mardi 29 avril 2014

ouvrir une ambassade dans l'ancienne Union soviétique - journal au Kazakhstan - Avril 1994

les mois précédents seront mis en ligne à leur date respective, dès que j'aurai pu accéder aux fichiers anciens

annotation prochainement pour ce mois-ci




Almaty, vendredi 15 - samedi 23 Avril 1994


                                    Une nouvelle ère sans doute pour le pays comme pour moi. Par rapport à tout ce qu'il a vêcu sous mes yeux depuis mon arrivée en Juillet 1992, et par rapport à ce que j'y ai vêcu et aux conditions de mon travail ici. Je ne parle pas ici de ma vie personnelle qui est inchangée sinon que je me détends, après sans doute dix-huit mois de tension ininterrompue : la mort de Maman, l'ambiance de persécution qui a culminé avec la visite présidentielle et a eu tous ses relents encore au moment de l'inspection de mon Ambassade en Novembre suivant, et une surcharge constante de travail, soit que j'embrassasse trop, soit que j'embrassasse mal.

                                    Pour le Kazakhstazn, c'est un virage ou une stabilisation à plusieurs points de vue :
- la crise des relations monétaires et financières avec la Russie, initiée il y a juste un an, avait débouché comme l'alternative s'en était ouverte par l'émission d'une monnaie nationale à compter du 15 Novembre 1993 mais surtout sur un scenario politique, dont je ne connais pas encore l'histoire et dont aucun de mes interlocuteurs locaux n'a une explicatioion totalement satisfaisante, sauf à faire un faisceau d'initiatives oiu de laissez-faire variés qui a donné sur le moment l'impression d'un dessein arrêté d'instaurer une quasi-dictature du Président NAZARBAEV. Une crise politique en est résultée qui n'a pas dégénéré parce qu'il n'y avait pas de forces militaires qui aient à s'opposer, parce que le tempérament du président du Parlement de l'époque, devenu un de mes amis ABDILDINE n'y inclinait pas, parce que les habitudes de groupe et de consentement, autant que de certains chantages au confort matériel (qui ici n'est en fait que le minimim matériel) ont prévalu et que le Parlement a cédé à la mi-Décembre et s'est renvoyé de lui-même et que dans l'intervalle de la réunion du nouveau Parlement, le Président n'a au total pas abusé de ses pouvoirs.
- les élections se sont déroulées (le 7 mats dernier) dans une ambiance atone. Sans doute les partis n'y ont joué en tant que tel qu'un faible rôle, mais hormis les conditons de renvoi du précédent Parlement, hors la lettre de la Constitution
- le Palement vient de se réunir. J'en ai suivi les séances de bout en bout de l'ouverture de la législature et de la session par le Président NAZARBAEV mardi 19 aux débats ce matin sur le réglement intérieur provisoire. Des personnalités que je connaissais déjà, ou d'autres que je ne connais pas, s'y sont montrées à cette occasion - toutes - sous des jours assez différents et inattendus
Le Président NAZARBAEV
Mon ami Oljas SOULEIMENOV à qui j'avais dans l'après-midi de mon retour ici, rendu visite longuement.
Le nouveau président du Parlement KIRKILAIEV
Le personnage assez caricatural d'AKOUEV
- la polirique extérieure entre dans une phase nouvelle, sans doute beaucoup moinss structurable et appréhensible mentalement que la précécente qui avait toute la logique d'une volonté d'indépendance en forme de réelle autonomie interne, tempérée par l'obsession de maintenir l'acquis soviétique, surtout dans les domaines économiques, industriels et financiers, mais presqu'autant dans l'ordre mental et culturel. Coincidence avec son état de santé, ou décision propre de se donner quelques jours de repos avant la reprise parlementaire et un conseil de gouvernement difficile, le Président NAZARBAEV n'y est pas allé : pour la première fois depuis le "sommet" d'Alma-Ata en Décembre 1991. La pétition d'une communauté ou d'une entente eruro-asiatique est nouvelle, peut-être improvisée, mais - esprit de contradiction, ou intuiton qu'il convient maintenant de se différencier vraiment de la Russie et d'un certain modèle de Communauté des Etats Indépendants, auquel on ne pourrait plus rien

