vendredi 14 juillet 2017

prise de la Bastille - wikipédia à jour au 16 juin 2017



Prise de la Bastille
Description de cette image, également commentée ci-après
La Prise de la Bastille, par Jean-Pierre Houël (1789).
Informations générales
Date
Lieu
Issue
Victoire des insurgés

Belligérants

Commandants

Forces en présence
~ 688 à 1 000 habitants des faubourgs de Paris
61 Gardes-Françaises
5 canons

Pertes
114 prisonniers
(dont 7 sont tués)
98 morts
73 blessés
Batailles
Données clés
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Prise de la Bastille
La prise de la Bastille, survenue le mardi 14 juillet 1789 à Paris, est l'un des événements inauguraux et emblématiques de la Révolution française.
Cette journée, durant laquelle la Bastille est prise d’assaut par des émeutiers, est, dans la tradition historiographique, considérée comme la première intervention d'ampleur du peuple parisien dans le cours de la Révolution et dans la vie politique française.
Le siège et la reddition de la forteresse royale s'inscrivent dans une période de vide gouvernemental, de crise économique et de tensions politiques à la faveur de la réunion des États Généraux et de leur proclamation par le Tiers en Assemblée constituante. L'agitation du peuple parisien est à son comble à la suite du renvoi de Necker (annoncé le 12 juillet par le journaliste Camille Desmoulins) et du fait de la présence de troupes mercenaires aux abords de la ville.
Si son importance est relative sur le plan militaire, l'événement est sans précédent par ses répercussions, par ses implications politiques et son retentissement symbolique.
La forteresse était défendue par une centaine d’hommes (suisses et allemands) qui firent près de cent morts parmi les assiégeants. Il y en eut six parmi les assiégés, dont le gouverneur de Launay. Cependant, la reddition de la Bastille fit l’effet d’un séisme, en France comme en Europe, jusqu'en Russie impériale1.
D'emblée, l'événement est considéré comme un tournant radical dans le cours des événements par les Parisiens et le pouvoir royal2. Il marque l'effondrement de l'administration royale et provoque une révolution municipale. La capitale puis le pays se mobilise derrière les Constituants. De plus, il est immédiatement mis en scène et célébré par ses partisans. Il revêt par la suite une charge symbolique extrêmement forte dans la culture politique républicaine.
La Fête de la Fédération fut organisée à la même date l’année suivante, pour coïncider avec le premier anniversaire de l’évènement. La date du 14 juillet fut choisie en 1880 pour célébrer la fête nationale française en souvenir de cette double commémoration.

Sommaire

Un faisceau de causes

« C'était, dit un observateur, c'était un temps orageux, lourd, sombre, comme un songe agité et pénible, plein d'illusions, de trouble. Fausses alarmes, fausses nouvelles ; fables, inventions de toutes sortes. »
— Jules Michelet, Histoire de la Révolution française
La Forteresse de la Bastille.
Le 14 juillet 1789, la forteresse ne comptait que sept prisonniers : quatre faussaires, dont le procès était en cours d'instruction3 ; deux fous, Auguste Tavernier et de Francis Xavier Whyte dit chevalier de Whyte de Malleville4 ; le comte de Solages, un noble, criminel, enfermé à la demande de sa famille, probablement pour inceste. Les autres prisonniers, comme le marquis de Sade ou Anne-Gédéon Lafitte de Pelleport avaient été transférés ou libérés peu avant5. « Quasi vide sans doute, mais surchargée : surchargée de la longue histoire entretenue entre la monarchie et sa justice6 ». Ainsi, une légende noire enveloppait la forteresse et en faisait le symbole du despotisme ministériel ou de l'arbitraire royal7. Cette image, dont témoignent les Cahiers parisiens explique pour une part l'« émotion populaire » de cette journée du 14 juillet.
Les révolutionnaires sont tellement déçus de trouver ces prisonniers en nombre si faible et manquant de prestige qu'ils en inventent un faux, appelé comte de Lorges, « un malheureux vieillard qui fut trouvé chargé de chaînes, à moitié nu, avec des cheveux et une barbe de divinité fluviale, au fond d'un cachot où ne pénétrait pas la lumière et dont les murailles suintaient l'humidité […]. Le misérable vieillard, qui gisait là depuis des années et des années, fut comme de juste porté en triomphe par les amis de la liberté aux acclamations d'un peuple en délire »8

