dimanche 23 juin 2013

Inquiétude & Certitudes - dimanche 23 juin 2013

Dimanche 23 Juin 2013

Prier… l’Eglise, édifiante ? ou atterrante ? le Fig.Mag. [1]enquêtant à Buenos Aires croyant donner quelque chose sur le pape François ne donne finalement qu’un récit d’humilité et de banalité. Des photos-portraits de responsables ou de cardinaux de curie, celle du Nonce à Paris, donnent une sensation de dureté, nullement de bonté ou de lumière intérieure. Le sort des prêtres en fin de vie, tels que j’ai vu certains de mes anciens enseignants de vie, quarante ou cinquante ans après mon enfance et leur jeunesse. Lecture passim de Quanta Cura (il est vrai saisissant de prophétisme pour l’énoncé de ce qui est en débat aujourd’hui, mais appelle mourtant à autre chose) ou des plaidoyers de Pie IX sur le pouvoir temporel en message aux Italiens de l’époque, des décalages effrayants aujourd’hui : les erreurs et mauvaises idées de l’époque, et était-ce adéquat déjà pour l’époque ? En tout cas, c’était vu et dénoncé avec perpsicacité, même si ce n’était qu’interdit et en rien constructif. Aujourd’hui, plus rien n’est vu, les énoncés d’autrefois sont simplement répétés. Quant à ce qui paraîtrait, maintenant comme sans doute depuis longtemps (mais c’est plus répandu aujourd’hui) : la somme des sagesses analogues qu’inspirent les lettres et dogmatiques différentes des religions « révélées », cela semble plus humain que divin, plus philosophique et élaboré que reçu et prié. J’en tire la conclusion simple que nous gâchons beaucoup si nous ne faisons que du rite à huis-clos, que du papier – ce qui est valable pour le flot de mon journal ou mes recherches encyclopédiques ne débouchant pas sur le livre court, simple et net à la SIEGFRIED ou à la TOCQUEVILLE – et qu’il nous faut d’abord vivre, travailler, nous donner, espérer, ne penser jamais (ou presque) que nous soyons ni arrivés, pour nous, ni définitifs pour les autres. En ce jour-là, je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication [2].
Moyens. Ils sont divins, radicaux, inimaginables. L’Incarnation. Dieu à notre place… Pour la foule qui suis-je ? … Les réponses sont aussi banales que ce que nous apporte notre meilleure volonté et celle de tous quand nous ne sommes  que nous-mêmes… Et vous, que dites vous ? Pour vous, qui suis-je ? … Pierre prit la parole et répondit : « Le Messie de Dieu ». La version de Luc ne donne pas la fondation de l’Eglise, ni l’envoi en mission, ni même la félicitation du disciple par le Maître. Elle est itinéraire, celui de Dieu, et association à cet itinéraire : l’invitation cardinale, le remède qui nous sont proposés, révélés. Ce ne sont pas des arrangements. Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les Anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. Non pas l’immédiat d’une projection, la danse d’une découverte … « Le Messie de Dieu. » Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne, en expliquant… mais notre propre implication, totale, décisive. Une implication proposée à tous, indépendamment de toute foi, de cette identité à celer encore du Fils de Dieu… le rayonnement, l’attractivité seulement de cet homme, de Jésus, dont nous avons la chance – par la foi reçue, et dans notre époque, dans notre vie, dans ma vie telle qu’elle est – de savoir qui Il est. Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-mêm, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. Changement concret et complet, décentrement, dépaysement. La réalité n’est pas un univers dans lequel nous pénétrons et nous nous mouvons, elle n’est pas une destinée où tout meurt autour de nous et en nous, nous-mêmes, nos affections, nos talents, nos projets, notre personne sombrant dans l’oubli, la solitude et le néant sauf celui d’avoir été et de demeurer dans la mémoire, mais de qui ? car toutes sont périssables et effectivement précaires, mortelles. De mémoire que celle de Dieu. Non la réalité, qui est salvatrice par elle-même, c’est la relation au Christ, c’est donc la vie-même. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. Nous ne pouvons que balbutier, et dans l’immédiat aller aimer nos semblables. Oui, tu es venu à mon secours : je cris de joie à l’ombre de tes ailes. Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient. Et je ne suis pas seul, nous ne sommes pas seuls dans cet itinéraire et pour cet aboutissement triomphal. Vous êtes tous fils de Dieu par la foi. Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revetu le Cghrist : il n’y a plus ni Juif ni païen, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. Notre rêve de salut s’accomplit dans le « corps mystique », aux énoncés si différents dans la suite de nos siècles chrétiens, mais qui, en chacun de nous, a la même chaleur, la même chair, la même transcendance. Etre nous-mêmes, chacun et, en même temps, être tous. Et être sauvés. Etre. Tout simplement, pas dans l’abstrait mais dans l’histoire de chacun, dans l’histoire de tout le vivant, de tout le créé : en ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et le shabitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure. Alors, la beauté de Dieu à notre corps et à notre visage. La ressemblance, l’image retrouvées, recouvrées. Et le chemin extraordinairement précis qu’avait anticipé le prophète Zacharie : ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. … Qu’il renonce à lui-même… et qu’il me suive.

fin de matinée

François Hollande au Qatar. Cette manière depuis Chirac, mais surtout avec Sarkozy, et maintenant, non seulement des conférences de presse mais de traiter des affaires intérieures françaises depuis l’étranger, au lieu d’honorer les hôtres en n’étant attentif qu’à eux. Quant au compte-rendu, ce sont les faits et la suite qui doivent le donner. Un communiqué, bien élaboré, serait mémorisé, exploitable et précis y compris dans ses flous, indiquant ce qui est en gestation ou qui va à l’impasse. Quand en sus, la prise de parole est désastreuse : il s’agit de nos otages, de leur millième jour. En quelques phrases, le président arrive à faire savoir que nous n’avons aucun contact avec les ravisseurs, et à envoyer au bain les intermédiaires puisqu’il est qu’ils sont nuls, intéressés et pas intéressants. – Pas de finesse, nous n’en avons plus depuis Mitterrand, pas de force ce dont pouvait donner l’impression (quoique sans suite) le prédécesseur. Suant à Chrirac, c’est son inexistence au pouvoir, après une brigue de trente ans, qui nous a mis où nous sommes.

Le patron de Dassault à  France-Infos. : pas mauvais. En tout cas, exposant notre triste situation.Près de quarante ans que nous cherchons à placer le Rafale, et nous n’allons y arriver qu’en en cédant la licence aux Indiens. Déjà Tata capturant les fleurons de l’automobile britannique, et Mittal la sidérurgie européenne à l’exception de l’allemande (quoique ce soit à voir, je ne sais pas bien la part européenne de l’empire). Le retard dans la disposition de drones tiendrait à l’absence de marque d’intérêt des gouvernements européens encore aujourd’hui et la mise en recherche et en fabrication – qui soient européennes – va être handicapée par des achats en urgence, ceux que nous faisons aux Américains. L’indépendance et l’emploi, nous n’en sommes dépouillés seulement par la trahison des élites, mais plus encore par la carence de politiques à si courte vue. Prodigalité, car ce n’est pour eux qu’un jeu d’écriture et des chiffres en synthèse, pour emprunter et dépenser à une époque, pour économiser et détruire ces années-ci.

Pleure, ô pays bien aimés. Pleurez, mes frères de France…


[1] - 22-23 Mars 2013
[2] - Zacharie XII 10.11 et XIII 1 ; psaume LXIII ; Paul aux Galates III 26 à 29 ; évangile selon saint Luc IX 18 à 24

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