mercredi 27 février 2013

Dominique Strauss-Kahn - évaluation avant et correspondance depuis le Sofitel

 
Reniac, le soir du lundi 16 Mai 2011

Monsieur l’Ambassadeur,

simple citoyen français sans fonction, ni décoration, ni appartenance et ne partageant ni l’appréciation générale, jusqu’à ces dernières heures, du parcours de l’actuel directeur général du Fonds monétaire international, ni la ligne générale de ses convictions socialistes si tant est qu’elles le soient,

je voudrais vous faire part de mon profond étonnement et de mon grand regret à propos de la manière dont est traité actuellement Dominique Strauss-Kahn.

Plus un homme est notoire, plus il est vulnérable. Sans doute est-ce à lui d’abord d’être prudent et aussi irréprochable. Mais il est du devoir de toute autorité hôte d’un étranger ou de tout responsable vis-à-vis des élites que se donnent ses compatriotes, à tort ou à raison, de pratiquer cette équité qui ne se codifie pas : plus la vulnérabilité est grande, plus il convient de la considérer. Celle de mon compatriote est grande, la souffrance et l’humiliation qui lui sont faites sont peut-être légales aux Etats-Unis mais la disparité entre la publicité faite au présumé coupable et l’anonymat dans lequel reste enveloppée la victime (dont la fortune à venir est d’ailleurs faite) n’est pas soutenable de la part d’un pays aussi fin et cultivé que le vôtre, porteur aux mêmes époques que nous des valeurs et des écrits qui firent la Révolution américaine et, en partie à l’exemple de celle-ci, la Révolution française.

L’amitié franco-américaine est faite autant des souvenirs de la guerre de votre Indépendance que de votre arrivée sur nos fronts de la Grande guerre en 1917 ou sur nos plages en 1944, que d’une commune tolérance, la vôtre à nous entendre critiquer votre propre guerre d’Indochine ou vos geôles à Guantanamo assortissant votre invasion d’un pays tiers, la nôtre à constater le gaspillage de votre hégémonie et à cependant vous suivre en Afghanistan ou dans ces formes aberrantes du commandement intégré de l’O.T.AN. Chaque pays fait son propre malheur, chacun de nous recèle le meilleur et le pire, mais le fonctionnement d’une justice telle que la vôtre s’est donnée à voir hier – mondialement – avec une formation juridictionnelle à juge unique et sans appel, se fondant sur un précédent étonnant d’inadéquation (Polanski : inculture de la juge ? psychologie simpliste ?) et surtout ne sachant pas discerner que la parole d’honneur du prévenu vaut toutes les certitudes et toutes les garanties.

Le maintien en détention, le traitement de droit commun d’un Français tel que celui dont il s’agit, a certes sa légalité – toute puissante puisque s’appliquant chez vous, mais toute relative au regard du droit naturel à la dignité humaine – mais ils montrent un visage des Etats-Unis que ne peuvent estimer, aimer ni comprendre les Français, vos amis.

Je sais bien que l’observateur si introduit qu’est par fonction l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris, ne peut de son côté avoir, intimement, grand respect pour ce dont il est témoin chez nous, notamment depuis 2007, avec ces procédures vis-à-vis des hommes politiques effectivement scandaleuses d’arrangements et de conciliabules. Et sans doute ne reconnaissez-vous plus la France en écoûtant le discours présidentiel du 30 Juillet 2010 ou en visitant – ce que vous devriez faire, si vous ne l’avez déjà fait – nos camps de rétention pour immigrés sans papiers.

Donnez-nous le bon exemple. C’est affaire d’intelligence et aussi de respect. Intelligence de nos relations et respect de la dignité humaine. Votre président – Monsieur Barak Obama – alors même que la Commission européenne (Madame Viviane Reding) et le Pape Benoît XVI étaient revenus sur leur premier mouvement de désapprobation de notre discours public l’été dernier, avait su dire le legs mondial de l’Amérique en nous reprochant notre irrespect de la personne humaine. A votre tour maintenant, d’être dignes de cette attente.

Très attentivement et en grande considération pour vous-même et pour votre pays.

