jeudi 21 février 2013

Inquiétude & Certitudes - jeudi 21 février 2013

Jeudi 21 Février 2013 

Hier soir

Le Credo de Benoît XVI entamé le 23 Janvier en audience générale hebdomadaire… magnifique mais laissant supposer qu’à cette date, il ne projette pas de renoncer à sa charge.
Tout en continuant d’écrire ce « parcours » selon toutes les acceptions et registres, sans m’en tenir à un seul, je suis revenu au site du Vatican : la création de nouveaux cardinaux en Février 2012 : Priez aussi pour moi, afin que je puisse toujours offrir au Peuple de Dieu le témoignage de la doctrine sûre et tenir avec une humble fermeté la barre de la sainte Église. Amen. Au corps diplomatique, rien d’une intention de renonciation, le Janvier 2013 mais un renvoi au message de Paul VI aux gouvernants à l’issue du Concile : Et que demande-t-elle de vous, cette Eglise, après deux mille ans bientôt de vicissitudes de toutes sortes dans ses relations avec vous, les Puissances de la Terre; que vous demande-t-elle aujourd’hui? Elle vous l’a dit dans un des textes majeurs de ce Concile: elle ne vous demande que la liberté. La liberté de croire et de prêcher sa foi, la liberté d’aimer son Dieu et de le servir, la liberté de vivre et de porter aux hommes son message de vie. Ne le craignez pas: elle est à l’image de son Maître, dont l’action mystérieuse n’empiète pas sur vos prérogatives, mais guérit tout l’humain de sa fatale caducité, le transfigure, le remplit d’espérance, de vérité et de beauté. Tandis que je cherche à discerner, ce que je sais déjà, la cohérence et la continuité de ma vie depuis mon plus jeune âge – la tiédeur ou le manque d’audace vis-à-vis de Dieu et de mes prochains – je suis bien dans les mêmes dispositions que celles des autres époques de mon existence : ainsi l’été de 1963, fis-je plancher en revue de presse, « mes » scouts sur le conclave : mort de Jean XXIII et avènement de Paul VI. Technique du dépouillement et de l’analyse des organes de la presse écrite, méditation de l’actualité comme la parabole de la tenue de notre outil existentiel, chaque jour. Sûreté du magistère, ainsi aux ambassadeurs, il y a un mois : La charité ne se substitue pas à la justice niée, mais d’autre part, la justice ne supplée pas la charité refusée. Les instruments de l’audace existent donc. Et voici – à la date du 4 Février – cette soirée de concert pour l’anniversaire des accords du Latran (MUSSOLINI et Pie XI) : le pape, peut-être déficient d’apparence physique, commente BEETHOVEN en maître et surtout évoque pour l’opéra de VERDI La Forza del Destino, les dénouements alternatifs : s’évoque-t-il alors ? … deux histoires de conversion et de rapprochement de Dieu : celle de Leonora, qui reconnaît dramatiquement ses fautes et décide de se retirer dans une vie d’ermite, et celle de don Alvaro, qui lutte entre le monde et une vie de solitude avec Dieu. Il est intéressant de noter combien dans les deux versions de cet opéra, celle de 1862 pour Saint Pétersbourg et celle de 1869 pour « La Scala » de Milan, le finale est différent : dans la première, don Alvaro termine sa vie par le suicide, refusant l’habit religieux et invoquant l’enfer ; dans la seconde, en revanche, il écoute les paroles de Frate Guardiano qui l’invite à avoir confiance dans le pardon de Dieu et l’opéra se termine par les mots « Salita a Dio » (montée vers Dieu). Ici se dessine le drame de l’existence humaine marquée par un destin tragique et par la nostalgie de Dieu, de sa miséricorde et de son amour, qui offrent lumière, sens et espérance même dans l’obscurité.

