mardi 13 novembre 2012

circulaire-courriel aux députés socialistes et apparentés


----- Original Message -----
Sent: Tuesday, November 13, 2012 12:16 PM
Subject: pour le moment auquel nous sommes arrivés
Pièces jointes: CV erga omnes 2012 ; note de réflexion sur les six premiers mois de François Hollande


Chers élus députés socialistes et apparentés,

comme je l'ai fait pendant la précédente législature, mais vous étiez moins nombreux..., je me permets de m'adresser à vous, et le ferai selon les circonstances assez souvent. Démarche civique, participation de tous et, dans mon cas, quarante ans déjà d'expression de mes convictions, sans avoir pu - malgré plusieurs tentatives - les faire valoir par un mandat électif, autre que municipal (lequel - vous le vivez - est débat et efficacité de gestion, pas vraiment d'idées sauf application quotidienne de l'équité) ni non plus les donner dans le conseil rapproché du président régnant, à l'exception de François Mitterrand.

Merci pour votre accueil, que je sollicite donc.


A l'ordre du jour

1° compétitivité des entreprises.

Vingt ans dans nos ambassades, donc sur les marchés étrangers à observer nos entreprises et leurs concurrentes comme conseiller économique et commercial, et faisant parfois fonction de conseiller financier, m'ont convaincu, presque dès les premiers mois d'exercice que la question n'est pas le coût de nos productions ou de nos services - dans lequel d'ailleurs intégrer le coût des crédits et des garanties à l'exportation, en théorie alignés entre membres de l'Union de Berne, et débattus dans un comité ad hoc du conseil de ministres de l'Union européenne. Il est fondamentalement l'entregent pour la prospection, la qualité de la représentation locale, la connaissance de la demande et la correspondance de nos offres à cette demande et non notre prétention si fréquente que la demande admirative se conforme à notre offre... le suivi de la prospection et de la négociation, le service après-vente. J'ai une collection d'exemples d'échecs réellement voulus par incompétence sur le terrain et dans le dialogue avec nos partenaires potentiels.

Nous politisons à tort le sujet - en France entre nous par le débat sur les charges sociales et la fiscalité, et à l'étranger en "justifiant" les voyages présidentiels ou ministériels par les "fabuleux contrats" à la clé.

Nous avons détruit l'organisation d'accompagnement, de règlement des contentieux t d'évaluation des marchés dont nous disposions jusqu'il y une dizaine d'années. Le Trésor, à Bercy, a absorbé la Direction des relations économiques extérieures. Le Quai s'imaginant que le cmmerce extérieur est la partie noble d'une politique étrangère, la partie concrète voire la source de pantouflage ou d'encore plus "pratique", a annexé localement les missions économiques et commerciale. L'illusion d'optique a été complète avec le thème - exploration et accompagnement des entreprises - donné à la récente conférence des ambassadeurs (esquels doivent être des stratèges, des ouvreurs de porte et surtout des champions du renseignement en fait et en psychologie sur tout le monde et sur tous les sujets là où nous les accréditons. ce qui suppose un rayonnement personnel, de beaucoup recevoir et surtout d'être toujours dehors : couloirs et territoires. La Banque publique d'investissement en absorbant Ubifrance, reste du Centre français du commerce extérieur, et le ministre du Redressement productif, en nommant ses délégués régionaux ont oublié la spécificité des financements du commerce extérieur, de la prospection à l'étranger et de la motivation de nos entreprises chez nous. Les services anciennement commerciaux des ambassades grattent du papier comme les journalistes de magazines et de journaux économiques ; ils ne prospectent plus, n'assurent plus, ne recouvrent plus.

Réorganisation du dispositif de l'Etat. Education des entreprises. Typique, le rapport Gallois confié à un animateur hors de pair pour de grandes équipes pluridisciplinaires et multinationales, mais n'ayant aucune expérience de la vente.

2° communication ? ou rayonnement !

C'est une guerre. L'opposition qui pendant dix ans a montré - technique ou pas - qu'elle avait désarmé l'Etat et la France, divisé les Français, qui n'a pas de chef, qui n'a plus de références ni historiques (Fillon croyant que PMF a été au Parti socialiste !) ni doctrinales, parvient à faire la rumeur et à en choisir les sujets : la fiscalité alors que l'effort qu'aurait demandé le prédecesseur s'il était "repassé" est supérieur à ce que demande le gouvernement, maintenant la compétence (le murmure de Sarkozy pendant le face à face à propos des sommets européens : incompétence, incompétence, ce n'est pas du tout comme cela se passe).