Bertrand Fessard de Foucault


à Son Excellence Monsieur Charles Hammermann RIVKIN,
Ambassadeur des Etats-Unis en France2 avenue Gabriel . 75008 Paris

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Reniac, le matin du jeudi 19 Mai 2011

  
peut-être vous souvenez-vous de notre brève rencontre, à l’occasion de la « garden-party du 14 Juillet 1987, offerte par François Mitterrand… nous avons fait ensemble la queue par l’avenue Marigny et vous aviez oublié votre carte, le garde républicain refusait de vous reconnaître, nous sommes donc entrés ensemble…

Je veux vous dire et vous assurer de ma profonde sympathie pour Dominique Strauss-Kahn et pour vous. Ma femme et moi sans grande sympathie ni d’idées ni de personne – quoique vous-même restiez ineffaçable dans le dernier entretien de campagne de François Mitterrand en 1981, votre gentillesse presque fleur bleue pour faire répéter et démontrer par le candidat : mensonge… mensonge… que les propos de V.G.E. étaient inexacts, sinon diffamatoires… vous aviez fait merveille dans ce rôle delmandant autant de technique que de spontanéité… et quoique, ministre de l’Economie, Dominique ait entretenu une correspondance avec moi qui reprenais pied à Bercy après « mon » ambassade au Kazakhstan et m’ait manifesté de l’attention – avons, aussitôt connue « la » nouvelle, profondément pensé à vous deux. Nos sentiments ont donc complètement changé et nous voulons vous manifester notre soutien de toutes les manières. Les correspondances ci-jointes vous diront ce que j’essaye de faire.

Sachez aussi que le sort fait à Dominique Srauss-Kahn et la sincérité avec laquelle il se conduit, se présente et ne cèle pas sa souffrance, a provoqué un immense courant en sa faveur. La politique y a certes sa part, les procédés américains aussi, mais c’est sa personnalité qui ressort dans cette adversité. Bref, une majorité des Français est avec vous et avec lui.

Vos avocats ne nous plaisent guère, leur communication encore moins et le matériau donné à la presse non plus. Il y a eu à l’écran le geste du premier des deux empêchant Dominique de parler. La référence à Jackson ou autres dessert l’ancien ministre français, directeur général du F.M.I., qui n’est évidemment pas du même bois. La ligne de défense : nier en bloc, est excellente, alors pourquoi faire savoir que l’on plaidera autrement, par exemple : la relation constante, selon le contenu du dossier. A supposer qu’il y ait des éléments faisant croire à une relation, cela peut se renverser en montrant le piège tendu à un homme dont certaines imprudences étaient connues. Enumérer les engagements de détectives et ce qu’ils recherchent, n’est pas bon non plus. Bien sûr, il est pour le moment peu possible de changer de défenseurs.

Selon l’issue, surtout si elle est rapide, il est probable qu’une candidature de Dominique Strauss-Kahn aurait maintenant une tout autre allure. Pas seulement un candidat socialiste, car l’étiquette ne lui convenait guère, mais le candidat de toutes les oppositions d’une part, et de la vérité sur les questions financières internationales, sinon surtout l’ensemble des relations dans le monde.

Comptez sur ma femme et moi. Recourez à nous si vous sentez que nous pouvons vous être utiles, en sus de beaucoup d’autres.
  
à Madame Dominique STRAUSS-KAHN, née Anne SINCLAIR,
aux bons soins des hauts représentants de la France aux Etats-Unis


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Reniac, le matin du jeudi 19 Mai 2011



alors que ma femme et moi n’étions pas particulièrement en sympathie avec votre candidature à l’investiture du Parti socialiste, vous trouvant trop peu en rupture, et également trop vulnérable après quelques années à plein temps aux Etats-Unis qui pouvaient accumuler de quoi avoir prise sur vous, la nouvelle de votre arrestation et votre maintien, maintenant, en détention – sauf coup de théâtre heureux intervenant ce soir ou demain – nous bouleversés, et nous sommes avec vous, et avec Anne Sinclair, quoi qu’il arrive en procédure ou soit même avéré. En ce dernier cas, vous auriez plus que payé.

Un immense courant français est avec vous depuis dimanche. C’est d’ailleurs un anti-plébiscite du pouvoir en place, chez nous.

