mardi 27 août 2013

"Partant pour la Syrie..." hymne officieux du Second Empire (français)





Je reçois les communiqués ci-dessous.

Voilà des personnalités ou des mouvements – dont le très sympathique Nicolas Dupont-Aignan – se réclamant du général de Gaulle et de l’indépendance de la France, qui sont hostiles à toute intervention en Syrie. Deux prétextes : c’est s’aligner sur les Etats-Unis, c’est se mettre hors du droit international puisqu’il est certain que le Conseil de sécurité enregistrera les vetos russe et chinois. Accessoirement, ce serait soutenir les islamistes. La question n’est donc pas traitée au fond. Quant aux liens franco-syriens, ils sont anciens mais ils n’ont plus été entretenus depuis la fin des années 1950. L’hymne officieux du Second Empire était « Partant pour la Syrie ».

J’ai été hostile à l’intervention pour le Kosovo mais j’étais partisan de l’indépendance de la Slovénie et de la Croatie. Je connaissais le sujet pour avoir « crapahuté » sans mandat dans la Yougoslavie du lendemain de la mort de Tito en Juillet 1982, puis dans toutes les capitales fédérées en 1991 et au début de 1992. J’ai été hostile aux deux guerres contre l’Irak. Mais je suis archi-partisan de l’intervention en Syrie, et s’il le faut en mettant pied à terre, car les « frappes aériennes » vont déclencher d’horribles représailles sur les populations civiles. Légalité internationale ? il faut inventer. Au début du XXIème siècle, il est intolérable qu’un gouvernement tue des femmes et des enfants aux gaz asphyxiants dans d’horribles souffrances. Une guerre civile atroce depuis maintenant trente mois. Il n’y a pas besoin d’experts pour le constater, toutes les preuves sont là. Sans doute, le risque des islamistes, sans doute les soutiens russe, iranien et en fait israëlien au régime syrien et sans doute la probable chaîne de conséquences dans tout le Proche-Orient.

Mais regardons la stabilité actuelle, qu’est-ce que c’est ? du baratin. Le Liban est déjà partagé, le sud est au hezbollah, il n’y a plus d’Etat sans doute depuis laguerre civile. Le processus de paix israëlo-palestinien ? c’est se moquer, au mieux ce serait pour aboutir à la concession d’un Etat en deux trois tronçons, désarmé, économiquement dépendant, un semblant d’Etat et en réalité une population parquée dans la frustration, la misère et les contrôles. La sécurité israëlienne ne peut se fonder indéfiniment sur la haine que nourrissent des exactions, et des fusillades. Qu’y aura-t-il en réponse aux « frappes aériennes » : quelques msisiles syriens, quelques missiles iraniens, mais l’Iran a sa propre cause et ne mourra pour Bachar El Assad. La Russie non plus. Si elle risquait le bras de fer, elle le perdrait. Sans doute l’opnion américaine ne veut pas d’engagement terrestre, l’Irak et l’Afghanistan (la mémoire du Vietnam semble perdue) servent de leçon, mais elle soutiendra Obama s’il est défié par Poutine. Le régime de celui-ci ressemble trop à celui de la guerre froide pour une opinion peu avertie : nationalisme, irrespect des droits de l’homme plus la corruption.

Le Proche-Orient se porte si mal qu’un rebattage des cartes sans que ce soit une négociation internationale, mais les réactions des peuples et de ceux qui souffrent ou se battent sur place, fera – à mon sens – la vérité qu’on a tellement perdu de vue depuis vingt ans que plus personne n’en a l’idée, et évidemment l’énoncé. C’était le secret du général de Gaulle que d’avoir les deux dons de mémoire et de prophétie. Les gaullistes d’aujourd’hui – qui sont donc neutralistes à les lire, qui appellent à la négociation, y compris avec la Russie, comme si cela n’avait pas été tenté depuis deux ans – devraient se souvenir que l’homme du 18-Juin était partisan de l’intervention en Espagne : « nos rois ne s’y seraient pas trompés », écrit-il dans les premières pages de ses mémoires de guerre.