Ce matin
Prier… [1] l’enseignement du Christ est simple (ne dit-on pas une « simplicité biblique » ?) : demandez et vous obtiendrez… tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi… loi de comportement, mais loi aussi de demande. Le regard que nous donne le Christ les uns sur les autres, et sur son Père, notre Dieu, est le même, la demande, le demandeur, plus que le don, car le don est certain, il doit être notre nature. Comparaison avec l’inné paternel chez les humains. Vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. La prière d’Esther, fréquemment méditée par l’Eglise, contexte donné dans un livre où Israël reçoit le  massacre de ses persécuteurs… mis en scène psychologique et intimiste par RACINE, représentation d’un acte à la Conciergerie pour Shmon PERES, il y aura bientôt trente ans. Prière du pauvre et de l’isolé, responsabilité du politique, retournement historique et personnel d’un peuple et de son chef. Retournements qui dans l’Ancien Testament sont plus souvent le fait des étrangers et des persécuteurs que du roi d’Israël, lequel va au péché plus qu’il n’en revient… c’est toi le seul Dieu, viens me secourir car je suis seule et je n’ai pas d’autre secours que toi et je vais risquer ma vie… délivre-nous par ta main, viens me secourir car je suis seule, et je n’ai que toi, Seigneur, toi qui connais tout. – Je retiens l’astreinte et la délivrance, plus que le châtiment d’Amman, triste sire il est vrai. Je remarque surtout que le secours divin vient de la connaissance suprême qu'a notre Sauveur de nos situations, de nos conditions, de notre drame. Dieu a mémoire de Sa création. Puisse-t-Il fonder ma prière aujourd'hui sur la certitude d'être ainsi souvenu et choisi, avec tous, tels que chacun nous sommes, espérons, appelons. Inaudibles souvent les uns pour les autres, de Lui nous sommes écoutés, attendus, regardés.

matin

Description de l’état de la société en Italie. 37% de chômeurs parmi les moins de vingt-cinq ans. Le service public de l’emploi a été supprimé par Berlusconi en 2004. Les syndicats sont bureaux de placement, le Trésor liquide directement les retraites. Commentaires qui se répandent sur nos ondes : la France ne peut que connaître le sort de l’Italie, de l’Espagne, de la Grèce. Débat sur une lettre d’un Taylor (is rich) à la tête de Titan qui n’a pas voulu reprendre Good-Year à Amiens, image de l’ouvrier français, etc… J’enrage… comment nos dirigeants d’entreprises et plus enore nos politiques peuvent-ils dormir ? car il est clair que ce sont les  salariés et les pauvres qui payent les erreurs de gestion et de stratégie du patronat et plus encore l’incurie des gouvernements depuis vingt ans qui nous ont présenté (Chirac…) la mondialisation comme un « atout » pour la France. Comment ne réfélchit-on pas sur la dogmatique libérale, qui a – heureusement ? – son antidote : l’applicaiton universelle du dogme fera s’effiondrer ceux-là même qui actuellement ont une rente de chronologie en étant arrivés les derniers à l’économie capitaliste et en ayant maximisé la contrainte politique sur la masse salariale. La Chine p… comme nous tous, et comme elle n’a pas les ressources de matières premières dont seuls les Etats-Unis semblent disposer actuellement en proportion à peu près exacte de leurs besoins, elle sera à la mendicité. Tout cela fait chaudière. L’Europe ne se révolte pas (encore) ni en chacun de ses peuples allant courir sus aux châteaux d’aujourd’hui, ni en tant que telle pour cesser de se laisser enc… par les pays soi-disant émergents. Mais ma génération qui s’éteint dans les vingt ans verra-t-elle cettre réorganisation selon de tous autres modèles que la contrainte soviétique et le cynisme libéral ? Je ne peux qu’écrire et prêcher, mais ayant proposé mes services – gratuits sauf défraiement des allées et venus à l’audience éventuelle du prince, quel qu’il soit – depuis des années, je ne suis pas mécontent d’avoir il y a huit jours écrit au chambellan : ou bien nous mettons ensemble au point ma manière de vous aider et d’être avec vous, ou bien je saurai (sans encore le faire savoir) que vous n’avez pas même le courage et l’honnêteté intellectuelle de m’écrire en retour que vous n’avez rien à f… de qui que ce soit.

Reste que les révolutions se font en temps de guerre ou par des temps qui n’étant pas de disette et de misère laissent à chacun des loisirs et notamment ceux de s’organiser. Les camps de concentration ne se révoltaient pas, non que le nombre n’eût pas de chance contre les bourreaux, mais l’hébétude et la culpabilité de l’hébétude faisaient tourner chacun comme les poules à la recherche de quoi picorer. Le pire de notre époque c’est de nous rendre méprisables.

Oui, comment peuvent-ils dormir ? ceux qui en sont, chez nous, à 2017, ceux qui n’ont de passe-temps que de réviser les chiffres et de diminuer tout ce qui dépense : budget, salaires, retraites, indemnités diverses, fonctionnement et investissement, réviser et diminuer jusqu’au-dessous de zéro si c’était concevable, alors que les moyens existent – ceux d’un Etat démocratique, ayant pour seule fin l’homme et non la satisfaction des libidos de quelques hommes et femmes à la tête de la machine mais esclave du système intellectuel. Au vrai, ils dorment puisque leurs yeux sont clos, que leurs oreilles n’entendent pas et qu’ils font le surplace des régiments de Gounod : gloire éternelle de nos aïeux !


[1] - Esther XIV 1 à 14 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 7 à 12

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