lundi 1 septembre 2014

Inquiétude & Certitudes - lundi 1er septembre 2014

Lundi 1er Septembre 2014 Prier… votre foi ne repose pas la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. La présence de Dieu en nous, dans notre vie, au monde n’est pas une opération mentale, elle est factuelle et efficiente. Pour Paul, évaluant sa prédication, c’était l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient. Lui-même le confesse : c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je suis arrivé chez vous. Le Seigneur qu’il annonce, le mystère de Dieu… Jésus Christ, ce Messie crucifié quand il vint à Nazareth où il avait grandi, est au contraire souverain : tous dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui… Tous lui rendaient témoignage… Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin… Quelle était cette puissance ? quelle est-elle aujourd’hui ? Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Rien de marquant en parlottes, du moins à écouter France Infos et Europe 1. Les faits l’emportent. Nous pouvons les synthétiser : la ruine des institutions. Au plan national, c’est l’évidence. Le pouvoir en place qui n’est qu’élu et que pour cinq ans, n’a plus de légitimité que sa légalité, question de forme, qu’a rempli Vichy jusqu’au-delà de sa mort politique et même des procès de ses chefs, puisque la première consultation populaire après le vote du 10 Juillet 1940, n’eut lieu que le 12 Octobre 1945 (quantième de mémoire). Le président qui n’a plus le soutien populaire, selon les sondages ne lui donnant pas 30% d’opinions confiantes depuis l’automne de 2012, gouverne quand même et nomme puis renomme un gouvernement qui n’a pas de majorité parlementaire. Un tel système est encore plus paradoxal sur le fond de ce qu’il administre au pays, puisque la politique suivie n’est pas conforme aux vœux du parti principal ni aux souhaits de l’électorat ayant donné le mandat quinquennal, et que d’autre part elle ne produit aucun résultat positif : le pays s’endette de plus en plus et s’enfonce dans la léthargie, phase ultime du processus de défiance et de désespérance. Demander au PS la confiance au gouvernement alors que ce gouvernement n’a pas de résultats et qu’il ne correspond pas à un tréfonds de militance et de convictions… et pas seulement persévérer mais provoquer : la laudation en vers libres des entrepreneurs, lesquels ne jouent pas le jeu du pacte de responsabilité, en demandent toujours plus en termes d’exonérations de charges et ne sont pas, c’est le plus important parce que c’est pratique, dans leur rôle naturel en prenant des engagements d’embauche. Leur rôle est de produire et de vendre. L’embauche ne vient qu’ensuite. Crise donc des rôles. Parution d’un essai de Robert Hue : les partis vont mourir et ils ne le savent pas (éd. l’Archipel) que celui-ci commente pour France Infos. En gros, la mort des partis selon leur mode actuel, nullement la déshérence de la politique, mais un espace vide ou fermé : les partis ne correspondant ni aux nécessités des gens ni aux circonstances générales du pays et de l’époque. Construire autrement les partis, plus horizontalement plus transversalement au lieu de leur forme pyramidale actuelle. Cette péremption est ce que j’écris et adresse depuis des années. Il s’y ajoute la corruption des personnes et évidemment l’erreur sur la seule fonction qu’ils ont aujourd’hui : l’élection. Il est vrai que la relation parti-gouvernement est malaisée puisque rien n’est collégial en France et que la relation parti-opposition n’est qu’aboiement répétitif, sans contre-proposition. Il y en eut de 1972 à 1981 et un peu sous Sarkozy, mais précisément pour une fois au pouvoir le continuer dans la forme (surmédiatisation et décisionnite présidentielles) et dans le fond : la politique économique. Dans tout cela, Hollande paraît progressivement sous un jour nouveau. Conformiste vis-à-vis de l’idéologie libérale et mondialiste, lié par le pacte de stabilité qu’il n’a pas négocié et qu’il a ratifié dans les heures de sa prise de fonctions, il se donnait une étiquette médiane avec le pacte dit de responsabilité même si celui-ci a été périmé dès son énoncé, faute du partenaire patronal et faute de la constitutionnalité du montage social. La nomination de Valls et maintenant celle de Macron caractérisent désormais le cours actuel à droite, d’autant que la droite de gouvernement, actuellement dans l’opposition, a implosé. La nouveauté, c’est ce qui apparaît dans son maniement des personnes : les congédiements d’Ayrault et de Lemas sont cyniques, la nomination de Valls semble son élimination puisque celui-ci s’aligne totalement sur les pétitions et orientations présidentielles et qu’il n’obtiendra aucun résultat sinon de se mettre encore plus à dos la base socialiste, celle de Macron est déjà une mise en concurrence, au moins médiatique, avec le Premier ministre qui n’a que cinq mois d’exercice. Ségolène Royal a été mise hors jeu n’étant pas conséquente à l’Ecologie qui n’a aucune suite industrielle ni en Poitou-Charentes ni au plan national, et qui ne pouvait que gagner en passant à l’Education nationale, ce qui ne lui a pas été donné. Il y a chez le président régnant peu de sens du devoir d’état : ses escapades rue du Cirque, et même de sa dignité personnelle. Au plan international, un Etat en envahit et en dépèce un autre, aux frontières de l’Union européenne : Crimée, Ukraine, Russie, sans vraies conséquences pour le prédateur. Ce n’a pas de précédent depuis 1939-1941 : les guerres de Yougoslavie étaient des guerres civiles et de sécession.. Les équilibres entre puissances nucléaires réduisent les moyens de combat au registre économique et financier lequel n’a d’impact qu’à moyen et long terme. Le seul risque que court Poutine est la pétition démocratique, pour le moment contenue ou contrée par la contrainte politique, les services de renseignements d’une dictature, et surtout par l’exploitation d’un nationalisme humilié par la chute de l’Union soviétique. Seconde novation sans précédent : l’apparition d’un Etat à fondement idéologique et transfrontalier, pratiquant la terreur physique et la barbarie dans les territoires qu’il contrôle, nord-ouest de l’Irak et est de la Syrie, alors que le terrorisme idéologique n’était jusques là que le fait d’organisations sans territoire. Là encore la réponse ne peut être que la démocratie. Pour l’heure, pas de réponse ni américaine ni européenne. Obama ne peut ni ne veut la guerre, surtout avec la Russie évidemment. L’Union européenne ne se constitue pas en entité propre. La politique étrangère et l’équipement militaire restent de pratique exclusivement nationale. Le fonctionnement n’est qu’intergouvernemental, la Commission fait du règlement et en pratique de l’empêchement, elle n’invente pas le sursaut et le Parlement ne revendique pas la démocratie ni pour lui ni en exigeant un autre mode de choix pour une tête, une voix, un vouloir incarnés. Comme en politique intérieure française où l’espace politique ne peut plus être que néant ou extrêmisme et simplisme, les relations internationales sont du non-dit, de l’illégal et de la jungle.

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