La légende noire d'une prison d'État

Liste des prisonniers enfermés à la Bastille du 1er au 14 juillet 1789. Archives nationales AE/II/1166(c)
Frontispice des Mémoires sur la Bastille de Linguet, 1783.
Le premier témoignage écrit sur la prison est le livre des pseudo-mémoires d'un calviniste français, Constantin de Renneville, qui livre une histoire fantasmée de la Bastille. Il en fait un bastion terrifiant du pouvoir arbitraire et inquisitorial et l'oppose à la Tour de Londres9. Les récits « antibastillonnaires » se multiplient dans les années 1770 - 1780. Deux ouvrages publiés à l'étranger participent grandement à associer la Bastille et l'arbitraire  : Mirabeau avec Des lettres de cachet et des prisons d'État (Hambourg, 1782) et Simon-Nicolas-Henri Linguet, Mémoires sur la Bastille (Londres, 1783). Ce dernier ouvrage se fait fort de distinguer le « bon roi » justicier de ses mauvais et tyranniques ministres. Louis-Sébastien Mercier qui en donne une peinture effroyable dans son Tableau de Paris, prophétise sa chute dans l'An 2440, rêve s'il en fut jamais10.
L’imagerie pré et post-révolutionnaire, notamment par les gravures, a largement contribué à entretenir le mythe d’une Bastille abritant des cachots où pourrissaient les victimes de la monarchie. Cependant, la Bastille avait perdu pour partie sa fonction de prison d’État. La plupart de ses détenus n'étaient pas des victimes de l'« arbitraire » royal, les lettres de cachet ne concernant des affaires d'État que pour une très faible minorité du corpus, de l'ordre de 4 ou 5 %11. La majorité de ses résidents était constituée de grands personnages et des jeunes gens incarcérés pour dissipation ou libertinage, le plus souvent à la demande de leur propre famille ou de leur entourage. Elle était enfin la forteresse qui rappelait dans le paysage parisien, l'usage que pouvait en faire le pouvoir en période de troubles, en particulier au cœur du populaire faubourg Saint-Antoine.

L'attitude de l'administration royale et du gouvernement

La Bastille où le baron de Besenval avait fait entreposer la poudre de l'arsenal, était connue pour sa faiblesse stratégique. Son gouverneur était désavoué par ses supérieurs et Besenval lui-même affirme avoir cherché à lui donner un remplaçant au début du mois de juillet12. La situation exige des moyens humains et militaires supplémentaires. Broglie demande à son lieutenant de renforcer les effectifs de trente gardes suisses et envoie des canonniers pour examiner « si les pièces sont en état, et les servir, si cela devenait nécessaire, ce qui serait bien malheureux, mais est heureusement dénué de toute vraisemblance13 ». La Bastille en 1789 est alors défendue par une garnison de 30 gardes suisses et 80 vétérans invalides de guerre14.

La mobilisation populaire

Le peuple de Paris était inquiet depuis plusieurs jours, craignant que les troupes étrangères massées autour de la capitale depuis juin ne finissent par être utilisées contre les États-généraux ou pour servir un hypothétique massacre de la population des « patriotes »15. Les échos et la publicité des débats de l'Assemblée ont autant compté dans la mobilisation populaire que « la colère et des peurs cumulés dans les différentes strates de la population parisienne »16, peur d'un « complot aristocratique », peur de la disette alimentée par les fantasmes d'un « pacte de famine »17. Au 14 juillet, le prix du pain atteint son maximum depuis le règne de Louis XIV18. La question frumentaire est au cœur de l'insurrection19. Le portrait des émeutiers confirme ces préoccupations de subsistance. « Gens de métiers », artisans, commis de boutiques, les cortèges sont composés de salariés des faubourgs, père de famille, pour les deux tiers alphabétisés20.

