samedi 2 août 2014

les deux "14"



Serajevo – la même question d’Europe
réflexions et méditation

du 28 Juin au 2 Août 1914 & d’un siècle à l’autre





J’étais à Serajevo en Juillet 1982, c’est la seule capitale de la Yougoslavie en cours de dissociation que je n’ai pas visitée en Décembre 1991. Le point commun de la capitale bosniaque avec Belgrade est – autant que je me souvienne – cette insularité de la ville faisant pointe vers une autre culture ou une autre civilisation : l’escarpement au-dessus de la Save pour la seconde, une juxtaposition de deux ensembles différents totalement pour la première. L’Islam européen commence à Banja Luka, on est assis sur les talons, on porte une coiffure faisant un peu minotier, je le remarquais aux arrêts d’autobus. En 1982, il y avait un élément fédérateur omni-présent et fraternel, l’armée. Les soldats, sans doute pas en service, semblaient des promeneurs et les camions qui les emportaient ou les amenaient semblaient des transports pour vacanciers dans un pays peu pourvu. En 1991, je vécus dans le bureau du gouverneur de la Banque de Croatie, l’angoisse nationale que très peu savaient. Les camions de billets, fabriqués je crois en Angleterre allaient arriver par la route. Jusqu’à la frontière autrichienne, pas de problème, mais à traverser la Slovénie et à avancer vers Zagreb, tout pouvait survenir. Cinq ou six appareils téléphoniques à cadrans des années 1950 et de couleurs différentes, sonnaient l’un après l’autre. Presque manuellement, l’approche des camions était ainsi suivi. J’ai pris dans la poubelle du seuil de l’immeuble, un portrait noir et blanc de Tito. Pourtant croate.

Dans chacune de mes affectations diplomatiques, j’ai respiré l’histoire autant que la géographie et la façon d’aimer, de se raconter du pays et de la nation qui m’accueillaient. L’évidence en 1988-1992 était la survivance de l’empire des Habsbourg. Le jeu de mots le dirait mieux : de l’emprise des Habsbourg. Dans chacune des capitales, sauf à Vienne – significativement la géologie l’a refusé – le palais principal, symbolisant l’Etat, la dynastie, le lien fédéral est en hauteur, et il y a un fleuve. Il y a une ville haute, avec la cathédrale comme enserrée par les bâtiments politiques : Prague, Budapest, Agram (Zagreb), Cracovie. Evidemment la catholicité, mais aussi, secret des Habsbourg, la diversité, le pluralisme, le don des langues quoique le ciment entre les différents peuples et nationalités de la Monarchie (le mot n’était pas germanisé) n’était pas la langue. François-Joseph, se vivant prince allemand, avait été élevé sur le pavois pour couvrir une dictature militaire, réprimant partout la révolution de l’Adriatique à la Vistule et loin sur le Danube. Vienne était avant 1914 la métropole la plus peuplée d’Europe continentale et l’Autriche-Hongrie en était territorialement le second Etat après la Russie. Guillaume II ne pouvait qu’insupporter son aîné de quarante ans de règne quand il succèda précocement au premier empereur allemand, son grand-père Guillaume Ier, après le règne de quelques mois de Frédéric III mourant d’un cancer de la gorge. Tempérament et titre lui déplaisait. François-Ferdinand, le « thronfolger » était contemporain du Kaiser, mais au contraire de celui-ci passionné du paraître que prétexte toute politique extérieure, avait compris les conditions de survie de la Double Monarchie. C’est patent dans le portrait que m’en faisaient deux amis chers et intimes que la Providence me fit cultiver pendant mon séjour à Vienne et mes prégrinations à travers toute l’Europe centrale de l’Est. L’un, d’origine nobiliaire autrichienne mais avec bercau familial en Pologne, l’autre cambiste de la Banque centrale m’initièrent à ce qu’était l’ensemble. J’ai dit le plan des villes, il faut y ajouter une architecture baroque assemblant sans peine l’extraordinaire et harmonieuse combinaison de toutes les cultures et toutes les histoires. L’Autriche de Marie-Thérèse et du mariage français, que Napoléon avait tenté de redoubler, avançait vers le sud-est et avait perdu ses terres de Bâle et d’Alsace, les germanités helvétique et française n’ont jamais été allemandes à la prussienne [1]mais Habsbourg, peu militaires, très commerçantes et culturelles, civilisations du vin et non de la bière. François-Ferdinand avait le projet d’une fédération bien plus multi-forme que ce dont il allait incessamment hériter et d’une organisation politique bien plus proche des quelques vingt-et-une nationalités de la Double Monarchie. Le futur empereur Charles qui faillit retrouver son trône au moins royal par la Hongrie alors que l’Autriche se faisait interdire l’union avec l’Allemagne de Weimar, avait été éduqué en tchèque et à Prague.

