vendredi 5 juin 2015

Kazakhstan - les ventes d'hélicoptères - Le Monde.fr



Le Kazakhgate : une affaire d’Etat

Le Monde.fr | 05.06.2015 à 06h35 • Mis à jour le 05.06.2015 à 07h27 | Par Fabrice Lhomme et Gérard Davet

En 2010, la France vendait pour 2 milliards d’euros de matériel militaire au Kazakhstan. En échange, des proches de l’Elysée sont soupçonnés d’avoir fait pression sur la Belgique pour dépêtrer trois oligarques kazakhs des rets de la justice belge. Une opération sur fond de commissions occultes qui met en cause l’entourage de Nicolas Sarkozy.


Le 27 octobre 2010 à Paris, Nicolas Sarkozy et le président Noursoultan Nazarbaïev signent un accord pour un très gros contrat : la vente de 45 hélicoptères militaires Eurocopter au Kazakhstan.Le 27 octobre 2010 à Paris, Nicolas Sarkozy et le président Noursoultan Nazarbaïev signent un accord pour un très gros contrat : la vente de 45 hélicoptères militaires Eurocopter au Kazakhstan. | Lionel Bonaventure/AFP
Les policiers ont bien aimé la vue, paraît-il. Une bâtisse imposante, dotée d’une vaste piscine aux eaux turquoise, surplombant la ­Méditerranée. C’est ici, à Saint-Jean-Cap-­Ferrat, qu’une équipe de l’Elysée a négocié de manière fort discrète avec le pouvoir kazakh, au printemps 2009, au lieu-dit Le Petit Rocher, une villa de rêve où ont naguère séjourné David Niven et Charlie Chaplin. Ici aussi que les enquêteurs ont donc débarqué, mercredi 20 mai, pour fouiller les moindres recoins, et saisir au passage une Rolls-Royce Phantom.
Le propriétaire des lieux, Patokh Chodiev, n’était pas là. Prudemment réfugié à Moscou. Le milliardaire de 62 ans a la double nationalité, belge et kazakhe. Intime de Vladimir Poutine et du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, il est désormais la cible de la justice française. Comme le préfet honoraire Jean-François Etienne des Rosaies, le sénateur UDI Aymeri de Montesquiou (duc et descendant du mousquetaire d’Artagnan) et l’ancien ministre et président du Sénat belge Armand De Decker.
Un sacré casting empêtré dans une affaire d’Etat. Un « Kazakhgate » qui implique dangereusement l’Elysée, époque sarkozyste. L’accusation ? Les protagonistes sont tous suspectés, moyennant commissions occultes, d’avoir fait pression sur la Belgique, en 2011, à la demande du président Nazarbaïev, pour permettre à Chodiev et à deux de ses amis d’échapper à la justice d’outre-Quiévrain. L’intérêt de la France ? Vendre ses produits, militaires surtout, au très riche Kazakhstan. L’Elysée aurait joué les intermédiaires entre Kazakhs et Belges. Nom...


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