lundi 28 janvier 2013

propos d'un officier général sur la place et le rôle de la France dans le monde de maintenant


Propos du général Lalane-Berdouticq,

en clôture d'un séminaire à l'I.H.E.D.N.

L'IHEDN est l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Le discours que nous reproduisons ci-dessous a été prononcé par le général Lalanne-Berdouticq (ancien commandant du 3ème régiment étranger d’Infanterie et ancien chef du bureau de liaison de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban – FINUL 2), lors de la clôture d'une récente session de l'IHEDN.  
Après ces dix huit jours inoubliables à travailler ensemble, à vous forger des amitiés dont certaines seront définitives, à voir les choses différemment, voici ce que, comme votre « entraîneur » et un peu « ouvreur de voie », je voudrais vous dire. En toute liberté bien sûr et avec mon franc-parler habituel !   

texte retiré à la suite de l'échange ci-après

----- Original Message -----
From: Alonso Marc
Sent: Thursday, January 31, 2013 11:51 AM
Subject: Publication illégale

Bonjour,

Je suis l’assistant d’Alexandre Lalanne-Berdouticq et vous publiez sur votre site (http://bff-voirentendre.blogspot.fr/) un texte sans son autorisation. Je vous prierais donc de bien vouloir le retirer dans les plus brefs délais.

Cordialement

Capitaine Marc Alonso

Institut des hautes études de défense nationale I.H.E.D.N.
capitaine Marc ALONSO, chargé de session en région
1 place Joffre . 75700 Paris SP 07
tél. 01 44 42 47 32/mobile 06 84 56 42 26
courriel : marc.alonso@ihedn.fr


----- Original Message -----
Sent: Thursday, January 31, 2013 1:16 PM
Subject: Re: Publication illégale

J'en suis désolé. Je le retire.

J'avais rencontré le général - qui a été, je crois, l'attaché de défense de mon collègue Pierre Lafrance, à Karachi - au Cercle animé par Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffite. Le texte m'a été transmis à plusieurs reprises, par plusieurs destinataires depuis la mi-Novembre 2012, dont bien entendu j'éviterai la mise en cause, mais cela montre le rayonnement et dont vous devriez vous réjouir. 

J'aurais effectivement cru qu'un homme - autant de convictions et d'idées que d'action - attacherait plus d'importance à la circulation de ses exposés et de ses pédagogies, qu'à sa propriété intellectuelle. C'est en tout cas ce que j'ai toujours pratiqué moi-même depuis que j'ai eu l'honneur d'avoir quelques années l'ouverture des colonnes du journal Le Monde, puis encore plus durablement, celles de la Croix.

Je ne doute pas que vous procédez à contrôles, investigations et mises en garde d'ordre du général, mais je regrette ce que je crois contradictoire avec la qualité de ses exposés.

Je ne vois qu'avantage à ce que vous communiquiez au général cet échange auquel je ne m'attendais pas.

un échange ensuite avec le général lui-même permet la mise en ligne suivante

 
 
  Quelques mots entre nous pour ceux qui aiment notre pays.


Alors que l'on détourne notre attention des vrais problèmes qui se posent aujourd'hui, je voudrais avec franc-parler remettre quelques notions à leur place et ouvrir des pistes de réflexion à ceux qui ne sont pas prisonniers des emballements médiatiques, à ceux pour lesquels le temps long cher à Fernand Braudel est plus important que le « court-termisme » à la mode aujourd'hui.

Que ceux qui croient que « penser c’est commencer à désobéir » ne lisent pas ces lignes car ils sont probablement mal outillés pour voir les choses telles qu'elles sont.
En effet :

-Le monde est complexe et dangereux, il est loin des « blocs » que nous avons connus des décennies durant, aussi bien que de la « fin de histoire » que l’on nous annonçait voici vingt ans, et encore plus loin de la « paix définitive » qui aurait permis « d’engranger les dividendes de la paix » chers à des hommes à la courte vue.
Ce monde, notre monde, reste dangereux. Comme les prophètes que personne n’écoutait dans les années 1930, je ne cesse de dire que le décuplement des dépenses militaires en Extrême-Orient depuis dix ans devrait nous inciter à mieux surveiller les diminutions insensées que subissent les nôtres. Dans l'Histoire en effet les mêmes causes produisent les mêmes effets et il y a donc tout à craindre des abandons que nous consentons chez nous. Mais encore faudrait-il voir le monde comme il est et non comme les faiseurs d’opinion voudraient qu’il soit.

