vendredi 21 juin 2013

nous coulons

 
----- Original Message -----
Sent: Friday, June 21, 2013 9:48 AM
Subject: nous coulons

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
 
nous n'avançons pas d'un millimètre. Crise de l'emploi, crise des retraites, crise du budget, élections partielles : ce ne sont que des marqueurs, des conséquences, des résultats. Nous sommes sans élan parce que l'on nous fait tirer ce qui n'est pas notre charroi, et l'on ne sait pas même nous atteler. 
 
Ni dans la forme ni dans le fond, le gouvernement du pays n'a changé de Mai 2007 à Mai 2013 malgré deux campagnes présidentielles pareillement axées, l'une sur la rupture, l'autre sur le changement maintenant. La politique comme carrière, les politiciens commettant le pire de Karachi à Cahuzac en passant par Tapie, Sarkozy, Woerth et tant d'autres, maintenant Stéphane Richard Claude Guéant, ne sont pas sanctionnés, à peine convoqués. Les Français savent très bien la difficulté mondiale, la difficulté européenne, l'absence de démocratie dans toutes nos pratiques nationales et européennes. La conférence sociale, énième, est du baratin. Les réductions de dépenses publiques pour payer une datte envers qui ? il n'y en a qu'envers les peuples dont on ne sait gérer ni l'épargne ni la retraite et pas même l'entrée au travail et dans la vie de la jeune génération. Nous ne sommes pas dignes de tant de générations de Français, y compris ces anciens sujets coloniaux immigrant chez nous par confiance, admiration, et aussi par désespoir de leurs propres systèmes dont nous ne les aidons pas à se débarrasser (cf. la Mauritanie à propos de laquelle je suis si insistant depuis l'automne de 2008). Et les prochaines ne seront plus nos enfants puisque nous leur donnons un exemple détestable d'aboulie et d'aveuglement, y compris pour notre langue et la réalité de notre rayonnement (l'ouverture des enseignements en anglais dans les universités, selon l'expérience de Sciences-Po. croyant singer l'Amérique, et même le journal Le Monde, "mon" cher journal, dont je fis souvent la une en cavalier, mais c'était il y a quarante ans et nos quatre premiers présidents, si critiqués qu'ils aient été, même le Général, avaient une autre consistance et chacun un vrai dessein que depuis 1995.
 
Le Président sait tout cela, je suppose qu'il en souffre, je ne peux savoir sa méthode de travail, je ne vois qu'un entourage qui me semble ne servir à rien... un consultant en communication, médiatiquement notoire, mais ne percevant pas qu'à monter à l'estrade chaque jour, sans même le culot du prédécesseur, le Président s'est usé et n'est plus même attendu ni écouté, cf. M6 dimanche dernier... une plume dont je ne vois aucun texte qui fasse formule et écho pour la mémoire et même l'ardeur... un organigramme de compétences sans doute plus désintéressées en carrière et en argent que l'entourage du prédécesseur mais ne sortant rien qui soit à la fois nourri de toute notre expérience administratve, diplomatique, financière et fasse balle pour convaincre nos partenaires de ce quez sont nos ornières et comment nous en tirer pour retrouver la grand'route.
 
Seul bienfait d'un tel manquement à nous-même, d'une telle routine dans le baratin et l'incantation hors des préoccupations et de la lucidité des Français, quand la France n'existe pas, notamment dans l'entreprise européenne, celle-ci est en panne et se manque.
 
Ma lettre annoncée partira vers vous et pour le Président dans les jours qui viennent. Je suis actuellement requis par une sorte de consultation pour compte de tiers, le Quai d'Orsay ayant demandé à une ONG si les sanctions contre les putschistes mauritaniens ont été efficaces, et sinon qui ou quoi les a empêchées. Le putschiste règne toujours et l'empêchement ce fut nous, par Guéant rétribué pour empêcher. La lettre juste après, elle vous proposera aussi l'allocution radiotélévisée - en projet et suggestion - que les Français pourraient entendre et qui préfacerait de quelques heures ou d'une nuit une suite toute nouvelle non seulement au mandat présidentiel en cours, mais à notre histoire qui a perdu souffle et inspiration depuis vingt ans.
 
Je serai de nouveau parisien vers les 6-12 Juillet. J'aimerais tant - non pour moi-même mais pour le Président et le bien du pays, cela dit sans aucune fausse modestie, car je ne suis à exprimer que ce "tout le monde" pense et n'ose plus attendre - que le Président et vous m'accordiez un quart d'heure ou deux quarts d'heure séparés de quelques heures pour construire relation, information, efficience. Simplement.
 
Croyez qu'il est plus reposant d'attendre encore que de décider de ne plus rien attendre. Les Français ont déjà commencé ce dur exercice d'une table rase pour l'espérance.
 
Nous ne pouvons plus être si constamment à côté de tout ce qu'il y a à traiter.

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