dimanche 24 septembre 2017

résultats des élections en Allemagne:



Huffington Post
INTERNATIONAL

En entrant au Parlement, l'AfD, le parti nationaliste, signe une première depuis 1945

L'AfD effectue une percée historique.

24/09/2017 18:44 CEST | Actualisé il y a 33 minutes
  • Le HuffPost avec AFP
ALLEMAGNE - C'est un choc pour le pays. Le parti de la droite nationaliste AfD a enregistré ce dimanche 24 septembre une percée historique pour un tel mouvement aux élections allemandes, brisant un tabou en Allemagne, après une campagne où il a radicalisé sa rhétorique.
Porté sur les fonts baptismaux il y a seulement 4 ans, ce mouvement anti-islam et anti-migrants a recueilli 13% à 13,5% des voix, selon des sondages à la sortie des urnes, et devrait envoyer 86 à 89 députés siéger au Bundestag. Pour fêter cette victoire, l'AfD a entonné l'hymne national, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l'article.
"Nous allons changer ce pays", a lancé la co-tête de liste, Alexander Gauland, quelques minutes après la publication des premiers sondages des télévisions publiques, en promettant de mener "une chasse" contre Angela Merkel.
Ostracisé par toutes les autres formations qui le qualifie de "honte pour l'Allemagne", l'AfD n'a aucune chance de figurer au prochain gouvernement sans doute dirigé une nouvelle fois par Angela Merkel. Mais la co-tête de liste du parti, Alice Weidel, a déjà fixé ses objectifs à moyen terme: "dès 2021 (être) en mesure de gouverner".

Un tournant depuis l'après-guerre
L'arrivée à la chambre des députés de l'AfD, qui était resté sous la barre des 5% en 2013, constitue un tournant dans l'histoire allemande d'après-guerre.
Car elle signifie que pour "la première fois depuis 70 ans, des nazis vont s'exprimer au Reichstag", le bâtiment qui abrite la chambre basse du Parlement, a tonné avant le scrutin le ministre des Affaires étrangères et figure des sociaux-démocrates, Sigmar Gabriel.
L'Allemagne, en raison de son passé nazi, demeura longtemps l'un des rares pays européens à ne pas connaître de poussée de grande ampleur de mouvements identitaires et anti-migrants. Une évolution que connaissent depuis longtemps ses voisins français, néerlandais ou autrichien.
Mais l'AfD, malgré une guerre fratricide entre ses dirigeants, a su profiter du mécontentement dans une partie de la société allemande né de l'afflux de plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016, une décision prise par Angela Merkel.
Si d'anciens nazis ont été élus députés au Bundestag jusque dans les années 80, "c'est une césure historique", analyse l'historien Michael Wolffsohn. "Pour la première fois, un parti nettement à droite du centre et à certains égards d'extrême-droite sera représenté au Bundestag".
Une campagne musclée
Agitateur des peurs face aux migrants essentiellement musulmans, l'AfD a multiplié les sorties fracassantes avec une présence massive sur les réseaux sociaux. Le parti s'est adjoint les services d'une agence de publicité américaine, qui a collaboré avec Donald Trump par le passé.
Twitter / AfD
"Le sens de la droiture de Merkel. Réfugiés (à gauche) / Allemands (à droite)"
L'AfD, dont une frange souhaite un rapprochement avec le Front national français ou le FPÖ autrichien, a radicalisé son discours depuis sa création, adoptant la stratégie inverse d'une Marine Le Pen qui a cherché au contraire à "dédiaboliser" le FN.
Durant cette campagne, la co-tête de liste, Alexander Gauland a dénoncé une "islamisation grandissante de l'Allemagne". Cet ancien militant de la CDU d'Angela Merkel, âgé de 76 ans, a assuré que l'islam n'était pas une religion mais une "doctrine politique" et que le terrorisme trouvait ses racines dans le Coran.
Ses sympathisants ont perturbé à maintes reprises les meetings de la chancelière avec des huées et des vociférations, en particulier dans l'ex-RDA (est) où le rejet des autorités fédérales est jugé préoccupant.
"La République va changer"
"La République va changer", prédit pour l'AFP le politologue de Düsseldorf, Fabian Virchow. "Au Bundestag, on va assister à un durcissement des affrontements verbaux (...). Les autres partis vont se déplacer un peu vers la droite sur les questions d'ordre et de sécurité", juge le chercheur.
Une partie de ses cadres puise volontiers dans le vocabulaire nazi, en qualifiant Angela Merkel de "traître à la patrie" par exemple, et remet en cause le consensus mémoriel des Allemands basé sur le repentir. Adepte des tirades polémiques, Alexander Gauland n'a pas hésité à vanter "les performances des soldats" de l'armée d'Hitler et certains candidats ont tenu des propos révisionnistes.
Partisan d'une sortie de l'Allemagne de l'euro, l'AfD prône des positions traditionnelles sur la famille. Climato-sceptique, le parti réclame également l'annulation de l'Accord de Paris sur le climat.
Marine Le Pen félicite le parti
Marine Le Pen a adressé ses félicitations à l'AFD, un "nouveau symbole du réveil des peuples européens" pour la présidente du FN.
Un eurodéputé allemand de l'AFD siège au sein du groupe ENL au Parlement européen, aux côtés de cinq élus FN.
© 2017 Le Huffington Post SAS. Tous droits réservés.

