mardi 26 novembre 2013

courriel à l'Elysée - le "coup" du Premier ministre

 
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Sent: Tuesday, November 26, 2013 2:23 PM
Subject: je lis "les journaux"

 
... le Premier ministre a eu tout à fait raison dans la forme et dans le fond. Le pouvoir était en train de couler, et notamment sur ce sujet de la fiscalité par une coalition de tous les bords politiques et de quasiment tout le monde "à la base".
 
Lui-même et le Président ont dû X fois demander à Moscovici de changer les "grands" directeurs. Le ministre lui-même - dont je ne peux comprendre que directeur de la campagne de DSK il était été irremplaçable au point de devenir celui du futur Président - n'est bon ni en autorité ni en communication. Borloo aux Finances quelques jours pour les débuts de NS a été viré au motif de son lapsus sur la TVA sociale. Le "ras-le-bol fiscal" valait bien davantage cette sanction. L'organigramme de X ministres à Bercy est grotesque. N'existe en médias que Montebourg qui devait démissionner au moment de Florange et rejoindre Mélenchon ou assumer quelques années de pénitence en "tee-shirt" pour avoir de la cohérence et de la maturité (ce qui pour moi est le critère d'une gauche conséquente). Le bon ministre serait Michel Sapin dont je ne peux non plus comprendre qu'il ait si peu de rôle.
 
Jean-Marc Ayrault est le meilleur Premier ministre possible. Le Président, à part Michel Sapin mais qu'il faut placer à Bercy, n'aura jamais quelqu'un d'aussi loyal et de bonne surface. Il avait soutenu avec élégance et efficacité Ségolène Royal, celle-ci reste une réserve forte d'allant et d'idées. Autre appoint en ce moment, Jean-Louis Bianco, lui aussi de la mouvance de Ségolène Royal. Placer Manuel Valls à Matignon, sur un profil de plébiscité par la droite selon des comportements et des dires à la NS, à la Hortefeux et à la Guéant, c'est suicider la gauche. Le laisser singer Clemenceau doit lui suffire. Il sera temps de lui trouver quelque chose en 2017 car - candidat - il n'aura plus jamais ni les voix de gauche, ni tout simplement celles de tous ceux qui veulent une autre image de la France que les camps de rétention.
 
La crise d'autorité est celle du Président, et elle est celle de l'Etat.
 
Tous nos régimes depuis des siècles ont su secréter des hommes d'Etat. Depuis vingt ans, n'émergent que les culottés ou les aparatchiks. Le Président peut redevenir légitime et incarner civisme et espérance comme ce le fut quand les Français l'écoutèrent depuis Tulle, s'il change complètement de politique. J'essaie comme je le peux de décrire cette mûe, dans ce "livre double" que je compte remettre à ... en même temps qu'à "mon" éditeur.
 
Sur le fond. Les nominations. Villeroy de Galhau à son époque est celui qui a minimisé avec une lourde ironie l'erreur des services fiscaux pour les adresses des contribuables, en sorte que chacun recevait l'avis d'imposition de son voisin ! Etait-il aux manettes quand il y a eu cette maladresse de tenter de confondre en un même processus les agents chargés de l'assiette et ceux responsables du recouvrement, ce qui a coûté sa carrière à Christian Sautter : je ne m'en souviens plus. Le palmarès n'est pas terrible (sans compter que la BNP a failli être notre Lehman Brothers l'été de 2007) et passer de la banque où l'on est arrivé par les impôts pour revenir à plus important, fait penser à la ferme générale. Richelieu a défendu la vénalité des offices, certes, mais il fut Richelieu et a fondé l'autorité de l'Etat jusqu'à Napoléon. Les enfants des écoles si le civisme et l'enseignement de l'histoire - qui est l'enseignement avec la géographie et notre démographie, celui au fond de notre identité - le savent parfaitement. Notre fille a juste neuf ans.
 
La remise à plat... elle a été réussi avec Joseph Caillaux en 1911 avec l'impôt sur le revenu, puis par de Gaulle et Pinay en 1958 (notamment concept et pratique des signes extérieurs de richesse, qui pouvait passer pour du bolchevisme...). A mon sens, elle devrait comporter en introduction une révision et un approfondissement des concepts et définitions (droit fiscal avec Berlia et Gaudemet - époque où il n'y avait plus l'impasse de la Quatrième et où le budget était en équilibre structurel et sans comptes spéciaux, ni déversoir vers les collectivités locales). Qu'est-ce que le budget de l'Etat ? qu'est-ce que le découvert, qu'est-ce que la dette ? comment financer les investissements ? publics et privés, quand les banques spéculent et ne transforment plus que pour elles ? Une partie du financement et de la soliarité peuvent être volontaires : l'emprunt direct auprès des personnes ce qui évidemment suppose la confiance... et les avances de la Banque de France (dont une révision des statuts et de la tutelle de la Banque centrale européenne, ainsi que la prise politique sur celle-ci par le pouvoir européen, s'il y en a enfin un); le livret A à 1,25% je crois, nos emprunts souverains sur "le marché" à 3%. Rétribuer l'emprunt citoyen à 2%, tout le monde y gagne. Je ne suis pas technicien, mais en appeler directement aux Français est une méthode valable pour tout. Les pédagogies des dirigeants ne sont que des justifications auxquelles plus personne n'ajoute foi.
 
Très chaleureusement et toujours en confiance. La mûe est inéluctable, le Président en est plus que capable.

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