samedi 28 mars 2015

proposition de loi Françoise Laborde - inquiétude de l'Eglise


 

La proposition de Loi Laborde suscite une très vive inquiétude des évêques

Publié le 11 mars 2015
Bannière pour la rubrique CEFObligation de neutralité dans les structures privées accueillant des mineurs
La proposition de Loi Laborde
suscite une très vive inquiétude des évêques
Jeudi 12 mars 2015 sera présentée à l’Assemblée nationale une proposition de loi « visant à étendre l’obligation de neutralité à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs et à assurer le respect du principe de laïcité ».
Face à ce texte, la Conférence de Evêques de France exprime sa très vive inquiétude. Elle y voit l’inspiration manifeste d’une méfiance vis-à-vis des religions dont il faudrait protéger les mineurs.
Elle souligne que lier le respect de la neutralité à la nature du financement est un dévoiement de la lettre comme de l’esprit de la loi de 1905 qui régit notre laïcité.
Elle dénonce fermement une nouvelle attaque qui cherche non plus seulement à reléguer les religions dans la sphère privée mais dorénavant à les cacher en les faisant disparaître progressivement de tout lieu de vie sociale.
En minant ainsi peu à peu, insidieusement, notre modèle de laïcité, ce n’est pas un Etat laïc qu’on veut garantir mais promouvoir une société vidée de toute référence religieuse. Nous ne pouvons l’accepter ; cela ne correspond en rien à la réalité de notre société.
+ Georges PONTIER
Archevêque de Marseille
Président de la CEF

Radio-Vatican

Projet de loi Laborde : l'inquiétude des évêques de France

La crèche Baby Loup, qui fut au cœur d'une polémique sur le port du voile. - RV
11/03/2015 12:40
(RV) En France, une proposition de loi suscite une certaine polémique : celle des radicaux de gauche (PRG), qui veulent étendre le principe de neutralité des crèches publiques aux structures éducatives privées recevant des financements publics. Le projet de loi Laborde, qui devait être présenté ce jeudi 12 mars à l’Assemblée Nationale, a finalement été reporté à la semaine du 11 mai, après les élections départementales.
Nombreuses sont les oppositions à ce projet de loi ; certains, à l’instar du président de l’observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, y décèle un « dévoiement de la laïcité ». Un constat partagé par la conférence des évêques de France, qui exprime quant à elle sa « très vive inquiétude », voyant dans ce projet de loi, « l’inspiration manifeste d’une méfiance vis-à-vis des religions dont il faudrait protéger les mineurs ».
La Conférence des évêques « dénonce fermement une nouvelle attaque qui cherche non plus seulement à reléguer les religions dans la sphère privée mais dorénavant à les cacher en les faisant disparaître progressivement de tout lieu de vie sociale. En minant ainsi peu à peu, insidieusement, notre modèle de laïcité, ce n’est pas un Etat laïc qu’on veut garantir mais promouvoir une société vidée de toute référence religieuse. Nous ne pouvons l’accepter ; cela ne correspond en rien à la réalité de notre société », peut-on lire dans un communiqué signé par Mgr George Pontier, archevêque de Marseille, et président de la CEF.
Vives réactions également des évêques orthodoxes de France qui, tout en réaffirmant leur « attachement au principe fondateur de laïcité, socle républicain du vivre ensemble », « s'inquiètent des risques actuels de son dévoiement par un glissement progressif d'une « laïcité de confiance » qui apaise et comprend, vers une « laïcité de peur » qui stigmatise et exacerbe les tensions au lieu de les réduire ». Il ne faut pas se tromper de débat soulignent t-ils, « ce n'est pas la présence du symbole religieux dans l'espace public qui pose problème mais plutôt son instrumentalisation à des fins autres que spirituelles. Il s'agit là davantage d'une question de maintien de l'ordre public que d’un problème de laïcité, concept essentiel pour le vivre ensemble mais qui est de plus en plus malmené au gré des conjonctures ».
Cette proposition de loi se fonde sur la jurisprudence Baby-Loup. La Cour de cassation avait donné raison en juin 2014 à cette crèche associative qui avait licencié une salariée. Celle-ci avait en effet refusé d’enlever son voile comme le demandait le règlement intérieur.

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