La France des diplomates et de la plupart des politiques en 1914 et en 1991 ne considérait que l’Allemagne, parce qu’elle craignait celle-ci. En 2014, c’est peu différent. Elle oubliait d’une part les affinités de Frédéric II avec nos philosophes, sa parfaite francophonie et ce qui, de génération en génération, a ensuite perduré : Siegfried et le Limousin, Le silence de la mer, et d’autre part les ententes politiques tentées en 1911 (Caillaux) et en 1928 (Briand-Stresemann), enfin réussies à partir de 1958. La guerre de Yougoslavie, atroce, qui combina les guerres génocidaires d’autres siècles avec celles d’à présent : télécommandées, aériennes avec dommages collatéraux (concept apparu pour la guerre du Kosovo) et zéro mort du côté de la coalition, a – selon moi et suivant les reconnaissances qu’à titre personnel, mais dont je rendais compte à l’Elysée et à Roland Dumas, je fis dans presque tout le pays, à partir de Vienne – eu pour cause principale la crainte française que l’Allemagne prit le pas sur tout en Yougoslavie, au lendemain de l’absorption de la République démocratique par la République fédérale. C’est également la crainte qu’une tolérance de l’annexion du Koweit par l’Irak (qui n’avait envahi cette province sans tradition nationale véritable que par un malentendu causé par la représentante trop évasive des Etats-Unis alors à Bagdad) ne fasse jurisprudence dans une Europe rendue peu prévisible par le subit retrait soviétique.

pensé le soir du samedi 28 juin, commencé d’être écrit le soir du lundi 14 juillet 2014

Le modèle historique de Serajevo – et du processus qu’engendra l’assassinat de l’archiduc héritier – m’intéresse à deux titres. Il est l’anti-modèle d’un autre processus aboutissant à la guerre : celui de Munich. Il est très positivement l’origine du projet européen qu’a vécu ma génération et qui aujourd’hui périclite. Les raisons de l’échec sont fondamentalement notre retour, tous ensemble, les Européens, à des modes de pensée qui triomphèrent le 2 Août 1914. Et ces raisons nous poussent aujourd’hui à la double impuissance que nous éprouvons collectivement à propos de l’Ukraine : nous ne la libérons pas, nous n’entamons pas le régime de Poutine en Russie et nous risquons sous une pression de ceux-ci à laquelle nous ne savons et ne pouvons plus rien opposer, une dramatique déstabilisation psychologique de tout l’est de l’Union.

Sérajevo est le modèle d’un système de défense conduisant à la guerre, les alliances entre nations craignant chacune pour leur sécurité, la France sentant que l’Allemagne craint sa renaissance et prendra des précautions, dès le début des années 1880, l’Allemagne au moins celle de Bismarck s’entourant la première d’alliances pour que celles-ci n’aillent pas à la France et la victoire diplomatique française : conquête de l’amitié russe, engendrant les solidarités qui firent passer l’Europe de la coexistence de nations, chacune puissante, à ce qui, avec le recul, est vite parue comme une guerre civile et le commencement d’un déclin relatif toujours pas enrayé, encore aujourd’hui. Jaurès, de moins en moins compris en cette fondation que le socialisme de tous les pays lui doit : un humanisme d’abord, une compassion menant à la solidarité, une analyse faisant de la démocratie et de la République l’outil au contraire de la lutte des classes et de la dictature du prolétariat. Le verbeux selon ses cyniques détracteurs d’aujourd’hui était pacifiste par déduction. L’oublié des commémorations actuelles et à venir – pour la Grande Guerre – c’est Caillaux. Le procès et l’acquittement de sa femme ont lieu après l’attentat de Serajevo. C’est lui –le seul – qui tenta, à la manière de Laval, cherchant à Moscou et avec Rome (les capitales de Staline et de Mussolini) le contre-feu à Hitler, le tout pour le tout afin de bouger l’échiquier et d’en faire sortir la paix : l’arrangement de 1911 nous permettant le Maroc. Celui qui avait su organiser la nation pour le temps de guerre en prévoyant le commandement au cas d’hostilités et en le confiant à Joffre… au regard, la loi d 1938 et son efficacité ?, Caillaux et le discernement pour le pays à défaut de lui-même, la Haute Cour en 1917, la condamnation et la prison, l’homme des Allemands selon Clemenceau et Poincaré, c’est lui qui nomma au Mouvement des fonds (future direction du Trésor à nos Finances) et à la Banque de France, l’équipe réalisant la « stabilisation » qui porte, en grande partie indûment, le nom de Poincaré. Il est vrai que celui-ci apportait à l’opération l’outil décisif : la confiance nationale.

Serajevo paraît le modèle d’une rigidité, alors qu’il est la faillite de personnalités pacifistes. Certainement, celle de François Joseph, retenant la France dès la fin des années 1870. Nos actualités – bosniaque il y a vingt ans pour ce qui fit craindre un soutien vraiment co-belligérant de la Russie à la Serbie, comme en 1914, et maintenant ukrainienne, pays baltes et Pologne, bordés par une semi-mobilisation russe depuis le printemps, sont censément couverts par l’Alliance atlantique – nos actualités, tellement médiatisées, ne sont pas plus informées que celles d’il y a un siècle. Au contraire. L’Illustration manifeste le débat européen tout le mois de Juillet, et quoique la quasi-totalité des régimes soient monarchiques, on n’y est pas people… ce n’est pas le cas de nos magazines aujourd’hui, vg. Match pas une couverture sur l’Ukraine ou Gaza, mais Nicolas Sarkozy en vacances d’amoureux. Différence aussi, des voix en 1914, même discordantes : Barrès et Jaurès, et le traitement du sujet essentiel : les relations internationales. En 2014, quelles voix ? et quel sujet traitons-nous ? les nominations aux postes dits de l’exécutif occupent l’Union européenne, la réforme territoriale ou l’affichage d’une pseudo-transition énergétique occupent le gouvernement qui n’a plus aucune prise sur l’esprit public. Celui-ci, au contraire, est à l’unisson du gouvernement de l’époque plutôt pâle – de Gaulle en fit le thème de son allocution pour l cinquantenaire de la déclaration de guerre. Rigidité à la suite de l’attentat, parce qu’aucun pays européens n’a alors failli à sa parole, sinon à son intérêt. Tandis qu’à Munich ou aujourd’hui, questionnement des Etats membres de l’Union situés à la frontière russe, la parole ne fut ou ne serait peut-être pas respectée.

Serajevo engendre la Seconde guerre mondiale parce que la Grande Guerre se termine à la fois par un inachèvement de la victoire – contrairement aux chansons de guerre, nouss n’allâmes pas à Berlin alors que pendant quatre ans les Allemands furent aux portes de Paris – et surtout par une paix mal rédigée. Tout est prêt pour Hitler mais je ne sais pas si a été étudiée la relation entre la crise « systémique » de 1929 avec les réparations exigées de l’Allemagne principalement par nous (alors que de 1871 à 1914, nous étions au contraire le principal financier de l’Allemagne… et de la Russie) et si cette relation fut de cause à effet, si enfin le chômage a été la conséquence de la crise bancaire. Là aussi, modèle de 1929 et événements de 2008. Le dénouement de 1945 qui a ses éphémérides et conclusions jusqu’en 1990-1991, est l’un des plus heureux de l’Histoire, si l’on met de côté – est-ce permis ? – l’effrayant tribut humain que furent quarante ans de dictature communiste pour la moitié de ce qui est aujourd’hui l’Union européenne. En effet, au lieu d’une paix écrite dès la capitulation de 1945 – défaite entière et occupation totale qui n’eurent pas lieu en 1918 – il y eu une situation de fait peu à peu arrangée entre alliés et une nouvelle Allemagne. Au lieu que son amputation de la Prusse lui soit imposée en 1945, l’Allmagne l’a librement consentie en 1990, au lieu que le système de sécurité collective se soit fait en bonne partie contre elle ainsi que la Société des Nations à partir du traité de Versailles, il est aujourd’hui l’Union-même des Etats européens aux seules exceptions de la Suisse, de la Norvège et de l’Islande, ce qui n’est évidemment pas belligène.