Le nouveau mlinistre m'a reçu - ma demande semblant se rencontrer avec sa propre convocation. Je m'étais donné comme ordre du jour. J'avais préparé la veille avec mes collègues (tous venus sauf Inde, Pakistan, Japon et Chine par coincidence ? les Asiatiques ?) le dernier point. C'est sur celui-là seul que SOUDABAEV a souhaité m'entendre. J'ai dévidé mon texte.
L'impression qu'il m'a faite est finalement ambigüe. Notre Ambassade à Ankara à qui j’avais demandé hier son impression sur l'homme m'a répondu ce matin donc par retour : citation à retrouver

                                    Pour moi, c'est soudain l'engrangement des ces presque deux ans d'efforts, et l'apparence d'avoir atteint ce que je souhaitais confusément quand je "voulais" cette Ambassade et pas une autre :
- d'abord le climat festif de ce dîner  de mon anniversaire, et la sensation que certains amis me suivent ici
- ce qui était le prodrpme d'un évenement en soi, ma conversation hier matin, puis le travail que j'ai fait hier soir et ce matin avec AK de traduction me le confirmant. Autant l'expérience frrançaise en elle-même, que moi-même comme ami et connaisseur du pays et de sa politique, de ses orientations, sont donc sollicités et écoûtés. L’article pertinent de notre Constitution sur le statut du député a été repris tel que je l'avais donné. Et je suis en situation maintenant de peser sur la suite : succès de prestige personnel, succès aussi de la France, succès enfin de la démocratie etd d'une modernisation des institutions. Je deviens, comme je le souhaitais, un des facteurs de l'Histoire actuelle de ce pays. Et ce que je scelle là sera sans doute transposable dans d'autres domaines. Fruit enfin de ma présence, maintenant de mon ancienneté et de ce doublé, même s'il n'a pas porté les fruits que je voulais immédfiatement, d'une lettre très directe à la fin de Décembre dernier, au Présidebnt NAZARBAEV sur le trésor désintéressé que représentent pour lui les Ambassadeurs ici en général et moi en particulier, et du déjeuner que j'ai pu mettre sur pied pour le 18 Février.
- la suite se déduit. Le couple que je forme profsesionnellement et d'évidence amicalemenbt avec AK a été vite connu et populaire. Il est maintenant prseqsue célèbre dans les milieux administratifs et poltiques. La rentrée parlementaire nous l'a montré. Nouis forçons les portres, on vient à nous. Le nouveau ministre des AE avait manifestement instruction de faire cas de l'Ambasasdeur de France, parce que c'est la France et parce que c'est moi.

                                    Dans cette ambiance, comment pénétrer davantage les choses et les âmes. Il me semble que pèsent de plus en plus actuellement
- la météorologie, ce qui est paradoxal pour des pays qui prétendirent dominer les âmes et la matière tout autant. Il est vrai qu'en ce moment, elle est particvulièrement déroutante : j'ai atterri dans un printemps brun et désolé. La neige avait encore l’avant-veille gelé les premières pousses qui apparaissaient à mon départ, deux semainbes plus tôt. Mais il faisait chaud. Le surlendemain, dimanche, c'était la neige. Puis la première partie de la semaine, des aversses continues et la gadoue avec des flaques comme des étangs et des boues affreuses. Maintenant, après qu'hier tout ait été clair et que les montagnes pour la première fois depuis longtemps semblaient régner sur la ville, c'est un ciel épais et gris et le voile sur les sommets. On a donc pris du reard pour les semailles et l'on craint des inondations catatrophiques surtout dans le nord-est
- un certain vide d'expression culturelle


