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Charlottesville : lâché par des grands patrons, Trump dissout deux de ses conseils économiques
L’élection de l’homme d’affaires à la Maison
Blanche avait suscité l’enthousiasme des PDG américains. Beaucoup déchantent
aujourd’hui.
LE MONDE | 16.08.2017 à 15h55 • Mis à jour le 17.08.2017
à 07h07 | Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
(1 639)
Mieux vaut parfois se saborder plutôt que de subir son propre naufrage.
C’est visiblement le choix fait par Donald Trump, qui a annoncé, mercredi
16 août, dans un tweet la
dissolution de deux des comités l’entourant pour le conseiller en matière
économique après la vague de démissions de PDG qui en faisaient partie.« Plutôt que de mettre sous pression les responsables d’entreprises du Conseil sur l’industrie et du Forum de stratégie et de politique, je mets fin aux deux. Merci à tous ! », a-t-il tweeté.
Le refus par le président américain de condamner sans équivoque les manifestants d’extrême droite qui s’étaient rassemblés, samedi, à Charlottesville (Virginie) a conduit, depuis lundi, à une série de démissions au sein du Conseil sur l’industrie – mis en place en janvier pour relancer la production aux Etats-Unis, il regroupe vingt-huit dirigeants d’entreprises et syndicalistes. Mercredi matin, à l’issue d’une conférence téléphonique organisée en urgence, la majorité des membres de ce conseil était prête à tirer sa révérence. Donald Trump a préféré prendre les devants.
Ce dernier sait qu’il n’a jamais pu compter sur le soutien d’Hollywood et il s’en vante. Mais il perd également, progressivement, celui des grands patrons. Or, assure dans un éditorial The Wall Street Journal, « un président Républicain qui perd le soutien du monde du business a un gros problème ».
Les incidents de Charlottesville, au cours desquels une personne a été tuée, ont tout déclenché. Le premier dirigeant d’entreprise à réagir fut Kenneth Frazier, patron du groupe pharmaceutique Merck. « En tant que président de Merck et en conscience, j’estime de mon devoir de m’opposer à l’intolérance et à l’extrémisme », avait déclaré cet Afro-Américain natif de Philadelphie (Pennsylvanie) dès lundi. Donald Trump avait riposté, toujours sur Twitter : « Maintenant que Ken Frazier de Merck a démissionné du conseil industriel du président, il aura plus de temps pour abaisser les prix d’arnaqueurs de médicaments ».
Défections en série
Signe des temps, le courroux présidentiel n’a cette fois pas eu l’effet qu’on avait pu observer dans la foulée de son élection en novembre 2016, lorsqu’il avait fait chuter le cours de Bourse de Lockheed Martin après avoir dénoncé le coût exorbitant de l’avion chasseur F16 ou quand il avait fait tanguer celui du constructeur automobile General Motors accusé de commercialiser des voitures fabriquées au Mexique.Après l’attaque de Donald Trump, l’action Merck a fini en hausse de 1 %. Chacun l’observe, il est aujourd’hui moins risqué de croiser le fer avec le président américain, la capacité de nuisances de ses tweets s’émoussant.
M. Frazier a été suivi par les dirigeants d’Intel (électronique) et d’Under Armour (habillement), par l’association patronale Alliance for American Manufacturing et les deux représentants de la centrale syndicale AFL-CIO : « Je ne peux pas siéger pour un président qui tolère le fanatisme et le terrorisme intérieur », a déclaré son leader Richard Trumka.
Chaque crise a donné lieu à des défections au sein des divers forums qui conseillent Donald Trump. Le premier à démissionner fut le patron d’Uber, suite aux décrets contre les migrants en provenance de pays arabo-musulmans en février. Il a été suivi par ceux de Tesla et de Disney, après que le président a dénoncé, en juin, l’accord de Paris sur le climat.
M. Trump a qualifié, mardi 15 août, les démissionnaires de « frimeurs » qui « ne prenaient pas leur job au sérieux ». Les dirigeants d’entreprises, qui n’ont pas bonne presse aux Etats-Unis, sont face à un dilemme. Moralement, il leur est de plus en plus délicat de se tenir aux côtés du président. En conscience personnelle mais aussi à cause de la pression de leurs salariés, de leurs syndicats ou de leurs clients. C’est ainsi que le patron de Wal-Mart, sans démissionner, a écrit à son 1,5 million d’employés, accusant Donald Trump d’avoir « perdu une chance décisive d’unir notre pays en rejetant sans équivoque les actes épouvantables des suprémacistes blancs ».
« Fardeau »
Le président nuit désormais à l’image de marque des entreprises ; être lié à lui devient un handicap. Le conseil économique « devait être sa suite : une cour de patrons. Au lieu de cela, Trump se retrouve avec des patrons qui ne veulent pas être [avec lui] sur la photo. Ce qui aurait dû être un honneur est devenu un fardeau », analyse pour le New York Times Douglas Brinkley, professeur d’histoire à Rice University (Houston, Texas).Toutefois, il est difficile de se tenir à distance d’un président qui a encore trois ans et demi de mandat à accomplir. La constitution du groupe n’avait d’ailleurs pas été trop délicate à réaliser au début de l’année. Donald Trump avait été élu sur un agenda favorable aux entreprises : réduction de la régulation, programme de grands travaux et réforme fiscale. Mais ces projets patinent.
Au fil des mois, il apparaît que ce genre de conseils n’est pas d’une grande utilité. Les réunions se sont d’ailleurs espacées. Lawrence Summers, ancien secrétaire au trésor de Bill Clinton a appelé les grands patrons à s’en retirer : « Je ne pense pas que ces forums servent à donner des conseils détaillés ou des conseils critiques », a-t-il déclaré au New York Times.
Une grande partie du « business » n’est toutefois pas arrivée à ces conclusions. Les comités de direction soupèsent le pour et le contre, sollicitent parfois l’avis de leur conseil d’administration, aidés de conseillers externes.
Car il semble que le président, sur certains dossiers précis, écoute les chefs d’entreprise. C’est le cas du patron du fond d’investissement Gladstone, qui serait parvenu à atténuer – jusqu’à présent – les tensions commerciales avec la Chine. Désormais, ces interventions se feront en coulisses, sans le théâtre inhérent aux grands-messes de la Maison-Blanche.
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Vos réactions (42)
Le plus grave... 17/08/2017 - 04h32
... et le plus s'symptomatique, c'est qu'il ait commencé par susciter leur
enthousiasme !
PP 17/08/2017 - 02h27
Un détail important: Trump a dissous par un tweet les deux comités qu'il
avait créés en grande pompe après avoir appris que l'un des deux avait décidé
de d'auto-dissoudre. Info du WSJ.
Du valium pour Trump pouir sauver le monde 17/08/2017 - 00h33
Remettez le dans sa cage, il est juste délirant, mégalomaniaque et le pire
complètement inconscient. Le système actuel et surtout ceux qui dirigent sont
en pleine décadence, une course pour échapper à toutes responsabilités. Et nous
on constate ça, figés par la peur du chaos alors que le chaos c'est maintenant.
GOP 17/08/2017 - 00h32
Ils sont m'arrange les patrons américains. Ils ne se rendent compte que
maintenant que Trump est une bombe à retardement raciste et anti business ?
Urubu Roi 16/08/2017 - 22h57
Après Frau Merkel, même Mrs May a fermement dit qu'il n'y avait "aucune
équivalence entre les fascistes et les anti fascistes". On attend le
retour de vacances de notre président pour qu'il nous explique ce qu'il pense
des déclarations de son homologue.
marc 17/08/2017 - 00h00
la même chose?Le journal daté du 17 août
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Attaque de Charlottesville : la transgression sans précédent de Donald Trump
Editorial. En établissant une équivalence
entre les mouvements antiracistes et l’extrême droite, le président surfe sur
les mauvais démons de l’Amérique blanche qui l’a élu.
LE MONDE | 16.08.2017 à 11h24 • Mis à jour le 16.08.2017 à
16h41
(2 465)
Editorial du « Monde ». Qu’ils le veuillent ou
non, les Américains ont été obligés de s’habituer aux provocations assumées,
aux saillies à l’emporte-pièce et aux Tweet intempestifs de Donald Trump,
incessants depuis son installation à la Maison Blanche, il y a huit mois. Mais
il semble bien que la tempête soulevée depuis quatre jours soit en passe de
créer une rupture irrémédiable entre le président des Etats-Unis et les valeurs
fondamentales qu’il est censé incarner et défendre.L’affaire, on le sait, remonte au samedi 12 août. Ce jour-là, l’extrême droite américaine la plus activiste – suprémacistes blancs, néonazis, antisémites et membres du Ku Klux Klan, nombre d’entre eux lourdement armés – avait décidé, après plusieurs rassemblements ces derniers mois, de faire une démonstration de force à Charlottesville (Virginie). Le prétexte était la défense de la statue de Robert E. Lee, chef militaire des sudistes durant la guerre de Sécession, que la municipalité a décidé de déboulonner.
Mais pour cette « alt-right » raciste, encouragée par l’élection de Donald Trump, il s’agissait de se compter et de frapper les esprits. Après des affrontements violents avec les militants antiracistes, la démonstration s’est terminée de façon dramatique, un jeune manifestant d’extrême droite ayant foncé avec sa voiture dans la foule, tuant une jeune femme et blessant gravement une vingtaine de personnes.
Malaise et indignation
La réaction du président américain, comme souvent erratique et imprévisible, menace désormais de cristalliser contre lui une indignation qui dépasse largement le camp de ses opposants politiques. Dès le lendemain des affrontements de Charlottesville, Donald Trump a renvoyé dos à dos les deux camps, condamnant de la manière la plus ferme « cette énorme démonstration de haine, de sectarisme et de violence venant, a-t-il martelé, de diverses parties ».Devant le malaise et l’indignation provoqués par cette déclaration, le président américain a semblé changer d’attitude. Lundi 14 août, la Maison Blanche rendait publique une déclaration assurant que sa condamnation de la veille incluait « bien sûr, les suprémacistes blancs, le Ku Klux Klan, les néonazis et tous les groupes extrémistes ». Mais le naturel est revenu au galop, mardi.
Comme exaspéré par les multiples commentaires jugeant sa réaction tardive et ambiguë, M. Trump a réitéré son premier jugement. Depuis sa Trump Tower new-yorkaise, il a réaffirmé qu’il y avait eu, à Charlottesville, « des torts des deux côtés », mettant sur le même plan l’extrême droite et une extrême gauche (une « alt left » inventée pour l’occasion) « très très violente ». L’un des responsables du Ku Klux Klan n’a pas tardé à saluer cette condamnation des « terroristes de gauche », tandis que plusieurs responsables des républicains, et jusqu’au chef des marines, dénonçaient ce nouveau revirement.
Car la faille est profonde. En établissant une équivalence entre les mouvements antiracistes et une extrême droite pure et dure (qui l’avait ostensiblement soutenu durant sa campagne et dont il avait déjà tardé, à l’époque, à se démarquer), Donald Trump assume une transgression sans précédent. Il a été élu à l’instinct, en rupture avec l’histoire des Etats-Unis et en guerre contre la « bien-pensance », surfant sur les mauvais démons d’une Amérique blanche hérissée par sa transformation en une nation multiculturelle. Il entend, à l’évidence, user des mêmes ressorts pour gouverner le pays. Pour le meilleur, veut-il croire. Pour le pire, hélas.
Vos réactions (122)
E.S. 17/08/2017 - 01h36
A tous les commentateurs qui placent les deux camps dos à dos, et rejoignent
Trump dans sa bêtise, je souhaiterais vous rappeler où sont les victimes, et
qui est l'assassin dans cette affaire. Et de façon plus globale, qui a perpétré
les meurtres de Meric, Jo Cox, Pavlos Fyssas ou les 77 victimes d'Utoya et
Oslo.
CLAUDE PELLETIER 17/08/2017 - 06h02
Attention à ne pas vous … "shooter aux faits divers". Le
suprémacisme est en soi une violence puisqu'il maltraite une partie de l'espèce
humaine, puisqu'il affirme l'infériorité des autres "races". De façon
symbolique, il remet des chaînes aux descendants de.anciens esclaves. Là est la
violence primordiale.