Le modèle de Munich semblerait davantage expliquer les comportements européens dans le drame et l’imbroglio ukrainiens, quoiqu’ apparemment les psychologies seraient différentes. Face à un adversaire personnifié et de grand sang-froid – Hitler, Poutine – les Européens craignent la guerre en 1938 et se comportent en 2014 comme s’ils la voulaient. Ils en avaient peut-être les moyens en 1938, ils ne les ont manifestement pas en 2014 car un conflit seulement économique met à nu des économies libérales pour des pays sans ressources énergétiques propres face à un pays, riche de matières premières et ayant l’atavisme séculaire de l’autarcie. Point commun cependant – décisif – entre les deux époques : la méconnaissance des Européens des situations et des rapports de force locaux, la difficile identification du régime d’ « en face ». Et surtout, l’incapacité de tirer les leçons de la défaite diplomatique consécutive à la première confrontation : l’Angleterre et la France ne surent pas se préparer pour un avenir auquel elles croyaient avoir échappé, elles laissèrent la Tchécoslovaquie à son sort, intervinrent pour une alliance avec Moscou et le soutien à la Pologne tardivement et à contre-temps. La crise née du démantèlement de l’Ukraine du fait de sa double appartenance mentale et ethnique – sinon politique puisque des analyses en France appuient la thèse russe d’un fascisme ou d’un néo-nazisme gouvernant à Kiev depuis le printemps – n’a pas encore provoqué de sursaut dans l’Union européenne. Celle-ci n’a toujours pas une direction politique identifiable, et ne se débat qu’à propos d’une direction économique qui serait allemande de fait au lieu d’un encadrement de la Banque centrale européenne.

Serajevo et ses suites ont cependant une postérité décisive, active pour aujourd’hui. La durée de la Grande guerre, son statisme, l’analogie totale de la condition concrète des vies personnelles, familiales dans l’ensemble des pays en étreinte mutueelle a fait un esprit commun. Cela s’est un peu dit en littérature dans « l’entre-deux-guerres », cela s’est avoué de plus en plus dans les années 1950 et 1960 avant que le sceau politique ne soit apposé entre la France et l’Allemagne par deux hommes décisifs pour leurs pays respectifs et pour l’entreprise européenne : de Gaulle et Adenauer. Briand et Stresemann n’y étaient pas parvenus. Bien plus que le « grand marché unique » qui ne réalise depuis quinze ans que la prédiction de Jean-Jacques Servan-Schreiber, mal titrée pourtant le défi américain parce qu’elle était optimiste et croyait que les Européens le relèveraient… l’Europe d’aujourd’hui a une fondation dont elle a peu conscience. Les extrêmes-droites et extrême-gauches le lui cachent. Il y a dans l’esprit commun des opinions européennes, y compris outre-Manche, la conscience d’une solidarité. Une solidarité plus positive : nous sommes ce que nous sommes, nous avons à faire, que négative : les pays émergents, la stratégie russe, le déclin d’une Amérique qui a ses comportements hégémoniques vis-à-vis de nous (l’affaire Snowden montre que nous continuons, au niveau de nos dirigeants, ceux-ci de moins en moins représentatifs, à y consentir) mais qui s’humilie constamment devant la Chine.