Les prémices du siège de la Bastille

Article détaillé : Émeutes des 12 et 13 juillet 1789.
Dès le 12 juillet, une milice bourgeoise de 48 000 hommes sans armes avait été constituée par l'Assemblée des électeurs de Paris, souhaitant éviter et maîtriser les débordements populaires et soutenir et défendre l'action de l'Assemblée nationale21.
Le matin du dimanche 12 juillet 1789, les Parisiens sont informés du renvoi de Necker, la nouvelle se répand dans Paris. À midi, au Palais-Royal, un avocat et journaliste alors peu connu, Camille Desmoulins, monte sur une chaise du café de Foy et harangue la foule des promeneurs et l’appelle « à prendre les armes contre le gouvernement du roi22». Dans les rues de Paris et dans le jardin du Palais-Royal de nombreuses manifestations ont lieu, les bustes de Jacques Necker et de Philippe d’Orléans sont portés en tête des cortèges. Le régiment de cavalerie, le Royal-allemand charge la foule amassée aux Tuileries. On compte plusieurs blessés dont des femmes et enfants, et trois tués parmi les émeutiers23. En début de soirée, Pierre-Victor de Besenval à la tête des troupes installées à Paris, donne l’ordre aux régiments suisses cantonnés au Champ-de-Mars d’intervenir.
À une heure du matin, quarante des cinquante barrières (postes d’octroi) qui permettent l’entrée dans Paris sont incendiées24. La foule des émeutiers exige la baisse du prix des grains et du pain. Une rumeur circule dans Paris : au couvent Saint-Lazare et à la Bastille seraient entreposés les grains25 ; le couvent est pillé à six heures. Deux heures plus tard, une réunion des « électeurs » de la capitale se tient à l’Hôtel de ville (ceux qui, au deuxième degré, ont élu les députés des États généraux). À leur tête se trouve le prévôt des marchands de Paris, Jacques de Flesselles. Au milieu d’une foule déchaînée, ils décident de former un « comité permanent » (appelé « municipalité insurrectionnelle », elle se substitue à la vieille municipalité royale26) et prennent la décision de créer une « milice bourgeoise » de 48 000 hommes, afin de limiter les désordres. Chaque homme portera comme marque distinctive une cocarde aux couleurs de Paris, rouge et bleu. Pour armer cette milice, les émeutiers mettent à sac le Garde-Meuble où sont entreposées des armes de collections anciennes. Sur ordre de Jacques de Flesselles, on lance la fabrication de 50 000 piques. La foule obéissant aux ordres qui semblaient provenir du Palais-Royal[Informations douteuses] [?], parlait de prendre la Bastille. À 17 heures, une délégation des électeurs parisiens se rend aux Invalides pour réclamer les armes de guerre qui y sont entreposées. Le gouverneur refuse. La Cour ne réagit pas. Les électeurs n’obtiennent pas les armes.
Le 14 juillet, 10 h, les émeutiers s’emparent des fusils entreposés aux Invalides. Devant le refus de son gouverneur, une foule composite — près de 80 000 personnes dont un millier de combattants27 — se présente pour s’en emparer de force. Pour défendre l’Hôtel des Invalides il existe des canons servis par des invalides mais ceux-ci ne paraissent pas disposés à ouvrir le feu sur les Parisiens. À quelques centaines de mètres de là, plusieurs régiments de cavalerie d’infanterie et d’artillerie campent sur l’esplanade du Champ-de-Mars, sous le commandement de Pierre-Victor de Besenval. Celui-ci réunit les chefs des corps pour savoir si leurs soldats marcheraient sur les émeutiers. Informé de leur refus, Besenval décide d'abandonner sa position et de mettre ses troupes en route vers Saint-Cloud et Sèvres28. La foule escalade les fossés, défonce les grilles, descend dans les caves et s’empare des 30 000 à 40 000 fusils à poudre noire qui y sont stockés ainsi que vingt pièces de bouches à feu et d’un mortier. Les Parisiens sont désormais armés. Il ne leur manque que de la poudre à canon et des balles. Le bruit court qu’il y en a au château de la Bastille29,30,31. Besenval avait en effet donné l'ordre de stocker la poudre dans la forteresse.