CLAUDE PELLETIER 17/08/2017 - 00h35
Certains limitent le périmètre de leur jugement aux péripéties de la
confrontation entre les supremacistes et leurs opposants, c'est une erreur. Il
faut aussi considérer l'extrême-violence propre à une pensée qui affirme la
supériorité d'une "race" et l'infériorité de toutes les autres !
Cette violence est intrinsèque. Elle génère une logique de guerre civile et justifie
évidemment la réaction des anti-fascistes. La réaction de Trump est celle d'un
président anormal.
Signé Furax 17/08/2017 - 04h44
Nous sommes bien d'accord là-dessus, et il n'est pas question de renvoyer les
deux camps dos à dos. Trump a eu le tort d'user d'une formulation qui pouvait
le laisser penser. Mais il ne faut pas occulter le fait que certains
contre-manifestants étaient extrêmement violents, comme en font foi les images
de la télé française.
Ah Bon ? 17/08/2017 - 00h06
Quelles que soient les c... de DT, le monde peut le remercier. Pas un jour
sans une série d'articles. A se demander si l'opposition de maduro a enfin été
écrabouillée, si la guerre en Syrie et en Irak est bien finie comme on le
suppose, si la Corée du Nord a eu des élections démocratiques. Bref s'il se
passe quelque chose dans le monde.
DT21 16/08/2017 - 23h23
Une pensée émue pour ce pauvre Donald quand il a lu le discours préparer par
ses conseillers lundi : "le racisme, c'est le mal". Il a du le
répéter 20 fois avant de le dire. C'était d'ailleurs tellement dur qu'il n'a pu
s'empêcher d'exploser en vol 2 jours après. Au moins on sait ce qu'il pense. Et
bien sûr on trouve toujours des zozos pour aller taper sur le complot gauchiste
qui provoquerait ce type de réaction...
Zadig 16/08/2017 - 23h15
Je me demande ce qu'en pense le gendre de Donald Trump. Les discussions de
famille devraient être animées.
Le Monde.fr
Article sélectionné dans La Matinale du 12/08/2017
Charlottesville : ce que l’on sait des manifestations d’extrême droite qui ont dégénéré
Une personne a été tuée par un véhicule qui a
foncé, samedi, sur des opposants à un rassemblement de l’extrême droite dans la
ville de Virginie. Les réactions de Donald Trump à ces violences ont suscité
l’indignation aux Etats-Unis.
Le Monde.fr avec AFP | 12.08.2017 à 19h13 • Mis à jour
le 16.08.2017 à 17h21
(2 752)
1/10
Un suprémaciste blanc répond aux médias, flanqué d’un chapeau colonial où
est inscrit le slogan de campagne de Donald Trump : « Make America Great
Again ».
JOSHUA ROBERTS / REUTERS
Des violences entre des partisans de l’extrême droite américaine et des
contre-manifestants ont fait un mort et une vingtaine de blessés, samedi
12 août à Charlottesville dans l’Etat de Virginie. Une manifestante
antiraciste a été écrasée par une voiture qui était conduite par un jeune homme
proche des néonazis.Le suspect, inculpé pour meurtre, blessures et délit de fuite, a été photographié au cours du rassemblement au milieu des membres de Vanguard America, groupe nationaliste qui participait à l’organisation de ce rassemblement. Par ailleurs, les réactions du président, Donald Trump, qui a renvoyé les militants d’extrême droite et les contre-manifestants dos à dos, ont suscité l’indignation aux Etats-Unis.
Lire notre reportage : Après
le drame de Charlottesville, les voix s’élèvent contre « un attentat
terroriste »
· Que s’est-il passé ?
Des groupes radicaux, suprémacistes et nazis s’étaient rassemblés à Chalottesville, en Virginie, samedi 12 août, pour protester contre le projet de retrait d’une statue du général confédéré Robert Lee, considéré comme un défenseur de l’esclavagisme.Des échauffourées avaient déjà eu lieu vendredi soir sur le campus de l’université de Virginie, poussant le gouverneur démocrate de l’Etat, Terry McAuliffe, à déclarer un état d’urgence ; une mesure permettant de mobiliser davantage de moyens policiers.
