mercredi 27 mars 2013

Inquiétude & Certitudes - mercredi 27 mars 2013

Mercredi 27  Mars 2013 

Prier… Mais je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce. Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête [1]. Le Dieu libérateur, le Dieu faisant la solidarité entre nous et avec Lui (contre-appel du tolle pendant la Passion) : l’amour de ta maison m’a perdu ; on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi. L’insulte m’a broyé le cœur, le mal est incurable. J’espérais un secours, mais en vain, des consolateurs, je n’en ai pas trouvé. Nous nous préparons à la Pâque-Résurrection en connaissance de cause, mais de foi ? les disciples ont une foi tout humaine, que vient d’exalter l’entrée triomphale à Jérusalem, tout se passe bien, selon toutes les apparences. « Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples ». Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Travail et bonheur humains, nos docilités à courte vue ? mais docilités quand même. Dans le chemin que, ces mois-ci, la grâce (et l’intelligence) que Dieu donne à chacun de pouvoir lire sa vie et d’en comprendre ressort et orientation : Lui finalement… je comprends que j’ai à décider ce que je n’ai jamais décidé parce que je ne le voyais pas (enfermé que je fus toujours dans un projet, une justification et une attente manquant leur objet, manquant peut-être d’objet, négligeant l’aide décisive…) et parce que sans doute je n’y étais prêt, que je ne saurais encore aujourd’hui le formuler, mais en revanche je sais que je l’ai déjà à le vivre. L’accomplissement de mon vœu pour recevoir et avoir reçu un  enfant de mon sang, je n’ai pas su en voies, moyens et moments : maintenant, je remets voies, moyens et moments à mon Seigneur et à mon Dieu. Prière de silence et de nudité : grande envie de m’y préparer en tentant d’apprendre par cœur le psautier, je serai loin de la mémoire coranique (dans son vieil âge, mon vénéré Moktar Ould Daddah pouvait réciter soixante pour cent du saint livre…), du moins relirai-je et répèterai-je lentement David et ses compagnons, toute l’oraison ecclésiale d’aujourd’hui et de demain, de Benoît XVI le précurseur et de François, peut-être le re-fondateur si nous sommes tous des actifs et non des béats… le Seigneur Dieu vient à mon secours… voici le Seigneur Dieu qui vient prendre ma défense… De fait, Dieu fait homme, à son procès devant les hommes, parodie de justice où aucun témoin de ses miracles et de son magistère ne vint à la barre, est seul, soutenu par le Père dans l’Esprit saint, seul… Pire : amen, je vous le dis. L’un de vous va me livrer. Jésus nous renvoit, durant toute Sa Passion, à nous-mêmes : à Judas, à Pilate, aux hiérarques et au peuple, il fait chaque fois remarquer. C’est toi qui l’as dit. La vie peut être le poème et le fait de notre confiance en Dieu. Serait-ce moi, Seigneur ? Chacun des disciples, chaque être humain ne sait pas – avant de naître à la vie surnaturelle, à l’éternité par la passion, la mort et la résurrection – ce dont il est capable. Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! Car le Seigneur écoute les humbles, il n’oublie pas les siens emprisonnés. Ainsi soit-il.

matin
Lecture de l’AFP pour ces trois derniers jours et du Monde. Il se passe des choses très graves.

Je vais les développer.
1° le sort fait à Chypre, le mépris d’une souveraineté populaire et de la démocratie, par le chantage exercée au sein d’une Union dont la solidarité devrait être le premier objet. Quatre Français croient possible – est-ce à dire probable – la taxation des dépôts en banque, selon le « scenario » imposé par la Banque centrale européenne à la petite République insulaire

2° les dérapages policiers au soir de la manifestation parisienne contre le projet ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. Quels que soient les agressivités ou les haines d’une partie des manifestants, le comportement adulte et le sang-froid professionnel doivent continuer de caractériser les forces de l’ordre. Avec le préfet Maurice Grimaud, elles ont su – ô combien méritoirement – en faire montre pendant les « événements de Mai » 1968 autrement attentatoires à l’ordre public. Ce dont a été victime une ancienne ministre, personnalité significative d’une importante famille d’esprit, est inadmissible. Plus encore qu’elle n’ait été gratifiée d’aucune excuse publique

3° après le Mali, la Centrafrique ?

4° la mésentente syndicale puisque les deux principauxx syndicats, par ailleurs réfractaires à l’accord censément historique avec le patronat sur la flexi-compétitivité pour la négociation sociale et l’avenir de nos entreprise, ne défileront pas ensemble le 1er Mai

5° après dix mois seulement d’exercice des fonctions présidentielles, François Hollande ne recueille plus que 31% d’opinions favorables, tandis que mis en examen Nicolas Sarkozy, battu de justesse l’an dernier, garde un avenir politique selon 63% des Français

6° si le bon déroulement des manifestations de rue et d’avenue est en question, la qualité et la tenue des débats parlementaires l’est tout autant, selon la séance de questions au gouvernement telle qu’elle s’est déroulée hier après-midi, le Premier ministre pris à partie comme il n’est pas admissible.

soir

Je suis effrayé. Si l’on établit dans les pays dits du sud, dont la France, une taxation sur les dépôts en banque, ce qui ne peut se faire que par volonté de chacun des gouvernements et non sous diktat de la B.C.E. et de Bruxelles (modrés ! inbversion des rôles historiques, par le FMI), on a la révolte de masse à coup sûr. Il est acquis, avant même la réouverture des banques à Chypre, fermées depuis douze jours, que la fuite des capitaux, redoutée et contre laquelle des quantités de mesure ponctuelles ont été prises hier et aujourd’hui, s’est déjà produite par X voies ouvertes aux gros comptes, et notamment avec la complicité de Mscou, préférant cette forme et de protection de ses propres avoirs (ceux de Poutine, personnellement, j’en ai l’intuition) comme d’aide à la pauvre île, à un nouveau prêt officiel amenant une confrontation avec l’Union européenne ; cette fuite est même chiffrée (le sympathique et ingénieux ex-économiste du patronat français, Jacques Sapir, que j’avais éouté et dont j’avais acheté le livre chez Bertrand Renouvin) : six à dix milliards d’euros. Alors que les sommes en question : un concours de dix milliards de la part de la B.C.E. moyennant un effort de sept de la part des Chypriotes, sont du même ordre. Autrement dit, d’une part, la trouvaille fiscale va inspirer les gouvernements déjà dans la spirale mortifère dont le nôtre, et d’autre part, elle n’opère qu’au prix d’évasion fiscale sans précédent.

Je suis effrayé. La contestation de droite parlementaire et de milieux intégristes chréttiens (il ne semble pas que le Front national soit particulèrement en nombre dans les manifestations « anti-mariage gay ») va dégénérer : maladresse du gouvernement faisant trop durer le débat et la votation dans les chambres, alors que le repli de Mitterrand en 1984 s’était opéré, avec changement de Premier ministre, en pas trois mois et coincidence fâcheuse avec la mise en examen du champion de cette même droite, l’ancien président de la République. Menaces de mort sur le juge Gentil. Est-ce une blague (corézienne, par parodie ?), résolution de maintenir la contestation de rue. Dans une très mauvaise ambiance politique et sociale.

Le pouvoir d’achat des Français, selon les statistiques, mais c’est bien pire et depuis davantage de temps que ces jours-ci dans le ressenti populaire, aurait pour la première fois depuis trente ans, reculé… la consommation baisse, le pessimisme augmente. Pas de jour qu’une faillite ou des licenciements en nombre ne soient annoncés : un groupe chiomique, fabriquant des PVC mettrait la clé sous la porte, ce soir, mille cinq cent emplois sucrés et soupçon que l’investisseur étranger n’ait racheté l’entreprise pour l’euro symbolique qu’à seule fin d’en syphonner la trésorerie, soit quelques centaines de millions d’euros. Ce schéma d’ailleurs me semble assez fréquent. Il y a même eu en 2010 des déménagements d’usine – un entrepreneur italien – un samedi-dimanche pour que les salariés ne puissent s’y opposer physiquement… Le gouvernement ne protège pas et sa politique n’est pas d’inspiration ni sociale ni française. Les slogans de l’élection partielle dans l’Oise, avec un second tour aux cheveux entre Front national et U.M.P. sont analogues : défendre la population. La gauche ne rétablit pas le service public, au contraire elle cale devant les investisseurs devenus des prédateurs.
 

[1] - Isaïe L 4 à 9 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XXVI 14 à 25

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