme un héros » p. 72

[6] - Alexandre Jenni, L’art français de la guerre (Gallimard . Juin & Septembre 2011 . 632 pages) … dernières lignes « Un fleuve rougi par l’incendie dtraversait doucement la ville. Le flot indifférent et interrompu le sauvait. J »ailmais que la Saône ressemble au sang, j’étais reconnaissant à Victor Salagon de m’avoir appris à le voir et à ne pas le craindre. Je le gonflais tout entier, mon membre également, j’étais plein et je venais en toi. Enfin, j’étais bien » … même dernière page, mais un peu plus haut … « Je te peignais toi qui me regardais, avec une encre qui lentement devenait plus grave ».

[7] - Maxence Caron, Philippe Muray, la femme et Dieu (Artège . Octobre 2011 . 153 pages), p. 35

[8] - Albert ROUET, J’aimerais vous dire (Bayard . Octobre 2009 . 342 pages …entretien avec Dennis GIRA), p. 69

[9] - ibid. p. 137

[10] - Albert ROUET, Vous avez fait de moi un évêque heureux ( éd. de l’Atelier . Février 2011 . 174 pages … entretien avec Eric Boone et Marc Taillebois), pp. 97-98



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