Ibidem, dimanche 24 Avril 1994

                                    18 heures 30 - Un printemps ardent. Des scènes ravissantes, les pré-adolescentes rentrant vers les affreux HLM les bras chargés de fleurs, une enfant Kazakhe joue au volant avec une jeune Russe. Tant qu'on en est là, il n'y aura ni guerre civile ni révolution. Au marché central, ce sont les scènes habituelles des files le long du trajet suivi par ceux qui entrent et sortent : on vend de tout, des tissus, des nappes, des bouteilles, du pain, une paire de chaussures, des hachettes. Un groupe vend des dombra. Sous la halle aux viandes et fruits et légumes, une vieille femme propose une exquise plantation de campanules bleu-violets que je vais monter et placer à côté de mes vitraux, bouteille et verres bleus. Les prix semblent tenus, alors que la monnaie par rapprt aux devises occidentales continue de dégringoler, et que les tapis en conséqsuebce sont passées depuis le début du mois de 3.000 à 5.200 tiengues.
                                    Nous sommes montés à Medeo, puis de là, sans que le factionnaire réclamant le permis délivré par la mairie d'Almaty se fasse trop prier, jusqu'à Tchimboulak, que je connais depuis mon arrivée ici. L'herbe est encore jaune, mais un feu de forêt déjà grimpe le long des sapins très verts sur une fine bande verticale. La neige est là-haut, une chouette attardée se pose non loin de nous, des marcheurs depuis le barrage tandis que comme les rares skieurs - il y en a encore - nous sommes montés péniblement en voiture. Le cercle de montagnes est superbe ; nostalgie qui ne s'éteint pas de nos vacances familiales, une quinzaine d'années durant à Argentière. A la redescente, nous nous sommes attardés le long du torrent où à mon premier été, Vladimir et son "cousin" nous avait fait un merveilleux kebab. Des vacances et plus ! Puis, le couple marchant le long du trottoir vers la fin et la ville et un restaurant où fument des brochettes avec des yourtes dans les bouleaux, le père et le fils, un « battledress » pour deux, l'enfant arbore la coiffure, un chien minuscule les tirent de sa laisse.

                                    . . . Lecture cursive du rapport d'inspection. Corvée en prévision. L'image que l'on a de mon Ambassade et en fait de moi, arès une grande année de fonctinnement quoique mes effectifs actuels ne datent que de Septembre, soit deux mois avant l'exeruice et en concidence avec l'exténuante préparation de la visite d'Etat ici.
                                               Une première et courte partie est en gros convenable, évaluant nos politiques, mais déjà à gauchir s'agissant de la défiance dont ferait preuve l'AD, vu le laxisme des mesures de sécurité dans la Chancellerie-même, et surtout (et déjà) de Larissa I. que j'aurais interdite d'enseignement : la réalité est différente, elle n'avait pas de poste en université qui lui soit offert. La mission de l'AD est celle qu'il s'est donnée et qui correspond à ce que je souhaite, mais n'est certainement pas celle qui correspond à ce qu'attend Paris, nous laissant en veilleuse.
                                               La seconde partie est évidemment : moyens et fonctionnement celle où je suis susceptible d'être critiqué.
Je relève :
. inexactitude des efforts de Patrick Daniel, page 1
. la dépendance des interprètres et traducteurrs, page 1 in fine
. unlatéralité du jugement sur Dominique I. page 2 en haut
. pas de proposition sur l'organisation rationelle des tâches. page 2 au milieu
. recrutement de l’agent polyvalent : n'est pas russisant ni chiffrant cf. TD
. la fantaisie de la candidature Mme THIBERT, page 3 in fine
. la nouriture page 3 (mal perçue)
. l’ajustement du temps de séjour à 10 mois n'a pas été acceptée . page 4
. la résidence, page 5
. bon suivi des crédits de fonctionnement, page 6
. les frais de représentation, page 7
. saisie informatique d'activiués, et non pas seulement de traitement de texte . page 7 in fine
. nécessité du logiciel de comptabilité . page 8
. la correspondance politique . page 8 in fine
. rien sur le travail politique
. la sécuuité . pages 9 et 10 ; les "errements" pages 11 (le portable, la présence d'AK)
. le rôle futur du Conseiller . page 11 in medio
. les longues absences de l'Ambassadeur . page 11 in fine
. suggestion de valise accompagnée toujours pas suivie . page 12
. l'incohérence du travail écrasant de la secrétaire du chef de poste (page 12) ; le conseiller pour le CAD page 12 en bas
. les JO toujours pas parvenus
. le "contrôle" de Mme K. page 13
. Catherine D. secondée par Noël M. ! . page 14

                                               Le portrait en filigrane de l'Ambassadeur et du souhaitable Conseiller... devrait me permettre d'illustrer ma défense et de dire ce que je pense déjà de Patrick D. Je pensais ne confier l'intégralité du rapport qu'au Colonel B. Je vais le faire aussi pour Noël M.


