mercredi 12 novembre 2014

courriel-circulaire à l'entourage du président de la République



Faire que les Français distinguent les torchons et les serviettes
 
-------- Message original --------
Sujet: corps à corps avec l'opposition de droite parlementaire - gagner pour la morale
Date : Wed, 12 Nov 2014 19:48:52 +0100
De : Bertrand Fessard de Foucault
Pour : destinataires inconnus:;

Je ne vous connais que de nom et d'organigramme : vous entourez le président de la République, et je me permets de vous faire tenir ci-joint à vous et à quelques-unes/quelques-uns de vos collègues, deux courriels que je viens d'adresser au Secrétaire général.

Nous avons perdu une bataille de crédibilité d'homme à homme avec Mittal à propos de Florange, et de système de pensée en ne nationalisant pas. Tout s'en est suivi jusqu'aux surenchères de Pierre Gattaz et à une énième perte de patrimoine avec Alstom. Nous voici dans une bataille encore plus significative, car à accepter la comparaison ou la collusion avec un parti et des personnes réclamant la démission "pour forfaiture" de Jean-Pierre Jouyet, ou pis encore en acceptant une ambiance et une objurgation, nous perdrons une bataille qui n'est pas de politique ou d'identité économique, mais d'âme et d'honneur - de morale publique.

Je dis nous, parce que ce n'est pas affaire de participation au pouvoir, mais de patrimoine commun à tant de Français.

Si Jean-Pierre Jouyet a d'abord démenti
Le Monde, c'est tout à son honneur - et je me demande comment François Fillon ne l'a pas compris. Car Jean-Pierre Jouyet a pris ce risque énorme, tout simplement pour protéger François Fillon, l'homme plus encore que le politique. Il faut le dire. Il est également utile de faire remarquer que Jean-Pierre Jouyet n'a participé au gouvernement des débuts de Nicolas Sarkozy que pour une cause consensuelle, l'Europe, et qu'il s'en ait retiré bien avant que le masque tombe : Juillet 2010 et le discours de Grenoble. Le changement de secrétaire général en Avril dernier est affaire de conviction non de complaisance : Pierre-René Lemas de qualité et d'efficacité hors de pair souhaitait que Jean-Marc Ayrault de loyauté et de fidélité absolues ne parte pas, tandis que Jean-Pierre Jouyet est davantage en phase, je crois, avec le nouveau Premier ministre. Il n'y a eu aucune intention de renforcement de la présidence, celle-ci n'est que le Président. Enfin,  la mandature en cours, ses principaux acteurs et évidemment l'admirable garde des Sceaux n'ont rien à voir - ni mentalement ni factuellement - avec des gouvernants et des personnalités qui de 1995 à 2012 ont accumulé les "affaires", manipulé la magiustrature, opiné publiquement sur les décisions de justice, décidé les présomptions de culpabilité, écouté et prévariqué : de l'hélicoptère en Himalaya au procureur de Nanterre, à l'espionnage organisé des délibérations de la Cour de Cassation, et dont les plus voyants "courent" toujours et voudraient faire croire que la "marée de boue" qu'ils ont créée depuis vingt ans, ne serait pas la leur : Cahuzac et Thevenoud ont été punis, Woerth et Guéant (acheté en liquide - un million d'euros - pour que la France cautionne le coup militaire mauritanien d'Août 2008 : j'évoque cela parce que je peux le prouver et un tel fait donne à pense qu'il peut y en avoir eu beaucoup d'autres, acheter l'Elysée-même !) existent toujours...

Il faut absolument rétablir les identités : d'un côté, l'immoralité de l'ex-président re-candidat, donc de ses soutiens qui trompent leur électorat, gavé depuis quarante ans d'une culture du chef qui a tout décérébré, et qui explique dramatiquement pour le pays des haines dévalorisant rétrospectivement tout gouvernement de quelque étiquette qu'il soit... et de l'autre, malgré railleries, insultes et extrême difficulté de l'exercice du pouvoir actuellement, un respect re-fondateur de l'indépendance de la justice et de la presse, à quoi veille explicitement l'élu du 6 Mai 2012 : s'il est une promesse tenue, rubis sur ongle, c'est bien celle-là.

Si cette vérité n'est pas soutenue - qu'incarne dans l'affaire, Jean-Pierre Jouyet - ce ne sera pas un épisode, ce sera l'abandon de la référence décisive : la gauche championne de l'éthique avant tout, l'éthique au coeur de l'homme et conduisant droit à la revendication décisive de la justice en société et en droit. Et cette référence identitaire n'est pas un moment de vie politique à votre discrétion, elle est le patrimoine moral de presque tous les Français.

Nous sommes là au coeur de la régénérescence de notre vie politique et de la crédibilité de tout dirigeant ou prétendant à la direction de nos affaires.

Je n'ai aucune information particulière. Tout cela se comprend et se reconstitue aisément. Je ne suis qu'un citoyen - aujourd'hui septuagénaire - qui observe par passion pour notre pays l'action de ses dirigeants et les comportements de ses familles d'esprit, depuis ses vingt-cinq ans, mais " une idée me pousse comme un boulet, je ne veux pas voir la perte de mon pays ". Le retour à une liberté de pensée économique peut s'opérer, si l'absence de résultats ne convainc pas assez, par la victoire de la sincérité et la loyauté des comportements : on reviendra alors tout naturellement au respect des électeurs et de leur espérance.

C'est en cela que cette bataille importe. Plus encore que les faits, que les masques ou les visages à découvert, il y a cet enjeu auquel le pays peut adhérer en réalisant combien et comment il était mithridatisé par la mandature précédente.

Déjà, il est certain que les initiatives et les textes sur la morale publique, singulièrement sur la relation entre l'argent et la politique, l'élection, les partis, c'est la gauche qui les a établis - notamment depuis le cher Pierre Bérégovoy.

Bien cordialement.

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