jeudi 14 janvier 2016

couriellé à l'Elysée : la roulette russe ou l'unisson


Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

notre vie publique accélère son mouvement brownien. Le Président n'est pas seul responsable de cette dégénérescence qui est aussi celle de notre République. L'esprit initial de 1958 a été progressivement perdu, il est totalement oublié aujourd'hui plus par les "élites" et "la classe politique" d'ailleurs que par le peuple. La réalité n'est pas perçue : le démantèlement de notre économie et les périls mondiaux qui ne sont pas que
daech, mais bien l'ensemble  de la non-gouvernance de la planète et d'un système passif nous faisant passer d'une hégémonie à l'autre (Etats-Unis puis Chine), hégémonie ne s'exerçant qu'en forme de dépendance mentale et économique et financière du reste du monde.

Tout cela est trop pour une majorité présidentielle et parlementaire qui n'existe plus qu'au passé, sur le papier et par réflexe de survie pour 2017.

Nous ne pouvons attendre cette échéance. Nous ne pouvons non plus la jouer à la roulette russe pour investir - selon les habitudes prises depuis une dizaine d'années - une personnalité dont l'élection devra tout au défaut de qui que soit d'autre ou aux circonstances des dernières semaines de campagne, pour qu'ensuite tout se fige pour cinq ans. C'est insupportable à penser, c'est illégitime, c'est être coupé et de la nécessité que la France soit ré-animée, ré-orientée - ce que souhaitent tous les Français, toutes les professions, toutes les classes d'âges et même tous les "intérêts" - et de tout avenir pour un pays qui va mourir s'il ne change pas de mode de fonctionnement politique.

Donc, l'union nationale. Un gouvernement formé par consensus de tous les partis, composé de tous les mouvements politiques existants, ramassé en une douzaine de personnalités au plus pour qu'il y ait vraiment délibération libre en conseil des ministres et gouvernement du pays d'une façon enfin collégiale, et non pas selon l'infaillibilité présidentielle.

Ce gouvernement "gèrera" les affaires courantes d'ici 2017 : elles sont petites, mais surtout changera la donne mentale par une réforme électorale profonde (représentation proportionnelle, vote blanc légalisé, quorum de participation) et il engagera avec nos partenaires de l'Union européenne l'instauration de la démocratie directe en Europe. Celle-ci - quasiment en charge du monde puisque l'Amérique et la Chine ont failli dans un leadership que successivement chacune a reçu des circonstances et de la faiblesse des autres - doit reconsidérer et les formes de sa solidarité et ce qu'elle veut que soit le monde : migrations, échanges commerciaux, finances responsables. L'Europe est en train de se disloquer moralement, de revenir à ses pires démons et - là aussi - d'oublier ses origines d'après-guerre et même ses ambitions et élans quand le système soviétique a implosé.

La qualité de ce gouvernement, l'ampleur de ces réformes de structures pour que notre pays soit de nouveau moralement debout et son peuple enfin participant et intéressé à la "marche" de ses propres affaires, dégageront une personnalité à quasiment plébisciter par une élection présidentielle d'exception, c'est-à-dire répondant aux circonstances mondiales, européennes, nationale.

Tout le reste n'est pas à l'échelle - à commencer par la querelle devenue sémantique et de "sauvetage des meubles" sur la déchéance de nationalité si artificielle et si maladroitement provoquée, faute de consultation et de conseils (y compris de technique juridique).

Faites vite. Le monde entre dans une nouvelle crise économique, bien plus grave que celle commencée à l'automne de 2008, toujours pas diagnostiquée et encore moins traitée. Et la France est moralement et politiquement sans gouvernement. Nous entrons dans une imprévisibilité totale. La sécurité physique est affaire de cohésion nationale et de professionnels du renseignement. Certainement pas d'un foisonnement de textes répressifs, constitutionnels ou pas.

Nous avons besoin d'esprit. Il ne peut venir que de l'unisson, de la participation de tous. Oui, faites vite et voyez enfin grand. Sans échéance électorale. N'improvisez plus. Construisons. Tous ensemble.

Pensées chaleureuses. Voeux pour le Président qui peut, si - enfin - il voit.



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