samedi 12 août 2017

Jeremy Corbyn - chef du Labour Party . Royaume-Uni . futur Premier ministre


 

wikipédia à jour au 6 août 2017

Jeremy Corbyn

Jeremy Corbyn
Jeremy Corbyn en 2017.
Jeremy Corbyn en 2017.
Fonctions
En fonction depuis le 12 septembre 2015
(1 an et 11 mois)
Monarque
Premier ministre
Gouvernement
Législature
56e et 57e
Prédécesseur
En fonction depuis le 12 septembre 2015
(1 an et 11 mois)
Élection
Réélection
Prédécesseur
En fonction depuis le 9 juin 1983
(34 ans, 2 mois et 3 jours)
Élection
Réélection
Législature
49e, 50e, 51e, 52e, 53e, 54e, 55e, 56e et 57e
Groupe politique
Prédécesseur
Michael O'Halloran
Biographie
Nom de naissance
Jeremy Bernard Corbyn
Date de naissance
26 mai 1949 (68 ans)
Lieu de naissance
Nationalité
Parti politique
Fratrie
Piers Corbyn
Diplômé de
Résidence
Jeremy Bernard Corbyn (prononcé [ˈdʒɛr.ə.miː kɔːrbɪn]), né le 26 mai 1949 à Chippenham (Wiltshire), est un homme politique britannique, député de la circonscription d'Islington North à la Chambre des communes depuis 1983.
En septembre 2015, il est élu à la tête du Parti travailliste et devient ainsi chef de l'opposition officielle. Il fait partie de l'aile gauche du parti, s'opposant au New Labour de Tony Blair.

Sommaire

Biographie

Origines et jeunesse

Jeremy Corbyn naît le 26 mai 1949, dans le Wiltshire1.
Son père est ingénieur, sa mère enseignante de mathématiques2. Il effectue sa scolarité à l’Adams' Grammar School à Newport dans le Shropshire1. Alors qu'il est encore à l'école, il rejoint le mouvement des jeunes socialistes de la branche locale du Parti travailliste dans la circonscription de The Wrekin3. Après son éducation secondaire, il travaille deux ans pour une organisation caritative de développement en Jamaïque, puis revient en Grande-Bretagne et travaille pour des organisations syndicales4. Avant de se lancer dans la politique britannique au niveau national, Corbyn est élu conseiller municipal dans le borough londonien de Haringey1.
Il a eu une relation avec Diane Abbott à la fin des années 19705.

Carrière politique

Débuts

Il est élu député de la circonscription d'Islington-nord à la Chambre des Communes en 1983. Il est constamment réélu depuis6.
Lorsque éclate en 2009 le scandale des dépenses des députés britanniques, il est l'un des députés les moins dépensiers de l'argent public7.

Prises de position

Corbyn est membre de longue date et vice-président de la Campagne pour le désarmement nucléaire (CND) et publie une chronique hebdomadaire dans le journal socialiste The Morning Star1. Républicain4 dès les années 1980, Corbyn est critiqué pour son soutien au Sinn Féin et à la cause de l'unification irlandaise8. Dans le même temps, il fait campagne contre l'apartheid en Afrique du Sud4.
Membre d'Amnesty International, il fait campagne en vain en 1999 pour que l'ancien dictateur-président du Chili Augusto Pinochet soit jugé au Royaume-Uni pour le meurtre d'un citoyen britannique, et extradé vers l'Espagne qui souhaite le juger pour crimes contre l'humanité9,1. Il a également pris position pour les droits des animaux (il est végétarien10,11), et pour une meilleure prise en compte du danger que pose à l'environnement le réchauffement climatique1. Corbyn est aussi l'un des principaux porte-paroles de la campagne pour que les Chagossiens puissent avoir le droit de retourner à l'archipel des Chagos12.
Lors du gouvernement travailliste de Tony Blair (1997-2007), il dénonce publiquement ce qu'il perçoit comme les violations des droits de l'homme et des libertés publiques commises par ce gouvernement, notamment à l'encontre de candidats à l'asile politique8. Il est membre du comité de direction de la Stop the War Coalition, qui fait campagne contre la guerre d'Irak en 20031. De 2005 à 2015, il vote à l'encontre des instructions du Whip travailliste à cent-quarante-huit reprises, « faisant de lui de loin le député socialiste le plus rebelle »1.
Dans les années 2010, il fait campagne contre le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TAFTA)4.
Jeremy Corbyn est propalestinien13. Populaire au sein de la communauté musulmane, il a fait campagne auprès d'elle pour la primaire travailliste qu'il a remportée13. Impliqué auprès de la mosquée de Finsbury Park qui est située sur sa circonscription, il a, d'après Le Monde, « été l’un des acteurs majeurs de sa déradicalisation et de sa réouverture selon un processus suivi de près par Scotland Yard, après qu’elle eut été fermée en 2003 et son imam Abou Hamza, proche d’Al-Qaïda, arrêté pour terrorisme l’année suivante »13. Il se montre en 2016 très critique de l'intervention militaire saoudienne au Yémen, touché par une guerre civile, et demande, après qu'un tribunal des Nations unies l'a considérée contraire au droit international, qu'une enquête indépendante soit menée au sujet des ventes d'armes par le gouvernement britannique à l'Arabie saoudite. Il demande également à David Cameron de s'expliquer sur la présence de militaires britanniques coté saoudien14.
Il affirme « ne pas être un admirateur de la politique étrangère de Poutine » et considère que la Russie a violé la souveraineté de l’Ukraine en annexant la Crimée15. Bien qu'il ne soit en effet généralement pas considéré comme favorable au gouvernement russe, il est régulièrement invité du plateau de la chaîne russe RT, que ses détracteurs accusent de relayer la propagande du Kremlin mais qu'il considère souvent plus objective que les médias occidentaux, et appelle ses partisans à la regarder15.

