lundi 10 septembre 2012

courriel à la première secrétaire du Parti socialiste

 
----- Original Message -----
Sent: Monday, September 10, 2012 9:20 AM
Subject: attention personnelle Martine Aubry, Première secrétaire

Chère Première,
 
même si apparemment "les dés sont jetés" pour votre succession à la tête du Parti, selon votre calendrier et selon vos indications de personne à investir, je me permets d'intervenir auprès de vous.
 
Les manques à gagner pour le Parti socialiste en France et dans l'Internationale, et plus encore pour l'action gouvernementale et la bonne articulation du mandat présidentiel avec l'opinion nationale et la réorientation souhaitable des fonctionnement européens, sont évidents si vous partez. Pas tellement parce que les cabdidats à votre succession sont chacun vulnérables par leur parcours antérieur et par des tempéraments défaisant plutôt que confirmant l'image socialiste, mais parce que vous seule avez l'aura national et international pour deux choses, chacune décisive.
 
Vous incarnez un socialisme français - non d'idéologie comme le ressasse une U.M.P. en mal d'analyse approfondie et loyale intellectuellement - mais de doctrine et de doctrine cherchée et appliquée : les lois Auroux et les 35 heures. Il y a aussi le charisme et ce que représente votre père d'acquis français et socaliste en Europe et dans le monde... même si la rumeur dit parfois vos relations personnelles difficiles l'un avec l'autre : peu importe. Vous êtes l'un et l'autre, très existants et des références. Or, tandis que le gouvernement travaille et que le Président a énormément de chantiers à couvrir de son action et d'une présentation en synthèse pour l'opinion, il faut une sorte d'horizon, un travail en profondeur : d'intelligence et d'expression, et il faut réinventer l'écoute mutuelle des citoyens et des partis, des Français et du pouvoir qu'ils confient à certains d'entre eux.
 
Plus encore, il y a - par l'Internationale socialiste, par un travail bilatéral avec chacun des grands partis socialistes en Europe - un travail décisif à mener pour que le cours change dans chaque Etat membre, qu'une révolte mentale, puis participative irrigue chaque mouvement social, reconstitue du collectif au lieu des dérèglementations et des individualismes triomphant, pour la perte de tout le monde, depuis deux décennies. Il y a à proposer et à inventer que le prochain Parlement européen soit constituant, qu'un traité - enfin efficace et complet - donne à la démocratie en Europe ses outils, qu'elle n'a toujours pas.
 
Il me semble que ce travail - en sillonnant la France et en rencontrant assidûment les "partis frères" - est aussi décisif pour notre avenir et notre redressement, notre prestige aussi et notre exemplarité, que l'action du président de la République. Celle-ci a besoin de ce travail. Vous êtes nécessaire.
 
Je double ce message par lettre rue de Solférino et vous redis ma cordiale confiance, mes voeux et... mon insistance.

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