Ibidem, lundi soir 25 Avril 1994

                                    Minuit passé - La première "inspection" : j'ai fait mes distributions comme je l'avais délibéré, plus un exemplaire en totalité ce matin à Patrrick D. Celui-ci n'en voit pas la finesse tandis que Noël M. a le réflexe hiérarchique : ce que dit le rapport est forcément juste, demaner grâce et courber le dos. Seul le Colonel B. en réunion du soir a la bonne pente, c'est-à-dire la mienne. L'essentiel n'est pas dit : le travail politique, les conditions d'ouverture, l'inexpérience du personnel affecté. D'autres points de l'odre du jour me montrent, encore plus crûment que d'habitude la faiblesse de mes gens : Francis B. ne voit dans une semaine europépenne que des efforts supplémentaires avec la suite de rappoorts que lui demande la DREE (alors que ses employées ont la crosse à l'épaule et qu'il ne sait pas demander de renfort), ne sait comment bâtir son étude de marché automobile, ne va pas au fond des choses sur les groupes privés qui tiennent le haut du pavé en biens de consommaitons importés : ASTANA, BOUTYA, REMBEK, KRAMDS d'un autre genre. Quant à Dominique I. c'est de donner des compétences suppélemntaires à sa femme dans la gestion des crédits linguistiques.

                                    Mon projet d'aller à Karaganda pour saluer les morts français là-bas, sans doute incorporés de force dans l'armée allemande mais qui ont durement payé, se heurte soudain au conseil allemand de ne pas y aller, attendu que ce serait des gens de la SS. Le conseil vient indirectement du curé de Karaganda à qui j'avais eu l'imprudence de confier mon projet, en même temps qu'au représentant du Vatican vendredi matin. Je finis par décider d'y aller tout de même mais avec un communiqué pour la presse ici et un TD prévenant Paris que nous passons à l'acte. Pour moi, quelle que soit les formes d'engagement ou de convictoon, il y a eu l'horreur de l'époque, le totalitarisme, et donc des Français qui en ont été victimes.

                                    A deux reprisres, conversations avec le sous-secrétaire d'Etta au Foreign Office, sir John COLES, roux et sympathjique, quoique le pouce en marteau. Ambassadeur en Australie, puis secrétaire particulier de Mme THATCHER, il a été de nos familiers dans la crise de 1989 notamment, et m'interrpge dans mon bureau sur notre organisation commune, sur l'attitude de la population et des élites à propos de la souveraineté du Kazakhstan, puis chez son Ambassadeur sur le miniustre des AE qu'il verra demain, sur NAZARBAEV un peu - ni lui ni un spécialiste des questions soévitiques depuis trente ans Peter ROLAND appartenant à l'équivalent britannqiue de notre CAP ne se sont penchés sur l'hypothèse santé. Autre voisin de cette table que je ne rejoins qu'avec trois quarts d'heures de retard, le représentant local de BP qui me confirme le suivisme général de ce que fera CHEVRON pour l'évacuation du pétrole hors du Kazakhstan, la dominance de BAZIKENOV sur KOUANDIKOV pour la négociatoon pétrolière et les difficultés pratiques d'entente avec les Kazakhs comme entre les partenaires du consortium de la Caspienne. Il n'escompte d'exploitatioon que dans les dix ans. On n'est parvenu à s'entendre jsuqus'à présent que sur les repérages seismiques à la diligence de Total, et il estime que le travail des Soviétiques a été de qualité. Pour l'ensemble de la question péyrolière, il opine que les Rususes entendent rester les maîtres et veulent garder une part statutaire dans les gisements de Tenguiz et de Karatcheganak, et que les Kazakhs entendent que Chevron prenne en charge toute l'évacuation.
                                   
Nouvelle de la mort de N?IXON qui aurait été saluée avec joie par la petite base des aparatchiks avec laquelle se troiuvait hier, au bord du lac Balkach, le Colonel B.


Ibidem, mardi soir 26 Avril 1994

                                    L'audience de KAGEGUELDINE, un moment accordée pour demain 11 heures est reportée. La visite chinoise bat son plein,  motocyclettes jaunes dans notre avenue, conférence de presse conjointe dans la salle-àmanger de prestige où nous avons nos habituels festins kazakhs, dont le dîner d'Etat avec FM en Septembre dernier. Ce dernier, du ciel kazakh, télégraphie son souvenir de façon chaleureuse à NAZARBAEV cette nuit, mais on apprend que l'Ouzbékistan reçoit 700 millions (il est vrai lié à deux projets et à eux seuls) au lieu des 300 minablement et si lentement octroyés au Kazakhstan. Cela semble public et répandu.
                                   
