lundi 21 décembre 2015

Inquiétude & Certitudes - lundi 21 décembre 2015

Lundi 21 Décembre 2015

Le docteur de l’Eglise – par excellence – en ce début d XXIème siècle, le cher et si attachant Benoït XVI : fin de catéchèse sur Pierre CANISIUS en Février 2011. A de jeunes Français venus à Rome, l’audience du mercredi : n’oubliez pas de garder un contact quotidien avec Dieu. C’est effectivement ce temps de rencontre qui donne lucidité et force. – Elections espagnoles, faiblesse désormais du pouvoir « central ». Quand la Grèce et l’Ibérie se donnent la gauche pour extrême et crédibilité à terme, la France s’ancre dans l’extrême-droite. Défaite des socialistes, partout, parce qu’en leur forme ou dans leur parti traditionnel, ils ont tout simplement trahi leurs idéaux, adopté les dogmatiques contemporaines. Les temps changent maintenant à vue d’œil. Regarder donc, plus que bien : mieux. Le probable retrait de NS de l’élection présidentielle sinon de la vie politique est un des éléments permettant d’espérer que nous ne rations pas pour la quatrième fois consécutive notre élection présidentielle.
Prier… la prière et son « arrière-plan », la geste amoureuse de nos âmes prises par Dieu, séduites par Lui. La voix de mon bien-aimé ! C’est lui, il vient… Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens… Il bondit sur les montagne, il court sur les collines… Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse… Le mouvement pour la rencontre. [1] Que je voie ton visage, que j’entende ta voix ! … Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth… D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Toute rencontre est donnée, donc à recevoir. La joie de notre cœur vient de Lui.

Je suis très inquiet. Toute orientation politique peut se rattraper. Toute élection décevante peut avoir sa réplique à terme plus ou moins éloignée. Mais la brade du patrimoine, c’est-à-dire nos ressources humaines par la désorganisation de nos systèmes scolaire et universitaire, c’est-à-dire aussi notre industrie surtout de pointe et d’envergure mondiale ne se rattrape pas. Des générations qui émigrent au moins mentalement, perdent la mémoire nationale et donc le projet commun. Des savoir-faire séculaires qui se perdent à chaque cession de nos grands groupes. Surtout, la dimension européenne, le partenariat franco-allemand sont systématiquement négligés au profit des tiers américain et chinois. Ce qui est insensé et ce qui accroît notre vulnérabilité

Or, de ces manques, lacunes et pratiques, Hollande est l’adepte. Pour des raisons que je ne sais pas, connaissant peu son véritable passé et pas du tout son mental, faute de l’avoir jamais rencontré, faute surtout qu’il cesse de tout dissimuler… Depuis 1993, et la chute politique d’une gauche qui restait de conviction (Mitterrand, Bérégovoy, d’autres assez nombreux quand même), les règnes, précédant l’actuel, étaient des provocations en discours de politique intérieure ou des réformes sans conséquence qui occultaient les nécessités et surtout le rythme de l’époque et les concurrences inexorables auxquelles nous sommes soumis depuis Maastricht et Marrakech. Rien d’irréversible, sinon notre « mithridatisation » à la tolérance de nos corruptions, de nos racismes, des engagements non tenus et finalement pas pris quand ils auraient dû inspirer des travaux et des préparations. Mais la sidérurgie, le ciment, la construction de centrales, les transports routiers… et maintenant le démantèlement d’Areva et sa cession pratique à la Chine. Celle-ci comme la Russie (mais nous n’avons avec cette dernière aucune coopération significative – à ma connaissance) est trop grosse pour des partenariats seulement nationaux. La « nationalisation » en cours est présentée comme une « sécurisation » des applications et savoir-faire militaires d’Areva. Je crois que c’est un prétexte pour des cessions. Hollande a tout simplement troqué notre pointe nucléaire pour un élément de succès pour « sa conférence » sur le climat (Paris et sa présidence à lui). Plus nous allons, plus nos gouvernants au lieu de gérer au présent et sereinement ce qui fonctionne, notre existant, s’attache à faire du texte proliférant sur des sujets facultatifs ou dangereux, qui nous divisent (la bio-éthique, les réformes « sociétales » même si elles sont bienvenues comme le « mariage pour tous ») ou nous dispersent : le sécuritaire. Sans aller d’ailleurs aux vrais remèdes, comme la planification pluri-annuelle en tous domaines, la concertation et la décision par referendum pour l’organisation territoriale et des collectivités locales, l’établissement d’un nouveau service militaire et civique, universel pour garçons et filles. Un gouvernement qui détruit et ne construit en rien. Et qui – c’est maintenant assuré – ne se réformera pas lui-même : le 7-Janvier, le 13-Novembre, les revers électoraux à répétition d’une gauche qui n’est plus ni de conviction ni d’ambition, qui n’est plus autonome intellectuellement n’ont en rien servi de leçon ni provoqué de réflexion à l’Elysée, et les troupes, la représentation nationale suivent, silencieusement. C’est à vomir et à désespérer.