Sérajevo montre l’inanité d’un système européen uniquement inter-gouvernemental. Les intérêts nationaux priment et ne peuvent pas toujours se concilier. De façon apparemment non belligène, nous en sommes revenus là. Le débat, fédéralisme ou non, a été clos sans même qu’il ait été épuisé. L’Europe en passe d’être dirigée par la Commission depuis les années 1980,du fait des continuelles négociations pour l’élargissement de l’Union et la mondialisation des économies et des commerces qui sont de sa compétence exclusive, est aujourd’hui la somme de rapports de force, très apparents où l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont la vedette et l’initiative, et de commencements de réaction à l’hostilité grandissante des opinions n’acceptant plus les gestions actuelles. Mais ni les fonctionnements d’aujourd’hui ni la synthèse des défis et des menaces à surmonter par l’ensemble des Européens ne sont au sommaire des rencontres politiques et des commentaires ou prophéties d’avenir.

L’analogie avec 1914, d’un siècle à l’autre, me semble là. Le système du moment n’est pas mis en question. L’avenir n’est plus discerné. Au point de se demander si l’on veut autre chose qu’un présent si précaire et lacunaire. En géo-stratégie, même ressemblance. L’extra-européen est oublié : en 1914, les montées en puissance du Japon et des Etats-Unis ne pèsent pas en Europe comme en 2014 nous négligeons la confrontation des voisins asiatiques de la Chine avec celle-ci (les îles en mer de Chine). En 1914, la crise confirme le caractère européen des Balkans, et, en 2014, celui de l’Ukraine et peut-être même de la Russie, plus seulement au sens déjà reçu de la géographie mais bien des intercactions entre régimes politiques intérieurs «  de l’Atlantique à l’Oural ». La question de Palestine est forcément européenne puisque le peuplement juif est d’origine européenne, Russie comprise depuis 1991, et puisque décolonisation du Maghreb et immigration nord-africaine en France notamment font participer à la revendication des déportés ou des occupés une partie des composantes démographiques de l’Europe. Différence cependant de 2014 avec 1914, ces solidarités ou ces craintes n’ont plus la même susbtance. Elles étaient nationales, elles portaient sur la pérennité des Etats et ler souveraineté sur des territoires précis. Aujourd’hui, l’Ukraine et la Crimée, Gaza, Jérusalem ont un écho si fort en Europe parce qu’il est spirituel, mental, de l’ordre des droits de l’homme ou de la légitime défense quel que soit le parti pris. Différence enfin, l’absence de moyens que se croit ou que se constate l’Europe. Les « printemps arabes », Egypte et Syrie où cela a le plus mal tourné, lui échappent, alors que les armes il y a un siècle semblait la disposition pour tout. Les morts par millions il y a un siècle, par milliers et par centaines de milliers, selon les « théâtres » à quelques centaines de kilomètres les uns des autres, aujourd’hui. La différence entre les morts : statistique ? Et le discours public : propagande en 1914, parfaitement contradictoires… « langue de bois » en 2014, apparemment universelle… ?

La mûe ne peut être qu’européenne et démocratique : une voix, une force réapparaîtront. Relativement de même emprise et de même puissance que celle des nations européennes quand elles dominaient le monde, il y a cent ans, mais cette emprise et cette puissance à venir seront d’un autre ordre et ne seront telles d’ailleurs que d’abord morales et pacificatrices, libérantes et non plus « impérialistes » ou « colonisatrices ». J’y crois. L’union nous change. Pas du tout en faisant table rase du passé, de nos passés antagonistes apparemment et violemment souvent. L’union nous change parce qu’elle cherche et trouve que nous sommes – les Européens. Je souhaite le voir et le vivre.


conclu le matin du samedi 2 Août 2014




[1] - erreur aux plus grandes et durables conséquences que commit Talleyrand au congrès de Vienne – il me faut vérifier dans la correspondance, qu’il entretint avec Louis XVIII pour compte-rendus et instructions, et que j’ai, si le roi le comprit, laissa faire par compromis sur d’autres points où il avait satisfaction ou si la France fut carrément contrainte à accepter l’établissement de la Prusse sur le Rhin

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