Guerre psychologique pour avoir la peau du Premier ministre et en lasser le Président, alors que le fort et le nouveau de l'exercice actuel du pouvoir est l'entente, la complicité, la communauté de langage des deux personnalités.

La réplique est une communication qui ne tienne pas compte de l'adversaire mais s'adresse au peuple. Qui ne soit pas de gestion et donc catégorielle, mais erga omnes. Enfin, une communication qui - de la part du président de la République - soit rare. Il avait été dit en campagne que le Président reprendrait la forme et le rythme des conférences de presse gaullienne ; deux fois par an et à l'Elysée. Nous en sommes à un communiqué publié par jour sinon deux par l'Elysée, sans compter les communiqués officieux pour démentir ou suggérer en cours de traitement d'un dossier.

Un ministre porte-parole est un (une) ministre de trop. De communication exécutive que celle du Premier ministre, technique aussi du "livre blanc" à la suisse ou à la britannique (gratuit dans les bureaux de poste et de tabac, imprimé au J.O. pour la Documentation française et pas par et pour Odile Jacob, mêm si celle-ci est intéressante). De discours, seul à l'écran, sans le truchement d'un interrogateur menant le débat ! que le président de la République, quelques minutes sur toutes les chaînes à la fois : discours d'ambiance ou d'annonce, mais grande et nationale.

Il est excellent qu'il y ait pluralisme à gauche et courants au PS : ce n'est un défi qu'à la bêtise, mais pas à l'autorité. Tant qu'une décision n'est pas prise, le débat est ouvert et le soutien devant l'opinion doit être payé de retour par une écoute de ce qu'il y a de plus prospectif dans la remontée des opinions par les mouvements politiques et par les élus. C'est possible.

3° démocratisation des candidatures à la présidence de la République

Telle que la propose la "commission Jospin", la présentation citoyenne (150.000 signatures d'électeurs au lieu de 500 d'élus) d'une candidature à la présidence de la République suppose, malgré les "réseaux sociaux" et surtout si la forme autographe et un certain contrôle d'identité et de capacité sont requis, un réseau considérable dont il est rare qu'un particulier personne physique ,dispose. C'est toujours réserver aux partis politiques installés l'exclusivité des candidatures, selon leur fonctionnement interne, seul facyteur de diversification de ces candidatures.

J'ai attrait devant le Conseil d'Etat le ministre de l'Intérieur pour le prier de mettre à la disposition des candidats éventuels la liste numérisée des élus habilités à "parrainer" une candidature, et d'assortir cette liste des adresses professionnelles ou institutionnelles de ces élus. De la maintenir à jour également, puisque l'élection présidentielle peut avoir lieu à tout moment. Une personne physique peut en effet, si la liste est nominative et numérisée, faire une campagne par internet sans disposer de grosses machines ni de financement. C'est - grâce à la technologie actuelle - la démocratie la plus "basique". Le ministre de l'Intérieur m'a opposé un refus implicite sous Claude Guéant, et maintenant sous Manuel Valls, mais l'échange de réplique en Conseil d'Etat pour le recours visant la période Claude Guéant, et que je vais affiner en visant, dans les délais, ces jours, Manuel Valls, montre qu'on approche de la solution et que un grand nombre de préfets - à qui, dans l'attente que cette liste soit confectionnée et rendue disponible par le ministère de l'Intérieur, sans doute auprès du Conseil constitutionnel, je m'adresse, département par département - sont déjà ouverts à cette mise à disposition. 

Je crois donc que la facilitation d'accès aux présentateurs habilités par la Constitution et le code électoral, dans leur version actuelle, serait la solution la plus démocratique, c'est-à-dire la plus ouverte pratiquement à tout citoyen pour se présenter au suffrage de tous. Et je ne crois pas vraiment que les cent cinquante mille signatures soient plus aisées à obtenir.

Le mieux serait d'instituer les deux voies, les candidats pouvant choisir l'une ou l'autre. Le système préconisé par Lionel Jospin, et l'accès direct par internet aux  "parrains" potentiels pour tenter d'en convaincre cinq cent.

