dimanche 9 septembre 2012

avant l'entretien présidentiel "sur" TF1 - courriel à l'Elysée, en fin de matinée


----- Original Message -----
Sent: Sunday, September 09, 2012 11:58 AM
Subject: moment télévisé de c e soir - l'écoute des Français par le pouvoir, l'écoute des Français entre eux

Monsieur le Secrétaire général, cher Préfet,

je me permets de m'adresser une fois de plus au Président par votre amical truchement, quoique je ne sache pas comment travaille et prépare le Président quand il a choisi d'intervenir dans les medias erga omnes.

Pour être efficace et pour trancher avec des décennies de prétention à la pédagogie - paternalisme du chef et de celui qui sait par rapport à une masse inculte ou peu formée... - et à la mobilisation - tous unis derrière, rassemblement à la militaire ou à la scoute - il me semble qu'il faut enfin se rendre à l'évidence. Les experts, les compétents, les élus aussitôt oints de l'omniscience se sont trompés pour ce qui nous frappe manifestement depuis l'automne de 2008 et a des racines plus profondes. Diagnostic, moyens, exhortations (le mondialisme est un atout de plus pour la France... sérénade depuis 2000).

La démocratie n'est pas seulement la décision dans l'instant sur un sujet ou pour désigner quelqu'un - la manière la plus pacifique et la plus simple, relativement à toutes autres - elle est une participation constante à la gestion et aux processus de décision. Elle se fonde sur la foi - tout à fait vérifiable notamment en bestion des grandes entreprises où les comités d'entreprise, parce qu'ils comprennent des salariés, et sont mûs par l'esprit de la maison, de l'outil, donc du bien commun et du savoir faire ensemble - la démocratie se fonde sur la foi que la collectivité en question en sait plus et en peut plus qu'un chef seul, quelle que soit la qualité de son entourage, quel que soit son génie d'empathie. Le chef - c'est son grand rôle - cristallise et suscite. Il ne dirige que mandaté : le fond de la décision et de la démarche, c'est l'affaire de tous. Il y a une intelligence nationale autant qu'une âme nationale. Notre histoire - millénaire et strictement contemporaine - le mongre surabondamment.

Déduction pratique - notamment pour ce soir - enfin établir ce qui permettra au pouvoir, au président de la République, aux élus d'écouter les Français. Pas seulement en doléances dont on s'ingénierait à trouver les manières de les éluder et de ne pas les satisfaire au prétexte que c'est impossible, mais écouter les Français parce qu'ils ont les remèdes dans la tête, dans l'imagination même s'ils ne les ont pas dans l'expression. Le pouvoir politique, le président de la République, François Hollande nommément, doivent écouter assez pour pouvoir traduire en expression collective, vérifiable par chacun des Français, ce qu'ils reçoivent de ceux-ci.

Cela suppose une osmose mentale, une posture du dirigeant qui n'est ni supérieure - expliquer ce que les Français ne comprennent pas, parce que lui il a compris, pauvreté générale des grandes fresques politiques de ces années-ci - ni sur la défensive - se justifier, faire rendre patience, demander la nudité de al confiance. Cette posture n'est pas non plus le "aidez-moi". Elle est d'écoute, de sympathie pour l'utopie comme pour le détail pratique de faisabilité que chacun, à son niveau et selon son expérience, porte en soi. Les brèves de comptoir, les échanges simples en réunions de famille, au sortir des cultes religieux, dans les embouteillages ou lors des défilés de manifestations, même thématiques, ces conversations entre citoyens sont à égalité. On s'écoute les uns les autres. Mai 68. Novembre-Décembre 1995. Le paroxysme d'un pays - même quand il se trompe - c'est son unité tangible par l'échange à égalité entre les siens.

Donc mettre en place l'écoute par le pouvoir, par les élus. Mettre en place l'écoute des Français entre eux.

On arrivera à un consensus transcendant les étiquettes et "clivages" de partis.

