mercredi 18 juillet 2012

Inquiétude & Certitudes - mercredi 18 juillet 2012


Mercredi 18 Juillet 2012 

Prier…[1] Quoiqu’incarné, visible, attesté par ses disciples, personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. On ne connaît Dieu que de Dieu. Ce qui est d’ailleurs logique. Faible ou bien doté, l’homme se croit central et seul capable d’initiative : J’ai agi par ma propre force, et par ma sagesse, car j’ai l’intelligence. Réplique de l’Histoire : Est-ce que le ciseau se glirifie aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? Est-ce que la scie s’enorgueillit aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le morceau de bois qui soulevait l’homme ! C’est pourquoi le Seigneur Dieu de l’univers fera dépériri ces soldats bien nourris, et par-dessous leur gloire s’allumera un brasier, le brasier d’un incendie.  … Sachez-le, esprits vraiment stupides : insensés, comprendrez-vous un jour ? Lui qui forma l’oreille, il n’entendrait pas ? Il a façonné l’œil, et il ne verrait pas ? Il connaît les pensées de l’homme, et qu’elles sont du vent. Conclusion ? deux mépris se faisant face : la dénégation humaine et la sanction divine ? Non, prière d’action de grâces de Jésus, Dieu fait homme : je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté.  … Le Seigneur ne délaisse pas son peuple.

matin

Les faits de chaque jour, soit. En France, ce sont des débats et des dires, le pouvoir en place ayant le monopole de la décision quitte à organiser des concertations, des expertises, des missions, l’opposition se caractérisant par le commentaire de ce qu’elle présente comme les décisions du pouvoir alors que celui-ci en a pris d’autres que celles incriminées. A l’étranger, parce que c’est nous qui criblons, ce sont les élections, de véritables catastrophes et massacres tandis que chez nous les actions sécuritaires concernent la drogue, la pédophilie, le grand bandistime. L’échelle varie selon que nous sommes entre nous, ou qu’il s’agit d’autrui. A nos frontières, en Europe occidentale, rien ne bruit ni ne nous provoque, or tout dépend maintenant et demain de nos voisins et de notre osmose avec eux, de notre capacité à nous unir pour nous réorganiser face à un monde que nous avons laissé depuis vingt ans évoluer sans plan d’ensemble. Nous n’observons pas assez notre entourage. Cécité analogue vis-à-vis de nous-mêmes : les « quartiers », la violence à l’école, les réseaux dont le système renversé par l’élection du 6 Mai a procédé, nous ne les avons pas vu venir et il est probable que ce qui va constituer notre proche avenir, nous ne le discernons pas, ni ce qu’il sera ni surtout les éléments constitutifs que nous pourrions orienter, requalifier, modifier quand il en est temps.

Je reste surpris par la facilité avec laquelle Nicolas Sarkozy a été déboulonné, mais pas par ce qui se confirme : les affaires, c’est-à-dire le sans-gêne dont Jacques Chirac avait été le premier pratiquant, mais à bien plus petite échelle et en demeurant dans un registre seulement politique.

Si à la tête de l’Etat, le ton et les comportements ont changé – certes – en revanche toute la sphère dirigeante, quoique changée de personnel pour ce qui est des cabinets et des entourages, reste analogue à la précédente. Même distance vis-à-vis des gens, même prétention à la pédagogie, même gestion de l’existant et aucune projection sur le possible. L’innovation que constitue le champ laissé à Montebourg, dont je persiste à regretter que Mélenchon n’ait pas été admis au gouvernement pour doubler son rôle d’une autre manière, ne va pas jusqu’à concevoir un vrai changement de donne : le protectionnisme européen, sans lequel nous continuerons à verser dans le tonneau des Danaïdes. On bouge un tout petit peu du côté de la dette puisqu’il est question d’en ouvrir le financement aux particuliers, simple évocation… pour l’instant, alors que l’ensemble de la solution est là.

Enfin, citoyens et médias ne sont pas en rester pour la lourdeur du mental national. On ne commente guère de part et d’autres que la fiscalité. Le pouvoir est regardé comme une gêne. Les licenciements et plans sociaux vont-ils changer cette image et faire du pouvoir l’organisateur du changement social et économique, le sauveur des emplois menacés ? ce serait une mûe complète.


[1] - Isaïe X 5 à 16 passim ; psaume XCIV ; évangile selon saint Matthieu XI 25 à 27 

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