mercredi 18 novembre 2015

compte-rendus de ressenti et d'analysé - suivis d'observations personnelles... adressés à l'Elysée


 
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

à l'état brut

1° le ressenti

Ma femme, sensible depuis des années à ce que subissent les Palestiniens et les Kurdes, nous renvoie à ces souffrances et deuils à l'occasion des nôtres à présent. Elle a été bouleversée par le défilé d'une cinquantaine de portraits des jeunes abattus au Bataclan : beaux, jeunes, des âmes et des visages, des vies commencées, quelques-uns parents d'enfants d'un an ou deux. Elle conclut comme je vais le dire plus bas

Notre fille, onze ans à la fin de la semaine, davantage des échanges non dirigés en internat que les recommandations et structurations de l'Education nationale selon les lettres et circulaires de lundi matin. Une de ses aînées : expulser les Arabes. Notre fille, non : pas du tout, ce serait pire. Ce qui se passe dans leur tête aux assassins est de la folie et du dérangement. Peut-être aussi certains ont-ils eux-mêmes souffert ou a-t-on fait souffrir les leurs. Nous y prendre ensemble, ce sont des Français comme nous.

2° l'analysé

un couple de kinésithérapeutes et ostéopathes, devant la télévision depuis dimanche. Les commentaires d'un certain expert ou journaliste d'origine algérienne, déjà interrogé et témoin pour le 7 Janvier
- incompréhensible que la leçon du 7 Janvier n'ait pas été tirée, qu'il n'y ait donc eu aucun progrès dans les mesures de sécurité et aussi de pénétration des milieux sensible
- aveu s'il en est que les services savaient tout depuis longtemps puisque miraculeusement dès lundi matin, les caches d'armes, etc... le site de Lunel, bien connu, depuis Nîmes
- carence des politiques
- le Premier ministre, un visage à faire peur : de drogué (comme l'était Sarkozy en début de mandat et de désintoxication), émacié, les yeux... les mains qui commencent de trembler

conclusion du 1° et du 2°
démission de ceux qui sont à notre tête, président, gouvernement : le sang de Bataclan et autres lieux dramatiquement investis, est sur eux

3° observations personnelles

- faillite de toute une génération politique, une grande dizaine d'années, fille d'une incurie et d'une vie politique réduite à la communication dans tous les partis et chez les gouvernants, à commencer par le président du moment, depuis la "réélection" (pas en nom propre en 2002) de Jacques Chirac- inadéquation d'une réponse institutionnelle à ce qui est un ensemble accusateur : la séance du Congrès lundi et chaque intervention, globalement à côté
- la solution n'est pas en Syrie ni dans l'anéantissement de l'Etat islamique si souhaitable soit-il autant que l'est le soutien aux démocrates en Syrie et en Russie,
la solution est chez nous. C'est chez nous que naissent les terroristes et que s'enfante leur autisme réplique à l'autisme de notre société et principalement de ses dirigeants politiques
- les ressources humaines pour la sécurité : dans l'armée et dans la police comme la gendarmerie, les chefs de corps savent parfaitement qui de leurs hommes sont à la mesure des missions pratiques et psychologiques, pas besoin de recruter ni de former
- le relais européen au Sahel notamment : depuis une vingtaine d'années, nous n'avons pas su mériter la confiance de nos partenaires européens, en leur disant "tout", en proposant le vrai partage du "champ" et des marchés. Nous avons soutenu et nous soutenons en Afrique des régimes inacceptables en eux-mêmes, et indéfendables devant nos partenaires de l'Union

Il n'est pas trop tard - encore - pour ce gouvernement d'union nationale proposé à tous y compris au Front national, pour ce Premier ministre d'autorité morale et accepté ou désigné consensuellement (Valéry Giscard d'Estaing, un officier général, retraité ou pas, de rayonnement et d'expérience), pour ces trois réformes du code électoral (vote blanc, minimum de participation, représentation proportionnelle).

Ainsi, chacun se réformera. L'élection présidentielle peut alors être magnifique, et d'ici là l'ensemble des Français saura se donner ambiance et allure réduisant nettement les tentations et les contagions de la folie, c'est-à-dire de la fuite immature.

Accessoirement, comment ? après une journée d'entretiens avec chacun - dimanche - proposer lundi une révision que personne, grand public, juristes et politiques, ne considère nécessaire, et qui n'a pas la majorité qualifiée. En simple "stratégie" politique, une erreur affaiblissant encore s'il est possible ce qui est en place.

Je sais être rude. C'est parce que j'espère.

Chaleureusement.

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