lundi 25 septembre 2017

Inquiétude & Certitudes - lundi 25 septembre 2017

dimanche 24 septembre 2017

Inquiétude & Certitudes - dianche 24 septembre 2017

histoire des mouvements sociaux en France - sommaire . ouvrage paru en 2014


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couverture de [REVUE_ID_NUMPUBLIE]

Histoire des mouvements sociaux en France

De 1814 à nos jours

Sous la direction de Michel Pigenet

Raccourcis


Présentation

Cet ouvrage vient combler une lacune et relever un défi. Après que l'évanouissement des horizons d'attente a disqualifié les grands récits qui, jadis, prétendaient donner un sens aux mobilisations collectives, il semble désormais possible et nécessaire d'en entreprendre l'histoire hexagonale. Possible, car les travaux existent qui permettent d'en renouveler l'approche comme d'en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d'interprétations, de relais, de connexions et de solutions.
L'histoire développée ici s'attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvements sociaux - révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. - et quels qu'en soient les acteurs - ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc. Centrée sur la France, elle n'en ignore pas les interactions coloniales et internationales. Attentive à cerner l'articulation du social avec le politique, le culturel, l'idéologique et le religieux, elle entend réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
En partenariat avec Le Mouvement social.

Sommaire

Page 1 à 6

Pages de début

Page 7 à 14

Avant-propos

I. Les cris et la poudre ou la question sociale en quête d'espaces publics (de 1814 aux années 1880)

Page 15 à 33

1. Introduction

Repères et influences

Page 34 à 45

2. Les magistrats et la question sociale

Page 46 à 57

3. Rites protestataires : un nouvel espace public et politique (1820-1848) ?

Page 58 à 68

4. La contestation paysanne, entre communauté et nation. Un temps de transition (1830-1880)

Page 69 à 78

5. Le luddisme, refus de la mécanisation

Page 79 à 89

6. Le chartisme

Page 90 à 100

7. L'Association internationale des travailleurs et les origines du mouvement ouvrier moderne (1865-1871)

Page 101 à 111

8. Figures et inconnus (1848)

Temps forts

Page 113 à 120

9. Les barricades des 5-6 juin 1832

Page 121 à 129

10. « Vivre en travaillant ou mourir en combattant. » Les révoltes des canuts (1831, 1834)

Page 130 à 140

11. La révolution de 1848

Page 141 à 151

12. La Commune de Paris

Émergences

Page 152 à 159

13. Adresses et pétitions

Page 160 à 168

14. Mutation de l'espace du travail et naissance du mouvement ouvrier

Page 169 à 178

15. Des mobilisations électorales... sans mobilisation politique ? (1814-1880)

II. Le social à la rencontre du politique ou la nationalisation des mobilisations (années 1880 - années 1930)

Page 179 à 195

16. Introduction

Repères et influences

Page 196 à 206

17. Après la Commune

Page 207 à 216

18. La mobilisation sociale des artistes (1880-1914)

Page 217 à 228

19. Références et modèle soviétiques

Page 229 à 237

20. Le pilarisme belge : les fruits doux et amers du succès des mouvements sociaux en Belgique

Temps forts

Page 238 à 248

21. Le boulangisme comme mouvement social, ou les ambiguïtés d'un social-populisme

Page 249 à 258

22. La révolte des vignerons du Midi en 1907 : un mouvement social atypique et exemplaire

Page 259 à 269

23. 1914-1920. La nation à l'épreuve du social

Émergences

Page 270 à 282

24. Le 1er Mai

Page 283 à 293

25. Action directe et grève générale

Page 294 à 304

26. Les mouvements xénophobes (années 1880-1930)

Page 305 à 315

27. Enjeux et formes de la mobilisation catholique au xxe siècle : manifestations et meetings (1906-1984)

Page 316 à 323

28. Les anciens combattants

Page 324 à 334

29. L'émergence des mouvements de jeunesse contestataires

III. Institutionnalisation et mobilisations au temps de l'État social (années 1930 - années 1970)

Page 335 à 354

30. Introduction

Repères et influences

Page 355 à 366

31. De la production au patronat

Page 367 à 377

32. Sociologie de l'action collective

Page 378 à 389

33. Tiers monde et gauche radicale

Page 390 à 402

34. Les mouvements sociaux aux États-Unis

Temps forts

Page 403 à 414

35. Les grèves de 1936

Repères et influences

Page 415 à 426

36. La Résistance comme mouvement social

Page 427 à 437

37. La Libération. Les mobilisations sociales à l'heure de la Reconstruction

Page 438 à 445

38. Les grèves d'août 1953

Page 446 à 455

39. Combat d'arrière-garde ou mouvement social précurseur ? Le poujadisme à la croisée des analyses

Page 456 à 463

40. La grève des mineurs de 1963

Page 464 à 474

41. Des paysans contestataires et novateurs (années 1960- début du xxie siècle)

Page 475 à 485

42. Mai-juin 1968 et ses suites

Émergences

Page 486 à 497

43. Le petit commerce

Page 498 à 508

44. L'interprofessionnel en action et en question

Page 509 à 520

45. Le privé est politique. Féminismes des années 1970

Page 521 à 532

46. Les travailleurs immigrés en quête d'autonomie

Page 533 à 542

47. Le monde de l'enseignement public en mouvement(s). 1928-1984

Page 543 à 554

48. Une question éminemment urbaine :  les mouvements sociaux de la ville

Page 555 à 562

49. La jeunesse, un mouvement social ? (1955-1975)

Page 563 à 569

50. « Vivre au pays », les régionalismes en France dans les années 1960-1970

Page 570 à 578

51. Des mouvements sociaux pour (et contre) la justice pénale

IV. Désaffiliations et recompositions (années 1980 à nos jours)

Page 579 à 595

52. Introduction

Repères et influences

Page 596 à 606

53. De la conquête de temps libre au temps pour soi ?

Page 607 à 614

54. L'altermondialisme

Page 615 à 623

55. La politique dans les cités ou les quartiers comme cadre de la mobilisation

Temps forts

Page 624 à 632

56. Le dernier combat des sidérurgistes lorrains

Page 633 à 639

57. Les grèves de 1995

Émergences

Page 640 à 651

58. De quoi la désyndicalisation est-elle le nom ?

Page 652 à 660

59. Nouveaux usages et modalités des grèves

Page 661 à 670

60. Santé des travailleurs : des combats récurrents, une dynamique nouvelle

Page 671 à 680

61. La Marche pour l'égalité et contre le racisme

Page 681 à 687

62. Médias dominants, mouvements sociaux et mobilisations informationnelles

Page 688 à 695

63. Les mouvements de chômeurs

Page 696 à 701

64. Nouvelles figures des luttes sociales : les précaires

Page 702 à 707

65. Le « syndicaliste retraité », nouvelle figure de l'action syndicale

Page 708 à 715

66. Du consommateur éclairé au consommateur responsable

Page 716 à 723

67. Sous les pavés, la Terre. Mobilisations environnementales en France (1960-2011), entre contestations et expertises

Page 724 à 732

68. Les grèves de travailleurs sans papiers (2006-2010)

Page 733 à 743

69. L'émeute urbaine

Page 744 à 750

70. Minorités sexuelles

Page 751 à 758

71. « Sexe, race, classe » ou la déconstruction des identités

Page 759 à 762

Bibliographie générale

Page 763 à 784

Index

Page 785 à 800

Pages de fin

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mouvement de Novembre-Décembre et grèves de 1995 en France


wikipédia à jour au 13 août 2017


Les grèves de 1995 en France contre le plan Juppé de 1995 furent à leur époque les plus importantes depuis celles de Mai 681. Le nombre moyen annuel de jours de grève en 1995 a été six fois supérieur à celui de la période 1982-19942. Du 24 novembre au 15 décembre, des grèves d'ampleur ont eu lieu dans la fonction publique et le secteur privé contre le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale. Le mouvement social de l'automne 1995, souvent réduit à la grève des transports publics, très visible et fortement médiatisée, a concerné également les grandes administrations (La Poste, France Télécom, EDF-GDF, Éducation nationale, secteur de la santé, administration des finances, etc.).

Sommaire

Les causes

Un mécontentement social généralisé

Lors de l'élection présidentielle française de 1995, Jacques Chirac est élu président de la République ; il nomme Alain Juppé au poste de Premier ministre. Le thème de la « fracture sociale » a été au premier plan du débat. Une grève dans les usines Renault se déroule durant le printemps 1995. Certains salariés de Renault protestaient contre l'augmentation de salaire qui leur était proposée, jugée trop faible selon eux3.
Le 10 octobre 1995, une grève massive se produit dans la fonction publique et les services publics. Il s'agit de la première grève unitaire dans la fonction publique et le secteur public depuis 19904. Une grève de 24 heures des salariés de la SNCF a lieu le 25 octobre. Le 30 octobre, une plate-forme syndicale unitaire est rédigée pour la défense de la Sécurité sociale et, le 14 novembre, des manifestations syndicales ont lieu contre les projets de réforme de la Sécurité sociale.
En octobre/novembre 1995, des grèves sur les conditions budgétaires de rentrée s'organisent dans une vingtaine d'universités, mais il n'y a pas de coordination générale et unitaire. La mobilisation des étudiants se joint ensuite au mouvement social contre le plan Juppé.

Le « plan Juppé »

Le 15 novembre 1995, le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale est annoncé. Celui-ci contenait une série de mesures qui touchaient l'ensemble des travailleurs :
  • un allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités pour les salariés de la fonction publique. Cette mesure avait déjà été décidée pour les travailleurs du secteur privé lors de la réforme Balladur des retraites de 1993 ;
  • l’établissement d’une loi annuelle de la Sécurité sociale qui fixe les objectifs de progression des dépenses maladies et envisage la mise en place de sanctions pour les médecins qui dépassent cet objectif ;
  • un accroissement des frais d'hôpital et des restrictions sur les médicaments remboursables ;
  • le blocage et l'imposition des allocations familiales versées aux familles, combiné avec l'augmentation des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs.
Dès sa présentation à l’Assemblée nationale par le Premier ministre, le plan de réforme se heurte à l’hostilité d’une grande partie de l’opinion publique. La direction de la CFDT, ainsi qu'une partie du Parti socialiste (en particulier Claude Évin), soutiennent le plan. L’accord syndical de l'automne est enterré.

