dimanche 24 septembre 2017

élections sénatoriales : la première claque pour Macron et Philippe?


Politique

La moitié des élus du Sénat vont être renouvelés dimanche à l'issue d'un scrutin qui pourrait s'annoncer compliqué pour la République en marche.
Les élection sénatoriales ont lieu dimanche
Les élection sénatoriales ont lieu dimanche.
AFP
Les élections sénatoriales ont lieu dimanche pour renouveler la moitié des élus de la Haute assemblée, au terme d'un marathon électoral 2017 qui a bouleversé le paysage politique. Un ultime rendez-vous qui s'annonce difficile pour Emmanuel Macron et la République en marche (LREM) trois mois après leur triomphe aux législatives, mais qui ne devrait pas modifier en profondeur les équilibres au Sénat.
Seuls 76.359 "grands électeurs" sont appelés à voter dans les 38 départements métropolitains et six départements et collectivités d'outremer concernés, auxquels s'ajouteront six sièges des Français hors de France et un siège vacant. 171 sénateurs, sur un total de 348, doivent être renouvelés cette année pour un mandat de six ans. Ils sont élus au scrutin majoritaire à deux tours dans les départements qui élisent un ou deux sénateurs (35 sénateurs au total) et à la proportionnelle au-delà (136).
Un scrutin indirect qui favorise habituellement la stabilité au Sénat, à majorité de droite depuis 2014 et qui devrait le rester. Le corps électoral composé principalement d'élus locaux (maires, conseillers municipaux, régionaux ou départementaux) reflète en fait les résultats des municipales 2014 remportés par la droite.

LREM discrète, la droite prudente

Le Sénat est considéré comme le représentant des collectivités et leur accorde une attention particulière. Les tensions survenues depuis l'été entre l'exécutif et ces dernières à la suite de décisions les concernant (gel de dotations, baisse des emplois aidés...) et les premières difficultés du quinquennat ont ainsi conduit LREM à revoir ses ambitions aux sénatoriales à la baisse après l'euphorie du printemps. D'autant que sur les 29 élus de son groupe, 20 sont soumis à renouvellement, dont 10 ne se représentent pas.
Les macronistes tablent en fait sur le rapprochement au lendemain du scrutin de sénateurs élus sur d'autres listes - centristes de l'UDI ou du MoDem, socialistes ou Républicains Macron compatibles... - qui se joindraient à eux pour permettre au chef de l'Etat de disposer, au coup par coup, d'une majorité de 3/5e au Parlement (Sénat et Assemblée) nécessaire pour faire adopter les réformes constitutionnelles.
La droite devrait logiquement tirer profit des difficultés de LREM et de la gauche encore sous le coup de sa déroute aux législatives. Forts de 142 élus dans le Sénat sortant, Les Républicains peuvent envisager de gagner quelques sièges, tout comme les centristes. Mais le groupe LR, actuellement dirigé par Bruno Retailleau, risque lui-même de voir ses élus favorables à Emmanuel Macron faire groupe à part à l'issue du scrutin. Avec 86 sénateurs sortants, le groupe socialiste a déjà vu une vingtaine de ses membres passer à La République en marche et de nouvelles défections ne sont pas exclues après le vote.

La fin des "sénateurs maires"

Un nombre record de candidats, 1.996, est en lice. Moyenne d'âge 54 ans. Et 45,5% d'entre eux sont des femmes, qui n'occupent actuellement que 27% des sièges au Sénat. Mais l'afflux de prétendants signifie aussi plus de dispersion, avec une multiplication des listes dissidentes. A Paris, pas moins de 13 listes ont été déposées pour 11 sièges à pouvoir.
Si le scrutin de dimanche ne devrait pas bouleverser les équilibres, le renouvellement du Sénat est en revanche assuré, avec 43% des sortants qui ne se représentent pas. Les sénatoriales 2017 marquent enfin la fin des "sénateurs maires". La loi sur le non cumul des mandats s'appliquera en effet dès le mois d'octobre à l'ensemble des sénateurs, élus, réélus ou en cours de mandat. Seul candidat à sa propre succession à ce jour, Gérard Larcher (LR), président du Sénat de 2008 à 2011 et depuis 2014, aborde pour sa part le scrutin en confiance.
Les départements concernés par le scrutin vont de l'Indre-et-Loire (37) aux Pyrénées-Orientales (66), avec l'Ile-de-France, la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon et la Nouvelle Calédonie.
(Avec AFP)
© Challenges

Aucun commentaire: