lundi 28 avril 2014

la Libération - un documentaire de Patrick Rothman - uniquement des documents d'époque

20 heures 40 + France 3Eté 44, la Libération documentaire de Patrick ROTHMAN. Jamais vu jusqu’à maintenant un documentaire aussi parfait : que des images d’époque, au commentaire aussi sobre et mesuré (la sobriété est un engagement), certaines sont colorisées. J’apprends… la date de première diffusion radiophonique du Chant des partisans (pas saisi le nom de l’interprète, une femme)… l’hécatombe dans la bataille de Normandie : 50.000 morts civils, Caen, Falaise rasés. Bayeux miraculeusement intact. Un parachutiste sur deux : tué. Les quatre-cinquièmes des matériels débarqués ans les premières heures détruits. La balance du sort pendant une grande quinzaine de jours, les Alliés pensaient prendre Caen dès le lendemain du jour J. L’erreur de HITLER sans doute de croire, même après le débarquement que le gros de l’effort allié serait dans le Pas-de-Calais. La faiblesse des moyens de von CHOLTITZ à Paris. Je ne savais pas aussi important le rôle et la responsabilité de JCD pour Paris, ni que HAMON était le patron d’un des deux sites initiaux de l’insurrection. Les discussions avec EISENHOWER sur présentation par CHURCHILL sont plus précises que ce que je savais : le discours du commandant suprême demandant aux Français à être obéi sans discussion, DG consulté sur un texte déjà enregistré, conseillant (peut-être décisivement = sa connaissance de la psychologie du soldat que l’Américain logisticien plutôt que stratège) de ne pas surseoir à l’opération malgré la météo. – Images sous d’autres angles : le Maréchal à l’Hôtel-de-Ville, la voix est nette, seulement 10.000 personnes ? DG à l’Assemblée consultative d’Alger et ses dialogues avec des parlementaires et notabilités, les redditions d’Allemands dans Paris ? de GAULLE au même Hôtel-de-Ville mais la séquence est bien plus longue que le « Paris outragé, martyrisé» et le tout est en clair-obscur. La clé, ce sont les dialogues avec EISENHOWER, CHURCHILL, LECLERC : filmés mais pas enregistrés. La très haute taille à l’époque du Général, peut-être deux têtes au moins, donc à Bayeux, sur les Champs-Elysées, l’évidence. – Non données, des images du Maréchal quittant Vichy (seul LAVAL, très Hercule Poirot, montant en voiture) ou accueilli à Nancy : les premières existent-elles ? une seule de HITLER certain de repousser les Alliés, une seule de ROMMEL
Les séquences fortes sont d’ambiance. La répression par les miliciens, les exécutions sommaires, les pendaisons, dont une par les pieds, la tonte avec tatouage de  la croix gammée. Honte et horreur de part et d’autre. Mais les Allemands pas en reste dans leur retraite, pas seulement Tulle ni Oradour. ROTHMAN insiste sur l’écrasante majorité des Français attentistes, les bombardements et les énormes pertes civviles. Les ambiances d’enthousiasme et d’embrassades ne doivent pas tromper. L’accueil a été réservé, sauf à Paris. Son commentaire final sur le débarquement américain, début d’une emprise qui n’a pas cessé. De mémoire, je ne crois pas que le coca-cola date de là, mais plutôt du milieu des années 50, c’est le lait condensé en boîte qui fait sensation (Claude, mon cher aîné de dix ans et sa « mique »).
L’image la plus forte, décisive est filmée de dos : DG à gauche de LECLERC lui cherchant fugitivement la main, le bras (gauche) qu’il retient… quittant la gare Montparnasse. Première fois que je la vois. La séquence au parvis de Notre-Dame, toujours avec LECLERC, cigarette  à la GP, je ne la connaissais pas. La sensation générale est d’une épopée où sans doute les forces sont américaines et allemandes, mais le sens et la dialectique sont authentiquement français, et c’est de GAULLE qui traduit ou écrit lui-même le texte. Bayeux est évidemment décisif, il a été spontané. Le sacre de DG est là, ls Champs-Elysées ne feront que continuer et amplifier.
Des mots… que le mot honneur puisse encore se dire en français… il  n‘y manque rien que l’Etat, je vais l’y remettre.
Notice Wikipédia, le film date de 2004. Ses parents étaient dans la Résistance et avaient organisé dans le maquis un hôpital clandestin.

Aucun commentaire: