vendredi 9 novembre 2012

modernisation citoyenne de la vie politique (suite)

 
----- Original Message -----
Sent: Saturday, November 10, 2012 7:38 AM
Subject: présentation des candidatures à la présidence de la République

Pourriez-vous - d'ici une nouvelle lettre d'ensemble que je vais vous confier pour le Président, cher Monsieur le Secrétaire général - lui faire part de ma réaction et de ma suggestion s'agissant d'une des propositions de la "commission Jospin".
 
La présentation citoyenne (150.000 signatures d'électeurs au lieu de 500 d'élus) d'une candidature à la présidence de la République suppose, malgré les "réseaux sociaux" et surtout si la forme autographe et un certain contrôle d'identité et de capacité sont requis, un réseau considérable dont il est rare qu'un particulier personne physique ,dispose. C'est toujours réserver aux partis politiques installés l'exclusivité des candidatures, selon leur fonctionnement interne, seul facyteur de diversification de ces candidatures.
 
Vous le savez, j'ai attrait devant le Conseil d'Etat le ministre de l'Intérieur pour le prier de mettre à la disposition des candidats éventuels la liste numérisé des élus habilités à "parrainer" une candidature, et d'assortir cette liste des adresses professionnelles ou institutionnelles de ces élus. De la maintenir à jour également, puisque l'élection présidentielle peut avoir lieu à tout moment. Une personne physique peut en effet, si la liste est nominative et numérisée, faire une campagne par internet sans disposer de grosses machines ni de financement. C'est - grâce à la technologie actuelle - la démocratie la plus "basique". Le ministre de l'Intérieur m'a opposé un refus implicite sous Claude Guéant, et maintenant sous Manuel Valls, mais l'échange de réplique en Conseil d'Etat pour le recours visant la période Claude Guéant, et que je vais affiner en visant, dans les délais, ces jours, Manuel Valls, montre qu'on approche de la solution et que un grand nombre de préfets - à qui, dans l'attente que cette liste soit confectionnée et rendue disponible par le ministère de l'Intérieur, sans doute auprès du Conseil constitutionnel, je m'adresse, département par département - sont déjà ouverts à cette mise à disposition. 
 
Je crois donc que la facilitation d'accès aux présentateurs habilités par la Constitution et le code électoral, dans leur version actuelle, serait la solution la plus démocratique, c'est-à-dire la plus ouverte pratiquement à tout citoyen pour se présenter au suffrage de tous. Et je ne crois pas vraiment que les cent cinquante mille signatures soient plus aisées à obtenir.
 
Le mieux serait d'instituer les deux voies, les candidats pouvant choisir l'une ou l'autre. Le système préconisé par Lionel Jospin, et l'accès direct par internet aux  "parrains" potentiels pour tenter d'en convaincre cinq cent.
 
Ce que je préconise et que j'ai tenté au printemps dernier permet surtout une sensibilisation des élus dans le long terme et non pas par un seul courrier à l'occasion de la campagne.
 
Je me permets de revenir sur un thème qui m'est cher depuis Avril 1969. La démocratie n'est pas l'élection par tous, mais la décision par tous. Le choix majeur n'est pas principalement une délégation de vote aux parlementaires, aux élus locaux, ni une délégation de décision au président de la République, pendant cinq ans où tout est figé et où très vite la représentativité, sauf vote de conscience au Parlement, et émancipation du Président vis-à-vis des sondages et de l'engrenage d'une parole publique trop fréquente et donc de moins en moins "sacrée". Le choix majeur c'est la décision référendaire. C'est celle-là qu'il faut pratiquer souvent, chaque fois qu'un sujet importe vraiment : quatre ou cinq se sont présentés depuis 2007, et l'exécutif autant que le Parlement doivent accepter et même souhaiter, qu'à leur place ou à leur défaut, les citoyens en aient l'initiative. Et là aussi, si possible, d'une manière qui ne soit pas à la discrétion des partis et du système majoritaire. Nous en sommes encore loin selon l'écriture nouvelle de la Constitution résultant de la révision de Juillet 2008.
 
Le referendum fait décider et débattre par tous. Il met certes en cause le bénéficiaire de l' "élection majeure" (expression de Lionel Jospin), mais c'est tant mieux. On n'est efficace qu'en empathie avec le peuple. Et c'est d'ailleurs cette constante remise en phase du président de la République avec le peuple - et non principalement avec les dossiers et les urgences - qui maintient sa légitimité.
 
L'argument contre le recours au référendum fut longtemps celui du plébiscite, couronnant automatiquement le tenant du pouvoir. Il s'est retourné depuis 2005 : le referendum serait forcément négatif pour des raisons de personne ou selon un lien abusif que ferait l'électeur entre le sujet de la consultation et l'ambiance dans laquelle elle est décidée.
 
La peur n'est pas plus porteuse ni démocratique, citoyenne, que l'adulation.
 
Il faut que le pouvoir et le citoyen se comprennent mutuellement et s'épaulent avec constance. Sinon, la démocratie n'est qu'une incantation. Les discussions sociales : courantes et souvent désespérées depuis l'été, à propos des licenciements de masse - cyniquement appelés aujourd'hui réindustrialisation de site pour changer de litote, puisque la restructuration est un mot devenu trop évocateur - montrent que le Français est capable de discernement, de proposition, d'imagination et même d'oubli de soi bien plus que ceux qui, par position ou par élection, décident pour lui en toute apparence de certitude. Et amènent le pays là où il se trouve.
 
Vous savez, et le président de la République sait, la pérennité de mes sentiments de confiance et de ma loyauté d'attitude.

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