Le siège de la Bastille

La Prise de la Bastille
À 10 h 30, une délégation de l'Assemblée des électeurs de Paris se rend à la Bastille. Les membres du Comité permanent n'envisagent pas de prendre le bâtiment par la force mais souhaitent ouvrir la voie des négociations32. Pressés par la foule des émeutiers, notamment ceux du faubourg populaire de Saint-Antoine où l'affaire Réveillon a été un épisode marquant de la pré-révolution, les électeurs envoient une délégation au gouverneur de la Bastille, Bernard-René Jordan de Launay. Ce dernier a pris soin de la mettre en défense en calfeutrant des fenêtres, surélevant des murs d'enceinte et en plaçant des canons sur les tours et derrière le pont-levis33. La délégation a pour mission de demander le retrait des canons et la distribution de la poudre et des balles aux Parisiens qui forment la « milice bourgeoise »34. En effet, au-dessus du portail monumental de la Bastille construit en 1643, se trouve un arsenal, magasin d’armes et de poudre. Par mesure de sécurité, de Launay les fait déplacer la nuit précédente vers une cour intérieure. Cette délégation est reçue avec amabilité, elle est même invitée à déjeuner, mais repart sans avoir eu gain de cause35. Cependant, la foule s'impatiente et certains imaginent que la délégation est retenue prisonnière. Ce quiproquo aggrave les tensions.
À 11 h 30, une deuxième délégation mené à l'initiative de Jacques Alexis Thuriot, accompagné de Louis Ethis de Corny, procureur de la ville, se rend au fort de la Bastille36. Thuriot qui souhaite éviter un affrontement, presse les Invalides pour passer la seconde enceinte, inspecte les lieux et demande des garanties. Le gouverneur s'engage à ne pas prendre l'initiative des tirs. La foule des émeutiers armée des fusils pris aux Invalides se rassemble devant la Bastille. Elle amène avec elle cinq des canons pris la veille aux Invalides et au Garde-Meubles, dont deux canons damasquinés d’argent offerts un siècle auparavant par le roi de Siam à Louis XIV37. Ils sont servis par des militaires ralliés à la foule et tirent sur les portes de la forteresse.
Une explosion, prise à tort par les émeutiers comme une canonnade ordonnée par le gouverneur, déclenche les premiers assauts. Des émeutiers pénètrent dans l'enceinte par le toit du corps de garde et attaquent à coups de hache les chaînes du pont-levis23.
À 13 h 30, les quatre-vingt-deux invalides défenseurs de la Bastille et trente-deux gardes suisses détachés du régiment de Salis-Samade ouvrent le feu sur les émeutiers qui continuent leurs assauts sur la forteresse, faisant une centaine de tués26. Durant trois heures et demie, la Bastille est alors soumise à un siège régulier.
Une troisième délégation se rend à la Bastille à 14 h, dans laquelle se trouve l’abbé Claude Fauchet, suivi à 15 h d'une quatrième avec de nouveau Louis Ethis de Corny, accompagné de Louis-Lézin de Milly, son secrétaire, du comte Piquod de Sainte-Honorine, de Poupart de Beaubourg, Boucheron, Fleurie, Jouannon et Six. Cette dernière délégation, voulue dans les formes par le comité permanent de l'Hôtel de Ville, affublée d'un tambour et d'un drapeau pour afficher son caractère officiel, se présente devant le marquis de Launay mais n’obtient toujours rien38. Pire, les parlementaires reçoivent une décharge de mousqueterie qui toucha la foule. Les soldats de la garnison de la Bastille et les assiégeants échangent des tirs. Dans la confusion, même cette dernière délégation fut prise à partie par la foule des assiégeants. Les négociations sont dès lors closes, et c'est par la force que l'on compte prendre la forteresse.
La Prise de la Bastille, Charles Thévenin, 1793, Musée Carnavalet.
À 15 h 30, un détachement de soixante-et-un garde-françaises sous le commandement de Pierre-Augustin Hulin et Jacob Job Elie, anciens sergents aux Gardes-Suisses se présentent devant la Bastille avec cinq canons. Ces canons sont mis en batterie contre les portes et le pont-levis du château. L'attaque proprement dite de la forteresse débute39.

La reddition de la Bastille

À 17 h, la garnison de la Bastille rend les armes, sur promesse des assiégeants qu’aucune exécution n’aura lieu s’il y a reddition. De Launay n'a que peu de confiance sur les forces de ses garnisons et trop peu de vivres pour tenir un siège40. Les émeutiers, parmi lesquels on dénombre une centaine de tués et soixante-treize blessés envahissent la forteresse, s’emparent de la poudre et des balles, puis libèrent les sept captifs qui y étaient emprisonnés41. La garnison de la Bastille, prisonnière, est conduite à l’Hôtel de Ville pour être jugée. Sur le chemin, de Launay est massacré. Sa tête est découpée au canif par un garçon cuisinier nommé Desnot, avant d'être promenée au bout d'une pique dans les rues de la capitale42. Les têtes de de Launay et de Jacques de Flesselles, prévôt des marchands de Paris sont promenées au bout d’une pique dans les rues de la capitale jusqu’au Palais-Royal. Plusieurs des invalides trouvent aussi la mort pendant le trajet. De Flesselles est assassiné sur l’accusation de traîtrise.
Outre les prisonniers, la forteresse héberge les archives du lieutenant de police de Paris qui sont soumises à un pillage systématique. Ce n’est qu’au bout de deux jours que les mesures sont prises par les autorités afin de conserver ces traces de l’histoire. Même Beaumarchais, dont la maison est située juste en face, n’avait pas hésité à puiser dans les papiers. Dénoncé, il doit d’ailleurs les restituer.
À 18 h, ignorant la chute de la Bastille, Louis XVI ordonne aux troupes d’évacuer Paris. Cet ordre est apporté à l’Hôtel de Ville à deux heures du matin.

Les prisonniers libérés

Source : 43.
Les prisonniers étaient au nombre de sept :
Les faux monnayeurs disparurent dans la foule dès leur libération. Les trois autres furent portés en triomphe dans les rues. Les deux premiers furent de nouveau incarcérés dès le lendemain à l'hospice de Charenton. Le comte de Solages regagna son pays près d'Albi où il décéda vers 1825.

