mardi 26 février 2013

Inquiétude & Certitude - mardi 26 février 2013

Mardi 26 Février 2013 

Prier…[1] vie spirituelle, vie quotidienne, vie physiologique, éphémérides de nos existences, de nos échecs, de nos amours, de nos ruines et angoisses… quels que soient le ressenti, le vécu, c’est de vie éternelle qu’il s’agit, c’est d’une totalité d’accomplissement, d’aboutissement pour chacun, moi, et tous, tout le peuple, tout le vivant, tout… magnifique comme le cri du bonheur. Dialogue sérieux : venez donc et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront comme la neige. S’ils sont rouges vermillon, ils deviendront blancs comme la laine. Si vous consentez à m’obéir, vous mangerez les bonnes choses du pays. Mais si vous refusez, et si vous vous obstinez, c’est l’épée qui vous mangera. Le Seigneur a parlé. Péché qui est relationnel, loi qui est proximité, commandements qui subliment l’homme, sont sa nature mais qu’il ne décrète pas par lui-même, qui lui sont donnés. Le psaume, prosopopée de Dieu, nous rappelle la différence, celle qui nous sauve car n’avoir que notre semblable en vis-à-vis, peut réchauffer mais ne donne pas le repère. La valeur de l’autre nous est rappelée par Dieu, en ce qu’il est l’image de Dieu dans notre vie, que notre amour pour lui est signe de notre amour pour notre Créateur et Sauveur. Penses-tu que je suis comme toi ? Heureusement non, sinon – mon Seigneur et mon Dieu – Tu serais volage, distrait, intermittent, peu fin en dialogue, en transmission d’âme et de beauté, Tu ne serais pas Toi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Maître, car vous n’avez qu’un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à persnne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Le « bateau ivre » de nos développements politiques nationaux et européens, le monde sans critères ni institutions, mais l’arche de Noë, non par le petit nombre qu’elle a pu embarquer, mais par la foi en la vie dont elle a témoigné, chaque espèce représentée et sauvée en un couple, et la nacelle sauvée après les quarante jours du désert, du déluge, de nos attentes. Pas d’enfants à bord, ils sont en puissance, en espérance et nous voici aujourd’hui, génération après génération, responsables de la suite et de nos enfantements, serviteurs chacun du destin commun. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur…. Qui offre le sacrifice d’action de grâce, celui-là me rend gloire. Pas de pénitence, ni de repentance, l’action de grâces. Je ne t’accuse pas pour tes sacrifices, tes holocaustes sont toujours devant moi. Que pouvons-nous offrir ? de la mort ? du matériel ? L’action de grâces est à la fois le consentement à ce que nous sommes, la reconnaissance de notre dépendance, la joie de ce que nous recevons si adéquat, si englobant, au-dessus en surabondance et en correspondance à nous de tout ce que nous pouvons souhaiter, imaginer, vouloir de toute la faiblesse et la crispation qui sont notre nature…


matin

Les élections en Italie : Pepe Gillo, Coluche ou les « pirates » à Berlin, la recherche de l’alternative, bien plus que du tiers parti. Valabale dans toute l’Europe. Je ne comprends pas que les dirigeants européens – chacun chez soi, à commencer par François Hollande et Jean-Marc Ayrault – ne comprennent pas que nous sommes la victime collective de notre consentement à cette mondialisation qui est le contraire économique de ce Marché commun qui avait fondé notre entreprise à Six puis maintenant à tous. On ne peut propager la paix dans le monde, sans duopole maéricano-soviétique puis sino-amérivain, qu’en étant fort. Nous-mêmes. On ne peut être solidaire militairement et en économie réelle (alimentation, matières premières) avec les pauvres et notamment l’Afrique, qu’en étant riches et en bonne état de marche économique. On ne peut lutter contre les intégrismes et promouvoir, encourager la démocratie qu’en étant en paix sociale chez nous. Nous n’y sommes pas en Europe. Cette conversion est le contraire de la somme des abandons perpétrés depuis Mai 2007 : consentement au traité budgétaire que personne ne respecte à commencer par l’Allemagne, consentement à la stratégie de Mittal-Arcelor au lieu de la nationalisation chez nous et d’un front de tous les pays, syndicats, sites industriels touchés que détient encore Mittal pour leur mort, consentement aux suppressions d’emploi chez Peugeot et chez Renault, caisses publiques c’est-à-dire tire-lire du contribuable toujours ouvertes pour renflouer la banque PSA et de nouveau Dexia, etc…

Conséquences en jeu de culbutos de nos interventions africaines moralement justifiées mais certainement pas assez encadrées d’une réflexion sur les moyens et sur les conséquences à éviter : Libye et Mali, la propagation des prises d’otages, gestion multipolaire impossible.