Vous êtes devenu le symbole de la victime d’un certain type de droit et de procédure. Vous marquez ainsi d’un cachet de sincérité et d’authenticité tout ce dont vous pourrez témoigner de vos efforts au Fonds monétaire depuis 2007 et de l’état des relations financières internationales ainsi que de la situation économique de chacun. Le malheur et la souffrance vous grandissent, et vous transcendez désormais les étiquettes politiques. Ne vous croyez donc surtout pas « fini » politiquement.

Votre passage à la télévision l’autre mois que je voulais suivre d’un esprit très critique, m’a fait une excellente impression de fond et de forme. Je ne vous l’ai pas alors écrit, pensant que ce serait superflu ou vous envahir.



à Monsieur Dominique STRAUSS-KAHN, ancien ministre,
ancien directeur général du Fonds monétaire international,
aux bons soins des hauts représentants de la France aux Etats-Unis


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Reniac, le matin du jeudi 19 Mai 2011

comme je vous l’aurai déjà couriellé avant que ne vous parvienne cette enveloppe, je me permets de recourir à vous pour faire parvenir à Dominique Strauss-Kahn et ou à sa femme ce que je joins.

Je double ce message à New-York, ne sachant si Anne Sinclair s’y trouve ou pas.

Je vous laisse naturellement juge de tous moyens ou de tous intermédiaires pour que cela leur parvienne, et vous dis par avance toute


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Reniac, le matin du jeudi 19 Mai 2011


 comme je vous l’aurai déjà couriellé avant que ne vous parvienne cette enveloppe, je me permets de recourir à vous pour faire parvenir à Dominique Strauss-Kahn et ou à sa femme ce que je joins.

Je double ce message à Washington, ne sachant si Anne Sinclair s’y trouve ou pas.

Je vous laisse naturellement juge de tous moyens ou de tous intermédiaires pour que cela leur parvienne, et vous dis par avance toute



à Monsieur Philippe LALLIOT,
Consul général de France à New York
934 Fifth avenueNew York . NY 10021

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Le lundi 19 Septembre 2011

ma femme, notre fille de pas sept ans y joignant un dessin, et moi nous vous avons écrit dès votre arrestation, aux bons soins de notre ambasasdeur aux Etats-Unis et de notre consul général à New-York. Nous espérons que notre message de sympathie vous est bien parvenu.

Vous m’avez tout à fait convaincu hier soir sur l’ensemble de l’affaire et également sur votre séduction des femmes à raison de vous-même et non de vos fonctions ou du pouvoir que vous avez exercés jusqu’à présent. Sans doute, ne sommes-nous – selon Orange que 25% dans cette attitude, peu importe.

Votre analyse, brève, du monde où l’Europe et a fortiori la France n’ont plus la place prépondérante qu’elles avaient et sur les lacunes des dirigeants actuels des Etats-membres de l’Union, a montré – au regard des présentations de jeudi soir, par ailleurs attachantes et illustratives de l’inventivité démocraatique du Parti socialiste – que vous dominiez ces sujets et saviez les parler.

La statistique de l’audience d’hier soir – record depuis 2005 pour toutes chaînes – montre l’attente des Français et ce qui a été perdu, pour cette fois.

Le timbre de votre voix, votre attitude à l’écran m’ont beaucoup rappelé Georges Pompidou. Avec l’affaire Markovic et les synthèses du parquet dont – faisant la biographie de Maurice Couve de Murville – j’ai les textes destinés au garde des Sceaux, Jeanneney intérimaire de Capitant, le futur président de la République était « mal barré ». Et François Mitterrand qui nous ests cher – en tout cas à moi – a eu l’Observatoire et le débat de levée d’immunité parlementaire, longtemps annexés à tout commentaire sur ses candidatures.

Bref, vous reviendrez. Et peut-être vite.

Je souhaite vous rencontrer, selon vos convenances et évidemment sans urgence, et que vous m’indiquiez – en revanche, aussitôt que possible – la manière de correspondre plus directement avec vous./.

Monnsieur Dominique STRAUSS-KAHN, ancien ministre,
ancien directeur général du Fonds monétaire international,
aux bons soins du Parti socialiste . 10 rue de Solférino . 75007 Paris

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