Réactions des contemporains

De la Bastille à la Cour

La Bastille dans les premiers jours de sa démolition, Hubert Robert, 1789, Musée Carnavalet
Le 14 juillet 1789, en rédigeant son journal intime, le Roi qui revenait d'une partie de chasse, écrira pour cette même date : « Rien » car il était revenu bredouille de la chasse. En effet, la matière ordinaire de son journal était composée de chasses, réceptions, cérémonies civiles ou religieuses, voyages, etc.44. De plus ce carnet a aussi servi le 17 juillet pour indiquer que le roi s'était rendu à l’Hôtel de Ville de Paris.
La légende rapporte que le Roi ne put être tenu informé des événements parisiens le jour même. Ce n'est que le lendemain, à son réveil le 15 juillet à 8 heures, à Versailles, que le duc de La Rochefoucauld-Liancourt annonça à Louis XVI la prise de la Bastille. Le dialogue suivant a souvent été cité par les historiens du XIX :
— « C’est une révolte ? » demanda Louis XVI.
— « Non sire, ce n’est pas une révolte, c’est une révolution. » répondit le duc de La Rochefoucauld45.
Néanmoins, il est avéré que dès le jour même Versailles et le roi étaient au courant de la prise de la Bastille. Le récit est de la marquise de La Rochejaquelein46 : « Le 13 juillet 1789, les régiments de Bouillon et de Nassau arrivèrent à Versailles. On les logea dans l'Orangerie ; nous fûmes les voir. Le lendemain, 14 juillet, une foule brillante et nombreuse se promenait dans le parterre du midi, au-dessus de l'Orangerie. Les officiers avaient rassemblé la musique, qui jouait des airs charmants ; la joie brillait sur tous les visages : c'était un tableau ravissant ; mais jamais je n'oublierai le changement subit qui s'opéra. Nous entendîmes d'abord des chuchotements. M. de Bonsol, officiers des gardes du corps, vint à nous, et dit tout bas : Rentrez, rentrez, le peuple de Paris est soulevé ; il a pris la Bastille ; on dit qu'il marche sur Versailles. Nous nous dirigeâmes aussitôt vers notre appartement. Partout la crainte succédait à la gaieté, et en un instant les terrasses furent désertes . » On note par ailleurs une première vague d'émigration massive au lendemain de la prise de la forteresse. Le 16 juillet, le comte d'Artois et le prince de Condé, colonel général de l’infanterie, avaient déjà gagné les frontières du royaume. S'ensuivent les départs des principaux Secrétaires d'États, de Villedeuil, de Broglie et de La Vauguyon.

L'Armée royale

Un fossé déjà ancien s'est creusé davantage au sein des armées royales après les événements parisiens. Les officiers n'ont plus confiance en leurs hommes. Le 14 juillet cinq de six bataillons des Gardes-Françaises s'étaient mutinés et certains avaient rejoint les émeutiers. La semaine précédant les événements, on dénombrait déjà soixante-neuf désertions dans le Régiment de Provence et vingt-neuf dans celui de Vintimille47.
Le régiment allemand Royal-Hesse-Darmstadt, alors cantonné à Strasbourg apprit la prise de la Bastille le 23 juillet 1789. Il accueillit la nouvelle avec force joie et tapages, ce qui lui valut d'être envoyé en garnison à Neufbrisach. Néanmoins, son ardeur patriote (il fut le premier à adopter la cocarde tricolore) lui valut un retour triomphal à Strasbourg, où il fut acclamé par les bourgeois de la ville.
Adieu Bastille ! (1789), gravure anonyme représentant le Tiers-État en liesse et le déclin des privilégiés.

Les Constituants

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Les observateurs étrangers

Dès le 16 juillet, le duc de Dorset, ambassadeur d’Angleterre et familier du comte d’Artois, écrivait au Foreign Office : « Ainsi, mylord, s’est accomplie la plus grande révolution dont l’Histoire ait conservé le souvenir, et, relativement parlant, si l’on considère l’importance des résultats, elle n’a coûté que bien peu de sang. De ce moment, nous pouvons considérer la France comme un pays libre48. »
Pour Charles James Fox, c'est « le plus grand événement qui soit jamais arrivé au monde49 »
Ce spectacle inouï provoque chez Edmund Burke un tel étonnement qu'il ne sait s'il doit y souscrire ou le condamner50.
Un voyageur anglais, le docteur Edward Rigby, arrivé à Paris le soir du 7 juillet avec deux compagnons et reparti le dimanche 19, rapporte dans les lettres écrites à sa famille, leur incrédulité devant la capacité d’une foule inexpérimentée à s’emparer d’une telle forteresse ; les propos de Parisiens qui, les ayant reconnus pour Anglais, exprimèrent leur joie d’être à présent des citoyens aussi libres qu’eux. Il relate le spectacle « horrible, à faire frissonner » des têtes du gouverneur de Launay et de Flesselles fichées sur des piques puis « la sauvagerie féroce [qui] saisit les spectateurs 51. »

