dimanche 22 janvier 2017

Inquiétude & Certitudes - dimanche 22 janvier 2017

21 heures 22 + Résultat de la « primaire » de gauche. Jamais, je n’ai autant ressenti la distance ou le décalage entre les journalistes ou commentateurs, et moi – sauf peut-être mais je n’analysais pas autant puisque je vivais, au départ du général de GAULLE. Tout simplement, parce que je me suis senti profondément concerné, et que – je le crois – bien j’étais et suis « dans » la peau de ceux qui se sont déplacés et ont voté. Dans le cas de mon village, c’était aller au chef-lieu du département, pas bien loin, mais 25 kilomètres, alors que pour l’électeur de droite le bureau de vote était dans la salle habituelle de nos votes au village. Il faudrait comparer le nombre des bureaux de vote mis en place par la droite en Octobre dernier et ceux des socialistes ce soir. Les journalistes  « sur » France 2 ne sont pas allés et pour cause voter, leurs commentaires sont du cours et de la théorie, il n’y a aucun enjeu pour eux. Pour ma part, je suis allé voter, ainsi que – je le crois – la plupart des votants dans une perspective très claire : le candidat qui va sortir de ces primaires, sauf total renversement de tous les paramètres, n’a aucune chance de « figurer » au second tour. Donc, nous votons … entre nous, pour décider sur quelles bases se reconstruira le ou un Parti socialiste, pas tant à la suite de l’élection présidentielle, mais à la suite d’un quinquennat qui a détrruit un capital de crédibilité idéologique et gouvernemental de trente-cinq ans. Ceux qui ont voté aujourd’hui refusent bien entendu la droite version FILLON et version LE PEN, mais autant MELENCHON et MACRON. Ils ne sont pas – compte tenu de l’échec de ces cinq ans et de la dissidence MACRON qui a le mérite de la franchise, je n’ai jamais été des vôtres… (MELENCHON n’est d’aucun effet aujourd’hui sur cet électorat socialiste puisqu’il existait déjà en 2012 et à un étiage comparable, 13% de mémoire au premier tour) i – si peu nombreux : deux millions sans doute, CAMBADELIS ne souhaitait que un million et demi, et les pronostics étaient encore plus faibles. Le commentaire professionnel est donc complètement à côté, qui juge cette participation désastreuse et signe de morbidité.
Deuxième élément. Ce n’est que ce soir que j’apprends… que VALLS était archi-favori et on le donne encore capable de rattraper ses trois points d’écarts avec HAMON, et même de l’emporter en duel. Il suffit d’avoir regardé périodiquement cet homme aux yeux fixes, ce masque fixe, ce visage coléreux, ces jeux de mains, puis d’avoir entendu ces cris et exclamations, enfin d’avoir subi du récitatif guindé, pour ne pas y croire. L’homme n’est pas souple, il joue une possession d‘état et une fonction qu’il n’a plus. Expliquer son score par le fait qu’il était seul à assumer le bilan du quinquennat est faux : il ne l’a pas assumé. Sans rien détailler, il n’a souligné que sa fonction et le terrorisme dont à lui seul il nous aurait sauvé et à l’avenir nous protègerait. En choisissant HAMON, je crois que mes compagnons de vote ont conjecturé comme moi l’après-pérsidentielle, et ont choisi un approfondissement d’idéologie et d’expérience, pas du tout un candidat pour l’élection prochaine. La suprise peut être l’écart entre MONTEBOURG et les deux premiers : je crois que ce que j’ai ressenti, l’opportunisme et le flou relatif d’un personnage qui aurait dû démissionner dès Florange ou, d’homme à homme, s’imposer à FH. Les quatre autres n’ont pas existé. Ce qu’il ne faudra pas oublier, le PS seul existe au niveau des élections nationales, même si localement les autres gardent des positions.
Tout cela fait-il l’ « affaire » de MACRON ? Pour les commentateurs : oui, aller au succès, les places et jouer gagnant. Pour moi, non : cet électorat d’aujourd’hui et de dimanche prochain ne se déplacera pas au second tour pour le soutenir contre LE PEN ou contre FILLON. C’est un électorat qui pense à l’avenir et a compris, exactement la tension de ma tentative de livre, qu’il faut maintenant approfondir, réféléchir, retrouver la source et la sincérité des refondations : Epinay, en 1971
L’élection présidentielle, elle-même, est moins prévisible que jamais puisqu’elle se joue à cinq, dans un contexte international extrêmement évolutif. Le paysage va changer totalement avec TRUMP jusqu’à son impeachment que je crois probable. L’appareil républicain a subi celui-ci et demeure fidèle aux axes traditionnels de la politique économique et des stratégies américaines. POUTINE va éprouver très vite s’il y a alliance ou un autre antagonisme qu’avant, mais antagonisme tout de même, avec les Etats-Unis de TRUMP. Tous les deux mécontentent fortement une part de leurs compatriotes. – Les quatre concurrents actuellement en tête sont pour deux d’entre eux dans le théâtre et pour les deux autres dans le récite et le déjà entendu. Le fait que le débat ne soit pas binaire ne leur facilite rien, et les partage, les feront osciller entre une ligne droite et des tentatives de rassemblement sur l’un de leurs flancs, puis sur l’autre. Selon l’expression fréquente, les messages vont se brouiller et aucun des quatre n’a assez de métier ni d’équilibre dans la posture pour ne pas gaffer. – Gage que VALLS ne gagnera pas et ne pouvait arriver (voir comment il a gagné Evry ? depuis Matignon et Rocard ?) que nommé : sans image, il est dit de lui à sa permanence… que d’argent pour chaque candidat ! venant d’où ? qu’il s’est enfermé avec ses « plumes » et collaborateurs pour rédiger sa déclaration.

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