mercredi 25 février 2015

courriel à l'Elysée - la guerre qui vient ? intuition


Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

je rapproche le vote des
César chez nous et des Oscar aux Etats-Unis avec la distance qu'a prise Washington vis-à-vis des Européens et de l'environnement stratégique de ceux-ci. L'Ukraine où ils ne sont présents que par à-coups et en velléités physiques ou diplomatiques. Le Sahel qui est notre Cuba mais pas une menace pour eux. Timbuktu nous a parlé, le choix de leur jury, et maintenant un très mauvais film : les cinquante nuances de Grey, très inférieur à l'oeuvre en deux séquences de Lars von Trier, mais le simplisme d'une modernité, d'une puissance peut-être factices. Vues aériennes de Seattle (où naquit la contestation populaire de la mondialisation, 1992, avant le traité de Marrakech). En fait, un déclin américain et une progressive cécité des Etats-Unis, désormais décalés par rapport à notre époque... face à une Chine que nous ne pénétrons ni ne connaissons, qui modifie totalement toutes les donnes, tous les modes d'être, toutes les façons de faire en relations internationales de toutes natures, et en présence à l'étranger. Nos entremetteurs, anciens rôles dans notre politique intérieur, ne connaissent que leur intéressement personnel et travaillent au pourboire. Et devant l'inconnu depuis les JO de 2008, la prosternation universelle devant une direction politique dont nous ne connaissons pas non plus le mode de fonctionnement mental. Je doute que le compte-rendu du Premier ministre poour le voyage qu'il a effectué là-bas ait été brillant, ou seulement informatif. La Russie et Poutine peuvent nous paraître dangereux, ils le sont certes pour l'immédiat, mais restent dans notre sphère de compréhension : Clausewitz, Kissinger et de Gaulle l'expliquent très bien avec les outils du réalisme, qu'ils nous ont donnés. Remède : la démocratie en Europe et en Chine. Vulnérabilité là-bas et ici : la conception de ce qu'est une pratique religieuse.

Bref, intuition que le choc, la guerre sans doute sont entre la Chine et les Etats-Unis. Il est étonnant que deux puissances tellement hors d'échelle par rapport à toutes autres dans le monde, n'aient apparemment aucune relation frictionnelle. Si ! la dépendance financière des Etats-Unis et l'illimité du champ des possibles pour la Chine, dans son système de gouvernement actuel combiné avec une masse démographique incomparable, ce qui n'est pas nouveau. Bientôt, la Lune, la base sur notre satellite naturel, la flotte de sous-marins nucléaires.

Nous ne pensons pas, en Europe, en France, à cette échelle. Je n'ai pas lu d'interrogation dans le discours d'Istres sur la relation entre une capacité nucléaire et les conflits actuels ou potentiels du monde actuel. A défaut d'être physiquement et financièrement à l'échelle chinoise, nous pensons pas à cette échelle en Europe. Nos X pactes de croissance, les milliards évoqués anuellement depuis Mai 2012 que doit déverser l'Europe, la liaison Lyon-Turin dont on parle depuis vingt ans sans la faire alors que le tunnel sous la Manche et celui sous le Mont Blanc, une fois décidés...

L'Ukraine, l'Etat islamique montrent qu'il n'y a plus de concertation stratégique fondamentale entre l'Amérique et les Européens, foule d'institutions de contact, inanité de ces communiqués communs et de ces parlers à la presse depuis des pupitres dont quelque entreprise anonyme a eu le génie d'en proposer le modèle qui a fait ensuite "fureur". Il n'y a pas de pensée. Il y a encore peu, voyant l'étage censément de décision à l'ex-Trésor de Bercy, il m'était tranquillement avoué, par plusieurs de nos meilleures "têtes" que de la Chine, nous ne savons rien. Quant aux Etats-Unis, nous ne les rencontrons plus pour vraiment de l'approfondi.

Le pouvoir politique n'est pas un agenda et des rendez-vous. Les thèmes de discours quasi-quotidiens ne sont pas une réflexion.

Bonne journée, cher ami.

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