Le Parlement me satisfait : selon les renseignements qu'obtient Aïgul par notre contact à la Présidence, MOHAMED JDANOV attendant notre copie constitutionnelle, le réglement intérieur adopté hier prévoit explicitement les groupes politiques. La rumeur est que ceux-ci - au moins pour le Congrès populaire, l'Entente populaire, et un groiupe dit des " députés pédagogiques " - s'organisent. Un placard signé annonce même une réunion des " indépendants ", ce dont un homonyme de l'ancien président ABDILDINE s'étonne : comment ose-t-on se dire indépendant ? Débat agricole ce matin. KOULEZGUINE, le ministre depuis Novembre, est dans la ligne à deux points de vue, s'abrite politiquement sur les déclarations de politique générale agricole faites par NAZARBAEV et TERETSCHENKO lors de du 30ème anniversaire à Akmola de la campagne des terres vierges, et produit un texte lu, bourré de chiffres ou de petits faits, mais sans analyse structurelle et surtout sans perspective. Les interventions et questions sont une leçon de choses sur l'agriculture.



Ibidem, vendredi soir 29 Avril 1994

                                    22 heures 45 - Singulière journée. La tension constante puisque j'ai la valise qui doit "fermer" à 15 heures au plus tard. Je n'ai eu le temps d'écrire que lapidairement à Catherine G. la veille, et pas du tout au reste des miens, que j'expédie en quelques lignes. La letre circulaire aux sénateurs du groupe d'amitié France-Asie cenrrale : 52 lettres à personnaliser, ce qui est long même en informatique, et que je refile à Michèle B. pour m'apercevoir que les envelopes ont été libellées pour une expédition à l'Assemblée Nationale. Les suggestions pour le rapport ad hoc à l'Assemblée sur l'autorisation de ratifier le traité du 23 Septembre m'amènent à faire un travail plus exhaustif ; je m'aperçois que je n'ai vraiment sous la main ni la liste au point de nos accords ou projets d'accord, ni l'évaluation comparée des diverses aides ou des différents concours et crédits au Kazakhstan. J'écris à JF en lui donannt mon journal d'Une cinquante-et-unième année avec cette impression que mon ami vieillit, comme mon cher MoD, que mes mentors vont vers leurs 80 ans tandis que moi j'ai maintenant la cinquantaine bien sonnée, que c'est mon tour d'être pleinement adulte ou au faîte de ma carrière.
                                     
L'autogestion si souvent pénible, et parfois comique. Ce dialogue avec Tolyk, dont j'ai appris hier ou avant-hier que standardiste l'après-midi il ne me passait pas les communiactions téléphoniques de peur de me déranger, tandis qu'Alma la réceptionniste juge à propos de refuser l'entrée à X qui fait une proposition d'appartement qu'elle suppose trop chère, ou à Y qui pourrait lui piquer à elle, telle source de proposition. Bref, à Tolyk je confie de répondre à O. si celle-ci appelle que je l'invite demain à déjeuner puisqu'elle ne m'aura pas au téléphone à l'heure qsue nous avions convenue : je serai dehors en rendez-vous ou bien en réunion chez les Allemands. Bien, Tolyk, vous l'invitez, et ensuite... Ben ! - Que manque-t-il ? Ben... L'heure, le lieu, la date. Vous avez compris. Oui, je l'invite... Non, c'est moi qui l'invite, etc. Mais ce soir, Michèle B. m'apprend une complexe histoire de vérification dans mon propre bureau des consignes de sécurité : les disquettes chiffrées qui trainent sur ma table, et que Patrick D. veut mettre sur la "main courante", ce que refuse de faire le garde et ce que lui-même fait... Je l'interroge : entrez-vous dans mon bureau ? sans que j'y sois. Réponse de l'autre : pas que je sache. A plusieurs reprises cette semaine, le mensonge caractérisé se rangeant aussitôt dans le flou, ne se souvient plus, ou admet qu'il y a confusion. J'ai écrit à mon collègue de Sierra-Leone pour avoir peut-être un portrait plus juste de mon "premier collaborateur ". Le Colonel B. me l’avait d'avance présenté comme nul, et en sus chargé de m'espionner. mais ce dernier lui-même n'est-il pas trop impulsif ? Il s'aperçoit du réseau dans lequel Francis B. sans le méditer s'est partiellement enfermé depuis son arrivée - à mon sens, c'eût pu être beaucoup plus conséquent et grave. Bref, mon Attaché de Défense remarque de Marat V. que non seulement il ne rend aucun service, mais se fait payer le Crillon à Paris et inviter tous ses amis à Almaty pour de soi-disant prospections au Kazakhstan en faveur d'entreprises françaises, bonnes poires. Le dit Marat en cheville avec la firme Centro-Commerce dirigée par MENDELOVICI père et fils, liées eux-mêmes par l'épouse (assez aguichante, j'ai failli y tomber) du cardiologue  MORIN examinant les excellences kazakstanaises incognito, depuis l'automne de 1992 et donc pas loin du Premier Ministre régnant ici. J'ai fait un TD de mise-en-garde des entreprises, pouvant faire redondance à celui rédigé auparavant au sujet de MOSKOVITCH. Mais nous virons aussi la standardiste engagée depuis le 1° mars parce qu’elle est soeur d'Askar Z. qui ne nous revient pas, quoique Francis B. l'ait fait engager comme représentant de Rhône-Poulenc. Bref, les réseaux...
           