Mais le rassemblement d’extrême droite a aussi attiré un grand nombre de contre-manifestants antiracistes. De violents heurts ont alors éclaté, donnant lieu à des rixes, des jets de projectile, des échanges de coups de bâton. Face à ces premiers incidents, la police en tenue antiémeute a décidé d’interdire la manifestation prévue et a procédé à l’évacuation du parc public où elle se tenait.
C’est en fin de journée qu’un véhicule a foncé dans un groupe de militants antiracistes présents au rassemblement. Dans une vidéo d’amateur diffusée sur les réseaux sociaux, on voit la voiture de couleur sombre percuter violemment un autre véhicule, puis repartir vivement en marche arrière, au milieu des manifestants. « J’ai le cœur brisé qu’une vie ait été perdue ici », a déclaré le maire démocrate, Mike Signer, sur Twitter. Le conducteur, originaire de l’Ohio, a été inculpé de meurtre, de blessures et de délit de fuite, selon la chaîne de télévision CNN. Trois autres hommes ont été arrêtés et le FBI a ouvert une enquête.
· Quel est le bilan des victimes ?
Par ailleurs, quelques heures plus tard, deux policiers sont morts dans l’accident de leur hélicoptère aux abords de la ville, sans qu’un lien soit établi entre cet accident et les violences. La police a rapporté que ce crash était lié aux manifestations, sans plus de précisions. L’agence nationale de sécurité aérienne va lancer une enquête.
· Qui est la personne inculpée de meurtre ?
James Fields, 20 ans, est soupçonné par les enquêteurs d’avoir précipité sa voiture dans la foule. Il a été inculpé pour meurtre, blessures et délit de fuite. La police n’a pour le moment pas fourni d’explication à cet acte. Mais selon le ministre de la justice américain, Jeff Sessions, l’attentat commis par M. Fields « répond aux critères de terrorisme intérieur selon le droit ».Le Dailynews souligne qu’avant l’attaque M. Fields a été photographié au milieu des membres de Vanguard America, groupe nationaliste qui a participé à l’organisation du rassemblement. Mais sur son compte Twitter, l’organisation assure que M. Fields « n’est pas un membre ».
L’Associated Press a contacté la mère du suspect, qui se dit surprise d’apprendre que son fils était proche d’un mouvement d’extrême droite, parce que, dit-elle, « il a eu un ami africain américain ». Elle affirme également ne pas connaître les raisons de cette manifestation à laquelle participait son fils : « Je pensais que ça avait un rapport avec Trump. Trump n’est pas suprémaciste. »
M. Fields avait tenté de rejoindre l’armée américaine en août 2015 mais avait été très vite jugé inapte au service, a fait savoir l’armée dans un communiqué diffusé en début de semaine. Et selon des rapports de police, la mère du suspect, qui se déplace en fauteuil roulant, avait appelé la police au moins à trois reprises, en 2010 et 2011, car son fils la menaçait et se montrait violent alors qu’il n’avait que 13 et 14 ans.
· Pourquoi Trump est-il très critiqué aux Etats-Unis ?
En renvoyant dos à dos militants d’extrême droite et manifestants antiracistes à plusieurs reprises, Donald Trump a provoqué un tollé aux Etats-Unis. Quelques heures après les violences survenues à Charlottesville, le président américain a condamné « dans les termes les plus forts ces démonstrations flagrantes de haine, de bigoterie et de violence de tous les côtés, de nombreux côtés ».Il a ignoré alors les questions des journalistes lui demandant s’il dénonçait l’idéologie nationaliste et si l’épisode représentait un attentat, ce que de nombreux responsables républicains ont déploré.
Face aux nombreuses critiques qui sont ensuite apparues, M. Trump change de ton lundi et dénonce les « violences racistes » survenues dans la ville de Virginie. Il critique également pour la première fois les mouvements d’extrême droite présents à Charlottesville.