Les délocalisations et transferts de nos industries, la corruption de l’ancienne amitié et mutuelle connaissance entre la France et l’Afrique subsaharienne, notre peur des intégrismes bien plus opérantes dans notre mentalité que la joie et le goût de voir apparaître la pulsion démocratique en Egypte et en Tunisie, même et surtout si elles ne sont pas encore au pouvoir… montrent que nous avons perdu nos expertises (les surcoûts extravagants de l’EPR, les erreurs de projections statistiques en macro-économie et en évaluation des ressources budgétaires) et notre imprévision des crises au Sahel tant nous nous fondons sur des régimes de force et de cynisme montre que nous avons sans doute un excellent outil diplomatique, un remarquable outil militaire mais que nous n‘navons plus la connaissance intuitive et vécue en même temps du terrain. Que nous eûmes pendant plus d’un siècle. De même nos pointes inventives et industrielles, nous ne les avons plus. Et évidemment nos autorités morales, nos grandes voix philosophiques, nos plumes de génie… où sont-elles dans la génération de maintenant. Et dans les médias où sont Beuve-Méry, Fauvet, Raymond Aron et Jean Daniel avant la publication des bonnes feuilles que tout le monde sait…

Où sont les probités morales et conjugales qu’au sommet de l’Etat et dans l’incarnation du pays, nous connûmes avec de Gaulle. Sérénité dans l’exercice des fonctions suprêmes et arbitrales, sérénité du pays du fait de cette rigueur de la personne. jusques chez les opposants à l’homme du 18-Juin qu’ils ne reconnaissaient plus comme tel. 

La réforme intellectuelle et morale… c’est ainsi que la France en appela, principalement, de sa défaite de 1871. L’aventure coloniale aussi, si illégitime et autiste qu’en ait été le fondement, elle fit le brassage des peuples et le dépaysement qui reste une partie de notre avenir et une grande réserve stratégique et mentale où puiser, avec un sens à trouver de la réciprocité. Il en résulta la qualité du commandement qui nous fit gagner la Grande Guerre et la perpétuation d’élites politiques : les Caillaux, Briand, Clemenceau, Ribot, Painlevé tous héritiers du grand Waldeck-Rousseau. Peut-être P.M.F. pour son époque et sans drames. La mémoire peut être un outil majeur de notre redressement. Je le crois, moi. 

après-midi

Le chômage augmentant pour le 21ème mois consécutif, analyse de l’OCFE : 150.000 emplois détruits du seul fait qu’on est en récession, et 150.000 nouveaux arrivants (classes d’âge), cette hausse est parfaitement normale quand la croissance est nulle.

Italie, système électoral ayant déjà produit une absence de majorité en 2008, la représentation proportionnelle au niveau national pour la chambre basse et au nivau régional pour le Sénat. Pépé Gillo dépasse les 25¨% et peut donc faire et défaire tout gouvernement, tout en disant qu’il ne participera à aucun jeu. Berlusconi ne pourra accéder au pouvoir et le grand perdant est Monti, à peine 10% 

Dans les analyses pour l’avenir de la zone euro. la France fait désormais partie des pays du sud, comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Je fais le rapprochement avec les politiques d’ajustement structurel infligées pour commencer au Portugal en1975-1976, puis ces dix ans passés à nos pays associés d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Commentaire, ce n’est pas le refus de la « rigueur » mais l’absence de perspectives.

soir 

D.S.K. gagne en référé contre sa tortionnaire. Le contraire, en sus du respect dû à toute personne, eût été une jurisprudence désastreuse. Le livre du Dr. Gubler fut interdit alors qu’il n’était nullement d’alcôve et tout à l’honneur du président défunt.