Candidature à la direction du Parti travailliste

Jeremy Corbyn à une manifestation pacifiste à Londres en 2014.
En 2015, il est candidat à la direction du Parti travailliste, promettant une « politique anti-austérité ». Cette position le distingue des trois autres candidats (Andy Burnham, Yvette Cooper et Liz Kendall)4. Soutenu par les principaux syndicats (qui souhaitent « enterrer le New Labour » de Tony Blair), il crée la surprise durant la campagne en étant déclaré favori par les instituts de sondages16,11,17,18.
Ces chiffres inattendus amènent « l’appareil du Labour, acquis au libéralisme économique débridé et au retrait de l’État », à faire campagne contre lui19. Sa rivale Yvette Cooper y voit une « bataille pour l'âme du parti »20. Mi-août, Liz Kendall et Yvette Cooper appellent toutes deux leurs partisans à voter pour « n'importe qui sauf Corbyn »21 ; Tony Blair affirme qu'une victoire de Corbyn mènerait à la « déroute, peut-être [à] l'annihilation » du parti, qui serait alors, à ses yeux, trop à gauche pour l'électorat22. Outre l'appareil de son propre parti, la candidature de Corbyn rencontre l'hostilité de la presse britannique23 comme de la presse française24.
Il est élu le 12 septembre 2015, dès le premier tour, avec 59,5 % des voix exprimées, devant Andy Burnham (19 %), Yvette Cooper (17 %) et Liz Kendall (4,5 %)25. Il obtient la majorité des voix « dans les trois collèges d’électeurs : les membres du parti ; les adhérents des syndicats ; et les sympathisants qui pouvaient voter après avoir payé la somme symbolique de 3 livres sterling »26. Par là même, en tant que dirigeant du principal parti d'opposition au Parlement, il devient chef de l'Opposition officielle27. Son élection (saluée par les partis Podemos en Espagne et SYRIZA en Grèce, ainsi que par le Front de gauche en France) marque un retour aux racines socialistes du Parti travailliste, après le tournant centriste des années 199027,28,26. Plusieurs membres du cabinet fantôme travailliste indiquent toutefois qu'ils ne travailleront pas avec lui28. Le chercheur Fabien Escalona relève que « c’est le mécanisme de primaire ouverte, conçu par les modernisateurs comme un moyen de diluer l’influence des responsables et des activistes les plus « archaïques », qui aura favorisé l’ascension de l’un d’entre eux à la tête du parti »29.
Alex Nunns, dans Le Monde diplomatique, identifie trois groupes d'électeurs importants ayant mené à son élection : les jeunes, politisés par le débat autour des frais d'université, les participants du mouvement antiguerre et le monde syndical30. Fabien Escalona indique que « même si des militants d’âge mûr sont aussi mobilisés derrière Corbyn, il est incontestable que sa dynamique a pris appui sur des jeunes générations de militants dotés d’un haut niveau d’instruction, mais en butte à la précarité matérielle et révoltés contre l’absence de réelle alternative » : il s'agit selon lui d'un phénomène similaire au « mouvement lancé par Bernie Sanders » aux États-Unis, à « l’ascension de Podemos et des candidatures citoyennes » en Espagne, à « l’irruption du Mouvement 5 étoiles » en Italie, au « surgissement des Pirates et la progression heurtée du mouvement « rouge-vert » » en Islande, ou encore « à l’inattendu mouvement « Nuit debout » en France »29.
Commentant son élection, le Premier ministre David Cameron déclare que « le Labour représente maintenant une menace pour notre sécurité nationale, pour la sécurité de notre économie et celle de votre famille31 ». Le nombre d'adhérents du Parti travailliste augmente considérablement, passant de 190 000 à 300 000, puis atteignant 515 000 à la mi-2016, un an après son élection32.