-Méfions-nous du « prêt à penser », il est presque toujours faux et ordonné à des fins peu recommandables.
Non le Kosovo n’est pas meilleur après la campagne qu’y ont conduits les alliés en 1999, montée suite à une incroyable guerre d’intoxication médiatique diabolisant les Serbes et présentant les Albanophones comme des anges persécutés…Il en résulta la fondation du premier pays[1] presque totalement mafieux du continent européen, dont la population originelle, serbe, a été sans pitié chassée de chez elle dans le silence des médias ; ses monastères détruits et ses maisons incendiées.
Non l’Afrique d’aujourd’hui ne vit pas mieux que du temps de la colonisation, à commencer parce que l’esclavage (personne ne le dit) et les massacres ethniques sont repartis de plus belle et que bien des Etats officiellement constitués sont en faillite aussi bien financière que politique.
Non la Libye d'aujourd'hui n'est pas meilleure que celle d'hier, puisque au demeurant elle n'existe tout simplement plus, et  que son tyran a été remplacé par d'autres, en plus grand nombre.
Non la démocratie occidentale n’est pas applicable à tous les continents et à tous les pays. D’abord parce que ce n’est pas un système unique (voyez comme la nôtre est différente de celle des Etats-Unis ou d’Israël, ou bien encore de Grande-Bretagne) ensuite parce que ce système politique ne peut s’épanouir qu’au sein de peuples voyant la personne comme un individu et non comme une partie d’un tout (société personnalistes contre sociétés holistiques)…

-Dans les grandes questions du monde, n’oublions jamais de considérer le paramètre démographique. Il est capital et le silence des médias et des analystes sur ces sujets en dit long sur l’aveuglement, qui ne peut qu’être volontaire, de nos élites autoproclamées.
Ainsi, quel est l’avenir de l’Allemagne, qui aura perdu sept millions d’habitants en 2030 et se verra peuplée en grande partie de ressortissants d’origine turque ? Sera-t-elle-la même ? Or on sait que l’islam confond la sphère publique et la sphère religieuse en refusant absolument de distinguer « Dieu » et « César » ? Or cette distinction est à la base même des systèmes démocratiques.
Enfin, oublie-t-on qu’une population peut être chassée de chez elle, ou se voir remplacée par une autre, les autochtones se retrouvant alors comme étrangers sur leur propre sol ?
Sans remonter à la diaspora juive du premier siècle, pensons aux Coptes d’Egypte, aux chrétiens de Turquie d’Asie (20% de la population en 1900 alors qu’ils sont aujourd’hui 0,02%, soit mille fois moins) ou bien encore aux Serbes du Kosovo, déjà cités (90% de la population en 1900 et moins de 10% aujourd’hui)!
Hors les idéologues, qui peut être assuré que la France est à l’abri de tels phénomènes ?
Refuser d’examiner la question sous couvert de mots en « isme » est singulièrement irresponsable.
Or, entendons nous que l’on se soucie de cette question ?   Non. Elle est pourtant cardinale !
Considérons aussi l’incroyable effondrement démographique de nos voisins Italiens et Espagnols et tentons d’imaginer ces deux pays dans trente ans ! « Il n’est de richesse que d’hommes », dit le proverbe.
Que sera donc la civilisation occidentale si, dans trois siècles, des touristes visitent nos cathédrales sans que personne ne puisse leur expliquer le sens d’un Christus pentocrator dont ils contempleront la sculpture sur le tympan, ainsi que cela se passe pour les églises de Cappadoce, alors que plus aucun chrétien ne vit aux alentours ?
Rien n’est définitif dans l’histoire des hommes,  pas plus le tracé des frontières que les peuples qui s’abandonnent et doutent d’eux-mêmes.

-Ensuite cessons de nous croire à l’abri des menaces militaires au motif que nous possédons d’admirables sous-marins nucléaires. Ils sont indispensables mais insuffisants. La guerre est bien de retour et le fracas des combats des Balkans, maintenant assourdi, nous rappelle qu’elle peut s’inviter dans des contrées européennes très proches, et pourquoi pas chez nous[2] ? Qui peut ignorer que si tout le monde (tout le monde, sauf nous !) réarme sur la planète, c’est bien pour quelque raison !

