dimanche 31 mai 2015

courriel à l'Elysée - le "deal" ?

Le 31/05/2015 17:50, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

je ne crois pas à la fécondité d'une élection présidentielle se décidant au premier tour, l'automatisme étant supposé refuser Marine Le Pen par le second (donc élire "n'importe qui", Caligula faisant de son cheval un consul ; il montrait également sa femme nue à ses amis, comme aujourd'hui nous dénudons la République et défigurons la France). Je ne crois pas à la sincérité d'une démocratie qui ne donnerait pas accès à toute citoyenne et à tout citoyen le libre accès pratique, sans énorme machine politique, aux personnalités susceptibles de "parrainer" une candidature à la présidence de notre République. Je ne crois pas qu'il soit efficace de gouverner, sans le peuple au prétexte de pédagogie ou d'une compréhension supérieure et "technique" de notre temps, ni en oubliant ce sur quoi l'on a été élu, ce qui n'est pas littéralité d'un programme imprimé mais la force-même d'une espérance mieux dite par les bulletins des Français que par aucune profession des candidats.

Je ne coupe évidemment pas dans un recel de la République et de sa forme adjective par quelque personnalité ou mouvement politique que ce soit.

Sans avoir étudié le détail - serait-ce utile ? - est-il sain ? que chacun des deux candidats en 2012 soit dispensé de primaires pour 2017, alors que 72% des Français ne souhaitent pas que Nicolas Sarkozy se représente, et 77% que François Hollande, lui non plus, se représente

Je n'adhère pas au couplet de la une de
Libération
( (daté des samedi 30 et dimanche 31) d'une diplomatie redonnant du poids à la France en (ou car) "  s'éloignant de la tradition gaullo-mitterrandienne". Travailler avec les monarchies pétrolières au double jeu avéré avec le terrorisme d'Aqmi et de l'Etat islamique, aux régimes de dictature aussi révoltants que ceux de la Russie et de la Chine, et qui donnent la pire image de l'Islam n'est pas digne de nous, quitte à perdre de "fabuleux" contrats. L'honneur ne se monnaye pas et faire la leçon aux banlieues et en appeler au civisme et à l'enseignement du civisme, interdit de pratiquer "sur la scène internationale", donc d'évidence, le contraire. Je nous vois seuls au Sahel et incapables d'avoir convaincu nos frères européens de ce que notre frontière démographique et stratégique est là, je nous vois sans instrument fiable pour de grandes décisions (vg. la Syrie, être à juste titre prêts à frapper mais sans que nos ambassadeurs à Londres et à Wahington aient fait pressentir que les exécutifs là-bas n'auraient pas le soutien qu'ils requéraient de leurs Parlements respectifs). Je vois surtout l'entreprise européenne se défaire d'année en année, de mois en mois car elle n'est plus qu'intergouvernementale depuis le referendum du 29 Mai 2005, et qu'elle n'habite plus les esprits ni les âmes. Le non français et néerlandais était à faire valoir dans toute l'Union pour une vraie relance, notamment démocratique et indépendantiste à tous égards, militaire et idéologique compris. C'était rattrapable le 15 Mai 2012 en exposant à Berlin le cap social et antispéculatif à suivre.

Le "deal" ? Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ont cause commune pour se faire face au second tour de la prochaine élection présidentielle et donc crier haro sur un soi-disant socialisme calamiteux. Il n'y a plus de gouvernement socialiste depuis Juillet 1984. Espérer en ce moment que d'elle-même la conjoncture moins mauvaise internationalement, donne de la brise dans les voiles présidentielle assez à temps... est de la cartomancie ou de la méthode Coué. Ce n'est pas adulte. Ceux qui - sans adhérer le moins du monde à la famille Le Pen et à son fatras - ont été choqués par le quinquennat sarkorzyste, ont été déçus par les deux premières années du mandat en cours et deviennent chaque semaine plus sensibles au cynisme d'une invulnérabilité institutionnelle et d'une impopularité émancipant de toute cote..., peuvent songer à voter Marine Le Pen, uniquement pour que tout soit bousculé d'un échiquier totalement vérolé. Ce ne serait qu'une cohabitation où Marine Le Pen n'aurait guère plus de sièges au Parlement que maintenant, puisque le régime électoral n'aura pas changé avant le renouvellement de l'Assemblée Nationale sauf à faire voter la proportionnelle par referendum en vue d'un autre mode de ce renouvellement. Il n'y aurait donc pas de gouvernement Front national, mais une alliance des républicains (sans majuscules), c'est à dire de tout le monde et pourquoi pas avec quelques frontistes s'ils sont acceptés par les autres partis. Le Premier ministre serait imposé, ainsi que les ministres par la majorité parlementaire. Marine discourra, inaugurera les chrysanthèmes et n'aura en cinq ans, strictement rien à son actif, les partis devront enfin être proche des gens et les ambitions avoir enfin du fond et pas seulement de l'habileté.

Depuis trois ans, je suggère le changement de cap dans le détail et vous le redonne version Décembre 1973 écrit pour Bernard Combes et communiqué X fois à Pierre-René Le Mas et à vous.Il y aurait aussi une adresse simplement démocratique, encore dans le pouvoir du Président : établir effectivement la proportionnelle en expliquant dans le même temps le délabrement de notre démocratie, toutes responsabilités partagées depuis 1995, et en formant un gouvernement d'union nationale pour les deux années restant à courir de ce quinquennat, le temps d'un audit de cette France qui est vendue "par appartements" (pour la bonne image qatari ou chinoise, nullement pour de la création d'emplois), que trahissent ses dirigeants économiques, méconnaissent ses politiques si bègues de discours et si courts de propositions, de l'adoption d'un plan économique, social et financier quinquennal. D'initiative présidentielle, la France donnerait aux Européens, et notamment aux Allemands - censeurs - et aux Britanniques - bande à part depuis 1951, malgré leur discours à Zürich en 1948 (Churchill), un pendant au mouvement des électeurs helléniques et ibériques. Electeurs et gouvernement faisant réfléchir tout de suite et pas en 2017, et de façon constructive, au lieu du referendum-chantage de Cameron.

Courage et bon sens, cher ami, et je suis à nouveau avec vous, à défaut d'être sur l'agenda du Président, quelques minutes tous les quinze jours ou toutes les trois semaines (clause de style ? la réponse ne m'appartient décidément pas).

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