Ma femme lui demande de venir vérifier pourquoi notre nouvelle bouteille de gaz ne débite pratiquement pas. Diagnostic, qualité du gaz-même. Essai concluant avec une autre bouteille. Il nous répare ainsi tout ce qui est électrique, tout ce qui est bois et il nous offre périodiquement de très jeunes plants dont beaucoup reprennent. Notre fille me demande si elle peut lui poser la question, que je lui ai d’ailleurs souvent posée : pourquoi garde-t-il toujours sa casquette. Elle veut une réponse, il la donne : une mémée à Villeparisis, voisine ? dans le temps, alors que son propre fils et tout le quartier portait casquette (années fin 1950-début 1960) le hélait, l’homme sans casquette. Puis, quand on prend de l’âge (sa façon de dire), métabolisme différent, on perd beaucoup de chaleur par la tête. J’acquiesce, je mets maintenant un toque kazakhe quand je suis à mon clavier. Vie au travail, il a été chez Renault, puis chez Thomson (il dit CSF), comment et quand de l’un à l’autre, et comment Renault et Paris depuis le lycée à Pontivvy ? Une tante vivant à Paris, chambre de bonne, pour l’accueillir, il alla dans la chambre à côté, réchaud à alcool pour la cuisine, lavabo et toilettes dans le couloir, septième étage avec encore un huitième au-dessus. Sa future femme et sa sœur succédèrent à la tante, une demande d’emprunter un moulin à café quand il reçut la visite de deux amis, décida de sa vie avec la voisine, la moins jolie sans doute des deux. Quelques mois chez Renault où il avait de la famille, fit un essai qui fut concluant (forme d’embauche antan). Service militaire sans guerre : Cotentin et Normandie. Retour chez Renault, au bout de quatre ans, il était à la permanence de dépannage des machines, avec en sus un tour à réparer, au-dessous d’une immense cheminée faisant un appel d’air glacial tandis qu’il sortait du chaud dans les salles de machine et la chaîne. Les collègues avaient installé des cartons, pas lui. En trois étapes de chacune une journée, il contracta X maladies, fut mis en arrêt de travail mais ne songea pas à mettre en cause la responsabilité de l’entreprise ou ne le put. Convalescence aux frais de la sécurité sociale dans un châlet à Saint-Gervais, un prêtre-ouvrier parmi les quinze que dorlotait la propriétaire et l’organisatrice des lieux : de la maison de repos en secteur privé. Un parent, oncle ? lui apprenant que Thomson recrute, il y va, fait un essai, est pris. Pas d’inspection du travail donc, pas d’indemnité de licenciement ni de prudhommes, embauche très concrètement décidée. Syndicalisme : alors pratiquement obligatoire chez Renault, la CGT ? – J’entends là une véritable leçon sur l’état social de l’industrie française peu avant sa disparition. Une bonne part du carnet de commande de CSF (usines en plein Paris) pour l’Allemagne : des radars, des missiles. – Commentaires  comme parfois sur ses deux filles, pas de communication dès leur départ précoce, ne pas inquiéter leurs parents, honte ? chaque fois, donation immobilière à leur aînée, construction en empruntant à ses propres parents avec taux d’intérêt, celui des banques…Telle de ses petites-filles qui se pelotonnait contre lui – il dit maintenant qu’elle est très bien faite et a un beau corps – ne donne plus signe de vie, quoiqu’habitant à vingt minutes, dernière fille de son aînée, quatre enfants, cinq lits successifs. Il dit qu’elle ne lui manque pas, mais qu’il tient à elle. Le mutisme entre époux tel qu’il l’a vécu, une véritable nature. Ainsi en une heure ou deux, à table ou avant, un autre monde… et la France constituée ainsi. Il a ignoré les primaires socialistes, ne regarde la télévision qu’un peu le soir, dans la journée c’est la radio. Il a tendance à dire que c’est partout pareil, et que c’est difficile pour qui ce soit.


[1] - Isaïe I 10 à 20 passim ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12

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