Ce que je préconise et que j'ai tenté au printemps dernier permet surtout une sensibilisation des élus dans le long terme et non pas par un seul courrier à l'occasion de la campagne.

Je me permets de revenir sur un thème qui m'est cher depuis Avril 1969. La démocratie n'est pas l'élection par tous, mais la décision par tous. Le choix majeur n'est pas principalement une délégation de vote aux parlementaires, aux élus locaux, ni une délégation de décision au président de la République, pendant cinq ans où tout est figé et où très vite la représentativité, sauf vote de conscience au Parlement, et émancipation du Président vis-à-vis des sondages et de l'engrenage d'une parole publique trop fréquente et donc de moins en moins "sacrée". Le choix majeur c'est la décision référendaire. C'est celle-là qu'il faut pratiquer souvent, chaque fois qu'un sujet importe vraiment : quatre ou cinq se sont présentés depuis 2007, et l'exécutif autant que le Parlement doivent accepter et même souhaiter, qu'à leur place ou à leur défaut, les citoyens en aient l'initiative. Et là aussi, si possible, d'une manière qui ne soit pas à la discrétion des partis et du système majoritaire. Nous en sommes encore loin selon l'écriture nouvelle de la Constitution résultant de la révision de Juillet 2008.

Le referendum fait décider et débattre par tous. Il met certes en cause le bénéficiaire de l' "élection majeure" (expression de Lionel Jospin), mais c'est tant mieux. On n'est efficace qu'en empathie avec le peuple. Et c'est d'ailleurs cette constante remise en phase du président de la République avec le peuple - et non principalement avec les dossiers et les urgences - qui maintient sa légitimité.

L'argument contre le recours au référendum fut longtemps celui du plébiscite, couronnant automatiquement le tenant du pouvoir. Il s'est retourné depuis 2005 : le referendum serait forcément négatif pour des raisons de personne ou selon un lien abusif que ferait l'électeur entre le sujet de la consultation et l'ambiance dans laquelle elle est décidée.

La peur n'est pas plus porteuse ni démocratique, citoyenne, que l'adulation.

Il faut que le pouvoir et le citoyen se comprennent mutuellement et s'épaulent avec constance. Sinon, la démocratie n'est qu'une incantation. Les discussions sociales : courantes et souvent désespérées depuis l'été, à propos des licenciements de masse - cyniquement appelés aujourd'hui réindustrialisation de site pour changer de litote, puisque la restructuration est un mot devenu trop évocateur - montrent que le Français est capable de discernement, de proposition, d'imagination et même d'oubli de soi bien plus que ceux qui, par position ou par élection, décident pour lui en toute apparence de certitude. Et amènent le pays là où il se trouve.

4° cumul des mandats

C'est à vous, les-nos élus, de faire comprendre si ces cumuls sont une expérience et une efficacité supplémentaire pour le pays et pour vos mandants, s'ils ne sont pas des cumuls de rémunération et d'avantages, de facilités, s'ils ne sont pas une façon d'empêcher la concurrence de se faire connaître et de prospérer sur votre territoire. Je n'ai pas de réponse d'expérience personnelle. Il ne faut - en tout cas - ni démagogie (du pouvoir quel qu'il soit) ni accaparement (par vous).




Réfléchir à ces six premiers mois d'un quinquennat que nous devons faire réussir.

Pensant que cette réflexion peut vous intéresser, je vous la propose. Elle est adressée aussi à vos collègues des autres groupes à l'Assemblée nationale puis au Sénat, à mes anciens étudiants de Paris VIII, à mes amis mauritaniens, aux destinataires de ma lecture quotidienne des textes de la messe catholique (que je peux également vous adresser, si vous le souhaitez) Soit plus de deux mille correspondants.

A son sommaire,
. chronologie

I - Le désaveu
. la sanction pas seulement des sondages
. les erreurs du nouveau pouvoir
  
II - Une politique de droite
. une seule gestion, le budget
. la vérité des contraintes

III - La superficialité des politiques
. la nature de la crise nationale
. l'expression atrophiée

IV - Les deux trajectoires
. l'impuissance du pouvoir
. la possible novation française

J'ai l'intention de reprendre cette réflexion tous les mois ou toutes les six semaines.

Votre lectures, vos suggestions et réactions en retour me seront précieuses. Tout dialogue avec vous, éventuellement tout concours que vous croiriez que je peux vous apporter m'intéresseront vivement.


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