dimanche 24 septembre 2017

après les ordonnances, Emmanuel Macron prépare la suite


lejdd.fr


12h00 , le 24 septembre 2017
Malgré l'offensive de Mélenchon, Emmanuel Macron est persuadé d'avoir gagné la partie. L'Élysée, Matignon et Bercy ont préparé la suite avec soin : le premier budget du quinquennat.
Emmanuel Macron signe les ordonnances sur le code du travail vendredi.
Emmanuel Macron signe les ordonnances sur le code du travail vendredi. (Reuters)
Emmanuel ­Macron avance. Les ordonnances réformant le Code du travail ont été publiées samedi au Journal officiel. Le Président affiche ainsi sa volonté de poursuivre ses réformes à un rythme soutenu. La veille, en privé, il ne cachait pas sa fierté après avoir signé devant les photographes lesdites ordonnances, qui à ses yeux "matérialisent sa victoire politique", dit un conseiller. Dès le mois d'août, il avait confié son intuition : "Il n'y aura pas de mouvement social d'ampleur." Le chef de l'État est convaincu d'avoir gagné, sinon le combat, du moins le premier round.
Certes, le jeu se durcit entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a largement mobilisé samedi à Paris pour sa "marche contre le coup d'État social". Et le gouvernement s'est préparé à une deuxième manche âpre : le débat sur le projet de loi de finances (PLF), qui sera présenté mercredi au Conseil des ministres. Au sommet de l'État, la vigilance est extrême. Vendredi, le Président a insisté auprès de quelques conseillers sur la nécessité d'une parfaite coordination entre l'Élysée et Matignon. Couacs interdits. Il a même cité l'exemple à ne pas suivre : celui de l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

"Le texte le plus important du quinquennat"

Pendant tout le mois d'août, Emmanuel Macron et Édouard ­Philippe ont préparé l'offensive d'automne. D'abord en verrouillant la confidentialité des mesures du PLF "afin de ne pas subir les fuites et un feu d'artifice d'annonces plus ou moins coordonnées", reconnaît un conseiller. La leçon de l'annonce de la baisse de 5 euros de l'aide personnalisée au logement (APL), qui a donné à l'opinion le sentiment d'un bricolage budgétaire de plus, a été retenue.
"Ne vous enfermez pas dans la gestion. Faites de l'idéologie!" Telle a été la consigne du Président, peu après cet épisode difficile, lorsqu'il a reçu à déjeuner les principaux députés d'En marche ! Lors du séminaire des parlementaires du mouvement, lundi et mardi, le PLF a donc été présenté assorti d'un service après-vente très politique : "Comment on gère les oppositions, comment on en fait un texte politique et pas un texte technique", résume un député. Directives aussitôt mises en application. "C'est le texte le plus important du quinquennat", explique la députée Amélie de ­Montchalin, chef de file d'En marche ! à la commission des finances de l'Assemblée nationale. "Il n'y aura pas de petits rabots, renchérit-on à Matignon. Notre budget doit ­exprimer une transformation profonde des politiques publiques."

Des résultats rapidement constatables

Nul, au gouvernement, n'ignore que la confrontation ne fait que commencer. Inquiets de voir se diffuser dans l'opinion les attaques de Mélenchon décrivant Macron en "président des riches", le chef de l'État et les siens veulent démontrer que leur premier budget sera équilibré. Ils misent sur une chose : des résultats rapidement constatables, par les citoyens, sur leur avis d'imposition ou leur fiche de paie. Et des décisions à effet rapide : la suppression de la taxe d'habitation, la revalorisation du minimum vieillesse, la baisse des cotisations salariales ou la prime d'activité.
"Les mesures sociales, les gens les verront sur leur feuille de paie dès le 31 janvier, assure Amélie de Montchalin. Et en 2022, un smicard gagnera 1.200 euros de plus par an grâce à la prime d'activité." Suffisant pour résister aux tirs de Mélenchon? Depuis la rentrée, les ministres ont été priés de monter sur le ring. La consigne a été réitérée cette semaine par Édouard Philippe, qui a demandé d'"aller sur le terrain et d'expliquer". L'essentiel du combat demeure devant lui. Mais Emmanuel Macron sera sans doute conforté par sa remontée de cinq points dans le baromètre Ifop-JDD, après sa chute spectaculaire de l'été.

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