À la tête du Parti travailliste

Article connexe : Cabinet fantôme Corbyn.
Le soir du 13 septembre, alors que le parti annonce 15 000 membres supplémentaires depuis son élection, Corbyn commence à nommer son cabinet fantôme. Tout en nommant John McDonnell, figure de la gauche du parti, au poste clé de chancelier de l'Échiquier fantôme, il s'efforce de rassembler les différents courants du parti33,34.
Il prend position en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, tout en qualifiant l'accord obtenu en février 2016 par David Cameron de « pur spectacle »35. D'après Mediapart, il se montre cependant « extrêmement réticent à se lancer dans la campagne référendaire »36. Si l'aile gauche du Parti travailliste a historiquement considéré la Communauté économique européenne puis l'Union européenne comme étant « anti-démocratique et anti-socialiste »37, Corbyn souhaite que le Royaume-Uni demeure membre de l'Union européenne, mais que celle-ci soit réformée avec davantage de démocratie et de social38.
En juin 2016, à la suite du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, lors duquel plus d'un tiers des votants travaillistes s'est prononcé pour le départ de l'Union européenne, il doit faire face à une contestation importante au sein du Parti travailliste : il limoge de son cabinet fantôme le ministre des Affaires étrangères, Hilary Benn, puis est confronté à la démission de la plupart des membres de son cabinet, qui l'accusent de ne pas s'être assez investi durant la campagne39,40. Les principaux syndicats lui renouvellent leur soutien, et quelque 10 000 personnes se rassemblent devant le Parlement pour le soutenir, alors que les députés travaillistes se préparent à voter pour ou contre une motion pour le destituer41,42. Une motion de défiance, non contraignante, est adoptée par les députés travaillistes le 28 juin, par 172 voix contre 4043. Arguant qu'il a été élu par le parti dans son ensemble, et non pas par les députés, Jeremy Corbyn ne démissionne pas. Le 9 juillet, la députée Angela Eagle annonce qu'elle brigue la direction du parti ; elle devra recueillir le soutien d'au moins 20 % des députés et députés européens du parti pour enclencher une élection interne44.
Finalement, Corbyn affronte Owen Smith après qu'Eagle lui a apporté son soutien lors d'un scrutin se tenant d'août à septembre 2016. Jeremy Corbyn est réélu chef du parti avec 61,8 % des voix45.

Élections législatives de 2017

En avril 2017, la Première ministre, Theresa May, décide de convoquer des élections législatives anticipées, alors que les conservateurs sont crédités du double des voix des travaillistes dans les enquêtes d'opinion.
Lors de la campagne, après la publication d'un programme politique très à gauche, Jeremy Corbyn mène le Parti travailliste à l'élection. En remontée constante dans les enquêtes d'opinion pendant la campagne, le vote du 8 juin 2017 se traduit par un gain modeste de 30 sièges par rapport à l'échéance précédente, mais d'un gain spectaculaire de 9,6 points et de plus de 3,5 millions de voix, offrant au Parti travailliste sa plus grande progression depuis les élections de 1945. Le Parti conservateur est privé de majorité, mais se maintient à la tête d'un gouvernement minoritaire. Corbyn et sa ligne politique sont confortés à l'intérieur du Parti travailliste[réf. souhaitée].

Vie privée

Marié trois fois — sa femme actuelle est Laura Álvarez de Corbyn3, importatrice mexicaine de café issu du « commerce équitable » — Jeremy Corbyn ne possède plus de voiture et est végétarien46. Il est également connu pour avoir divorcé de sa deuxième femme chilienne, Claudia Bracchitta47, qui souhaitait placer leurs fils dans une école sélective à Londres48.

