lundi 16 janvier 2012

Inquiétude & Certitudes - mardi 17 Janvier 2012

Mardi 17 Janvier 2012

Prier… [1] le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Intégrisme, modernisme, débats sur le rite – que je considère positivement comme une forme de respect d’autrui et de manière de prier ensemble, ou de tenter de prier et de tenter que ce soit ensemble, et négativement quand c’est en fait, dans l’esprit de celui qui s’y adonne et s’y consacre avec révérence et ostentation ou secrètement, un échangisme et un marchandage avec Dieu, une superstition, surtout un dévoiement, chercher la foi par le signe, prendre des signes, saisir au lieu de recevoir. Le reproche des pharisiens n’est qu’apparemment sur le rite : Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. La réponse du Christ n’est qu’apparemment un renvoi à la nature humaine, au bon sens, à une leçon de logique, qui ou quoi est la fin de quoi ou de qui ? En réalité, le débat est sur l’identité de Jésus : le Fils de l’homme est maître, même du sabbat, de même qu’il a pouvoir de pardonner les péchés (à commencer par l’ « originel »), et Jésus est suivi autant par ses disciples, par les demandeurs de toutes espèces que par les scribes et pharisiens. Pendant ces trois ans de vie publique, quelle pression : la pitié pour ces foules, la presse autour de lui pour obtenir guérisons et autres, l’espionnage et la contradiction qui ne cessèrent pas. L’essentiel se fait dans un quasi-secret, le sacre de David, le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. L’image fréquente du troupeau trouve ici son sens, que j’oubliais. Ce sont les plus jeunes, les inférieurs qu’on prépsoe à cette tâche : la garde du troupeau, ce sera la mission des Apôtres, de l’Eglise… la plus basse et insignifiante des tâches ? Leçon aussi des hiérarchies : Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. Renversement souligné par le psalmiste, David le cadet : et moi, j’en ferai mon fils aîné. [2]

après-midi

Le tournis. Le prodige d’énergie et de méthode Coué. Sarkozy, dimanche à Amboise : le courage, le sang-froid (à pied, à cheval et en voiture… puisqu’il s’agissait de saluer Michel Debré, centenaire de sa naissance, que Jacques Chirac, n’eût été la démarche de Charles Pasqua, on chasse en meute… voulait exclure du R.P.R. après l’échec de sa première candidature présidentielle), puis hier, lundi, en Espagne, la décoration, l’entretien avec le nouveau président du gouvernement espagnol (dont rien n’a été dit)… puis aujourd’hui, à Pamiers, « vœux au monde rural », démagogie outrancière (l’écologie ce n’est pas l’interdiction de faire quoi que ce soit, allez-y donc pour les pesticides et les épandages – les chasseurs, ce ne sont pas des ennemis, c’est le petit bonheur)… et demain mercredi, le « sommet social »…

Le tournis avec le vomis de textes voté par l’Assemblée nationale, contre le Sénat, et en lecture unique, procédure d’urgence tout le mois de Février. Panneau d’affichage, mais candidature non encore déclarée. Textes censément d’initiative parlementaire, disposant pour l’éternité (statut pénal des étrangers même en règle) ou engageant ladépense pour cinq ans.(les 24.000 « places » supplémentaires en prison).

