mardi 6 mai 2014

lettre au président de la République par la voie grâcieuse et anonyme




Monsieur le Président de la République,

le dialogue que vous avez bien voulu avoir avec Jean-Jacques Bourdin « sur » BFM/TV et avec plusieurs de nos compatriotes m’a donné la sensation d’un abaissement de votre fonction, car vous n’êtes ni le directeur du Budget ni le responsable de quelques-uns des services de l’Etat, et tout autant d’un abaissement des Français amenés depuis des années à ne considérer et exposer que leurs situations personnelles, si exemplaires soient-elles. Où est la France ?

Nous ne vous avons pas élu pour être le directeur du Budget, encore moins pour diriger ou inspecter quelques-uns des services de l’Etat. Vous êtes le chef de l’Etat, ce qui doit vous inciter à rendre à celui-ci tous ses moyens d’antan. Vous êtes le garant de notre vie nationale, de notre avenir. Je n’admire pas que vous indiquiez d’avance que vous ne vous représenterez pas à nos suffrages si le chômage n’a pas baissé. Non ! accepter des responsabilités, les avoir recherchées, les assumer, comme le répète le nouveau Premier ministre, aussitôt imité-brocardé par Patrick Kron pour le démantèlement d’Alstom, c’est encourir des sanctions, c’est répondre point par point sur l’exercice de vos fonctions, donc vous représenter et vous soumettre aux jugements d ceux qui vous sont élus et de l’ensemble des Français. Votre prédécesseur a eu ce courage, vous devez l’avoir. Mais nous espérons qu’auparavant vous aurez réussi.

En correspondance – presque totalement unilatérale – avec vous, depuis Octobre 2011, votre investiture par le Parti socialiste, je vous ai suggéré à mesure des moyens qui ne coûtent rien et qui sont gagnants pour le pays et donc pour vous. Je les répète ou les actualise.

Alstom (après Aulnay-Peugot, après Florange, après Lafarge, et tant d’autres dont l’addition depuis vingt ans, fait notre désindustrialisation : la France, pays-dortoir avec comme revenus l’aide à la personne et le tourisme…) Alstom donc. Nationaliser pour le temps de l’audit, de donner le commandement à des cadres de carrière dans le groupe, et à cette occasion exemplaire (les cessions de parts d’un Bouygues gorgé de marchés publics parfois frauduleusement obtenus et se vengeant à propos du téléphone) faire voter par referendum une loi-cadre énonçant les circonstances imposant une nationalisation et disant les modalités, les conditionnalités, la durée de cette nationalisation ainsi que la prévision de son financement par emprunt national, façon Pinay,  de Gaulle ou plans Debré Etat.sidérurgie. Referendum intimidant aussitôt les dirigeants d’entreprises inclinant à la vente à l’étranger et gagnant évidemment pour vous qui enfin rendez à la gauche son honneur, et avec les moyens inuagurés par le général de Gaulle. Alstom nationalisé, alors des pourparlers pour un modèle industriel européen, Allemands et autres.

L’Europe impuissante pour l’Ukraine, aussi impopulaire chez nos compatriotes que vous l’êtes personnellement. Donner aux prochaines élections du Parlement un enjeu ? que vous proposiez encore plus aux peuples d’Europe qu’à leurs dirigeants, vos homologues, que ce Parlement soit constituant et construise nos institutions à tous les Etats-membres sur l’élection du président de l’Union au suffrage direct de tous ses citoyens, et que ce président ait compétence désormais pour proposer le referendum européen dans les matières prévues par le nouveau traité. Lequel prévoira la sécession et la réintégration éventuelle, sans chèque britannique et avec l’euro. pour tous, donc la fin des paradis fiscaux avec leur entrée à la City.

La sincérité de la pratique démocratique chez nous suppose qu’on ne supprime aucun de ses niveaux, certainement pas les départements. Réduire le nombre des régions, pourquoi pas ? mais sans préjuger de leur taille petite ou grande, et en décider selon les souhaits et les solidarités identitaires des Français : le referendum en Alsace l’a bien montré. La démocratie suppose aussi que le vote blanc soit compté comme exprimé et que soit institué un quorum de participation, faute duquel le scrutin à quelque niveau que ce soit, chez nous, ou dans quelque enceinte publique que ce soit ce scrutin sera nul.

Permettez-moi enfin de vous assurer que la vie privée quand elle montre notoirement comment l’élu de la nation traite celles qu’il a fait remarquer par celle-ci, expose cet élu à faire déduire, sinon son âme, du moins son caractère. Ce qui est un élément de crédibilité et d’autorité personnelles – ou non –  aussi important que la capacité à faire endosser par un nouveau Premier ministre et un nouveau Premier secrétaire au Parti socialiste, des orientations discutables et qui n’auront pas de résultats tenant à elles plus qu’à la conjoncture mondiale.

Je vous ai souvent écrit l’expression de ma confiance déférente. Je vous prie d’y répondre, ainsi qu’à celle de beaucoup de nos compatriotes.

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