jeudi 24 avril 2014

dans l'urgence, message à l'Elysée

----- Original Message -----
Sent: Thursday, April 24, 2014 9:48 AM
Subject: dans l'urgence

Cher ami, Monsieur le Ministre,
je me permets d'anticiper sur votre écho à ma lettre de la semaine dernière, qui vous en confiait également une pour le Président.
1° le rachat d'Alstom par General Electric, s'il n'est qu'une rumeur, doit être démenti. Depuis l'été de 1986 (cession de notre imagerie médicale, alors peut-être la première du monde puisqu'elle illustrait la technologie Thomson au point par nos budgets nucléaires militaires par l'expérience de nos plus célèbres hôpitaux, notamment le Val de grâce, Percy et les Hospices civils de Lyon), nous n'avons cessé de perdre - de céder - le meilleur de nous-mêmes, l'acquis et le savoir-faire de plusieurs générations ainsi que l'investissement public ou les aides en dernier ressort du contribuable : Péchiney, toute la sidérurgie, le Crédit Lyonnais en formule mondiale, l'empire Vivendi quand Bébéar laisse tomber Messier, etc... etc... (ce contre-inventaire devrait être fait, ci-joint une réflexion de sept ans, adressée à son époque à Nicolas Sarkozy...) il faut un cran d'arrêt. La dénégation d'Alstom est désinvolte, le silence de General Electric est inquiétant.
2° le pantouflage de Jean-Pierre Lieb est aussi scandaleux que l'attribution, il y a trois ans, à François Pérol de son ouvrage de dix ans censément au nom de l'Etat. Pour Lieb, il faut établir un dédommagement de l'Etat pour la valorisation de ce haut-fonctionnaire qui ne tient qu'aux responsabilités, l'expérience et au carnet d'adresses acquis au sein de l'Etat. Le pantouflage des énarques dans un délai moindre de dix ans après leur sortie de l'Ecole n'est pas dangereux pour l'Etat et pas vraiment immoral. Cf. Polytechnique aux origines publiques et militaires. En revanche, une suite de carrière fondée sur le détournement de ce que l'on a pu être et faire par et pour l'Etat n'est pas admissible.
Ces deux affaires confinent à la trahison. C'est aussi la poursuite de cette dilapidation du patrimoine national, matériel et immatériel, qui - bien plus que notre endettement - constitue notre appauvrissement et notre dépendance. Nous en sommes à vendre nos cerveaux, et la jeunesse, quand elle est nantie, l'a parfaitement compris et devance le mouvement.
La vraie comparaison avec l'Allemagne n'est pas dans les déficits budgétaires (180 millions au-delà du Rhin, 80 milliards en-deçà), elle est dans la constitution et la reconstitution d'un patrimoine en tous domaines. L'économie n'est pas au fond des tiroirs, mais en plein air l'édification d'un outil productif et en relance de l'Union européenne par la démocratie directe et pour la puissance. Seule façon de protéger nos concitoyens et de les intéresser immédiatement aux prochaines élections d'un Parlement européen constituant.
Chaleureusement, bonne journée.

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