Et l’Europe, direz-vous !
Fort bien, mais l’Europe n’est sur le plan militaire qu’une addition de faiblesses, vous le savez. Ajouter des faiblesses à d’autres faiblesses n’a jamais constitué une force mais bien une faiblesse plus grande encore[3] !
Comme le disait, je crois, Roosevelt au moment de la Grande dépression, puis du début de l’engagement américain dans la 2e guerre mondiale, « Ce que nous devons craindre le plus au monde, c’est la peur elle-même ». Or l’histoire nous enseigne que les populations qui ont peur de la mort sont celles qui disparaissent de la surface du globe. Notre manière « d’évacuer » la mort de la vie sociale est effrayante en soi, car un jour ou l’autre nous devrons combattre pour notre vie, et donc la risquer. Ne pas s’y préparer c’est nous assurer de perdre cette vie à coup sur.
Cela s’appelle la lâcheté, qui n’a jamais attendri aucun adversaire déterminé ; jamais, bien au contraire.
Rappelons-nous avec honte que certaines erreurs peuvent être commises puis recommencées: la République naissante déclara la guerre illégale en 1791 et se trouva en conflit avec l’ensemble de ses voisins deux ans plus tard . En 1928, à la Société des Nations, cet ancêtre de l’ONU, le « Pacte Briand-Kellog » déclara la guerre « criminelle » à la face du monde. Onze ans plus tard aussi bien la France que la Grande-Bretagne étaient acculées à une mobilisation générale dans des conditions désastreuses, pour aboutir à ce que l’on sait : l’occupation de  toute l’Europe continentale sauf la Suisse, et aussi les camps de concentration. Nous n’avions pas voulu lire Mein Kampf, non plus que méditer les pensées de Lénine et voir les camps soviétiques, qui mèneraient l’un à Katyn et l’autre à Treblinka ou Sobibor.
« Le droit sans la force n’est  rien, la force sans le droit c’est la tyrannie » disait à peu près Pascal.
Souvenons-nous-en.

Enfin, je voudrais insister sur le sens des mots. Discutant avec plusieurs personnes de bonne volonté j'ai une nouvelle fois constatée que les mots n'avaient souvent pas le même sens pour l'un et pour l'autre. Je pense à un échange récent sur le mot République dont mon partenaire me disait que « Pour lui la république c'était… » .
 Or, là est le danger : nous n'avons pas à dire que « Pour nous » un mot veut dire telle chose ; nous devons au contraire nous référer à sa définition exacte sinon plus aucun échange n'est possible. Reprenant l'exemple de la République, je lui disais que celle-ci se définit par trois critères et seulement trois : Un gouvernement collégial, qui obéit à des lois, et dont le mode de succession n'est pas dynastique. Un point c'est tout.
La république romaine était-elle démocratique ? Non, mais c'était tout de même une république.
Donc, ne confondons pas les mots les uns avec les autres. Ainsi de la démocratie[4], qui peut parfaitement trouver sa place dans un système monarchique comme en Grande-Bretagne, et ainsi de suite.
À notre époque où le dialogue semble érigé à la hauteur de vertu et de principe central des relations sociales, travaillons donc à ce qu’il qu'il soit possible au travers de mots employés dans leur juste sens. Nous aurons alors fait un grand pas vers la clarté et de saines relations interpersonnelles.
J'insiste : cette question de la précision du vocabulaire est essentielle si l'on y réfléchit bien.

En conclusion :
-Il nous faut chasser l’idéologie, quelle qu’elle soit ; de « droite » ou de « gauche ». C’est une maladie mortelle de l’esprit car elle fait voir la réalité au travers de systèmes d’idées, qui sont autant de lunettes déformantes.
A l’idéologie il faut opposer le principe de réalité qui veut que les choses soient ce quelles sont, que cela nous plaise ou non. Alors on peut agir en  espérant ne pas trop se tromper.
Il n’y a pas de bons camps de concentration (cubains, nord-coréens, chinois) dont on ne parle jamais, et de mauvais, les nazis, dont il faut sans cesse se souvenir. Il y a eu et il y a des camps de concentration où des innocents sont morts et meurent encore dans des conditions atroces.
Il n’y a pas l’antisémitisme, évidemment condamnable, des « néonazis », et sa variété excusable, celle des « islamistes », qui est passé sous silence. Il y a l’antisémitisme (qui d’ailleurs est un antijudaïsme), un point c’est tout.
Au nom de quoi devrait-on condamner « l’islamophobie » si l’on ne le fait pas de la « papohobie » ou de la « christianophobie » ? A-t-on vu un chrétien Chaldéen ou un Melchite se faire sauter dans une mosquée d’Irak ? Un seul ? Dès lors, comment mettre sur le même pied « les » intégrismes ?
Il existe quand même une différence de nature entre un zélateur d’Al Quaeda et un Mormon, me semble-t-il.
Distinguer souverainement le bien du mal, ne pas mettre à égalité le bon et le mauvais s’appelle aussi : Liberté.