L'édifice après l'insurrection

Outre les prisonniers, la forteresse héberge les archives du lieutenant de police de Paris qui sont soumises à un pillage systématique. Les Gardes-françaises les dispersent en partie dans les fossés de la forteresse. Dès le 15 juillet, les autorités municipales tentent de les récupérer. Beaumarchais, dont la maison est située juste en face, n’hésite pas à puiser dans les papiers. Dénoncé, il doit d’ailleurs les restituer. En 1798, elles sont conservées à la Bibliothèque de l’Arsenal - dont le directeur est alors Hubert-Pascal Ameilhon - et cataloguées depuis le XIXe siècle (60 000 dossiers comprenant 600 000 feuillets, essentiellement des lettres de cachet, interrogatoires, suppliques au roi, correspondances de l'embastillé)52.
La Bastille fut ensuite démolie à partir du 15 juillet sous la direction de l'entrepreneur privé Pierre-François Palloy. Son chantier fait l'objet de nombreuses visites, Beaumarchais, Mirabeau, attirés par la poétique des ruines ou voulant participer à cet événement. Celui-ci monta un commerce annexe en transformant les chaînes de la Bastille en médailles patriotiques et en vendant des bagues serties d'une pierre de l'ancienne forteresse53.
Pierre de la Bastille (conservée à la mairie de Pontoise)
Miniature de la Bastille sculptée dans une pierre de la Bastille (musée Carnavalet).
Palloy fit faire également des maquettes de l'édifice qui furent envoyées dans tous les chefs-lieux des départements français. On peut y ajouter la transformation en objets de piété et de culte, de tout ce qu’il put récupérer sur les boiseries et les ferronneries de la vieille forteresse. La plus grande part a servi à construire le pont de la Concorde. Le marquis de La Fayette envoya une des clés de la Bastille à George Washington, l’une des grandes figures de la Révolution américaine et premier président des États-Unis54. Elle est aujourd’hui exposée à la résidence de Mount Vernon, transformée en musée. Une autre des clés fut envoyée à Gournay-en-Bray, lieu de naissance, du premier révolutionnaire à être entré dans la Bastille, Stanislas-Marie Maillard. Cette dernière clé a depuis disparu.
C'est à la fonderie de Romilly, dans l'Eure, qu'ont été conservées jusqu'à sa fermeture l'horloge et les cloches de la forteresse. Le carillon quant à lui se trouve actuellement au Musée européen d'art campanaire, à L'Isle-Jourdain (Gers). La disparition de la Bastille n'empêche pas son mythe de renaître dès la Révolution sous la forme d'une mode « à la Bastille » (bonnet, souliers, éventails)55.
Article détaillé : Place de la Bastille.

Historiographie et mythologie de l'événement

Les « Vainqueurs de la Bastille », mise en scène et ritualisation

Après la prise de la Bastille, des auteurs, comme Jean-Joseph Dusaulx56, inventèrent de toutes pièces des supplices qu'auraient subis les détenus. Une vieille armure, et une imprimerie, furent présentées comme des instruments de torture.[réf. nécessaire] On retrouva des squelettes dans le remblai d'un bastion, et on prétendit qu'il s'agissait de ceux des victimes de la tyrannie. La légende raconte aussi que les révolutionnaires auraient trouvé le squelette du célèbre « Homme au masque de fer »57.

L'historiographie contre-révolutionnaire et positiviste

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Chateaubriand a assisté à « cet assaut contre quelques invalides et un timide gouverneur ». Il se livre dans les Mémoires d'outre-tombe à une récit qui veut a posteriori déconstruire le mythe en présentant les vainqueurs de la Bastille comme des « ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret ; des prostituées et des sans-culottes », « spectacle que des béats sans cœur trouvaient si beau », ou milieu de des meurtres, « on se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius58. »
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Chez Taine, on trouve la même image de la « populace » comparée là encore à des « barbares59 ou à des animaux60
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L'historiographie du XIXe siècle

L’importance de la prise de la Bastille a été exaltée par les historiens romantiques, comme Jules Michelet, qui en ont fait un symbole fondateur de la République.
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L'historiographie dite «jacobine»

