samedi 21 juin 2014

Inquiétude & Certitudes - samedi 21 juin 2014



Samedi 21 Juin 2014

Le vent, le remuement léger de tout y compris dans mon âme, ma dépendance à moi-même, la disponibilité de mon âme à Dieu, mon cœur souffrant et cherchant comment accompagner d’un peu de tendresse qui m’appelle en s’ouvrant [1]. Mon corps, compagnon si merveilleux, tardivement découvert pour la rencontre qui n’est pas uniquement de projet, d’ambition ou d’état de vie, qui peut être intime et muette, la rencontre consacrée pleinement par une communion-là, mon corps si docile et heureux de celle-là, quand nous faisions équipe l’un appelant l’autre, mon corps et moi pour aller à la moitié féminine de tout, du temps, de l’espace et de la chair. Il ne m’en reste plus que le souvenir, qui est aussi espérance et prière… Les rangs de prêtres âgés, le rang avant les marches d’escalier : les chaises et fauteuils roulants, vêpres à la chapelle d’une maison diocésaine de retraite. L’effusion si sobre de qui je pousse et range la chaise. – Hier soir, commentaires de ma chère femme et de notre fille, le match si beau à voir, les visages de nos amis suisses, une ambiance rare de quasi-camaraderie entre les deux équipes. Salvador-de-Bahia, le marché couvert, le funiculaire, le port en contre-bas, ma mère plus qu’octogénaire, notre route de Recife à Brasilia, puis Rio, Nossa Senhora de Bomfim, les rubans qui exaucent si, tombant d’usure, ils sont jetés à la mer ou vers ce qui peut les y mener. Brésil endogamique. L’inoubliable et laborieuse lourdeur d’un Premier ministre avant-hier : sauver la saison des festivals, d’un bouffon ministériel hier : habiller de volonté patriotique et gouvernemental une prédation par l’étranger avec complices à l’intérieur de l’avant-dernier de nos actifs industriels. A l’image de mon corps muet, notre pays dénudé par ces passants sur scène que les politiciens quand ils nous imposent leur précarité. Le discours-mensonge parce que le propos et le but du texte ne sont pas ce qui est proféré. Arrière-fond décisif, la peur de ceux dont nous acceptons qu’ils dirigent nos affaires et répondent à notre place, contre notre sens commun, de nos intérêts, de nos envies, de nos rêves, surtout de nos possibilités.
Prier pour mon corps, pour ceux et celles qui appellent, pour les personnels dits soignants des accouchements aux sénilités, ces accompagnements d’un savoir-vivre suprême : aider d’autres à survivre et même à aimer survivre… prier grâce à la gratuité de tout… regardez les oiseaux du ciel… observez comment poussent les lys des champs … cherchez d’abord le Royaume de votre Père céleste : il sait ce dont vous avez besoin, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché… ce ne serait que bon sens ou fatalisme si ce n’était parole de Dieu, le Fils incarné, Lui aussi humble et pauvre, mendiant en mission, sans une pierre où reposer Sa têteLa vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? [2] Chaque jour de notre vie : ma femme, notre fille et moi, il me semble que c’est une entrée dans plus de profondeur et plus d’union… Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. Bien plus que le sens convenu et courant, c’est de tout ce qui fait notre subsistance, notre apparence sociale, notre regard sur nous-mêmes qu’il s’agit, et l’école du Christ ne l’ignore pas mais le hiérarchise… cherchez d’abord le Royaume et sa justice… le regard qui n’est plus vers le sol. L’éducation par l’Histoire, celles des peuples, des époques, la nôtre à chacun. A l’avancée de ma vie, ces années-ci, de plus en plus, je sais, sens et vis que tout a un sens et est voulu dans ce qu’il m’arrive en échec, en diminution, en amoindrissement. Je vis aussi les gratifications multiples du sourire et de la préxence de qui m’aime et que j’aime, les gratifications multiples de tant de rencontres. Prier, c’est vivre, respirer, avancer. Et avancer, respirer, vivre, regarder, rencontrer, c’est prier… le drame de l’impie, de la vie autre. Joas, l’ « enfant du miracle », l’apostat qui massacre le fils de son bienfaiteur : Dieu revêtit de son esprit Zacharie, le fils du prêtre Joad… Prophète de malheur puisqu’homme de vérité, porte-parole… ils s’ameutèrent alors contre lui et, par ordre du roi, le lapidèrent sur le parvis du Temple. Le roi Joas, en faisant mourir Zacharie, fils de Joad, oubliait la bonté que celui-ci lui avait témoignée… lorsque les Syriens partirent, laissant le roi Joas dans de grandes souffrances, ses serviteurs complotèrent contre lui parce qu’il avait répandu le sang du fils du prêtre Joad, et ils le tuèrent dans son lit. Textes d’Histoire… que nous disons sainte, leçon que je ne discerne pas intégralement, sinon que Dieu est de justice, et que nous recevons les moyens de discerner ce que nous vivons, ce qu’il nous arrive. Pour les ramener à lui, Dieu envoya chez eux des prophètes. Ceux-ci transmirent le message, mais personne ne les écouta.  Prier, que je prie pour écouter. Pour aimer. Apreté et pauvreté, incapacité et fatigue sont chemin.



De plus en plus atterrant. Le gouvernement, avec dès hier soir, le ton et la forme de quelqu’un qui plaide avoir fait le possible et pour le reste n’être pas coupable, s’est embarqué sans avoir de quoi oayer son entrée au capital et surtout sans avoir l’acquiscement de Bouygues qui loin d’être hors du coup, est au contraire le cœur du sujet. Les 20% que prendrait l’Etat – on n’est plus au futur, mais au conditionnel, l’Etat à la merci d’un intérêt privé que par ailleurs il gorge de marchés publics en fermant les yeux sur les fraudes (le Pentecôte à la française, sur les boulevards des maréchaux…) – font partie des 35% que Bouygues veut réaliser.  Bouygues qui veut ne céder que la totalité de sa mise et réaliser une plus value : 35 uros l’action au lieu des 26 offerts par l’Etat, le tout avec une dead line, oublié par nos magiciens de Bercy et de l’Elysée : être tombé d’accord avant l’ouverture de la Bourse, lundi. L’Etat ne peut « négocier » en plus mauvaise posture. Dire à l’avance qu’il veut, énoncer ses X conditions à General Electric pour épater le gogo français, mais avoir aussitôt à se soumettre à celui à qui il veut succéder. Alors qu’il a eu des années pour ce faire, qu’un paquet pouvait se ficeler : les marchés publics, le téléphone, la mûe capitalistique d’Alstom… Ce qui va maintenant nous arriver est le pire ou le grotesque que les commentateurs dont les moins médiocres, tout à leur remarque que je faisais, sans information, de mon côté : la position de faiblesse du gouvernement, n’ont pas encor pressenti. Bouygues offrant ses 35%, quotité à prendre en bloc ou à laisser, et à son prix, à celui qui veut et qui put. Donc General Electric, revenant à sa prédation initiale et achetant la part de Bouygues « au nez et à la barbe » de nos gouvernants, doublés ou intimidés comme à propos de Florange (où, soit dit « en passant », les mises étaient tellement moindres). Bravo… Hollande et Montebourg, et tous ceux qui étaient à concocter du droit et des pourcentages…



De plus en plus atterrant… rencontre avec photos. à la gloire de l’hôte qui les fédère… à l’Elysée, les dix chefs d’Etat ou de gouvernement, orientés à gauche, dans l’Union. Préparer le sommet du milieu de la semaine prochaine… on accepte de désigner Juncker président de la prochaine Commission, on est défait avant d’avoir combattu et la probabilité est que l’on s’endort à la manière de Hollande commettant la faute initiatrice d tout à son avènement : ratifier le traité budgétaire contre le vent d’un pacte de croissance avec enveloppe putative de 160 milliards d’euros, dont rien encore ne s’est vu affecté… sauf cachotterie ? on va donc « négocier » quelque chose de précis : la présidence de la Commission pour cinq ou dix ans contre des mots aimables à propos de l’emploi et de la solidarité…



Foot… je ne sais le résultat de la rencontre Iran/Argentine, mais il est apparu que les Iraniens résistaient avec une grande habileté, de la finesse à la supériorité couramment attribuée à l’Argentine. Il m’a semblé, écoutant ces présentations du match alors en cours qu’une école d’observation des diplomaties adverses – de même que dans nos désastres de Florange, d’Aulnay, d’Alstom, nous sommes étudiés et observés en capacité gouvernementale par nos prédateurs putatifs – se ferait avec agrément et précision pendant un coupe du monde. Nos joueurs, parce qu’ils n’ont pas de tradition ni de passé, sont sans doute en moyenne les plus jeunes de nos champions depuis des décennies. Ils sont supérieurs à notre diplomatie actuelle.



[1] - ----- Original Message -----
To:
Sent: Saturday, May 31, 2014 3:07 PM
Subject: Re:

Merci, …. Allez-vous bien ?

----- Original Message -----
From: …  
Sent: Friday, June 06, 2014 6:49 PM
Subject: Re:

Pas fameusement, Bertrand ! Je passe d'une déprime à la grippe ! Je me suis installé pour l'été tout seul à Monestiès où mon épouse possède une maison dans un vieux village presque rouergat, au bord d'une rivière, le Cérou, avec une piscine dans le jardin, mais … ne veut plus y venir comme nous le faisions chaque année depuis mil neuf cent soixante-trois. Je ne supporte pas, quand la chaleur arrive, le climat torride d'Albi, une cuvette entourée de collines sauf vers l'ouest et Toulouse. Le vent d'autan, une espèce de chergui, me coupe les jambes. Il souffle bien un tiers du temps. De m'occuper d'une maison, de la cuisine, du ménage, tout ça bouffe mon temps et j'ai du mal à en trouver pour continuer à faire ce que je souhaite faire. J'interviens chaque jour sur Boulevard Voltaire où s'étale beaucoup de haine brute, chez non point les éditorialistes, mais les commentateurs libres. L'Institut pour la justice m'a demandé une étude sur un décret portant barème que cet organisme veut attaquer devant le Conseil d'Etat : les avocats d'aide juridictionnelle des parties civiles sont moins bien rémunérés par l'Etat que ceux des prévenus ou accusés !
Au secours ! Il me faut élaguer ! C'est difficile pour un routinier. J'appelle Dieu à l'aide.
Fraternellement.

----- Original Message -----
To: 
Sent: Saturday, June 14, 2014 6:12 PM
Subject: Re:

Merci, ….
 Allez-vous mieux ?

----- Original Message -----
From:  
Sent: Friday, June 20, 2014 9:55 PM
Subject: Re:

Ami Bertrand, je ne vais ni mieux ni plus mal. Je me sens fatigué de vivre. Rien que. Quatre-vingt-sept ans, ça fait long. Mon épouse …, belle folle de quatre-vingt-deux ans dont je suis amoureux, me cause du souci. Par vent d'autan, mais oui, elle délire sous forme de quérulence et sarcasmes sinistres et achète quantité de babioles incongrues, mais aussi des tapis persans qui lui assèchent son compte en banque. Quand je pense qu'elle faisait l'analyste financier au siège social d'une grande banque ! Elle consulte régulièrement le psychiatre de l'asile d'aliénés où elle est fichée après plusieurs internements confirmés par le juge, mais tient ce psychiatre pour ignare et n'avale aucun des cachets qu'il lui prescrit. Les droits de l'homme interdisent qu'on la force à les avaler. Malgré la chaleur torride d'Albi, qui est une cuvette, … ne veut pas quitter sa chatte Circé qui refuse d'entrer dans la cage portative et donc je vis seul pour la belle saison dans cette grande maison à la campagne. Faire le maître de maison me barbe. Je m'abrutis sur l'ordinateur, me baigne dans la piscine, reçois périodiquement la femme de ménage et le jardinier, participe aux réunions à la mairie pour l'éradication des termites. Je ne suis pas suicidaire du tout. Simplement vide. Louange à Dieu seul ! Al hamdou lillahi ouahda !
Mais vous, allez-vous bien ?  

----- Original Message -----
Sent: Friday, June 20, 2014 11:13 PM
Subject: Re: Cent quatre-vingt-quinzième dialogue entre amis d'enfance, dont l'un a mal tourné.

Je ne sais que vous "répondre", sinon que je vous vois, sans vous connaître ni de visage ni de voix, que je suis avec vous. Les détails et l'immensité totale et profonde du drame. Surtout le souvenir et la présence d'amour, en même temps que vous partagez de force le handicap et la dégénérescence. C'est surhumain. Je vous vois et vous entends, de coeur, intérieurement.

… , je vous embrasse, vous êtes vrai. Humain.

Les années. Pour le moment, je trouve que c'est allé trop vite, j'ai tant à faire et peut-être à vivre. Vivre ne dépend pas du temps, mais faire...

[2] - 2ème livre des Chroniques XXIV 17 à 25 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Matthieu VI 24 à 34

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