-Il nous faut être convaincus que la France est et reste une grande puissance. Du moins si elle continue de le décider.
Aujourd'hui, combien de pays ont-ils une représentation diplomatique dans le monde comparable à la nôtre ? Un seul.
Combien de pays disposent-ils de sous-marins lanceurs d’engins totalement conçus, fabriqués, équipés, maîtrisés par leur gouvernement national dans le monde ? Trois, et pas la Grande-Bretagne.
Combien de pays disposent-ils de porte-avions de premier rang à catapulte avec une flotte aérienne adaptée, moderne et entrainée ? Deux.

La France est au premier rang de toutes les grandes négociations mondiales, elle dispose d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, ses avions volent dans tous les cieux de la planète. Elle est au premier rang de la technique, de l’art, de la littérature.
Elle est au premier rang des pays possédant un patrimoine multiséculaire, admirable et entretenu.
Elle est au premier rang de certains travaux de recherche, elle inonde une partie du monde de son rayonnement culturel, artistique, commercial, d’influence, et ce depuis neuf siècles sans discontinuer!
Quand la France parle, on l’écoute, parfois on la jalouse et on la brocarde, mais on l’écoute et son message est souvent reçu.
C’est un fait.

Cependant…restons modestes et cessons de donner des leçons au monde entier, car, comme d’autres, nous n’avons pas que des qualités. Le blanc de notre drapeau n’est hélas pas immaculé. Nous avons aussi de graves défauts : nous sommes souvent arrogants, légers, hâbleurs, désunis, insupportables. Nous voulons répandre les Droits de l’Homme sur le monde, mais nous avons inventé le génocide sous le terme de populicide, puis mis en œuvre en Vendée en 1793. Nous sommes (avec raison) pour la tolérance religieuse, mais…des Dragonnades de Louis XIV[5] aux « baptêmes républicains » de Carrier à Nantes ou aux lois d’Emile Combes en 1905[6], nous savons aussi persécuter nos concitoyens pour leurs convictions religieuses…

Cependant et tout bien considéré, soyons fiers de ce que nous sommes, mais avec mesure.
Soyons fiers de notre héritage multiséculaire, en ayant conscience de ce que nous sommes les « débiteurs insolvables » des richesses léguées par nos ancêtres. Nous ne pourrons jamais rembourser cette dette, qui nous oblige.
Mais soyons aussi convaincus que cet héritage est fragile et peut s’effondrer en quelques années, voire quelques mois si des événements dramatiques venaient à se produire et auxquels nous n’aurions pas fait face à cause de notre inconscience, de notre inconsistance ou de notre imprévoyance.
Voyez comme s’est écroulé l’Ancien régime en quelque semaines[7], ou encore le tsarisme, La Vienne impériale, le communisme, sans parler des empires romain, moghol, khmer ou aztèque…
Ce formidable patrimoine, notre patrimoine (matériel et immatériel) est fragile et se trouve entre nos mains.

Alors restons vigilants et combattons les idées dangereuses pour l’avenir, tout en travaillant d’arrache-pied à l’unité de notre nation, qui en a de jour en jour plus besoin.
Nous savons de mémoire séculaire, depuis Bouvines pour le moins, que la France unie est victorieuse des défis.
Désunie elle se dissout et, qui sait, pourrait disparaître.
Cela ne se doit pas.