*
*                *

Huffington Post
INTERNATIONAL

Résultats des élections en Allemagne: la victoire sans surprise de Merkel, le score historique de l'extrême droite

La chancelière allemande a remporté les élections législatives.

24/09/2017 18:01 CEST | Actualisé il y a 2 heures
  • Le HuffPost avec AFP
Fabrizio Bensch / Reuters
La victoire sans surprise de Merkel et le score historique de l'extrême droite aux élections législatives allemandes
ALLEMAGNE - C'est un résultat sans grande surprise. Angela Merkel brigue un quatrième mandat en Allemagne, après avoir remporté les élections législatives ce dimanche 24 septembre, avec un score de 32,5 à 33,5% des voix, selon les estimations des chaînes publiques. Il s'agit du score le plus bas pour la CDU (Union chrétienne démocrate) depuis 1949. La chancelière allemande a admis qu'elle espérait "un meilleur résultat".
​Selon les premières estimations, l'AfD, parti de la droite nationaliste allemande, enregistre un score historique avec 13% des voix, ils arrivent ainsi troisièmes. Les sociaux-démocrates sont deuxièmes avec 20 à 21 %. La gauche radicale Die Linke enregistre 9% des voix. Les autres formations à entrer au Bundestag sont les Libéraux du FDP et les Verts, selon les estimations basées sur des sondages réalisées à la sortie des bureaux de vote par ARD et ZDF.
— Özcan Mutlu (@OezcanMutlu) 24 septembre 2017
Alexander Gauland, co-tête de liste de l'AfD, a lancé, à l'annonce des résultats: "Nous allons changer ce pays (...) Nous allons faire la chasse à Madame Merkel. Nous allons récupérer notre pays". L'AfD fait donc une entrée en force à la chambre des députés, une première depuis 1945 pour un parti qui tient des discours anti-immigrants, anti-islam, anti-euro et révisionnistes.
Danke 🇩🇪!
Die #AfD bedankt sich sehr herzlich für Ihre Unterstützung in den letzten Wochen und Monaten!
Fraktionsacoount: @AfDimBundestag pic.twitter.com/jZIq2304az
— Alternative für 🇩🇪 (@AfD) 24 septembre 2017
"L'AfD vous remercie vivement pour votre soutien ces dernières semaines et ces derniers mois!"
Pour Angela Merkel, l'entrée des nationalistes au Parlement est un "nouveau défi".
Merkel à la recherche d'une nouvelle coalition
En outre, le SPD, qui enregistrent lui aussi son plus mauvais score depuis 1945, refuse de faire une coalition avec la chancelière et a décidé d'être dans l'opposition. Il reviendra donc à Angela Merkel, pour la quatrième fois, de chercher des partenaires pour former le prochain gouvernement.
Martin Schulz, président des sociaux-démocrates, a regretté une "journée difficile et amère pour la social-démocratie" mais a promis de se battre au Bundestag pour ses "valeurs et principes de tolérance, du respect".
Une seule possibilité reste: une alliance avec le FDP et les Verts. Mais les divergences entre écologistes et libéraux sur l'avenir du diesel ou l'immigration s'annoncent très compliquées à gérer.
Les tractations pourraient durer des mois. Et ce n'est qu'après l'officialisation d'une nouvelle coalition qu' Angela Merkel sera formellement désignée chancelière. Jamais dans l'Allemagne contemporaine, le vainqueur d'une élection ne s'est retrouvé sans majorité pour gouverner.
Les couleurs de la prochaine coalition auront une importance capitale pour une série de sujets brûlants comme les réformes de la zone euro, l'avenir de la relation transatlantique ou encore la question des sanctions imposées à la Russie.
D'autre part, la répartition des 600 à 700 sièges de députés doit encore s'affiner en raison de la complexité du mode de scrutin allemand.
© 2017 Le Huffington Post

Aucun commentaire: