mardi 13 mars 2018

arrêt-réflexion


Je suis inquiet pour notre pays.


Nous sommes entrés en dictature et personne ne bronche. Aucune personnalité de renom, aucun mouvement politique établi ne dénonce ce processus. Le vote bloqué devient la norme de la fonction parlementaire : ordonnances pour parfaire la loi Travail  faute qu'elle ait été sous le quinquennat précédent la loi Macron II, volonté de l'exécutif de limiter le droit d'amendement, les propositions de loi (vg. l'euthanasie) à l'ordre du jour selon la permission présidentielle, les commentaires de celui-ci précèdent les présentations des ministres compétents. Emmanuel Macron à la une du Monde presque chaque jour. Sa prétention que le groupe d'élèves sortant en tête du concours de sortie de l'Ecole nationale d'administration (les "grands corps" que sont censément l'Inspection des finances, le Conseil d'Etat, la Cour des comptes) soit orienté dans le sens du gouvernement. Dire et vivre l'exécutif ou le couple exécutif est un néologisme en droit constitutionnel : seul le gouvernement est responsable, le président de la République dans l'exercice de ses fonctions ne l'est pas. Non seulement, en la personne d'Emmanuel Macron, élu par défaut et à la majorité seulement relative puisque la participation de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle a fait de celle-ci un scrutin à un seul tour, le premier, le pouvoir exécutif est exercé par une personne n'ayant pas qualité que pour le nommer et le départager avec le législatif, mais ce pouvoir législatif est contraint, le parti majoritaire est dirigé par le ministre chargé des relations avec les assemblées délibérantes. Quant au pouvoir judiciaire, il va être "réformé" en sorte que des crimes selon leur possible sanction pourront être jugés sans jurys populaires.

Cette dictature ne fait pas ce qu'elle devrait faire : veiller au bien commun, et d'abord à la conversation de notre patrimoine. Le quinquennat s'est ouvert par deux nouveaux abandons et cessions à l'étranger : ce qu'il restait de nos capacités de construction ferroviaire et le fleuron de nos constructions navales en capacité comme en site géographique. Pas d'initiative forte pour l'Europe (laquelle n'est pas mentionnée en ses six lettres dans le tract des candidats de la République en marche), qui ne peut être que l'exigence d'un président de l'Union élu directement par tous les citoyens européens. Pas de partage avec les grands Etats débiteurs de la spéculation internationale sur un moratoire des dettes souveraines, ouvrant des possibilités nouvelles dans les budgets des Etats et pour que la finance et les marchés investissent dans les économies. Pas de projection pluri-annuelle des efforts nationaux et européens. Au contraire, destruction des outils à commencer par l'Etat, les services publics, les entreprises publiques. toujours pas d'aménagement du territoire et de remède à la désertification : couverture médicale, numérique, ferroviaire. Incapacité de décider un service national universel, obligatoire, de deux ans, garçons et filles, une année militaire et une année coopération et développement, avec démonstration telle pour la cohésion sociale, pour l'exportation de la démocratie par l'impatience et la sincérité de nos jeunesse, que les autres Etats européens en fassent autant : quel avertissement pour le reste du monde que le Vieux se mobilise et librement.


Les partis se refondent, se cherchent des noms, aucun n'analyse posément ce qui est entreprise depuis dix mois. Personne des témoins du précédent quinquennat ne nous apprend la part ou pas que prit Emmanuel Macron à l'élaboration d'une politique économique et sociale, telle qu'elle a fait disparaître la gauche de gouvernement. Personne ne dénonce ni ne s'oppose à ces dérives sociales. 

Les grèves sont réputées à l'avance impopulaires et inefficaces. leur objet (fonction publique, SNCF notamment) est brocardé comme une affaire de privilégiés.

Ce ne sont que des aspects d'un gouvernement ne sachant faire que du papier législatif ou de la cession d'actifs, qui n'a aucun sens de la démocratie, de la consultation, de la concertation, de la collégialité. L'antidote viendra sans doute par excès d'images, par excès d"événements", et probablement par révolte d'abord intime, puis dans l'hémicycle de ceux qui s'étaient mis en marche vers tout autre chose et vers quelqu'un ne leur paraissant pas ce qu'il est à présent. Chacune/chacun de vous peut en ajouter, et je n'écris pas cela par vieillesse, par décalage de génération, par nostalgie de de Gaulle, par dépit de n'être pas employé ou même par haine comme cela m'a été proposé en explication de moi-même....


Sans entendre de critiques ni de récriminations, je sens et entends surtout une immense tolérance, un 
 affligeant fatalisme et donc une nouvelle forme de désespérance en la politique qui n'est plus qu'obédience à un modèle dont la totalité n'est dite ni avouée. Car elle horrifierait. Les faits montreront qu'il n'est pas efficace et qu'il abîme les choses et les gens.


Tout cela, que je le dise ou pas, sauf à vous, n'a pas de portée - malheureusement publique. J'en souffre quotidiennement par souci de notre pays. D'où mon ambition de retrouver une tribune comme autrefois et d'être efficacement publié par un éditeur prisant ce que je tente de faire et ce que je suis encore (je l'espère).


Ces jours-ci me déplaçant beaucoup, tout en vivant chaque jour l'aventure spirituelle, des rencontres et des contextes, matière de mes messages quotidiens, je ne peux vous adresser ceux-ci avec régularité. Je mettrai à jour même rétrospectivement.

En pièces jointes, le sommaire de ce que je suggérais au prédécesseur de l'actuel président, ce que j'ai écrit à celui-ci sans recevoir même un accusé de réception. Je vous donne aussi mon premier article en commentaire politique quand dans le silence de toutes les grandes personnalités ayant travaillé avec de Gaulle, son successeurs et ancien Premier ministre, prit avec orgueil le contrepied du legs : le referendum d'approbation de sa personne plus encore que du traité d'entrée de la Grande-Bretagne dans les Communautés européennes. Je suis aujourd'hui dans la même posture. Vous avez aussi le sommaire de mon livre politique de l'an dernier dont tout reste actuel, puisque rien de ce que je proposais de bon sens et d'expérience n'a été entrepris.

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