Le mouvement social

Déroulement

Lors des six grandes manifestations qui ont touché toutes les grandes villes du pays, 2 millions de personnes (selon les organisations syndicales) sont descendues dans la rue pour exiger le retrait des propositions gouvernementales. Les assemblées générales ont été la forme générale d’organisation du mouvement5.
Le 24 novembre 1995, lors d'une journée interprofessionnelle massive, la CFDT est encore dans la rue. La CGT favorise les assemblées inter-secteurs et inter-entreprises. Le samedi 25 novembre a lieu une grande manifestation pour les droits des femmes. La grève est reconduite à la SNCF. Le lundi 27 novembre, les cheminots en grève reconductible sont rejoints par la RATP, puis la Poste, France Télécom, etc. L’activité de la SNCF et de la RATP restera paralysée pendant plus de trois semaines.
Le 28 novembre, lors de manifestations, la CFDT n’est plus dans la rue, sauf les secteurs oppositionnels. Louis Viannet (CGT) et Marc Blondel (FO) se donnent une poignée de main symbolique, dans une manifestation. Les 3 et 4 décembre, lors du congrès confédéral CGT, un débat est mené sur la grève générale.
Alors que Juppé continue à se dire « droit dans ses bottes », les syndicats appellent pour le 5 décembre à une « puissante journée d'action nationale dans les secteurs privé et public »6. La CGT, SUD et FSU sont dans les carrés de tête. « Tous ensemble ! » est le slogan du mouvement. Les grévistes ont le soutien de l'opinion publique7. Le 11 décembre, Juppé annonce ne plus toucher à l'âge de départ en retraite des régimes spéciaux de retraite (SNCF et RATP).
Le 12 décembre marque le point culminant du mouvement, avec deux millions de manifestants. Le 15 décembre, le gouvernement retire sa réforme sur les retraites, la fonction publique et les régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF), cette décision étant interprétée comme une victoire par les syndicats de salariés. Mais il refuse de céder sur la Sécurité sociale, dont le budget sera dorénavant voté au Parlement (modification constitutionnelle historique par rapport à 1945). Le mouvement alors décroît. Un « sommet social » se tient à Matignon le 21 décembre, concluant un mois d'agitation sociale en France.
Selon la DARES, le service des études et des statistiques du ministère du travail, le nombre des jours de grève a été de 5 millions, dont environ 4 millions de jours de grève dans la fonction publique et 1 million dans les secteurs privé et semi-public8. La sociologue et militante d'extrême gauche Josette Trat9 retient trois caractéristiques du mouvement : ce fut un « mouvement d’ensemble », unitaire et porteur d'un projet de société égalitaire et solidaire10. Elle montre également son impact dans l'émergence d'autres enjeux sociaux, comme les luttes des étrangers en situation irrégulière, par son effet de légitimation de la révolte.
Pour Jean-François Revel, c'est la lâcheté de Jacques Chirac qui n'a pas expliqué les réformes nécessaires lors de la campagne présidentielle qui explique l'ampleur du mouvement. Dans un article du 15 février 1996, il estime ainsi que : « quand, durant la campagne des présidentielles, Jacques Chirac parlait de réformes visant à réduire la fracture sociale, les Français comprenaient qu’ils allaient être noyés sous une pluie de subventions. Les réformes qui visent une réduction des déficits publics ou des déficits sociaux, ils ne les comprennent pas du tout »11.

Les suites du mouvement

Le 30 décembre 1995, une loi est votée autorisant le gouvernement à réformer la Sécurité sociale par ordonnances.
Les 10 et 11 février 1996, la CGT, la FSU et la CFDT manifestent pour affirmer l’unité syndicale à la suite du mouvement de 1995. Des manifestations unitaires pour la réduction du temps de travail ont lieu le 23 mai 1996.
À la suite des mouvements de 1995, se créent les premiers syndicats SUD Éducation et SUD Étudiant.

Notes et références

  1. Michel Dreyfus, « Une sixième vague » [archive], Le Monde diplomatique, janvier 1996.
  2. En 1995, le nombre des jours de grève s'élève à 6 millions, tandis que le nombre moyen annuel de jours de grève de la période 1982-1994 est de 1,1 million par an. « Six fois plus de jours de grève en 1995 » [archive], L'Humanité, 16 novembre 1996.
  3. « Les grèves de 1995 », Le Nouvel Obs, 15 octobre 2010 (lire en ligne [archive])
  4. Claire Zalc, « 1995-2000 : une sortie de crise ? », 9 novembre 2000.
  5. Alain Bertho, « La grève dans tous ses états » [archive], Multitudes, janvier 1996.
  6. « Les grèves de 1995 et de 2003 : rendre victorieux un mouvement... ou le faire capoter [archive] », Lutte ouvrière, n° 2047, 26 octobre 2007.
  7. « Hommes et femmes dans le mouvement social », Cahiers du Gedisst, n° 18, Paris, L'Harmattan, 1997. Voir le compte rendu de Diane Lamoureux [archive]
  8. « Six fois plus de jours de grève en 1995 », art. cit.
  9. http://www.contretemps.eu/interventions/f%C3%A9ministes-blanches-empire-r%C3%A9cit-complot-f%C3%A9ministe-fantasm%C3%A9#footnote1_t2wyzii [archive]
  10. Josette Trat, « Retour sur l'automne chaud de 1995 », Cahiers du Gedisst, n° 18, 1997.
  11. « La France est sur-étatisée mais sous-gouvernée » [archive] par Jean-François Revel

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

La dernière modification de cette page a été faite le 13 août 2017 à 16:20.