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Notes et références

  1. Louis Philippe, comte de Ségur, se fait écho de l'« enthousiasme » de la bourgeoisie de Saint-Pétersbourg à l'annonce de « la chute de cette prison d'État, et ce premier triomphe d'une liberté orageuse. » Mémoires, souvenirs et anecdotes par M. le comte de Ségur, Paris, 1859.
  2. Le « berceau de la liberté nationale et le tombeau de la plus infâme aristocratie ». Honoré-Nicolas-Marie Duveyrier, Procès-verbal des Électeurs de Paris cité in Jules Flammermont (éd.), op.cit. p.  XII.
  3. Dans l'insurrection générale, ils en profiteront pour disparaître.
  4. Ils seront rapidement placés dans l'hospice de Charenton.
  5. Frantz Funck-Brentano, Légendes et archives de la Bastille, Paris, Hachette ; Alfred Begis, Le registre d'écrou de la Bastille de 1782 à 1789 [archive], Paris, 1880.
  6. Arlette Farge, op. cit.
  7. Monique Cottret, La Bastille à prendre, Paris, P.U.F., 1986.
  8. Frantz Funck-Brentano, Les secrets de la bastille tirés de ses archives, Flammarion, 1932, 125 p.
  9. Constantin de Renneville, L'Inquisition française ou l’histoire de la Bastille, 1719, t. 4 ; Hans-Jürgen Lüsebrink, Rolf Reichardt, The Bastille: A History of a Symbol of Despotism and Freedom, Duke University Press, 1997, p. 9
  10. « On me dit que la Bastille avait été renversée de fond en comble, par un prince qui ne se croyait pas le dieu des hommes, et qui craignait le juge des rois ; que sur les débris de cet affreux château, si bien appelé le palais de la vengeance, (et d’une vengeance royale) on avait élevé un temple à la clémence : qu’aucun citoyen ne disparaissait de la société sans que son procès ne lui fût fait publiquement ; et que les lettres de cachet étaient un nom inconnu au peuple. » op. cit., 1772, p. 29.
  11. Fred Morrow Fling, « Mirabeau, a Victim of the Lettres de Cachet » dans The American Historical Review, vol. 3, no 1 (octobre 1897), p. 19.
  12. Broglie à Besenval, 5 juillet. Pierre Caron, « La tentative de contre-révolution, juin-juillet 1789 », Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1904 ; Mémoires du Baron de Besenval, Baudouin, 1821, p. 366.
  13. Broglie à Besenval, 5 juillet in P. Caron,op. cit., p.  26.
  14. Les idées reçues sur l'histoire de France, First Éditions, 2013, p. 47
  15. « Ces mouvements extraordinaires inquiètent tout le public et répandent l’alarme dans le peuple ». « On s’attend à quelque coup de violence de la part de la cour. » Anne Vassal (éd.), Nicolas Ruault, Gazette d’un Parisien sous la Révolution, Lettres à son frère. 1783-1796, Paris, Librairie Académique Perrin, 1976.
  16. Roger Dupuy, La Politique du peuple, Albin MIchel, 2002, p. 125
  17. (en) Steven Kaplan, The Famine Plot Persuasion in Eighteenth-Century France, Diane Publishing Co, 1982.
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  22. « Citoyens, il n’y a pas un moment à perdre. J’arrive de Versailles. Monsieur Necker est renvoyé. […] Ce soir, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger. Il nous reste qu’une ressource : c’est de courir aux armes. » Œuvres de Camille Desmoulins, vol. 3, Dubuisson, 1866, p.  49
  23. a et b Jean-Christian Petitfils, « Que fête-t-on le 14 juillet ? », émission L'ombre d'un doute sur France 3, 11 juillet 2012
  24. Momcilo Markovic, « La Révolution aux barrières : l’incendie des barrières de l’octroi à Paris en juillet 1789 [archive] », Annales historiques de la Révolution française, 372 | avril-juin 2013, mis en ligne le 01 juin 2016, consulté le 08 avril 2014.
  25. Steven Kaplan, « Le blé pendant la Révolution française », émission La Marche de l'Histoire sur France Inter, 24 septembre 2012
  26. a et b 14 juillet 1789 La prise de la Bastille [archive] sur herodote.net
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  33. Louis-Pierre Manuel Charpentier, La Bastille dévoilée : Copie exacte d'un manuscrit trouvé à la Bastille, Decenne, 1789 (lire en ligne [archive]), p. 83 ; Jules Michelet, Œuvres complètes, t. 17, 1, Flammarion, 1893-1898, p. 244.
  34. « Le comité permanent de la milice parisienne, considérant qu'il ne doit y avoir à Paris aucune force militaire qui ne soit sous la main de la ville, charge les députés qu'il adresse au commandant de la Bastille, de lui demander s'il est disposé à recevoir dans cette place, les troupes de la milice parisienne, qui la garderont de concert avec les troupes qui s'y trouvent actuellement. »P. Buchez et P.-C. Roux, Histoire parlementaire de la révolution française, Paris, Paulin, 1834-1838, vol. 2, p. 105.
  35. Jules Michelet, Ibidem, p. 245.
  36. Jules Flammermont (éd.), La Journée du 14 juillet 1789, op. cit. p.  XI.
  37. Jacq-Hergoualc'h Michel, « À propos des canons siamois offerts à Louis XIV qui participèrent à la prise de la Bastille [archive] », Annales historiques de la Révolution française no 261, 1985, pp. 317-334
  38. Pierre-Benjamin Boucheron, Récit de ce qui s'est passé sous mes yeux le mardi 14 juillet 1789 à onze heures du matin, 1789 (BNF)
  39. Jules Flammermont(éd.), La Journée du 14 juillet 1789, op. cit., p.  XLII
  40. Munro Price, op.cit. p.  89
  41. Louis-Pierre Manuel Charpentier, op. cité, p. 81
  42. D'après J.-J. Guiffrey, « Documents inédits sur la journée du 14 juillet 1789 », Revue historique, vol. I, p.  500. Archives Nationales, Y 1283, Procès-verbal et interrogatoire du nommé Desnot, prévenu d'avoir coupé la tête de M. Delaunay, 12 janvier 1790.
  43. Danielle Chadych et Dominique Leborgne, Paris pour les Nuls, France, First Editions, coll. « Pour les Nuls », mars 2006, 459 p. (ISBN 2-75400-168-9), p. 271-272
  44. Rien [archive]
  45. Guy Chaussinand-Nogaret, La Bastille est prise, Paris, Éditions Complexe, 1988, p. 102.
  46. cité dans L'Histoire véritable de la Bastille de Claude Quétel, Larousse, 2006 (ISBN 2-03-505-576-8)
  47. (en) S. F. Scott, The Response of the Royal Army to the French Révolution, Oxford, 1978
  48. Claude Quétel, L’Histoire véritable de la Bastille, Paris, Larousse, 2006
  49. « How much the greatest event it is that ever happened in the world, and how much the best ». Lettre à Fitzpatrick (30 juillet 1789). Cité in (en) Leslie Mitchell, « Charles James Fox », Oxford Dictionary of National Biography, 2007
  50. (en) « Our thoughts of everything at home are suspended, by our astonishment at the wonderful Spectacle which is exhibited in a Neighbouring and rival Country. what Spectators, and what actors ! » — Lettre à Lord Charlemont, 9 août 1789. Cité in Copeland, Thomas W. (ed.), The Correspondence of Edmund Burke, 10 vol., Cambridge/Chicago, 1958–1978, VI, 10
  51. Edward Rigby, Voyage d'un anglais en France en 1789, Nouvelle Librairie Nationale, 1910, 245 p., pp.69-70
  52. La Bastille ou « l’enfer des vivants » [archive], dossier numérique de l'exposition de Bibliothèque de l'Arsenal, 2011.
  53. Spire Blondel, L'art pendant la Révolution : Beaux-arts, Arts décoratifs, Adamant Media Corporation, 1888 (ISBN 0543961117), p. 204
  54. « Silver & Other Metals » [archive], Mount Vernon Ladies' Association (consulté le 17 octobre 2007)
  55. Héloïse Bocher, Démolir la Bastille. L’édification d’un lieu de mémoire, Vendémiaire, 2012, 224 pages
  56. De l'insurrection parisienne et de la prise de la Bastille, 1790
  57. Hans-Jürgen Lüsebrink, Rolf Reichardt, op. cit., p. 110
  58. François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 1848
  59. « Le plus profond observateur de la Révolution ne trouvera rien à lui comparer que l'invasion de l'Empire romain au IVe siècle [...] »
  60. « on voit tout à coup sortir le barbare bien pis, l'animal primitif, le singe grimaçant, sanguinaire et lubrique, qui tue en ricanant et gambade sur les dégâts qu'il fait. »Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, vol. 1, « L’anarchie spontanée », Paris, Robert Laffont, 1986, p. 341