soir

Un numéro du Monde à la une alléchante… (daté du 17) : « la dégradation de neuf Etats fragilise la zone euro, alors qu’elle a besoin de 810 milliards… en France, la droite comme la gauche doivent afficher leur volonté de rigueur… les experts prônent un changement total de politique économique en France… Maurice Lévy, président de l’AFEP, estime qu’il faut repenser l’Etat… portrait de Xavier Muscq, secrétaire général de l’Elysée, l’homme du triple A ». L’affichage… ces expressions : naguère, un politique faisait ou décidait, on l’annonçait et on le commentait une fois le coup tiré. Depuis une décennie, le politique plaide pour… même s’il est gouvernant, les actuels ont raffiné, ils proposent des pistes (alors que la chose est décidée déjà et san concertation ni surtout recul, examen, travail, approfondissement. Rien que cette expression dit que tout est toc. Je vais aux propositions d’experts, des professeurs d’économie, qui ne conjuguent que les coupes budgétaires. Lors de l’hommage rendu à Jean-Marcel Jeanneney, notamment par l’équipe de l’O.F.C.E. qu’il a fondé et dont il avait recruté les principaux éléments dont son successeur… c’était au contraire la démonstration que le salut est dans la dépense publique, seule à engendrer de la croissance. Quant à la réflexion sur l’Etat, légitime en elle-même, ce fut tout le travail de la Révolution française et toute l’activité de Napoléon, du général de Gaulle de nos jours après tant de travaux dans les années 30, elle consiste à répéter le dogme second du « libéralisme », version économique courante depuis vingt ans : moins d’Etat et l’économie sera plus florissante. La théorie des automatismes concourant au bien commun, au moindre coût, au meilleur prix pour le consommateur. Le dogme premier, qui se développa notamment lors du débat télévisé de 1985 entre Fabius, Premier ministre, et Chirac, futur Premier ministre et candidat de la cohabitation, c’est encore plus simple : plus il est facile de licencier, plus il est tentant d’embaucher. Le « sommet social », manifestement, pour le fond (car la forme est une contribution au panneau d’affichage électoral, que Sarkozy et son parti croient majeure), vise à déréglement au maximum le travail. Parisot pleurniche et récite que si le coût du travail baisse, nous serons compétitifs et il y aura de l’embauche : on a vu ce qu’ont produit les renflouements des banques en 2008-2009, puis des constructeurs d’automobiles en 2010 (délocalisations accélérées, crédit de moins en moins accordé…). Elle affirme que la France est championne d’Europe pour le coût du travail. Thibault avec la gouaille qu’il faut : la ligne Jouhaux, Séguy, Krasucki… les communistes, version syndicale, ont toujours se choisir quelqu’un qui passe bien… très bien. Thibault affirme que la productivité horaire du Français est la première d’Europe : je vexu bien le croire, ayant visité à peu d’années d’intervalle : Toyota, BMW et Peugeot.

Musca, un ami de trente ans pour Sarkozy. Indication (confirmation) au passage que le président actuel est sorti, non déplômé, de Sciences-Po. Le secrétaire général aurait réduit les écarts médiatiques des collaborateurs, sans prise évidemment sur Guaino, il aurait pour son le président une caution de sérieux vis-à-vis des Allemands et de la chancelière en particulier (grand-père fusillé par les Allemands). Rien ne semble prévu pour le recaser ; il devait aller à la Caisse des dépôts (ce qui est peu... Romanet sans doute protégé par Bernadette Chirac, garde donc l’assiette au beurre), alors que Guéant, démentant par là-même sa certitude de la réélection de Sarkozy puisque les Français auront la maturité et le discernement… se cherche une circonscription. Reste que l’homme que j’ai rencontré à deux reprises et qui accuse parfois réception, est avec Frémont, l’un des deux personnages sérieux de l’Elysée, devant moins leur place à l’adulation (Lévitte) qu’à une certaine culture de leur sujet : j’espère de l’un et de l’autre un livre de récit et surtout de psychologie, quand ils ne seront plus où ils se trouvent actuellement.



[1] - 1er Samuel XVI 1 à 13 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Marc II 23 à 28



[2] - Ce psaume est un hymne à la toute puissance divine qui s’est illustrée par le choix de David comme roi d’Israël et par la création du monde fondée sur la justice. Avec David, Dieu a scellé une alliance indestructible, pour lui et ses descendants. Le soutien de Dieu est permanent ; le psalmiste lui consacre les versets 21 à 38. En tant que créateur du monde, il le gouverne avec majesté, châtiant les impies, tels que l’Egypte, nommée ici …, du nom de l’ange protecteur du pays. Et tout naturellement, cette création lui rend hommage : « le Tabor et le H’ermon chantent ton nom » (verset 14). A partir du verset 39 le ton change, car la dynastie davidique a été brutalement interrompue par la destruction du Temple de Salomon. Le psalmiste, qui se fait écho de la pensée populaire, se met à douter de la promesse divine ; il prend Dieu à partie de façon violente, agressive, jusqu’à l’inconvenance : Tu as abandonné ton oint, tu as aboli l’alliance, tu as ruiné ses fortereesses, tu as mis à bas son trône, tu l’as couvert de honte… Il faut comprendre que pour le psalmiste, le monde n’a de sens que s’il porte haut les valeurs représentées par David et son peuple. Crest le sens du parallèule établi entre la créaiton du monde et la Maison de David. La ruine de cette dernière est la ruine du monde : « c’est donc vain que tu as créé l’homme !» (verset 48). Relevons enfin quelques phrases utilisées dans la liturgie : « Dieu glorifié dans une assemblées de saints » (v. 8), « heureux le peuple qui connaît la victoire » : ô Eternel, ils marchent à la lumière de ta face ! » (v. 16) ; « tu es la force de sa plendeur et par ta volonté, tu relève sa corne » (v.18). Notre psaume se termine par une bénédiction : « Béni soit l’Eternel à jamais, amen et amen ! », clôturant ainsi le troisième livre du recueil. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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