vendredi 25 juillet 2014

courriel à l'Elysée - quel fondement pour nos attitudes et nos décisions ?



----- Original Message -----
Sent: Friday, July 25, 2014 10:52 PM
Subject: quelle logique ? ou seulement celle des coincidences dénuant de fondement nos attitudes et décisions

Cher ami, Monsieur le secrétaire général,

permettez-moi de vous faire partager mes étonnments qui sont chacun la certitude d'une erreur.

1° interdire la manifestation organisée à Paris pour demain, alors que cette interdiction a eu des effets reconnus la semaine dernière et au moment-même où Israël est moins que jamais dans "son droit" en refusant une trêve même humanitaire et de proposition américaine, et alors que mercredi cela s'est bien passé... c'est risquer aussi de vraiment trop ressembler...

2° le courrier Ouagadougou-Alger : avalanche de conférences de presse et prises de parole présidentielle et ministérielle, puis demain réunion au Quai d'Osray des familles de victimes avec le président de la République, quatre ou cinq ministres, ceux-ci en réunions de crise deux ou trois fois par jour depuis hier et encore demain, n'est-ce pas disproportionné ? il est fait comme si une ville entière avait été rasée ou... tremblement de terre ou explosion d'une centrale nucléaire... je ne dis pas que c'est de la seule compétence des compagnies aériennes, agences de voyages ou compagnies d'assurances, je ne dis pas non plus que ce n'est pas extrêmement triste pour les familles et les victimes, mais est-ce de la compétence gouvernementale ? est-ce du ressort présidentiel ? quand les Français sont hantés par le chômage - les chiffres juste maintenant - et qu'ils savent bien que l'emploi tient à des carnets de commande et pas à quelque engagement politique que ce soit, engagement qui n'est pas de la compétence ni de la logique de l'entreprise... et un voyage contredemandé dans nos collectivités d'outre-mer déjà préparé, certainement avec des coûts, sur place...  Il y a eu d'ailleurs dans le passé une catastrophe  aérienne affectant Moroni et Mayotte : que manifesta-t-on ?

3° feindre de croire, avec d'autres, que la question d'Ukraine sera résolue par des sanctions "économiques"  ... et refuser d'annuler ou au moins suspendre la vente des Mistral... quelle crédibilité pour la France ? cf. l'embargo sur les ventes d'armes à Israël après le bombardement de l'aéroport de Beyrouth en Janvier 1969

. . . et avec à peine moins d'actualité

4° vouloir Pierre Moscovici à la Commission et dans le grand rôle des affaires économiques alors qu'il n'a pas "tenu" Bercy, qu'il n'a rien dit ni su pour Aulnay ni Florange et que le Président ne lui doit rien que la direction de sa campagne électorale confiée (étonnamment) à celui qui dirigeait auparavant celle d'un adversaire : DSK ? c'est s'exposer à un refus, et,  si cela passe, à être mal représenté

5° exemple parmi tant des fausses routes depuis deux ou trois décennies ; augmenter le prix des timbre-poste à 80 centimes pour le tarif banal des 20 grammes, parce que La Poste n'y "arrive" plus avec l'internet tarissant l'échange de courrier- papier. Pourquoi n'avoir pas maintenu dans les années 80, en concurrence avec l'émergence du privé dans le domaine de la communication électronique, la grande entreprise des Postes, Télégraphe & Téléphones, ou des Postes & Télécommunications, ou n'y pas revenir ? Les déboires de SFR et l'effet de dominos sur Alstom.... Rentabilité d'une des branches compensant le déclin d'une autre, même agence et bâtiment pour communiquer du cyber-café aux abonnements de téléphone et expéditions en recommandé : en sus d'une intense simplification, certainement un lieu public de plus grande mixité sociale et "générationnelle" que jamais auparavant. Du service public par entreprise publique à caractère industriel et commercial mais en concurrence avec le privé s'il en vient.

6° les divers avatars (convois de ferro-routage trop hauts pour les tunnels avec les wagons trop larges pour les quais) et accidents parfois dramatiques de chemin de fer... les passages à niveau, leur recension faite il y a près de trente ans (quelques 18 ou 20.000 de mémoire) et le calcul de l'investissement à consentir annuellement pour qu'à telle date, il n'y en ait plus aucun... et cela n'a pas été fait et l'actuel PDG n'est toujours pas déboulonné... et la réforme présentée comme un retour à l'unité (sans qu'Alain Juppé ait été prié de rappeler le pourquoi des séparations entre réseau et exploitation : chemins de fer et électricité en 1995) est dénoncée par les syndicats comme au contraire la création de quatre entreprises et un dispositif préparant des privatisations

Fondamentalement, la crise dans laquelle s'enfonce, comme en sables mouvants, notre pays est une crise de gouvernement. La manière de briguer le pouvoir puis d'y parvenir est parfaitement assimilée, mais l'art de gouverner fait défaut, et même celui de communiquer et d'exposer s'est perdu car la surmédiatisation et la présence constante, manière qui ne date pas de 2012 mais avec laquelle le candidat avait donné l'impression de vouloir rompre absolument, n'a plus aucune prise ni sur l'opinion ni sur le commentaire sauf si celui-ci est aux ordres. La première ligne sans cesse empêche le discernement et prive le pays d'un recours. L'opinion n'est plus animée ni orientée, alors qu'il n'y a pas d'efficacité, surtout pour les décisions difficiles, sans l'adhésion générale et réfléchie. La matière et le sens ne sont plus proposés. L'empilement et la multiplication au lieu de la cohérence.

Les Français pardonneraient l'absence ou le peu de résultats, en quelque domaine que ce soit, pas seulement l'emploi, s'ils reconnaissaient dans l'effort gouvernemental - et il y en a... - et l'orientation présidentielle quelque chose qui correspondent à leur espérance d'électeurs et au bon sens que chacun doit démontrer dans la conduite de sa vie et dans la responsabilité qu'il a de quelques autres que lui-même.

Encore plus grave, la légitimité vacille aussi bien celle des personnes que celle de notre organisation politique. Ne tenir que par défaut ou par la peinture institutionnelle peut aller par temps calme. Ou faut-il conjecturer que seuls le vent debout et des engrenages du genre de ceux de Mai 68 révèleraient ceux, celui qui ont déçu ? A quel prix ?

Car en ce moment la France est vide de patrimoine et de personnalités... réalité ? apparence ?

Nous ne nous en tirerons qu'en renversant l'échiquier et en jouant tout autrement les coups qui réencadreront la partie à notre avantage, et nous rendront exemplaires pour nos partenaires de l'Union européenne, alors qu'aujourd'hui nous sommes pitoyables... nous à qui il est ataviquement reproché d'avoir tant voulu paraître ("la grande nation"). Je persiste à espérer prise de conscience et initiative du président de la République. Ce sera moins dispendieux et plus immédiat que le fait d'événements imprévisibles en fait et en temps.



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