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Sent: Monday, August 26, 2013 5:16 PM
Subject: Communiqué : Syrie : Frappes aériennes, et après ?

COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN
des députés Jacques MYARD, Alain MARSAUD, Lionnel LUCA, Thierry MARIANI, Philippe MEUNIER

Le 26 août 2013
A/S : Syrie : Frappes aériennes, et après ?


Les bruits de bottes et les déclarations va-t’en guerre des gouvernements américains, français, et anglais sont inquiétants.

Le recours à des armes chimiques constitue une ligne rouge pour la communauté internationale : à juste titre. Aussi convient-il à cet instant d’établir les réelles responsabilités de tous les intervenants dans un conflit aux implications multiples.

Les gouvernements déclarent avoir des preuves de l’utilisation par l’armée de Bachar El Assad d’armes chimiques, ils doivent les rendre publiques afin que chacun ait conscience des violations commises.

Il existe à ce jour, de nombreuses imprécisions et nul ne peut fonder une intervention militaire dans un tel contexte, l’affaire irakienne nous le rappelle. Une autre intervention récente en Lybie a occasionné un désordre stratégique dont nul ne voit la fin. Rappelons pour mémoire qu’après avoir été les « libérateurs » de Bengazi, nous avons dû évacuer, au début de l’année, cette ville sous la menace des groupes djihadistes. Beau résultat !

Nous demandons la convocation de la Commission des affaires étrangères afin d’entendre le Ministre Laurent FABIUS.

Les frappes aériennes risquent de mettre le feu au Proche-Orient, et surtout d’entrainer la disparition programmée d’un Etat ami de la France : le Liban.

Gardons-nous de l’irréparable ; il n’y a pas de solution militaire, seule, une solution politique permettra de résoudre la crise, avec le concours de toutes les parties, y compris de la Russie.

 
----- Original Message -----
Sent: Tuesday, August 27, 2013 8:24 PM
Subject: [reseaudlr] Fwd: Syrie : La France doit faire entendre une voix indépendante et raisonnable


Chère Amie, Cher Compagnon,
Il est des instants où l'Histoire s’accélère de façon vertigineuse. Depuis quelques heures, tout porte à croire qu'une intervention occidentale dans la guerre civile en Syrie est imminente. François Hollande est sur le point d'engager notre pays dans une aventure des plus hasardeuses.
Le soutien à des forces islamistes, l'engagement dans un bourbier sans précédent, les risques de chaos dans la région, les menaces sur la communauté locale chrétienne... Autant de raisons qui demandent la plus grande prudence. Mais surtout, cet alignement de la France sur la position des États-Unis est une grave remise en cause de l'indépendance de notre politique étrangère.

Alors que l'équilibre du monde vacille, la France doit être la France. Elle a un rôle historique à jouer comme elle l'a fait avec sagesse au moment de la guerre en Irak avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Si la France porte une voix forte, raisonnable et indépendante, elle est en mesure d'éviter ce chaos.

Pour que l'Histoire bascule du bon côté, nous avons tous un rôle à jouer. En tant que membre de la Commission des Affaires étrangères, j'ai demandé à ce que l'Assemblée nationale soit réunie de toute urgence pour un débat extraordinaire. J'ai également publié, ce jour, un communiqué pour expliquer ma position. Si vous croyez en une certaine idée de la France, je vous invite à relayer à vos contacts le communiqué en question (à retrouver en cliquant ici). Sur les réseaux sociaux, que ce soit sur Twitter ou Facebook, je compte aussi sur vous.
Avec les gaullistes de DLR, j'entends montrer que la France est toujours la France : libre, indépendante avec une voix différente à l'adresse du monde.

Très sincèrement,
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la République


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