samedi 24 septembre 2016

en Inde, la très discrète cérémonie de signature de vente des Rafale --- Le Monde.fr



La communication a été faite à minima pour cette signature. Nul doute que le montant de la transaction, de l’ordre de 8 milliards d’euros, n’est pas étranger à cette discrétion.

LE MONDE | 24.09.2016 à 04h31 • Mis à jour le 24.09.2016 à 06h08 | Par Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)

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Le ministre de la défense français Jean–Yves le Drian et le ministre de la défense indien Manohar Parrikar ont signé le contrat à New Delhi, le vendredi 23 septembre.
« Où sont les rubans ? » Quelques minutes avant la signature de la vente de 36 avions de chasse, vendredi 23 septembre, des employés du ministère indien de la défense cherchent encore les rubans aux couleurs de la France et de l’Inde pour relier les documents bientôt paraphés, mais encore dispersés. Des drapeaux arrivent enfin dans une petite pièce du ministère, qui sert aussi, vraisemblablement, de salle d’attente, avec ses canapés posés les uns en face des autres.
Aucun journaliste indien n’a été convié, hormis quelques cameramen et photographes. Le gouvernement indien n’a publié aucun communiqué officiel. La nouvelle a tout juste été signalée par le ministre de la défense, Manohar Parrikar, sur son compte Twitter, le 23 septembre. Une communication à minima. Il faut, pour connaître les détails du contrat, lire les quelques informations qui ont fuité dans la presse indienne, ou se tourner vers la délégation Française.
L’Inde veut garder la cérémonie de signatures discrète. Est-ce pour ne pas trop ébruiter le montant du contrat ? L’acquisition des 36 Rafale, de l’ordre de 8 milliards d’euros, selon des sources françaises, représente l’équivalent d’un an et demi du budget fédéral indien consacré à la santé.
A quel moment le PDG de Dassault Aviation a-t-il appris que le contrat allait être signé ? « Là, maintenant », avoue Eric Trappier dans un sourire de soulagement. Les négociations ont été longues. Quelques conseillers ont passé la nuit précédente à régler quelques détails de traduction dans l’accord intergouvernemental signé vendredi. Ses annexes font plus de 10 000 pages. Quelques salves d’applaudissement, initiées par les équipes de Dassault, retentissent enfin dans la salle.

De longues tractations

M. Trappier en profite pour attacher un pin’s en forme de Rafale sur la veste du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Tous deux ont été les artisans des négociations depuis qu’en avril 2015, le premier ministre indien, Narendra Modi, en visite à Paris, a annoncé l’acquisition de 36 Rafale, de gouvernement à gouvernement. « Du côté indien, les tractations et arbitrage entre différents ministères ont pris du temps », explique-t-on dans l’entourage de M. Le Drian. A plusieurs reprises, l’Inde a voulu revenir sur des points de négociation, même si les grandes lignes de l’accord intergouvernemental avaient été arrêtées en janvier.
Les livraisons des Rafale doivent débuter en 2019 et s’étaler sur une trentaine de mois. L’accord comprend un volet sur les « offsets » – transferts de technologies et contreparties industrielles – dont la valeur représente 50 % du contrat. Près de 4 milliards de dollars (3,56 milliards d’euros) devront être investis en Inde dans les secteurs de la production industrielle, de la recherche, des services ou encore des biens d’équipement. Le Français Safran étudie la possibilité d’investir dans l’amélioration du moteur Kaveri qui équipe les Tejas de fabrication indienne, un Light Combat Aircraft (LCA).
« Ces offsets sont un atout pour l’avenir, précise-t-on dans la délégation française. Car ils permettront de nouer des partenariats locaux et développer un make in India qui augmenteront nos chances de vendre d’autres Rafale. » Dans une interview accordée à l’agence de presse indienne PTI, M. Trappier évoque la possibilité de construire une chaîne d’assemblage en Inde, si l’occasion d’une « commande plus importante » se présente. Un précédent appel d’offres indien de 126 avions de combat, pour lequel Dassault était en négociations exclusives, avait été enterré en 2012.
A l’issue d’un entretien d’une heure avec M. Modi, M. Le Drian a salué « une décision historique qui ouvre un nouveau chapitre de nos relations ». « Le partenariat entre la France et l’Inde avançait au rythme d’un homme qui marche, il va désormais avancer à la vitesse d’un Rafale », lui a confié M. Modi.
Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)
Journaliste au Monde
Vos réactions (3) Réagir
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Jacques2/2 24/09/2016 - 06h17
Accessoirement, je constate que lorsque le vendeur est de droite, l'acheteur de gauche c'est l'échec (duplicité, mensonge,...). Qd les 2 sont de droite (Mistral), c'est un marché de dupes. Qd le vendeur est de gauche et l'acheteur plutôt de droite (Qatar, Egypte, Inde...) c'est le succès (confiance, sincérité...?). Pour le succès de notre commerce extérieur, il faudra bien réfléchir en mai 2017. Si on rajoute l'équilibre de la Sécu et la diminution des déficits publics...😀😀🤑😜
 
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Le Concombre Masqué 24/09/2016 - 09h15
Un, deux ou trois contrats publics d'exception n'ont jamais fait un commerce extérieur. Rafale, Barracuda ou pas, la balance commerciale n'a pas cessé de creuser son déficit.
 
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Jacques 24/09/2016 - 05h58
On avait un président très grande gueule qui se vantait de vendre des Rafales au Brésil. Résultat : aucun de vendu, mais le pré.acheteur et le pré. vendeur tous 2 mis en examen aujourd'hui pour "corruption" (non respect des lois). Le Prés. déclaré incompétent pour les affaires étrangères (très bien secondé, il faut le reconnaître, par un ministre de la Déf exceptionnel) réussit à fourguer et les Rafales et le Mistral vendu par l'ex à l'adversaire, à des clients sous le charme socialo. Bravo.🍾👍


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