Résultats électoraux

Chambres des communes

Élection
Circonscription
Parti
Voix
 %
Résultats

14 951
40,4
Élu

19 577
50,0
Élu

21 742
57,4
Élu

24 834
69,3
Élu

18 699
61,9
Élu

16 118
51,2
Élu

24 276
54,5
Élu

29 659
60,2
Élu

40 086
73,0
Élu

Élections locales

Date
Conseil
District
Parti
Voix
Rang
Résultats
1974
Haringey London Borough Council
South Hornsey

1 190
1er
Élu
1978
Haringey London Borough Council
Haringay

1 729
2e
Élu
1982
Haringey London Borough Council
Haringay

1 839
1er
Élu

Orientations politiques

Propositions formulées en 2015

Ses propositions principales, lorsqu'il brigue la direction du parti en 2015 (et donc la possibilité de mener les travaillistes aux prochaines élections législatives en 2020), incluent49,47 :

Économie

Corbyn promet d'assurer le financement de la NHS, service de santé britannique.
Jeremy Corbyn se positionne contre l'austérité et propose une stratégie économique fondée sur l'investissement. Pour relancer l'économie et rompre avec l'austérité, il promet en 2016 de prélever 500 milliards de livres sterling dans l'économie50 : renationaliser en partie les chemins de fer, les compagnies énergétiques, renflouer les caisses du National Health Service sont certaines de ses propositions. Afin de lutter contre les inégalités, il promet d'introduire un salaire minimum horaire de 10 livres51. Il entend aussi lutter contre la fraude fiscale en investissant un milliard de livres dans la HMRC, organisme non-ministeriel du gouvernement et responsable de la collecte des taxes et des cotisations à la sécurité sociale.
Interrogé par Andrew Marr sur sa vision du capitalisme, il répond qu'il ne veut pas d'une économie socialiste ou dirigiste, mais d'une « économie mixte », avec un État régulateur qui investit dans certains secteurs clés de l'économie comme la santé, l'éducation ou les transports et qui permette d'atténuer les inégalités sociales52,53. Des économistes comme Steve Keen écrivent dans une lettre au journal The Guardian que, contrairement à ce qui se dit chez ses opposants, les propositions anti-austéritaires de Corbyn ne sont pas d’extrême gauche54. Le modèle qu'il propose serait éloigné du marxisme et post-keynésianiste55,56,57.

Politique extérieure

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Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g et h (en) Biographie [archive], politics.co.uk.
  2. (en) « Jeremy Corbyn gathers support from Communist Party, UKIP and Tories » [archive], The Guardian, 22 juillet 2015.
  3. a et b (en) « The Jeremy Corbyn Story: Profile of Labour's new leader » [archive], BBC News, 12 septembre 2015.
  4. a, b, c, d et e (en) « Jeremy Corbyn: ‘I don’t do personal’ » [archive], The Guardian, 17 juin 2015.
  5. Laura Hughes, « Jeremy Corbyn and Diane Abbott were lovers » [archive], telegraph.co.uk, 17 septembre 2015.
  6. (en) « Jeremy Corbyn MP » [archive], Parlement du Royaume-Uni.
  7. (en) « Islington North MP Jeremy Corbyn is the country’s lowest expenses claimer » [archive], Islington Gazette, 8 décembre 2010.
  8. a et b (en) « Jeremy Corbyn » [archive], BBC News, 8 mars 2005
  9. (en) « Bid to try Pinochet in UK fails » [archive], BBC News, 11 mars 1999
  10. (en) « Colby Cosh: ‘Hope for radical progressives might be found in the tale of Jeremy Corbyn » [archive], National Post, 30 juillet 2015
  11. a et b (en) « Jeremy Corbyn: the 'unelectable' socialist who might just win » [archive], The Week, 28 juillet 2015.
  12. (en) « Evicted Chagos islanders have no right to return home, Law Lords' ruling » [archive], The Guardian, 23 octobre 2008.
  13. a, b et c Philippe Bernard, « Jeremy Corbyn a-t-il des amis intégristes ? » [archive], sur www.lemonde.fr, Le Monde, 16 septembre 2015 (consulté le 21 septembre 2015)
  14. (en) « Labour seeks details of UK role in Saudi-led airstrikes on Yemen », The Guardian,‎ 27 janvier 2016 (lire en ligne [archive])
  15. a et b Valerie Dekimpe, « CARTE. L'Europe qui aime Poutine » [archive], sur Slate, 29 novembre 2016 (consulté le 29 novembre 2016).
  16. (en) « Jeremy Corbyn steams ahead in Labour leadership race as another trade union pledges support » [archive], The Independent, 30 juillet 2015
  17. (en) « Jeremy Corbyn given huge lead in new poll of Labour leadership voters » [archive], New Statesman, 21 juillet 2015
  18. (en) « Poll puts Jeremy Corbyn on course for leadership victory – should we trust it? » [archive], The Guardian, 11 août 2015
  19. « Jeremy Corbyn, l’homme qui bouscule le Labour sur sa gauche » [archive], Le monde, 12 août 2015
  20. (en) « We can't condemn our children to growing up under a Tory Government, says Yvette Cooper » [archive], The Independent, 13 août 2015
  21. (en) « Labour leadership: Don't back Corbyn, say Kendall and Cooper » [archive], BBC News, 14 août 2015
  22. « Jeremy Corbyn, le « socialiste » made in UK qui terrorise le Parti travailliste de Tony Blair » [archive], Huffington Post, 14 août 2015
  23. « Au Royaume-Uni, Jeremy Corbyn enthousiasme les innombrables déçus du Labour » [archive], Sébastien Martin, Mediapart, 1er septembre 2015
  24. « Vous allez adorer haïr Jeremy Corbyn, candidat à la direction du Labour » [archive], Denis Souchon, Acrimed, 4 septembre 2015
  25. (en) « Jeremy Corbyn elected Labour leader in stunning victory » [archive], The Guardian, 12 septembre 2015
  26. a et b « Avec Jeremy Corbyn, la gauche « antiaustérité » accède aux commandes de l’opposition britannique » [archive], Le Monde, 12 septembre 2015
  27. a et b (en) « Jeremy Corbyn: Who is Labour's new leader? » [archive], BBC News, 12 septembre 2015
  28. a et b « Labour: Jeremy Corbyn, chantre de la gauche radicale, élu à la tête du parti » [archive], La Dépêche, 12 septembre 2015
  29. a et b Fabien Escalona, « Jeremy Corbyn, ou comment repenser la social-démocratie » [archive], sur Mediapart, 2 octobre 2016 (consulté le 2 octobre 2016).
  30. Alex Nunns, « Jeremy Corbyn, l’homme à abattre : Cap à gauche pour le Labour », Le Monde diplomatique,‎ octobre 2015 (présentation en ligne [archive])
  31. Jeremy Corbyn pose vos questions à David Cameron [archive], Rue89, 14 septembre 2015
  32. (en) Monica Poletti, Tim Bale et Paul Webb, "Explaining the pro-Corbyn surge in Labour’s membership" [archive], London School of Economics, novembre 2016
  33. (en) « John McDonnell appointed Shadow Chancellor in Corbyn's new frontbench » [archive], The Guardian, 13 septembre 2015
  34. (en) « Labour Leader Jeremy Corbyn names Andy Burnham Shadow Home Secretary » [archive], BBC News, 13 septembre 2015
  35. « Référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE le 23 juin » [archive], sur www.rfi.fr, 20 février 2016 (consulté le 21 février 2016).
  36. Thomas Cantaloube, « La gauche britannique est divisée face au Brexit » [archive], sur Mediapart.fr, 24 mai 2016 (consulté le 24 mai 2016).
  37. (en) "Labour Eurosceptics accuse Corbyn of reversing his position on EU referendum" [archive], The Guardian, 20 janvier 2016
  38. (en) Martin Kettle, "Corbyn’s ‘yes, but’ on Europe was right – we all think that too" [archive], The Guardian, 14 avril 2016
  39. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/06/26/97001-20160626FILWWW00075-brexit-deux-nouvelles-demissions-au-labour.php [archive]
  40. http://www.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2016/06/26/critique-apres-la-victoire-du-brexit-jeremy-corbyn-limoge-un-responsable-du-labour_4958288_4872498.html [archive]
  41. (en) "Corbyn will not resign say allies amid battle with MPs" [archive], BBC News, 28 juin 2016.
  42. GB : carnage au Labour, les Tories préparent la succession de Cameron [archive], L'Express.
  43. Après le Brexit, le Labour vote la défiance contre Jeremy Corbyn [archive], L'Express.
  44. (en) "Angela Eagle to announce Labour leadership bid on Monday" [archive], BBC News, 9 juillet 2016.
  45. (en) "Labour leadership: Jeremy Corbyn defeats Owen Smith" [archive], BBC News, 24 septembre 2016
  46. (en) « Full interview: Jeremy Corbyn 'Corbynmania? It's odd... I'm a normal person' » [archive], Evening Standard, 5 aout 2015
  47. a et b (en) « Jeremy Corbyn's policies: how will he lead Labour? » [archive], The Week, 12 septembre 2015
  48. « Marx plutôt que Blair : 10 choses à savoir sur Jeremy Corbyn, nouveau leader du Labour » [archive], L'Obs, 12 septembre 2015
  49. (en) « 24 things that Jeremy Corbyn believes » [archive], BBC News, 13 septembre 2015
  50. « How would Jeremy Corbyn pay for his spending pledges? » [archive], sur www.newstatesman.com (consulté le 25 septembre 2016)
  51. (en) « Strengthening workers’ rights should be Labour’s priority », The Guardian,‎ 30 juillet 2016 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive])
  52. BBC News, « Jeremy Corbyn on Brexit, NHS and Syria - bbc news » [archive], 25 septembre 2016 (consulté le 25 septembre 2016)
  53. On n'est pas couché, « Intégrale - 10 septembre 2016 On n'est pas couché, le prime! #ONPC » [archive], 10 septembre 2016 (consulté le 25 septembre 2016)
  54. (en) Letters, « The Labour party stands at a crossroads », The Guardian,‎ 14 août 2015 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive])
  55. « 'Marxist' John McDonnell: 'I waited all my life for banking crisis' » [archive] (consulté le 25 septembre 2016)
  56. « John McDonnell: what will Corbynomics look like? | Paul Mason » [archive], sur blogs.channel4.com (consulté le 25 septembre 2016)
  57. Ian Silvera, « Rock star academic Thomas Piketty joins Jeremy Corbyn's economy team » [archive], 27 septembre 2015 (consulté le 25 septembre 2016)
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Jeremy Corbyn, la renaissance surprise du loser