Annexes

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Filmographie

  • Le 14 juillet 1789, heure par heure [archive] Interview de l'historien Claude Quétel, auteur de L'histoire véritable de la Bastille (Larousse 2006).
  • La Révolution française, Les années lumière, Robert Enrico et Richard T. Heffron, Les films Ariane, 1989.

Sources

  • Jules Flammermont(éd.), La Journée du 14 juillet 1789. Fragment des mémoires inédits de G.Pitra, électeur de Paris en 1789, Société d'Histoire de la Révolution française, Paris, 1892.
  • Louis Abel Beffroy de Reigny (sous le pseudonyme de « Cousin-Jacques »), Précis exact de la prise de la Bastille rédigé sous les yeux des principaux acteurs qui ont joué un rôle dans cette expédition, et lu le même jour à l'Hôtel-de-Ville, 1789.

Bibliographie

  • Guy Chaussinand-Nogaret, 1789, Paris, Éditions Hervas, 1989.
  • Monique Cottret, La Bastille à prendre : histoire et mythe de la forteresse royale, Paris, Presses universitaires de France, 1986.
  • François Furet, La Révolution française, t. 1, Paris, Hachette, 1988, 544 p.
  • Jacques Godechot, La prise de la Bastille, 14 juillet 1789, Folio, 1989.
  • Albert Mathiez, La Révolution française, Paris, Bartillat, 2012, 658 p. (ISBN 978-2841005079)
  • Claude Quétel, L’histoire véritable de la Bastille, Paris, 2006.
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