Analogie avec la guerre d'Algérie. Un poids énorme sur le pays, une perplexité collective, des tâtons, même de la part du général de Gaulle, mais une belle sortie, un sursaut de civisme, de vie associative (vg. le club Jean Moulin, la pléiade de manifestes, de réflexions collectives, les trésors d'altruisme aussi bien de l'armée sur place que des soutiens en métropole pour le FLN = implication, participation). Ce que nous vivons appelle une novation totale de la communion et de l'invention civiques, et un pouvoir politique dont la communication est un appel et non pas un lamentable et minuscule défi à l'examen crirtique par des professionnels (les porte-paroles des partis, les journalistes) aussitôt la "prestation" terminé.

Comment le dire et le faire ressentir ce soir ?

1° Certainement en disant que l'élection et la campagne de ce printemps ne sont qu'une première étape de l'exercice démocratique. Que la démocratie est ce qu'il y a de plus efficace pour comprendre et ensuite pour faire appliquer. Qu'elle reste à organiser-inventer-vouloir chez nous. Appeler au débat en toutres instances et tous niveaux. Demander aux élus et aux représentants de l'Etat de susciter le débat et de collationner les diagnostics. Engager à la participation associative, syndicales et à correspondre au besoin avec les élus, avec les dirigeants, avec le président de la République. Réinventer les cahiers de doléances, qui seront aussi de propositions : en organiser la confection, la collecte, l'exploitation. Donner des calendriers à ce débat local et national au lieu que les échéances ne soient que des promesses macro-économiques et budgétaires dont il est clair - tant sont glissants tous les paramètres - qu'ils ne seront pas tenus. En revanche, le débat, son issue, son exploitation, les tenir est en notre pouvoir

2° "Jouer collectif". Nous mourons d'un individualisme qui détruit les couples, fait des familles autant de puzzles, assèche les syndicats, rend artificiel les partis car l'applaudimètre est le contraire d'une recherche des solutions et de ceux qui pourront les porter (cf. les quêtes de "leadership" à l'U.M.P. puis au P.S. chacune déplorables et pas constructives de représentativité). Le président de la République a déjà donné un premier et excellent exemple par sa relation avec le Premier ministre : ainsi l'excellente gestion par celui-ci des impairs et inconsciences du ministre de l'Intérieur rééditant la mésestime des Roms dont se rendit coupable le précédent mandat, chef de l'Etat en tête, ainsi aussi l'excellente gestion d'une réponse à l'insécurité dans la métropole marseillaise avec même un dialogue avec l'une des "grandes g..." de l'U.M.P. et de la droite simpliste depuis trente ans.

Refaire du tissu social - comme on le ressasse en pétition mais pas en réalisation depuis une ou deux décennies - et rétablir un lien organique, permanent, vibratile entre le pouvoir et les Français est un même mouvement : le pouvoir est serviteur, il traduit, il organise la mise en commun.

Exemple du jeu solo, le lamentable Bernard Arnault.

Très chaleureusement avec vous, Monsieur le Secrétaire général, et avec le président de notre République.

. . . selon ce soir, je me permettrai de vous faire part de ce que j'aurais noté. Apparence vestimentaire : chemise de couleur, pas plaquée, cravate et col organisés pour une jolie verticale, veste n'engonçant pas.

Vous me trouverez peut-être insistant et déplacé par excès de messages et intimisme de certaines remarques. Mais si l'entourage du Président ne produit pas assez, n'est-il pas du devoir de chaque Français de concourir à la réussite de l'élu du 6 Mai dernier ?

La qualité du chef c'est sa souplesse. Ce qui n'est ni ductilité ni mollesse mais vérité et sincérité de ce qui le constitue. Je continue de croire que François Hollande est de ce bois. Qu'il peut convaincre plus que jamais que si le pire est à venir - faute qu'en Europe diagnostic et moyens soient posés - lui-même saura réagir et nous faire réagir. Moins imaginatif et homme d'initiative que souhaitable, il est en revanche excellent dans la réponse. Réponse qui suppose écoute autant des Français que des événements.

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