Depuis les législatives britanniques du 8 juin, le dirigeant du Parti travailliste triomphe, prêt à remplacer la première ministre, Theresa May.
LE MONDE | 11.08.2017 à 06h38 • Mis à jour le 11.08.2017 à 12h49 | Par Philippe Bernard (Londres, correspondant)
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Jeremy Corbyn est prêt. Prêt à négocier le Brexit, prêt à former un gouvernement. Bref, prêt à remplacer Theresa May à Downing Street. Pour la gauche britannique, qui avait fait son deuil d’un retour au pouvoir dans un avenir prévisible, les législatives du 8 juin ont sonné comme une divine surprise et pris des airs de triomphe.
« Dans six mois, je serai premier ministre », a confié le chef du Labour à Michael Eavis, le directeur du festival de Glastonbury, grand rendez-vous estival de la scène alternative. Le 24 juin, un discours du vieux dirigeant y a attiré plus de jeunes branchés que le groupe Radiohead, la veille. « Oh, Jer-e-my Cor-byn », scandé au rythme du tube américain Seven Nation Army des White Stripes, en est devenu l’hymne.
Sur les colliers, les T-shirts, les posters et les sculptures de sable, « Jeremy », 68 ans, était partout. Dirigé par une Theresa May en sursis, le pays prend désormais très au sérieux la possibilité que l’ancien permanent syndical, longtemps présenté comme un loser, se voie confier les clés du « number ten », le siège du gouvernement.
Des dépliants du parti travailliste au gala annuel des mineurs de Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, le 8 juillet.

Corbynmania ?

D’ailleurs, l’intéressé reprendra sa tournée des circonscriptions dès la mi-août, prévoyant – et souhaitant – de nouvelles élections que les travaillistes pourraient gagner, selon les sondages. Pas un média qui ne s’interroge sur la Corbynmania, pas un politologue qui ne disserte sur la renaissance surprise du Labour.
L’obscur député de Finsbury Park (nord de Londres), élu de l’aile gauche du parti depuis trois décennies, revient de loin. Voilà tout juste un an, au lendemain de la victoire du Brexit au référendum, les trois quarts des députés de son propre parti avaient voté une motion de défiance à son encontre, l’accusant d’avoir traîné les pieds pour défendre la ligne proeuropéenne du parti. Mais les adhérents de base, qui l’avaient élu une première fois à la surprise générale en septembre 2015, l’ont conforté.
Partisan d’un grand retour de l’Etat pour lutter contre les inégalités, anti-establishment et sceptique sur l’Europe, sympathisant du Venezuela chaviste, Jeremy Corbyn évoque aujourd’hui une sorte de Jean-Luc Mélenchon britannique. A deux différences de taille près : il a été plébiscité à la tête du Parti travailliste, et se trouve aujourd’hui en position d’accéder au pouvoir.
Car son programme, qui tourne résolument le dos au néolibéralisme du « New Labour » de Tony Blair, a drainé un nombre spectaculaire d’électeurs. Crédité de 28 % des voix au début de la campagne des législatives, en avril, le Labour de Corbyn en a rassemblé 40 % le 8 juin. Le meilleur résultat depuis M. Blair et la plus forte remontée d’une élection à l’autre depuis… Clement Attlee en 1945.

Un programme centré sur les principaux problèmes sociaux

L’un des partis progressistes les plus en difficulté d’Europe est devenu en quelques semaines l’un des espoirs de la gauche. La cote de popularité de son dirigeant, catastrophique à l’été 2016 (16 % contre 52 % à Theresa May), vient de dépasser celle de la première ministre (44 % contre 34 %) qui a perdu la majorité absolue au Parlement.
« Avec Jeremy, quelque chose de vraiment nouveau est possible, pour une fois. Il est humain, proche des gens ordinaires. Ce n’est pas seulement un homme politique, c’est l’un d’entre nous », résume Louise Emmins, 37 ans, pour qui Jeremy Corbyn symbolise un double espoir : le maintien des allocations sociales pour son mari handicapé et la fin des études supérieures payantes pour leur fils. « Il est authentique, sage, constant. Il parle aux gens, pas à la presse, et donne envie de s’engager en politique », dit Wisam Wahab, un étudiant de 17 ans rencontré lui aussi lors d’un meeting.
Les réunions de Jeremy Corbyn mêlent toujours deux publics : de vieux électeurs du Labour qui votaient en se bouchant le nez – ou ne votaient plus du tout – pendant les années Tony Blair, Gordon Brown et Ed Miliband, et des jeunes attirés par ce qu’ils perçoivent comme un programme résolument neuf : renationalisation des chemins de fer, fin de l’austérité avec relance des services publics et construction de logements sociaux financées par une hausse de l’impôt sur les sociétés, interdiction des « contrats de travail à zéro heure » sans salaire garanti.
« For the many not for the few » (« pour le plus grand nombre, pas pour quelques-uns ») : ce slogan est la clé de voûte d’un programme centré sur les principaux problèmes sociaux – la précarité du travail, l’inaccessibilité des logements, le coût et l’inefficacité des transports, l’engorgement des hôpitaux et des écoles.
Jeremy Corbyn se prête au jeu du selfie lors d’une visite dans un hôpital, en Cornouailles, le 10 août.

« Il représente le changement »

A l’instar de Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, ou de Bernie Sanders, le rival d’Hillary Clinton lors des primaires du camp démocrate américain, le vieux militant a trouvé le ton pour séduire en même temps les jeunes et les classes éduquées sans trop s’aliéner les électeurs des milieux populaires.
Jeremy Corbyn « a réussi à rassembler les principales forces disponibles : le radicalisme anticapitaliste des jeunes, le culte bourgeois de l’authenticité et l’expression la plus crue des intérêts individuels », analyse John Gray, chroniqueur au New Statesman, un hebdomadaire de gauche. « Il représente le changement et pour bon nombre d’électeurs, cela suffit, quelle que soit la nature du changement », rétorque avec dépit Rod Liddle dans The Spectator, publication symétrique à droite qui compare son « populisme » à celui de Donald Trump.
Les promesses de M. Corbyn, jugées impossibles à financer et démagogiques par les conservateurs, ont fait mouche, de même que son ambiguïté à propos du Brexit. Sachant que trois députés du Labour sur quatre sont élus dans des circonscriptions ayant voté pour la sortie de l’Union européenne en dépit de la consigne du parti, Jeremy Corbyn évite le plus possible d’aborder cet – énorme – sujet qui divise ses partisans. Stratégie gagnante : peu de « leavers » (pro-Brexit) travaillistes ont voté pour les europhobes du parti UKIP, et peu des « remainers » (pro-UE) ont fait défection en faveur des libéraux démocrates (LibDem) proeuropéens.
Pour l’heure, le chef du Labour, longtemps objet du souverain mépris de Mme May, est en position de force. Les médias, où il se montre désormais très à l’aise, ont cessé de le snober. Dans le Financial Times, il évoque ses lectures de vacances, un essai sur Shelley, poète romantique aux idées révolutionnaires, son amour pour le vélo et pour son chat.