Une nouvelle époque en relations internationales a commencé avec le « printemps arabe » avorté et même dramatiquement empêché, depuis 2011, avec le retour en force d’une Russie que son chef (plébiscité par un nationalisme sciemment excité) a longuement préparé, la Crimée sous prétexte d’évolutions plus encore droitières que démocratiques de l’Ukraine, avec la constitution en Syrie plus encore qu’en Irak d’un foyer d’entrainement terroriste qui irradie non seulement des kamikazes mais des millions de réfugiés de la peur, après ceux de la faim et de la pauvreté déshérente moins nombreux et qui n’arrivaient que par bateaux. La concertation est de plus en plus exclusivement gouvernementale et fermée au débat démocratique : fonctionnement de l’Union européenne, celle-ci en panne de perspectives depuis que la France est absente et que la toute-puissante Allemagne en économie et en finance a démontré son incapacité à projeter du politique… fonctionnement des Nations Unies : climat, Syrie. En réponse, les tentatives des partis radicaux en Grèce et en Espagne. La Grèce mettant en question l’euro. sans faire aller l’opinion européenne à l’une des origines de la catastrophe : le fonctionnement des banques en général et de certaines, américaines, en particulier, a pour le moment fait avorter son propre projet libertaire. L’Espagne entre dans une période très incertaine pour sa cohésion territoriale et nationale, et donc pour son régime politique. Nous-mêmes – malgré le probable retrait de Sarkozy dans la « course à l’Elysée » et un cramponnement de Hollande donnant, ainsi et malgré lui, toutes les raisons de nous défaire de lui à tout prix –, n’avons pas encore compris que nous n’avons plus les moyens ni politiques, ni économiques et sociaux, ni démocratiques de rater pour une quatrième fois la campagne et surtout l’élection présidentielle.

Alors ? l’imprévisible… Hitler, au retour duquel je ne crois absolument pas, avait cependant raison quand il a dit vers 1923, avant son putsch manqué : l’invraisemblable est ce qu’il y a de plus sûr. Tout est tellement de travers, inhumain, fou, inefficace sauf pour tuer, torturer, amoindrir, gaspiller, surtout pour mentir ou cacher que « forcément » il « doit » se passer quelque chose. Où ? quoi ? comment ? je pense davantage événements que personnages ou personnes. Les circonstances les susciteront, les feront se rencontrer si chacun dans son registre nous fait vraiment changer de pointure chez les dirigeants. Je crois qu’aucun de celles et ceux qui sont en place ne sont des gens pour demain et pour renverser les tendances. Quelques exceptions dont le pape François. Et d’autres sans doute que je ne connais pas. Le président sera nouveau aux Etats-Unis dans un an : rien n’annonce un Kennedy ni même un Kissinger, pas d’analyse et pas de charisme. Chez nous, Camus et Jobert ne sont plus. En Europe et pour l’Europe, il n’y a plus de Gaulle et Adenauer.


[1] - Cantique des Cantiques II 8 à 14 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc I 39 à 45

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