                                                                  Alexandre Lalanne-Berdouticq




[1] Grand comme un département de chez nous : 10 000 km2 et 1,5 millions d’habitants…
[2] Qui aurait pu imaginer le siège de Sarajevo alors que s’y déroulaient les paisibles jeux olympiques d’hiver de 1984 ?
[3] Dix estropiés au départ d’un cent mètres olympique ne feront pas un champion !
[4] Dont la caractéristique essentielle est que le siège de la souveraineté se tient « dans la personne du peuple », qui délègue ou non son autorité à des mandataires (démocratie indirecte ou directe).
[5] Contre les Protestants
[6] Contre les Catholiques
[7] En 1789 il a succombé à des crises multiples et simultanées : économique avec des dettes abyssales et une fiscalité inopérante et injuste, une défiance du peuple dans ses élites qui ne le représentaient plus, l’incapacité du système à se réformer et un pouvoir impuissant qui refusait de voir la réalité. Comparons avec aujourd’hui…

 
----- Original Message -----
Sent: Thursday, January 31, 2013 4:13 PM
Subject: TR: Publication illégale

Monsieur l'ambassadeur,
le capitaine Alonso m'a retransmis votre réponse.
Je tiens à lever toute ambiguïté dans votre esprit à propos de ce que vous pensez être une question de propriété intellectuelle, qui m'indiffère pour des écrits aussi courts que celui-ci, sauf si, bien sur, mon propos est déformé.
Actuellement responsable de l'organisation et de la direction des sessions régionales de l'IHEDN, j'ai simplement reçu l'ordre de mon général directeur de ne pas laisser diffuser partout ce texte ( semblant émaner officiellement de l’IHEDN) et qui ne reflète que ma pensée personnelle, non une quelconque doctrine de l'institut, qui au demeurant n'en a pas.
Aussi vous proposai-je simplement, et si les idées de fond défendues dans ce texte vous agréent, de diffuser celui joint ici, très légèrement démarqué de l'original que vous avez eu entre les mains.
Sous réserve seulement de ne pas mentionner mon appartenance à l'Institut des hautes études de Défense nationale, je serais très honoré que vous vouliez bien le distribuer parmi les personnes de votre connaissance dont vous estimez qu'elles devraient le connaître.
Enfin, et pour être complet, vous devez faire une erreur sur les fonctions que j'ai occupées dans le passé car je n'ai pas eu l'honneur d'être Attaché de défense même si, en opération au Proche-Orient, j'ai longuement fréquenté les ambassades de France en Israël et au Liban.
En espérant ne pas vous avoir déçu et en vous disant combien votre appréciation m'a touché, je vous prie d'accepter, Monsieur l'ambassadeur, l’expression de ma haute et respectueuse considération.
 
----- Original Message -----
Sent: Thursday, January 31, 2013 9:35 PM
Subject: votre message qui me touche - Re: Publication illégale

Mon Général,
 
même si je fais une confusion avec un autre officier général qui il est vrai ne porte pas double nom, sachez que je suis très honoré par votre démarche. Je comprends votre vigilance. Je place donc ce texte dans mon blog. en indiquant ces éléments de parcours et ces commandements que vous me rappelez.
 
Deux choses.
 
La première. Sans être long et sans viser quelques gouvernements que ce soit, il apparaît que notre pays est dans une situation critique à presque tous les égards. Les grands papiers qui ont paru dans la presse sous l'anonymat : Surcouf pour l'armée, Marly pour la diplomatie et C ... pour la préfectorale (le pseudo. m'échappe à l'instant) pendant le précécent mandat présidentiel, ont traduit le malaise des grands corps de l'Etat et des principaux outils collectifs de la nation. Il me paraît essentiel que quand de grandes expériences sont synthétisées comme la vôtre, elles circulent au maximum. N'hésitez donc pas à continuer de communiquer et réfléchir par écrit, s'il vous plaît.
 
Secundo. Il semble bien que la version de l'Institut a beaucoup circulé depuis l'automne. Ne le regrettons pas. L'avantage du rappel effectué par le capitaine Alonso est de mettre le Directeur que vous évoquez en situation d'avoir été obéi.
 
Ci-joints, quelques papiers. Ses directeurs successifs depuis les années 1970 me publient parfois dans la revue Défense nationale. Je saisirai, à la prochaine occasion, pour vous le donner, quelque chose que j'avais donné à un colloque sur l'esprit de défense, organisé par l'E.N.A. à la fin de 1980 : officiers et civils, majorité et opposition. J'avais déploré que la D.O.T. soit de moins en moins à l'honneur et comme beaucoup depuis 1995, je regrette - pour de plus en plus de raisons - que le service national au lieu d'être étendu aux jeunes filles ait été supprimé. Pouvez-vous me faire connaître votre bibliographie s'il y a lieu.
 
En estime et en sympathie déférentes.          

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