Sur le Brexit, l’idole des jeunes joue l’ambivalence

Augmentation du salaire des fonctionnaires, dénonciation de la dérégulation après l’incendie de la Grenfell Tower (au moins 79 morts à Londres le 14 juin), remise en cause des droits d’inscription universitaires… L’ex-outsider dicte désormais l’agenda politique à des Tories tétanisés. Theresa May lui doit probablement d’être maintenue pour l’instant au pouvoir : son éviction pourrait déboucher sur de nouvelles élections et un échec cuisant au profit du parti de M. Corbyn.
Mais l’ambivalence de ce dernier sur le Brexit masque de moins en moins les fractures béantes du Labour sur le sujet. Comme Theresa May, le leader de gauche défend bec et ongles le Brexit et la sortie du marché unique européen, tout en promettant de négocier avec les Vingt-Sept pour obtenir le maintien du libre accès après la sortie de l’UE. Les élus Labour qui dénoncent le caractère irréaliste et démagogique de cette position sont mis à l’écart ou tancés par ses soins. Or, 66 % des adhérents du Labour sont favorables au maintien dans le marché unique.
« Corbyn a passé sa vie à répéter que l’Europe était une partie du problème et non de la solution. Il voit le Brexit comme une chance de mettre en œuvre son programme socialiste radical de nationalisations, de retour des aides de l’Etat et de commerce administré », observe le journaliste Larry Elliott dans The Guardian.
Bien des jeunes, furieux contre le Brexit, se sont mobilisés pour le Labour cette année, attirés aussi par sa promesse d’un retour à la gratuité de l’enseignement supérieur. Jeremy Corbyn leur doit en partie son extraordinaire remontée électorale. Que se passera-t-il lorsque, l’épreuve de vérité des négociations de Bruxelles aidant, le quiproquo sera levé et qu’ils s’apercevront que leur idole, par idéologie, s’accommode tout à fait du Brexit ?

Vos réactions (71) Réagir
CLAUDE BOISNARD 12/08/2017 - 00h21
Ah le vocabulaire de Trump, quelle richesse de sens !
 
Un citoyen français Hier
Les gauches de gouvernement ont axè leur programme politique sur le défense des minorités (les femmes, les étrangers, les minorités sexuelles etc...) en abandonnant la défense des classes populaires à l'extrême droite.. L'aspect loser, ringard et contre le vent de l'histoire donné aux gauches radicales est la description que cette gauche de gouvernement voudrait leur coller à la peau (cf LRM)... La victoire de Trump aux USA ne semble pas les émouvoir répétant que c'est à cause des russes.
 
Citoyen étonné 11/08/2017 - 22h05
Et qualifier Corbyn de "loser" est une ineptie de l'habillage rédactionnel: le titre est une pseudo-citation hors contexte qui va à l'encontre de ce que dit l'article ("longtemps considéré comme..."). Corbyn a fait plus de voix contre Smith, lors de la tentative de putsch d'aout 2016, que lors de son élection en sept 2015. Les travaillistes ont fait leur meilleur score depuis longtemps, presque au niveau de celui de Tony Blair etc. Ce terme de "loser" pue le mépris de classe, c'est clair.
 
Turtle Hier
Parce que Mélenchon séduit les classes éduquées? Première nouvelle...
 
Pauvre fou... Hier
Faites une réelle étude sociologique au lieu de véhiculer des non-idées...
 
Citoyen étonné 12/08/2017 - 09h45
@Turtle : ou lisez ce qu'en disent les études sociologiques, meme LeMonde en a parlé - mais visiblement la dissonance cognitive est toujours là.. http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/17/nuit-debout-est-un-rassemblement-plus-diversifie-qu-on-ne-le-dit_4920514_3232.html (cf. par exemple le paragraphe: 60% de diplomés du supérieur, mais 20% de chomeurs et 16% d'ouvriers chez les actifs etc.... Ou celui sur les classes d'age ou la provenance géographique ou etc)
 
SAMIA BENOUM Hier
Il faut tout à la fois craindre Corbyn et faire confiance au peuple anglais qui est un tres grand peuple qui peut faire des erreurs mais qui a la democratie, la liberte et la décence dans les tripes. Un peuple qui peut résister à Hitler avec Churchill et qui congédie Churchill après la victoire est digne d'admiration et mérite qu'on lui pardonne des bêtises passagères. Amis Anglais, vos erreurs nous désolent mais vous gardez tout mon respect.
 
polaire Hier
Et pourtant, la promesse mythique du Brexit était d'essence ultralibérale: le plus bas impôt sur les sociétés et sur les personnes, une city dérégulée...Comme quoi il y a toujours 2 visions antagonistes du bonheur (de la liberté): le néo communisme et le darwinisme social
 
Sybarite Hier
Il y a deux vues, celle qui veut que la société améliore l'homme et celle qui veut que l'homme améliore la société.

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