                                    Mais n'y en a-t-il pas un plus puissant des deux côtés : le C.C.F. et singulièrement Marylène B. ancienne conseiller aux affaires soiclaes du second passage à Matignon de CHIRAC. Un protocole financier : Trésor et Comité local pour la propriété d'Etat (que dirige un vice-Premier Ministre KARIBJDANOV et avec qui précisément la dame, qui était auparavant au ministère du Budget, est au mieux) et en fait la prétentionde tout rafler sans une mise d'un sou au Kazakhstan : le conseil en privatisation sur fonds européens, le conseil en organsation juridique de ce qui sera privatisé par financement de l'Etat français, la tête de file pour les garanties accordées par la Coface à moyen terme (les fameux 300 millions concédés en Septembre 1993, alors que la DREE pouvait lâcher 700 millions si les Kazakhs, via l'Ambassade, l'avaient su - tandis qu'il y a trois jours les Ouzbeks, il est vrai pour deux projets seulement, en ont obtenu 700...). Manière de faire que je ne peux que rapprocher avec celle dont on a usé avec moi, à la fois pour des introductions supplémentaires ici, et pour m'envoyer au bain quand j'ai sollicité ce coup de main pour Reniac.

                                    Malaise aussi dans le fonctionnement des institutions locales : tout à ma lettre d'observaton sur les projets constitutionnels en gestation, j'ai vu finalement que le "statut" du député dans le projet était plutôt restrictif par un alinéa incis, par rapport à la rédaction actuelle dans la Constitution. Donc pas du tout le progrès que je croyais et encore moins une véritable prise en compte du système français. Je vois dans la réadaction que je suis en train d'analyser, en fait une culture tout à fait différente de la nôtre. On continue d'avoir une vision non politique des différents rôles : le ministre violant la loi, et non pas menant une politique que n'aimerait pas l'Assemblée ; le Président empêché ou l'Assemblée dissoute pour irrégularité de comportement, et non pas pour opposition polirique. Et ces contrôles de régularité sont opérés par une Cour à la discrétion du Parlement. Le notant, je trouve ainsi ce qu'il me faut écrire à N : il y a une rupture philosophique. Il ne s'agit pas de contrôle de régularité dans la forme du miniustre oiu du Orésident, par une Assemblée que vous avez voulu contrôler dans son mode d'élction, ou par une Cour qui est nommée et démise par cette Assemblée. Il s'agit d'établir des rapports de liberté et donc de fond, non plus de forme ; cette liberté c'est le contrôle politique, l'action d’opportunité. Le dire mieux...

                                    Ce dont me rend compte Aïgul des séances du mercredi au Parelment où se sont votées les intitulés et élus les présidents de commissions permanentes montre la persistance de la référence aux expériences russes, la croyance qu'une commission démontre une compétence et que l'Assemblée a un poids d'initiative politique poiur des domaines qui sont ailleurs de l'exécutif. Démonstrations de ZIMANOV sur le changement de régime dans lequel on est entré depuis deux ans

                                    Enfin curieusement, le nouvel assistant d'ASAMBAEV qui veut me voir avant de conclure les différents sondages qu'il a fait dans les ministères sur ma lettrre à propos de l'Ecole Nationale d'Administration : est-il mandaté ? curieux niveau de rapport et de décision. Et KASSIMOV m'annonçnat l'audience du premlier Vice-Premier Ministre qui devait déjà avoir lieu mercredi dernier et aurait lieu vendredi prochain, tandis que le président de l'Assemblée que je devais voir aujourd'hui à 16 30 me décommande. Il me semble que le système fonctionne mlal, et j'ai l'intuiton que N. est isolé dans sa propre maison.

                                    Une réunion porte-à-faux sous la présidence de mon cher Eike (mais un Ambassadeur a-t-il localement des amis ?)

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