Lire l’édito du « Monde » Attaque
de Charlottesville : la transgression sans précédent de Donald Trump
« Le racisme, c’est le mal, a-t-il déclaré depuis la Maison
Blanche. « Et ceux qui provoquent la violence en son nom sont des
criminels et des voyous, y compris le KKK [Ku Klux Klan], les
néonazis, les suprémacistes blancs et d’autres groupes haineux qui sont
répugnants face à tout ce qui nous est cher en tant qu’Américains. »Mais le lendemain, mardi, au cours d’une conférence de presse à la Trump Tower à New York, M. Trump met à nouveau sur un pied d’égalité militants d’extrême droite et manifestants antiracistes. « Je pense qu’il y a des torts des deux côtés », a-t-il lancé, vindicatif.
« J’ai regardé de très près, de beaucoup plus près
que la plupart des gens. Vous aviez un groupe d’un côté qui était agressif. Et
vous aviez un groupe de l’autre côté qui était aussi très violent. Personne ne
veut le dire. Que dire de l’“alt-left” qui a attaqué
l’“alt-right” [terme revendiqué par l’extrême droite] comme
vous dites ? N’ont-ils pas une part de responsabilité ? »
Lire aussi : Charlottesville :
Donald Trump « trahit les valeurs américaines » en louvoyant avec
l’extrême droite
· Pourquoi Charlottesville ?
Les groupes de la droite radicale et identitaire américaine présents, dont le Ku Klux Klan et des néonazis avec des drapeaux confédérés, entendaient dénoncer de façon unitaire le projet de la ville de déboulonner dans un jardin municipal la statue du général sudiste Lee, favorable à l’esclavagisme. Cette guerre américaine des statues confédérées avait déjà fait polémique quelques mois plus tôt à La Nouvelle-Orléans, où quatre statues ont été déboulonnées.
Lire aussi : Guerre
des statues confédérées à La Nouvelle-Orléans
Le gouverneur de Virginie avait appelé, dès vendredi, les habitants à éviter
de se rendre à ce rassemblement, baptisé « Unite the Right », pour
lequel un détachement de la garde nationale de l’Etat avait été mis en alerte. « De
nombreuses personnes attendues à Charlottesville veulent exprimer des
idées considérées par beaucoup de gens, y compris moi-même, comme abjectes.
Tant qu’ils le font pacifiquement, c’est leur droit », avait-il
souligné.Le 8 juillet, quelques dizaines de membres du Ku Klux Klan s’étaient déjà rassemblés dans cette ville paisible et pittoresque, très largement surpassée en nombre par les manifestants antiracistes. Mais les images de ces extrémistes en robe traditionnelle avaient été diffusées dans le monde entier.
Cette fois, la droite nationaliste espérait attirer
nettement plus de partisans, grâce à la présence de différents responsables de
la mouvance alt-right, qui avait soutenu Donald Trump pendant sa campagne. Les
experts doutent toutefois d’un véritable rapprochement entre ces différents
groupes très disparates.
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Vos réactions (55) Réagir
Custody Pa 16/08/2017 - 21h01
Pour info à destination de l'auteur de l'article: le Général Lee n'était pas
esclavagiste. Au contraire même il me semble qu'il a affranchi les esclaves de
la propriété familiale avant de prendre la tête de l'armée confédérée.
L'histoire est parfois un peu plus compliquée que les images d'Epinal destinée
aux enfants. Je pensais que les journalistes du Monde avait à coeur de verifier
une info et de dépasser les "idée toutes faites"...une correction
serait la bienvenue.
Dieudonné Hier
Il est malheureux que cet article ne cite même pas le nom de la victime,
Heather Heyer, ni ne fasse allusion à sa biographie, à sa courte vie
d'engagement militant. Pour quelle raison (s'il y en a une?)
RV il y a 3 jours
Être de souche, c'est être au-dessuche ?
AHMAD SHAH il y a 3 jours
La liberté d'expression est sacrosainte aux Etats-Unis. L'oublier, c'est
prendre le risque d'être traité comme un "commie".
H C il y a 3 jours
Ceux qui prétendaient que les défilés néonazis avec torches, saluts et toute
la symbolique des nostalgiques du IIIe Reich n'avaient lieu que dans l'Ukraine
nouvelle doivent reconnaitre leur erreur car on ne comprend rien au passé si on
ne regarde pas l'avenir
ulises il y a 3 jours
mais non : on ne comprend rien à l'avenir si on ne comprend pas le passé!
Indeed.
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